Tchad : massacre du 20 octobre, Succès Masra saisit la CPI pour crimes contre l’humanité

Les avocats de l’opposant politique Succès Masra ont saisi la CPI suite à la répression sanglante des manifestations du 20 octobre. Le signalement a été fait le 9 novembre 2022.

« Le 20 octobre 2022, plus d’une cinquantaine de personnes sont décédées après des manifestations pour exiger le respect de l’engagement pris par la junte de transférer le pouvoir aux civils au terme des 18 mois de transition militaire censée prendre fin le 20 Octobre 2022. », signale les avocats de Succès Masra et du parti les Transformateurs à la Cour pénale internationale.

A ces nombreux décès, s’ajoutent des détentions arbitraires massives, l’OMCT ayant, par exemple, alerté de ce que 1000 personnes auraient été « déportées » vers un « Guantanamo tchadien », entre 50 et 150 personnes tuées, plus de 180 personnes portées disparues et les forces de sécurité ciblant particulièrement certaines communautés.

C’est dans ce Succès Masra, à travers son conseil a saisi la CPI  pour des faits présumés de crimes contre l’humanité enregistrés lors de la répression de la manifestation du jeudi noir.

Il est mentionné dans le document d’une trentaine de pages qu’ : « une répression sanglante s’abat depuis plusieurs mois contre la société civile et les Hommes politiques, alors que le fils du défunt président Idriss Déby Itno, Mahamat Idriss Deby Itno entend se maintenir au pouvoir par tous les moyens.»

Cette saisine de la CPI par le parti Les Transformateurs intervient quelques jours après que le Tchad ait accepté le principe d’une enquête internationale sur les évènements du 20 octobre.

CPI : Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont définitivement libres

L’ex chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo et son coaccusé Charles Blé Goudé ont été acquittés ce mercredi 31 mars 2021 par la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI)

Les deux hommes politique peuvent désormais regagner leur pays, la Côte-d’Ivoire. Ils étaient poursuivis dans cette juridiction internationale pour les faits de crimes contre l’humanité en rapport aux violences post-électorales en 2010 et 2011.

La chambre d’appel de la CPI a rejeté l’appel émis par le procureur après l’acquittement de 2019. L’acquittement de la chambre de première instance a, dès lors, été confirmé. Le non-lieu demandé par le bureau du procureur n’a pas été pris en compte par le juge a estimé que les preuves apportées ne sont pas assez solides.

Laurent Gbagbo et celui qu’il appelle affectueusement ‘’mon fils’’ peuvent rentrer dans leurs pays têtes haute. Sans craindre d’être de nouveau poursuivis pour crimes contre l’humanité, viols et persécution pendant les violences post-électorales de 2010 à 2011 en Côte d’Ivoire.

Tchad : les victimes de la crise centrafricaine demandent que justice leur soit faite

Au cours d’une conférence de presse tenue samedi, un collectif d’associations de défense des droits de l’homme a annoncé que deux avocats avaient été désignés pour préparer la participation des victimes tchadiennes au procès des responsables des milices qui ont massacré les Tchadiens à la fin du régime de l’ancien chef de l’Etat, François Bozizé.

Au lendemain de la crise centrafricaine qui a provoqué le rapatriement de milliers de Tchadiens, attaqués par les milices, des associations tchadiennes de défense des droits de l’homme ont recensé les victimes des atrocités et déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI).

Djidda Outman, le porte-parole du collectif, explique qui est concerné par la plainte déclarée recevable par la CPI dans le cadre du dossier Centrafrique en cours : « Nous avons recensé plus de 8 000 victimes. Le nombre va plutôt augmenter, parce que les 8 000 victimes que nous avons recensées, c’est seulement dans une partie des camps de réfugiés. […] Nous sommes des défenseurs des droits de l’homme. Nous défendons toutes les victimes qui sont au Tchad. »

Pour Me Elisabeth Rabesandratana, un des avocats commis pour assister les victimes, il est temps d’entamer les premiers actes de constitution : « Ce sont des dossiers très délicats à monter, parce qu’en cette période de guerre, il y a toujours des problèmes pour justifier de son identité, pour justifier de telle et telle exaction précise de l’incendie. Donc il faut vraiment apporter des éléments de preuve suffisants pour pouvoir être reconnues comme victimes participantes. »

Enregistrement des dépositions

Les associations tchadiennes précisent que les plaintes visent toutes les parties au conflit. « Ce n’est pas seulement les anti-balaka, mais qu’il y ait également les responsables de l’ex-Seleka », confirme Mahamat Digadimbaye, coordonnateur du collectif.

Les dépositions des victimes de la crise centrafricaine seront enregistrées par les deux avocats pendant toute la semaine à venir.