Tchad : Tamitah Djidingar écarté du Conseil national de transition

Il a été remplacé par décret par Mahamat Nour Tchogou.

Le Président de transition Mahamat Idriss Déby, désigne, par décret n°0130/pt/2022 du 20 décembre 2022, le chef de canton soumraï, Mahamat Nour Tchogou, membre du Conseil national de transition (Cnt) en remplacement de Tamitah Djidingar.

Ex-président du Haut conseil des collectivités autonomes et des chefferies traditionnelles (HCCACT) jusqu’à sa dissolution à l’issue du 2ème forum national inclusif, Tamitah Djidingar pourrait occuper la tête d’une institution dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions et recommandations du dialogue national inclusif et souverain.

Le Conseil national de transition, dont les 93 membres ont été désignés par le chef de la junte, a été installé lundi 4 octobre 2021 à Ndjamena en lieu et place de l’Assemblée nationale élue en 2011, dissoute par le Conseil militaire de transition au pouvoir. Prévue par la charte de transition, cette assemblée provisoire ne fait pas l’unanimité dans le pays.

Le Conseil national de transition, est une des institutions clés de la transition en cours au Tchad. Selon la Charte de transition, le CNT sera chargé, le moment venu, « d’examiner et d’adopter le projet de Constitution » qui sortira du dialogue national inclusif.

Tchad : le projet de Loi portant révision de la Constitution adopté

Le parlement a examiné et adopté le 3 décembre 2020, le projet de Loi portant révision de la Constitution du 04 mai 2018. C’est une implémentation des résolutions issues du deuxième Forum national inclusif

Les nouvelles réformes dans la Constitution du Tchad incluent, la création d’un poste de Vice-Président, la création du Sénat, la restauration de la Cour des comptes, la restauration des Sous-Préfectures, la suppression du caractère confessionnel du serment, la restructuration du Conseil Économique, social et Culturel. Ce projet de loi Constitutionnelle a été défendu par la ministre secrétaire générale du Gouvernement, Mariam Mahamat Nour.

Dans sa prise de parole, le Mariam Mahamat Nour a expliqué que ce projet est un instrument solide et efficace, qui réaffirme non seulement la forme de l’État, mais aussi renforce les rapports entre l’Exécutif et le Législatif tout en respectant les engagements du Tchad au niveau communautaire et international.

Elle a plaidé pour la prise en compte de toutes les 28 résolutions et recommandations adoptés par les participants au deuxième Forum national inclusif du 29 octobre au 1er novembre 2020.

 

Tchad : le projet de loi sur l’instauration de la vice-présidence est sur la table des députés

La révision de la Loi fondamentale du 4 mai 2018 est en cours au Palais de la démocratie. Plusieurs modifications sont en cours dont l’instauration de la vice-présidence. Les critères d’accession à ce poste ont été spécifiés

L’une des résolutions phares adoptées à l’issue du deuxième Forum national inclusif est, l’inclusion d’un vice-président dans la Constitution pour accompagner le chef d’Etat dans ses missions.  Ainsi les conditions à remplir pour aspirer à cette fonction font l’objet des débats à l’Assemblée nationale. Néanmoins des orientations ont été données.

Primo, le vice-président est choisi par le président de la République pour le suppléer et le représenter. Il doit être un tchadien d’origine, de père et de mère, âgé d’au moins quarante ans qui jouit de ses droits civils et politiques. Après sa désignation par le chef de l’Etat et remplissant tous les critères, il doit prêter serment devant la Cour suprême avant d’entrer en fonction.

Les prérogatives du vice-président sont entre autres, assurer l’intérim en cas d’absence temporaire du territoire du président de la République ou d’empêchement. Le constat devrait être fait par la Cour suprême via une saisine gouvernementale. Aussi, il est à noter qu’un acte réglementaire du président de la République détermine les conditions de l’intérim.

Tchad : le projet de loi sur la révision de la constitution adopté

Le président de la République, Idriss Deby Itno a présidé le conseil ordinaire des ministres ce jeudi 12 novembre 2020. Un seul point était inscrit à son ordre du jour, le projet de Loi constitutionnelle portant révision de la Constitution du 04 mai 2018

Ce projet de loi constitutionnelle, initié conformément à l’article 226 de la Constitution, vise à mettre en œuvre, à travers une révision de la Loi Fondamentale, les pertinentes résolutions issues du 2ème Forum National Inclusif, tenu, à N’Djamena, du 29 octobre au 1er novembre 2020, explique le ministre de la communication porte-parole du gouvernement,  dans son compte rendu.

Dans cette optique, le projet de Loi constitutionnelle présenté prévoit, entre autres, la création d’un poste de Vice-Président, l’institution d’un parlement bicaméral, le rétablissement de la Cour des Comptes, le réaménagement du Conseil Économique, Social et Culturel, le remplacement du Haut Conseil des Collectivités Autonomes et des Chefferies Traditionnelles par un organe dédié exclusivement auxdites Chefferies, ainsi que la réhabilitation de la sous-préfecture comme une circonscription administrative.

Après un débat de fond et de forme sur le projet de texte soumis à son examen, le Conseil a adopté ledit projet dont la substance se résume comme suit :

En ce qui concerne le Vice-Président, il est nommé par le Président de la République, dont il assure l’intérim en cas d’absence du territoire ou d’empêchement temporaire dans la limite des pouvoirs que le Chef de l’État lui aura délégués. Les conditions d’exercice de l’intérim sont fixées par un acte règlementaire.

En cas de vacance de la Présidence de la République ou d’empêchement définitif, les attributions du Président de la République, à l’exception des pouvoirs prévus par les articles 85, 88 et 95, sont provisoirement exercés par le Vice-Président et, en cas d’empêchement de ce dernier, par le Président du Sénat.

Dans tous les cas, il est procédé à de nouvelles élections présidentielles 45 jours au moins et 90 jours au plus après l’ouverture de la vacance.

Quant au Parlement bicaméral, le projet de loi prévoit la création à côté de l’Assemblée Nationale d’une chambre haute, le Senat qui est répondant direct des collectivités autonomes. La prise en compte de cette chambre a entrainé la modification de tous les articles relatifs à l’Assemblée Nationale.

Tchad : N’Djamena a désormais sa cartographie électorale

La cérémonie de lancement de la cartographie électorale de la capitale tchadienne a eu lieu ce mardi 22 octobre, en présence du délégué général du gouvernement auprès de N’Djamena, Djibrrt Younous.

Le vice-président de la CENI, Mahamat Ahmat Choukou, a lancé officiellement ce mardi la cartographie électorale de la ville de N’Djamena. L’événement a eu lieu en présence du délégué général du gouvernement auprès de N’Djamena, Djibrrt Younous.

Selon le vice-président de la CENI, depuis le recensement biométrique de 2015, le Tchad dispose d’une base de données des centres de recensement (CR) et des lieux de vote (LV).

Cette base de données avait servi lors d’élections présidentielles dans la circonscription électorale qu’est le territoire national, comprenant les ambassades et consulats du Tchad à l’étranger.

Avec l’adoption de la constitution de la 4ème République, l’organisation administrative du territoire national a évolué. De 23 régions, 79 départements et 271 sous-préfectures en 2015, le territoire national est organisé aujourd’hui en 23 provinces, 112 départements et 414 communes.

La mise à jour des données de la cartographie électorale réalisée en 2015 est imperative.

L’opération envisagée consiste en la vérification sur le terrain de l’existence des centres de recensement et des lieux de vote, qui ont été utilisés dans chaque département et dans chaque commune. Elle permettra de recueillir également les recommandations de correction et de demande de nouvelles créations de centres de recensement et de lieux de vote.

L’objectif de la mission est de réaliser cette mise à jour dans les 10 arrondissements de la ville de N’Djamena.

Tchad : la désignation et l’installation des membres de la CENI, une pilule difficile à avaler pour l’opposition

La désignation et l’installation des membres de la Commission nationale électorale indépendante (CENI) continuent par défrayer la chronique dans le milieu politique tchadien. Les partis de l’opposition tchadienne sont vent debout contre ce qu’ils qualifient de « coup de force ».

Alors qu’ils viennent de prêter serment il y a quelques jours, les nouveaux membres de la commission nationale électorale indépendante font déjà l’objet de contestation dans la sphère politique tchadienne.

Réunis en plénière le 30 mars dernier à N’Djamena, les partis politiques de l’opposition démocratique en cours dans le pays. Pour ces partis politiques, la mise en place de la Céni et la désignation de son président ne respectent ni la loi 30/PR/2018 du 30 novembre.

La semaine dernière, dans une interview qu’il a accordée à la radio Fm Liberté, le président du parti pour les libertés et le développement (PLD), Mahamat Alabo n’a pas voilé son sentiment par rapport aux membres de cette Céni qui viennent d’être nommés. La constitution de la nouvelle Céni prouve que « La fraude électorale a déjà commencé », dit-il.

La Coordination des partis politiques pour la défense de la constitution (CPDC), dans un communiqué signé par son porte-parole 1e adjoint Podsi Djimé Bichara, condamne avec véhémence la constitution de la nouvelle Céni. Selon le document, « la prestation de serment des membres de Céni illégalement constitués est nulle et de nul effet ».

Sentiment partagé par le Cadre d’action populaire pour la solidarité et l’unité de la République (CAP-SUR), dans son communiqué de presse rendu public le 05 avril. D’après le Cap-sur, « Avec l’installation des membres de la Céni, ce 04 avril 2019, les masques sont tombésLa démocratie est un leurre dans notre pays », regrette le Cap-sur.

 

Tchad : l’UDP demande le retrait de la nouvelle constitution

Le parti de l’opposition tchadienne, l’Union démocratique pour le développement et le progrès vient de lancer une pétition dans ce sens.

 

Au Tchad, un parti d’opposition, l’Union démocratique pour le développement et le progrès (UDP), a lancé une pétition le 27 août pour exiger le retrait de la nouvelle Constitution promulguée en mai dernier. Le mouvement politique estime qu’elle a été imposée par le chef de l’Etat Idriss Deby et qu’elle constitue une atteinte au multipartisme et au libre exercice des droits et libertés. L’UDP se donne un mois pour obtenir deux millions de signatures pour en demander le retrait.

En cherchant à obtenir deux millions de signatures pour sa pétition, l’Union démocratique pour le développement et le progrès (UDP), un parti tchadien d’opposition, entend démontrer que la nouvelle Constitution adoptée par un forum de 300 participants et validée par le Parlement ne bénéficie pas de la légitimité populaire comme le prétend le pouvoir.

« Il faut avoir deux millions, explique le président du mouvement, Max Kemkoye. Contre les 300, on nous dira : est-ce que ce sont les 300 qui sont représentatifs des 12 millions de Tchadiens ? » Pour lui, la nouvelle Constitution, en plus d’instaurer un serment confessionnel contraire au principe républicain, brise l’équilibre des pouvoirs.

« On a cassé la justice, on a réduit l’Assemblée nationale, à travers cette Constitution, à ce que l’on appelle ‘la fonction de production législative’ pour faire des lois, poursuit Max Kemkoye. Puisque Idriss Déby, en tant que chef de l’Etat, est aussi chef du gouvernement, il est seul contre les parlementaires. En plus, il a une immunité juridictionnelle pour lui et pour son entourage. On ne peut pas permettre ça ».

Après avoir collecté les deux millions de signatures, les contestataires entendent saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) afin d’obtenir que la nouvelle Constitution soit débarrassée des dispositions qui portent atteinte aux droits de l’Homme et ferment le jeu politique.

Tchad : le collectif des mouvements citoyens et artistes s’oppose à la 4ème République

Le collectif des mouvements citoyens et artistes, a organisé une conférence de presse ce vendredi 27 avril 2018, à la maison des médias du Tchad, pour une mobilisation citoyenne afin de dire non à la 4ème République.

Le porte-parole du mouvement citoyen Iyina, Nadjo Kaina, soutient que le but de cette mobilisation est de mener conjointement des actions dont l’objectif ultime est de faire sortir le peuple tchadien de la misère programmée et de permettre à chacun de prendre son destin en main. Selon lui, le peuple tchadien vit dans la souffrance et la désolation depuis des années. Il est manipulé par le parti au pouvoir : « compatriotes tchadiens, femmes, hommes et enfants, en bientôt 28 ans de règne du régime en place nous n’avons connu qu’injustice, déshonneur, aucune politique sociale crédible, la jeunesse est abandonnée à elle-même, vivant dans la précarité avec un avenir hypothéqué, l’inexistence d’une véritable politique d’orientation du système éducatif et de l’emploi, le non-respect du quota accordé aux femmes dans les instances de prises de décisions, les violations massives des droits humains, les coupures d’électricités et d’internet, non content de nous asservir le système en place dans une désinvolture totale, a d’abord organisé un forum d’une manière unilatérale et aujourd’hui cherche à valider cette forfaiture par une assemblée nationale illégitime », a-t-il expliqué.

L’artiste Ray’s Kim, quant à lui, déplore le fait que le gouvernement n’implique pas la population dans les prises de décisions. De son avis, prendre des décisions sans la population c’est être contre la population. « La jeunesse surtout, doit se sentir concerné par la chose publique, mais la jeunesse n’existe pas dans cette logique, alors qu’il y a des jeunes qui peuvent apporter une touche particulière dans le développement du Tchad », a-t-il ajouté. Il invite donc la jeunesse à se battre pour avoir sa place dans les instances de prises de décisions, afin de se faire respecter.

Grace Helta du Mouvement Citoyen Projet pour une Alternance Crédible au Tchad (PACT), appuyant Ray’s KIM, déclare que la jeunesse ne compte pas pour le régime au pouvoir, puisqu’il modifie la constitution comme bon le semble sans faire appel à elle. Selon elle, si la jeunesse est le fer de lance de la nation comme le dit si bien le chef de l’Etat tchadien, pourquoi l’écarter lorsqu’il s’agit de gérer la vie de la nation ? Elle appel les hommes et les femmes à l’unité pour faire entendre leur voix.

A la lueur de ses analyses et situations, les artistes engagés, activistes et membres citoyens, apportent leur soutien à la déclaration rendue publique du clergé catholique, affirment leur opposition au processus de changement de la constitution, demandent l’arrêt du processus de changement en cours, lancent un appel à toute la population tchadienne et particulièrement à la jeunesse de barrer la route à cette forfaiture, et sollicitent la communauté internationale pour une sortie de crise devant conduire à une alternance politique.

Répondant aux préoccupations des journalistes sur les questions des actions à entreprendre pour amener la population à dire non à la 4ème République et la manière dont il va se prendre pour le faire, le collectif des mouvements citoyens et artistes défend que cette conférence c’est pour prendre d’abord à témoin l’opinion nationale et internationale de sa position face au processus de la 4ème République, et non appeler la masse à sortir car la population tchadienne n’est pas encore préparée à sortir et à se défendre. « Notre rôle est de poser des jalons pour pouvoir dire non à travers les conférences, des regroupements dans les arrondissements. Nous sommes encore à l’état embryonnaire, nous ne sommes pas encore au niveau où il faut appeler la population à sortir pour manifester », a-t-il souligné.

Soutenant son slogan « ensemble nous pouvons », le collectif des mouvements citoyens et artistes, demande à chaque tchadien d’apporter sa pierre de contribution, au-delà des querelles et considérations afin de s’unir pour une cause juste et un combat réel. Les signataires sont : Nadjo Kaina, Moussa Aimé, Djigri parterre, Ray’s Kim Edm, Grace Helta, Abba Ngol, Makryst, N2A, Fattaall et Dam-zica.

4ème République tchadienne : Idriss Deby nomme le nouveau gouvernement

Le premier gouvernement de la quatrième République qui exclue le poste de premier ministre, a été nommé le 07 Mai dernier par le président de la République Idriss Deby

Le président tchadien Idriss Déby a nommé le 07 Mai 2018, les membres de son gouvernement après la mise en place vendredi de la nouvelle Constitution pour une 4e République qui instaure un régime présidentiel sans Premier ministre, a annoncé la télévision nationale.

Composé de 24 ministres et 4 secrétaires d’État, dont deux ministres d’État, le nouveau gouvernement prêtera serment devant le président de la République, comme le veut la nouvelle Constitution promulguée vendredi.

L’équipe gouvernementale compte 9 femmes, conformément aux vœux d’Idriss Déby de favoriser la représentativité des femmes en politique.

Dix anciennes personnalités quittent le gouvernement, dont le ministre des Infrastructures, celui des Finances et celui du Pétrole.

Kassire Coumakoye, ancien Premier ministre (1993-1995 puis 2007-2008) d’Idriss Déby, devient ministre d’Etat conseiller à la Présidence, et l’avocat Jean-Bernard Padare devient ministre d’Etat chargé des Infrastructures.

Les portefeuilles de la Défense et de la Sécurité ainsi que celui du ministère des Affaires étrangères conservent leurs titulaires.

La Constitution, adoptée par une session parlementaire boycottée par de nombreux députés de l’opposition, renforce les pouvoirs du président tchadien avec la mise en place d’un régime présidentiel intégral, sans Premier ministre ni vice-président.

Au pouvoir depuis 1990, le président Déby a demandé au moment de sa promulgation vendredi « le concours des partenaires financiers » pour organiser les élections législatives repoussées depuis 2015, dont il a confirmé qu’elles devaient se tenir en novembre 2018.

Idriss Déby a également décrété vendredi une « amnistie générale », invitant tous les Tchadiens qui « pour une raison ou pour une autre ont quitté leur pays » à « rentrer dignement ».

Cet appel a suscité des réactions au sein des exilés comme l’ex-conseiller du président Déby réfugié politique en France, Abakar Tollimi, pour qui l’amnistie est un « non-événement » et qui dit être loin de son pays par « manque de démocratie ».

Plusieurs rébellions armées dont les hommes se trouvent en Libye et/ou au Soudan ont réagi à cette offre d’amnistie.

L’Union des forces de la résistance (UFR) estime qu’Idriss Déby n’a « jamais respecté ses engagements », selon son porte-parole Youssouf Hamid basé en Allemagne.

Le bureau politique de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) dirigé Mahamat Nouri, chef rebelle qui avait défié M. Déby en descendant sur N’Djamena il y a dix ans, a également rejeté la proposition dans un communiqué.

La nouvelle loi constitutionnelle : discours du chef de l’Etat

–    Madame la Première Dame ;
–    Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
–    Mesdames et Messieurs les Présidents des Grandes Institutions de la République ;
–    Messieurs les anciens Premiers Ministres ;
–    Messieurs les Présidents du Haut Comité Technique et du Comité de Suivi du Forum sur les réformes institutionnelles ;
–    Mesdames et Messieurs les Députés ;
–    Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales ;
–    Messieurs les Chefs Traditionnels et Leaders religieux ;
–    Mesdames et Messieurs les Chefs des partis politiques ;
–    Distingués invités ;
–    Mesdames et Messieurs ;
–    Mes chers compatriotes.

L’aube nouvelle que les filles et fils du Tchad appellent de tous leurs vœux commence. La 4ème République entame ses premières heures.

L’entrée en vigueur  effective de la nouvelle constitution consacre la refondation de notre Nation qui se veut plus ambitieuse et plus forte.

Ce Tchad nouveau, résolument tourné vers le futur et la modernité, ouvre une page toute blanche de sa vie et de son histoire.

Cette page nouvelle portera des mentions sublimes qui expriment les grandes ambitions  des tchadiens pour leur pays.

A cet instant précis, je mesure l’importance et la délicatesse de la mission que les Tchadiens viennent de me confier une fois de plus.

Le sentiment qui m’anime est aussi partagé par l’ensemble des patriotes car je sais que nous avons un seul et unique dessein pour notre nation.

Il s’agit de l’édification du Tchad éternel qui assure aux générations  actuelles et futures leur plein et entier  épanouissement.

En adoptant à une écrasante majorité la loi fondamentale de la  4ème République, la Représentation Nationale a joué pleinement son rôle républicain, celui de porter la voix du peuple dont elle est l’émanation.

Les députés ont respecté à la lettre la volonté souveraine du peuple qui s’est exprimée lors de la dernière présidentielle et du récent forum inclusif sur les réformes institutionnelles.

Aussi, voudrais je, féliciter vivement l’ensemble des députes qui ont écouté la voix de leur conscience en opérant le choix utile, le choix du peuple.

Je félicite également le Haut Comité Réformes institutionnelles, le Comité Technique,  le Comité de Suivi des conclusions du Forum National Inclusif et tous ceux qui ont contribué à la naissance de la 4ème République.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

La  nouvelle constitution qui entre dans sa phase matérielle est le parfait condensé des aspirations et attentes du peuple.

Cette constitution qui vise exclusivement la cause et l’intérêt supérieur du pays  s’inspire des enseignements du passé et se nourrit de notre vision partagée pour le futur.

Nous avons tous pris l’engagement de refonder la nation. Ce défi collectif nous assigne un certain nombre d’actions concrètes à réaliser.

Il faut renforcer la démocratie, assurer la justice sociale, garantir l’État de droit et réorganiser la vie politique et associative.

Nous devons naturellement assurer l’ancrage de la bonne gouvernance et la transparence qui sont le chemin le plus sûr devant nous conduire vers l’émergence.

Il faut également donner une plus grande cohérence et solidité aux institutions nouvelles en phase avec les impératifs de la nouvelle République.

Ce chantier est assurément immense et exige de tous les Tchadiens une mobilisation sans failles et un engagement patriotique.

Nous devons asseoir une nouvelle culture de responsabilité qui est en totale adéquation avec nos défis de l’heure.

C’est pourquoi, j’invite chaque Tchadienne et chaque Tchadien à un changement de paradigme dans la manière de concevoir l’action publique.

La 4ème République est bâtie sur des valeurs fortes qui imposent  des attitudes, des pratiques et des comportements nouveaux et vertueux.

A cet égard,  la maitrise du train de vie de l’État, la rigueur dans la gestion de la chose publique et l’assainissement de nos finances publiques doivent être au centre de nos priorités.

De même, la lutte contre le détournement des deniers publics et la prévarication est un engagement qui doit être la règle pour tous les acteurs.

Le Gouvernement qui sera mis en place aura la mission première de mener une guerre sans merci contre toutes les formes de pratiques qui  sapent le développement et compromettent le futur de la Nation.

Je reconnais volontiers que de nombreuses personnes ont bâti des fortunes importantes sur la base du détournement et de la corruption.

Je vous assure, mes chers compatriotes, que cette machine de l’enrichissement illicite et immoral va cesser de fonctionner quelles que soient sa marque et sa puissance.

La mise en place d’un pool judicaire chargé de la répression des infractions économiques et financières qui est l’une des résolutions majeures du Forum National Inclusif  est la traduction concrète  de cet engagement.

Ceux qui pensent toujours qu’ils ont  le quitus  de détourner allègrement et  impunément les deniers publics seront dénoncés,  traqués et poursuivis conformément à la loi en vigueur.

Tout travailleur doit, dorénavant,  vivre dignement de son salaire.

Mes chers  compatriotes.

La transformation profonde de notre pays ne peut se réaliser  que par le travail, l’action et la dynamique du progrès.

Dans toute l’administration, les agents de l’État doivent s’acquitter de leur tâche quotidienne avec dévouement et abnégation.

Des contrôles permanents doivent être menés par les autorités compétentes en vue de débusquer  et de sanctionner tout agent indélicat et véreux. L’obligation de résultat doit être la règle d’or de notre administration.

A cet égard, un réaménagement s’impose pour augmenter le temps de travail.  J’ai la profonde conviction que la durée hebdomadaire  de travail qui est de  trente-sept (37) heures  est un luxe pour un pays comme le Tchad.

OUI,  nous sommes, tous astreints, à travailler plus et plus efficacement pour tenir le pari du développement.

De même, il est fort utile de mettre au point une administration de développement qui sert les Tchadiens des  campagnes et des centres urbains.

Le travail sera fait avec des femmes et hommes dynamiques, présents sur le terrain, aimant leur patrie et ayant foi en leur pays.

Le  respect de la puissance publique doit être un des impératifs de  premier ordre de  la nouvelle République.

C’est dans le sillage de cette politique que la décision portant suppression des barrières installées dans les différentes régions du pays à été prise  à l’exception de celles  des frontières.

Il est indéniable que nombre de conflits communautaires qui sont enregistrés dans le pays sont alimentés et entretenus par certaines autorités administratives, politiques et militaires.

La paix, la cohésion et l’harmonie sociale sont des ferments indispensables  qui déterminent le succès des chantiers du renouveau.

Il est du devoir de toute la communauté nationale et surtout de la chefferie traditionnelle de s’investir  pour que l’entente cordiale et l’union fraternelle demeurent une  préoccupation quotidienne.

J’exhorte vivement les chefs traditionnels à s’impliquer de manière totale  dans cette quête de  la cohabitation pacifique, de la cohésion et de l’unité nationale.

Cet impératif de taille nous commande aussi d’abandonner certaines de nos pratiques qui  entretiennent et perpétuent la haine entre les communautés.

Je voudrais, bien évidemment, parler de la vendetta, ce phénomène  d’un  autre âge qui cause tant de préjudices à  la paix sociale et à la cohabitation pacifique, en totale violation de la loi de la République.

D’ailleurs,  un projet de loi  sur la question de vendetta sera initié dans les semaines à venir. Personne n’a le droit de se faire justice.

Nous devons comprendre  que ce pays est un précieux legs qu’il convient de préserver jalousement pour éviter la condamnation de la postérité.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

En insistant sur la paix sociale et la bonne cohabitation entre les tchadiens, vous comprenez aisément qu’il s’agit effectivement du socle essentiel de notre progrès.

Nous devrons nous atteler à cimenter l’unité nationale en vue de  matérialiser nos ambitions pour le Tchad nouveau.

Je prends l’engagement solennel de mettre en œuvre l’ensemble des résolutions issues du Forum National Inclusif avant la fin de l’année.

Comme nous le savons tous, les reformes préconisées sont vitales pour notre pays et concernent tous les secteurs de la vie de la Nation.

Sans être exhaustif, le Gouvernement va s’évertuer, au plan économique, à la création des conditions nécessaires pour assurer la diversification de notre économie en mettant un point d’honneur sur l’agriculture et l’élevage.

Le développement de ces secteurs porteurs  est le gage de la croissance et de la création des emplois pour les femmes et les jeunes.

Justement, ces deux couches sociales doivent bénéficier de l’attention nécessaire pour leur permettre de libérer leur potentiel productif et  contribuer à l’essor de la Nation.

Permettez-moi, de mettre un accent particulier sur l’épanouissement de la femme qui est le pilier central du développement.

Les pertinentes résolutions du forum axées sur le rôle de la femme à l’ère du renouveau  seront rapidement traduites dans les faits.

Dans la même veine, des solutions appropriées seront apportées aux problématiques  portant sur les violences faites aux femmes, le mariage précoce, les mutilations génitales féminines et les discriminations diverses à l’endroit des femmes.

La question centrale de la scolarisation des filles et la situation de la petite enfance constitueront également des priorités pour l’exécutif.

Il est indéniable que sans éducation,  le pays ne pourra tirer tout le potentiel du dividende démographique des femmes et des jeunes. C’est pourquoi, il importe de mener de profondes reformes dans le secteur de l’éducation.

Outre la préoccupation liée au bilinguisme intégral qui doit prendre corps à la base,  nous devons repenser notre système éducatif pour qu’il réponde effectivement aux exigences actuelles.

Nous devons développer une éducation qui suit la trajectoire du marché de l’emploi. A ce sujet,  nous consentirons d’importants investissements pour la construction des écoles professionnelles dans toutes les régions du pays.

Ces écoles auront la vocation première d’aider les jeunes qui n’ont pas la chance de poursuivre leur cursus à s’insérer de  manière harmonieuse dans la vie active.

Ce sujet qui me tient à cœur pourrait constituer l’une des trames du forum national de la jeunesse qui se tiendra à la mi septembre de l’année en cours.

La République doit encourager et soutenir les jeunes car nombre d’entre eux débordent de génie et d’initiative.

Nous devons stimuler les jeunes qui mettent au point des projets crédibles et bancables dans des créneaux aussi importants tels que l’agriculture, l’élevage et l’environnement.

Le regard attentionné que nous portons sur les jeunes doit aussi être orienté en direction des personnes handicapées.

Nos frères et sœurs handicapés doivent bénéficier des programmes bien ciblés qui favorisent leur  plein épanouissement.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

Il serait peut être fastidieux d’évoquer longuement les actions au centre de la 4ème République  mais je voudrais simplement noter qu’aucune  résolution  du forum ne sera occultée.

Qu’il s’agisse de l’eau potable, de l’énergie, de l’environnement, tous les secteurs qui  aiguillonnent la croissance économique seront nos priorités de tous les instants.

Sur le terrain politique,  les élections législatives doivent se tenir, comme annoncé, au mois de novembre 2018.

Elles seront suivies des élections locales qui sont bien entendu un challenge de taille à gagner.

J’estime, pour la sérénité du jeu politique, qu’il est nécessaire de restaurer le cadre de dialogue politique.

Cette structure qui  rassemble dans un élan fraternel la majorité présidentielle et l’opposition démocratique fait le charme et la vitalité de notre jeune démocratie.

Je saisis  cette opportunité pour solliciter le concours et le soutien de nos partenaires techniques et financiers pour l’organisation des futurs scrutins.

Car sans leur appui, il nous sera difficile de tenir cet important pari eu égard à la modicité de nos ressources.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

Me conformant aux recommandations du forum national inclusif, je proclame  solennellement l’amnistie pour tous les frères en exil poursuivis par la justice pour avoir combattu les institutions démocratiques du pays.

Pour finir mon propos, je voudrais rendre un hommage appuyé  à l’actuelle équipe gouvernementale qui  a abattu un excellent travail  durant deux ans.

Vive la République.

Vive la 4ème République.

Vive le Tchad.

Je vous remercie.

 

 

Tchad: démission du Premier ministre, conformément à la nouvelle Constitution

Le Premier ministre et son gouvernement ont démissionné hier 03 mai, conformément à la nouvelle Constitution tchadienne qui supprime le poste de Premier ministre et devrait être promulguée ce 04 Mai.

Le Premier ministre Albert Pahimi Padacké et son gouvernement ont remis leur démission le 03 Mai, selon un communiqué de la présidence lu à la télévision nationale.

La nouvelle Constitution annonçant la 4e République tchadienne, adoptée 30 Avril 2018, par le Parlement, devrait être promulguée ce 04 Mai par le chef de l’État Idriss Déby Itno au cours d’une cérémonie officielle.

Le texte renforce les pouvoirs du président tchadien avec la mise en place d’un régime présidentiel intégral, sans Premier ministre ni vice-président.

Un recours en annulation contre le projet de loi constitutionnelle déposé mercredi par 26 députés de l’opposition tchadienne au Conseil constitutionnel a été rejeté le 03 Mai à l’issue de la plénière de cette institution.

L’opposition, des organisations de la société civile et l’Église catholique avaient demandé que la nouvelle Constitution soit adoptée par référendum et non par voie parlementaire.

La plupart des députés de l’opposition ont boycotté le vote de la nouvelle Constitution  à l’Assemblée.

Le texte est issu des résolutions d’un forum rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars mais boycotté par l’opposition et une partie de la société civile.

Au Tchad, dirigé depuis 1990 par le président Déby, des élections législatives, repoussées depuis 2015, devraient avoir lieu avant la fin de l’année.

 

Le Tchad adopte une nouvelle Constitution renforçant les pouvoirs du président

L’opposition a boycotté le vote à l’Assemblée, dénonçant un texte permettant à Idriss Déby de rester au pouvoir jusqu’en 2033.

 

Les députés tchadiens ont adopté, lundi 30 avril, une nouvelle Constitution instaurant un régime présidentiel et renforçant les pouvoirs du président Idriss Déby, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, qui a tenté de manifester devant le Parlement.

L’Assemblée nationale a voté le projet de Constitution par 132 voix pour, 2 contre. Une forte présence policière était visible aux abords de l’Assemblée nationale à N’Djamena, l’opposition et plusieurs organisations de la société civile ayant appelé à manifester dans la matinée. La route menant au Parlement était quadrillée par les forces de l’ordre.

Un mandat de six ans, renouvelable une fois

La majorité des 33 députés de l’opposition, sur les 170 que compte l’Assemblée, a boycotté le scrutin pour protester contre l’adoption du projet de révision constitutionnelle par voie parlementaire. L’opposition, des organisations de la société civile et l’Eglise catholique avaient demandé qu’il soit adopté par référendum. Pour la conférence épiscopale, l’adoption du texte par l’Assemblée « risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique », dans la mesure où le pouvoir y dispose d’une écrasante majorité.

Le texte est issu des résolutions d’un forum rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars mais boycotté par l’opposition et une partie de la société civile. Le texte prévoit que le mandat du président passera à six ans, renouvelable une fois, contre cinq ans renouvelable indéfiniment actuellement. Idriss Déby, 65 ans, en est à son cinquième mandat, qui doit s’achever en août 2021. Cette limitation ne convainc pas l’opposition, qui relève qu’Idriss Déby pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2033.

Les ministres, nommés par le président, prêteront serment devant celui-ci, qui pourra aussi « déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres ». « Déby seul sera aux commandes, plus qu’il ne l’était déjà », estime l’un des principaux partis d’opposition, l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR). Le texte prévoit aussi que le gouvernement sera responsable devant l’Assemblée nationale et que les députés seront élus au suffrage universel direct.

Dénonçant un « vote quasi mécanique » au Parlement, l’UNDR avait appelé samedi les Tchadiens à protester. « L’ensemble des partis politiques de l’opposition a voulu manifester ce [lundi] matin devant l’Assemblée nationale, pour protester contre le vote à l’Assemblée, mais les forces armées étaient présentes tout autour du Parlement », a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’UNDR, Tchindebbé Patalle.

Deux militants de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH) qui « voulaient faire un sit-in à l’Assemblée » ont été arrêtés, a déclaré son président, Mahamat Nour Ibedou, à l’AFP. Ils ont été libérés en fin de journée.

Des élections législatives avant la fin de l’année ?

Au Tchad, les manifestations de rue sont rares. N’Djamena, qui a connu plusieurs coups d’Etat et lutte contre les djihadistes du groupe nigérian Boko Haram sur les abords du lac Tchad, estime que les rassemblements de foule représentent un risque sécuritaire. Des élections législatives, repoussées depuis 2015, devraient avoir lieu avant la fin de l’année.

Pays d’environ 1,3 million de km2 en partie désertique, le Tchad est frappé par une crise économique consécutive à la chute des cours du baril en 2014. Des tentatives de diversification économique sont en cours. Le pays, qui compte environ 14 millions d’habitants, est classé parmi les plus pauvres du monde, selon l’Indice de développement humain (IDH) onusien. La mise en place de nouvelles mesures d’austérité début 2018 a provoqué deux mois de grève dans la fonction publique.

Allié de l’Occident dans la lutte contre les djihadistes, le Tchad fournit des soldats et des appuis financiers à des forces internationales, comme le G5 Sahel et la Force multinationale mixte (FMM) au lac Tchad, et se bat aux côtés des Français de l’opération « Barkhane », dont le siège est à N’Djamena.

 

 

Au Tchad, le gouvernement accuse l’Église de semer la division

Jeudi 19 avril, les évêques tchadiens ont appelé à l’organisation d’un référendum pour le vote de la nouvelle Constitution. Le gouvernement s’est dit « stupéfait » et « indigné » de cette intervention de l’Église catholique.

« Nous exprimons notre stupéfaction et notre indignation face à cette déclaration infondée, qui non seulement fait une lecture complètement erronée de la Constitution en vigueur, mais jette les germes d’une grave division des Tchadiens », a déclaré, samedi 21 avril, Mariam Mahamat Nour, secrétaire générale du gouvernement tchadien, chargée des relations avec le Parlement.

Cette responsable gouvernementale répondait aux évêques tchadiens qui ont appelé, jeudi 19 avril, à l’organisation d’un référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution tchadienne. « Le président tchadien, Idriss Déby Itno, est le seul habilité à décider de la tenue d’un référendum », a-t-elle rappelé.

Le texte de la nouvelle Constitution tchadienne, très controversé, est issu des résolutions d’un forum sur les réformes institutionnelles qui a réuni les forces politiques, religieuses et sociales du Tchad en mars, mais qui a été boudé par l’opposition.

Le vote pour l’adoption du nouveau texte constitutionnel est prévu à l’Assemblée nationale le 30 avril. La nouvelle Constitution, si elle est adoptée, instaurera un régime présidentiel qui renforcerait les pouvoirs du président Idriss Déby Itno et introduirait une quatrième République.

Idriss Déby, 65 ans, au pouvoir depuis 1990, en est à son cinquième mandat qui doit s’achever le 21 août 2021. La nouvelle constitution lui permettrait de se représenter en 2021 et d’effectuer deux autres mandats de six ans. Il pourrait donc être président jusqu’en 2033.

Les évêques tchadiens estiment qu’une adoption du texte constitutionnel par voie parlementaire « risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique ». L’Assemblée nationale tchadienne est, en effet composée d’une forte majorité de députés proches du pouvoir. L’épiscopat tchadien estime, en outre, qu’« une grande partie de la population tchadienne ignore complètement ce qui se passe ».

Inquiétude de l’opposition et de la société civile

Le vote prochain de ce projet de loi provoque des fortes tensions entre le pouvoir, les partis d’opposition et la société civile.

Mardi 17 avril, sept associations de la société civile tchadienne ont demandé, dans une lettre ouverte aux députés, de ne pas voter la nouvelle Constitution, estimant que « la constitution encore en vigueur dit qu’une telle révision passe par un référendum ».

Lundi 16 avril, les 33 députés de l’opposition (sur les 170 que compte le parlement tchadien) ont annoncé leur boycott des travaux parlementaires sur l’adoption du texte. « Nous connaissons très bien la machine infernale qui a été lancée contre nous et contre la population tchadienne, a confié à RFI le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo qui rejette la nouvelle Constitution. Déby veut les pleins pouvoirs. Il ne se satisfait pas de ce qu’il a obtenu jusqu’ici. Il a une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, il fera ce qu’il voudra. »