Mali : Deux Casques bleus tués dans une attaque

Deux soldats de la Mission des Nations-unies au Mali (Minusma) ont été tués, samedi soir, par des hommes armés dans la commune de Tarkint, au nord-est de Gao en proie aux attaques terroristes.Alors que le convoi effectuait la liaison Tessalit-Gao, des individus armés non identifiés ont attaqué samedi vers 19h GMT le convoi logistique qui était à l’arrêt, et tué deux soldats de la paix. Les Casques bleus de la MINUSMA ont riposté avec fermeté et mis en fuite les assaillants. 

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali et chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a condamné cette « attaque meurtrière ».

« Je tiens à exprimer mon indignation et ma profonde peine suite à l’attaque d’hier soir contre les forces de maintien de la paix des Nations Unies au Mali », a déclaré dimanche M. Annadif.

Ces Casques bleus sont « morts au service de la paix au Mali », a rappelé le chef de la Minusma, qui a également fermement condamné des « actes lâches qui ont pour but de paralyser les opérations de la Mission sur le terrain.

« Nous devrons conjuguer tous les efforts afin d’identifier et d’appréhender les responsables de ces actes terroristes pour qu’ils répondent de leurs crimes devant la justice,” a-t-il conclu.

 

Le Soudan exclut toute attitude conflictuelle avec l’Ethiopie

Le Premier ministre soudanais, Aballa Hamdok, a indiqué que son pays n’avait aucune intention d’entrer en conflit avec son voisin éthiopien.Les propos de M. Hamdok font suite à la mort la semaine dernière d’un officier de l’armée et d’un enfant soudanais dans des attaques transfrontalières qui seraient perpétrées par des forces armées et milices éthiopiennes.

Selon le Brigadier général Amer Mohamed al-Hassan, porte-parole de l’armée soudanaise, l’attaque est intervenue quand des militaires soudanais avaient interdit à des milices éthiopiennes de chercher de l’eau dans la rivière Atbara au Soudan.

Le Premier ministre s’exprimait à l’occasion d’un événement organisé vendredi en mémoire aux civils tués par des forces de défense et de sécurité soudanaises lors des manifestations qui avaient mené à l’éviction de l’ancien président Omar Al Béchir.

« Le Soudan entretenait auparavant des relations inamicales avec ses voisins, mais aujourd’hui il n’est pas dans une posture de conflit avec son voisin éthiopien », a déclaré le chef du gouvernement soudanais cité par la presse éthiopienne.

Les relations fraternelles entre le Soudan et l’Ethiopie reposent sur un socle culturel, historique et géographique, et de bon voisinage de leurs peuples frères.

« Nous avons une approche stratégique qui puisse nous aider à résoudre nos problèmes dans la paix chaque fois qu’il y aura un malentendu entre nous », a ajouté le Premier ministre.

L’Ethiopie et le Soudan se sont accusés mutuellement d’attaques pour des différends frontaliers.

Sécurité frontalière : le Tchad organise une rencontre sur les « zones grises », sources d’instabilité du continent africain

Les crises des pays africains surtout ceux du Sahel ont fait l’objet d’une conférence-débat le mardi 12 février 2019 à l’Institut français du Tchad (IFT), autour du thème « les zones grises : à l’origine des crises africaines ? ».

 

La conférence a été animée par Christian Bouquet, professeur émérite de Géographie politique, observateur et analyste de la politique africaine. Selon le chercheur, dans plusieurs pays africains et notamment sahéliens, la situation est alarmante. La guerre en Somalie, depuis des décennies,  a causé de milliers de morts, de déplacés, de réfugiés et c’est le pays qui abrite le plus grand camp de réfugiés au monde. Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) est axé sur les ressources naturelles et des problèmes politiques qui ont conduit à des violences et à des crimes les plus odieux que l’humanité ait connus.

Du côté du Nigeria avec Boko Haram causant des milliers de morts et s’est étendu dans toutes les zones du Lac-Tchad donc touchant plusieurs pays ; au Mali avec les mouvements de rébellion au Nord sur fond de plusieurs revendications des Touaregs et Peuls. Le plus proche du Tchad est le conflit centrafricain opposant les frères du même pays causant depuis 2013, des dégâts humains et matériels immenses et la crise libyenne qui occasionne la circulation d’armes et des personnes douteuses à travers toute la bande sahélo-saharienne.

A ces conflits, s’ajoutent  les revendications irrédentistes un peu partout en Afrique, au Sud du Sahara, qui  sont aussi à l’origine de l’instabilité du contient. Ce sont ces foyers de tensions qui constituent des  zones grises que le conférencier définit comme des « régions situées loin de la capitale, difficile d’accès et des zones irrédentistes ». Selon le Professeurle fait est que ces tensions sont dues en grande partie à la défaillance  des Etats qui, soit, n’arrivent pas à contrôler l’ensemble de leur territoire, soit le problème de gouvernance. Le paradoxe est aussi que ces zones en conflit sont des régions très riches en ressources naturelles. Comme solution, le conférencier propose  des actions concrètes au niveau de la gouvernance  dans ces zones de conflits qui impliquent la prise en compte des problèmes de la population locale, accorder plus d’importance et de budget aux problèmes sociaux qu’aux problèmes régaliens, construire des opérations de développement multinationale et transfrontalière dans l’optique d’éviter les incursions et l’instabilité à partir des frontières des zones de conflits etc.