Tchad : l’ONAPE lance un système d’enquête pour évaluer les demandes d’emploi dans les entreprises

Une opération de collecte de données dans les entreprises du secteur moderne en vue de réduire le taux de chômage a été lancée ce 20 octobre par l’Office nationale de promotion de l’emploi (ONAPE).

A travers cette enquête, l’ONAPE entend regorger le maximum d’information sur les entreprises du secteur moderne. A base des données qu’elle aura recueillies, l’Office pourra organiser les entreprises par secteurs d’activités. Sont concernées les entreprises publiques, parapubliques et privées. L’enquête permettra également de connaitre le nombre de travailleurs, les données sur le salaire, le genre, la nationalité et la catégorie socio-professionnelle. Aussi, la main d’œuvre et les perspectives des unités de production. Toutes les informations seront conservées dans la base de données de l’Office nationale de la promotion de l’emploi.

Sadick Brahim Dicko, directeur général de l’ONAPE, explique que  ce nouveau mécanisme va permettre de mieux établir une stratégie efficace de réduction du taux de chômage au Tchad. Il est donc important de faire un flash-back pour être situé. Il invite les citoyens à coopérer quand les agents enquêteurs se présenteront dans les ménages.

L’enquête concerne N’Djamena et une dizaine de provinces.

Kaguer Nargaye : « on a perdu plus de la moitié du marché »

Le directeur d’agence Sud des brasseries du Tchad, Kaguer Nargaye, revient sur les raisons de la mise au chômage technique de plusieurs employés de l’entreprise. Une situation qui a entrainé un désarroi et une crise sociale pour de nombreuses familles.

Depuis quelques mois, les Brasseries connaissent une crise, une crise sans pareille. Cette crise a conduit à la mise en chômage technique d’un certain nombre de personnel. Quelle est la situation actuelle des Brasseries ?

Notre crise a commencé depuis le 2 janvier 2020, suite à la fin de la convention d’établissement que nous avons avec l’État tchadien qui nous exonérait sur certaines taxes. Depuis le 2 janvier 2020, on doit payer toutes les taxes. Nous sommes contraints de revoir en intégrant toutes ces taxes qu’on doit à l’État, c’est-à-dire les taxes qui étaient exonérées.

Le 2 janvier 2020, j’ai convié tous les grossistes ici pour communiquer les nouveaux tarifs. A partir de ce jour-là, les détaillants, les consommateurs et les grossistes se sont soulevés, ils ont réagi et sont partis en grève. Sur le mois de janvier nous n’avons pas vendu. On comptait sur nos échanges avec le Gouvernement. La direction générale a fait toutes les démarches qui n’ont pas donné.

Début février, les grossistes ont décidé de reprendre avec nous. Ils sont venus acheter avec nous et sont partis mettre le produit sur le marché. Les consommateurs, trouvant que les produits sont un peu chers, ont réagi et la consommation ne passait pas. Les grossistes, comme ils n’ont pas vendu, ne peuvent pas venir acheter chez nous. Cette crise que nous traversons en ce moment nous empêche même de produire. Sur le mois de février, on a fait que trois provisions.

Alors que par le passé, on a une moyenne de 20 provisions sur le mois. Voilà, cette crise nous a amené à mettre en chômage technique depuis le 19 février 2020, un bon nombre de personnel. Si la situation perdure six mois après, on va procéder à la seconde phase qui est le licenciement technique.

Le chef de l’Etat était à Moundou il y a quelques jours. Avez-vous échangé avec lui sur ce dossier ?

Le président de la République était ici le 28. J’ai eu l’occasion de lui en parler. Lui-même a dit qu’il connait la crise que traversent les Brasseries. Hier, le 29, nous avons reçu notre ministre de tutelle, du commerce et de l’industrie. On a échangé ici. On a fait le point sur l’état d’avancement de notre dossier au niveau du Gouvernement.

Son service technique a fait le travail. Maintenant, la suite va passer par le ministère des Finances et on attend. Je pense que tous les ministres ne sont pas à N’Djamena. Ils seront de retour à N’Djamena à partir du 10 mars. Après le 10 mars, je pense qu’ils vont essayer de voir notre situation. Cette situation, si elle ne s’arrange pas, alors nous allons mettre en licenciement technique une partie du personnel. On a perdu plus de la moitié du marché. Ça va nous amener même à fermer l’une de nos usines. Voilà la situation que nous traversons qui est très grave.

Toutes les hautes autorités sont conscientes de cette situation.

S’il y a un plaidoyer à faire auprès du Gouvernement, lequel feriez-vous ?

C’est de demander au Gouvernement de revoir les lignes de taxes pour que nous revoyons les prix en baisse parce que les consommateurs trouvent les prix actuels très élevés, donc ils ne peuvent pas consommer, c’est au-delà de leur pouvoir d’achat.

Tchad : quand le chômage des jeunes devient une préoccupation pour l’ONAPE

Le directeur général de l’Office national pour la promotion de l’emploi (ONAPE), Faycal Hissein Hassan Abakar, a tenu la semaine dernière une rencontre d’échange et de travail avec la direction de la CNPC, entreprise pétrolière chinoise, à la base pétrolière de Koudalwa, dans la province du Mayo-Kebbi Est.

Les parties ont échangé sur la promotion de l’emploi et la formation professionnelle. L’ONAPE plaide pour une synergie d’action dans la création d’emplois et la relance du processus d’homologation et de nationalisation des postes pour une employabilité durable et un travail décent.

Le vice-président de la CNPC s’est félicité de cette visite de travail et de la bonne collaboration avec l’ONAPE. Le directeur de l’ONAPE a relevé que la lutte contre le chômage et la pauvreté sont placés au centre des priorités du chef de l’Etat. « Notre visite ici a pour objet de jeter les bases d’une synergie d’action sur la situation de chômage et la possibilité d’avoir un emploi décent dans notre pays », a souligné Faycal Hissein Hassan Abakar.

L’orientation et l’encadrement des jeunes pour leur insertion socio-professionnelle sont des défis pour l’ONAPE qui veut promouvoir l’accès à l’emploi pour le développement économique du Tchad.

Société : le CPRAD/T crée une maison d’insertion des jeunes pour lutter contre le chômage

Le Centre Pluridisciplinaire pour la Recherche et l’Action en matière de Développement au Tchad (CPRAD/T) a procédé à la présentation de la Maison d’insertion des jeunes, créée pour lutter contre le chômage.

La cérémonie s’est déroulée au quartier Diguel dans la commune du 8èmearrondissement en présence des autorités communales et de quelques hommes politiques du pays. Cette maison d’insertion des jeunes dont la présentation a été faite le 09 février 2019 est l’initiative du Centre Pluridisciplinaire pour la Recherche et l’Action en matière de Développement au Tchad.

Quelles solutions pour ces jeunes qui cherchent désespérément dans nos villes les meilleures conditions de vie ? Telle est l’interrogation qui a d’abord conduit à la publication d’un ouvrage intitulé « Tchad quand la pauvreté chasse, la misère accueille » par les jeunes chercheurs, créateurs dudit centre, puis à la création de la Maison d’insertion des jeunes.

« En créant cette maison d’insertion pour nos jeunes, nous voulons rappeler à travers ce geste que, le bonheur pour nos jeunes ne viendra ni de l’Orient, ni de l’Occident », a fait savoir Dr Rititingar Apollinaire, président du CPRAD/T.

A travers cette Maison d’insertion, le centre parvient à embaucher plus de 60 jeunes filles et garçons, en leur donnant des appuis multiformes. « Nous leur fournissons des porte-tout long et court-bras, des brouettes, des chaises et glacières, à travers lesquels ils exercent leurs petites activités génératrices de revenus. Certains sont aussi logés dans ce ghetto  qui nous abrite », explique Apollinaire.

« Docteur Apo nous a vraiment aidés avec ce centre.  Certains parmi nous, quand ils sont venus ici à N’Djamena ne savaient pas où dormir et ne savaient pas aussi quoi faire pour vivre. C’est ce centre qui les a accueillis et qui les permet d’avoir un peu d’argent aujourd’hui», témoigne l’un des bénéficiaires.

Après 8 ans d’existence, la maison d’insertion des jeunes du Tchad, accueille les jeunes venus du Lac, du Kanem, de Hadjar Lamis, du Guéra, du Barh-El Ghazel, de la Tanndjilé et des 2 Logone pour ne citer que ceux-là.

Le CPRAD/T est un centre dont la vocation est de contribuer par les nouvelles initiatives à travers la recherche scientifique qui concurrent au progrès du Tchad. Depuis sa création, il y a 8 ans, le CPRAD/T assure la promotion des recherches, de campagnes de sensibilisation, de formations et d’informations. « Cette structure s’adapte à notre ambition du Tchad que nous voulons. Elle permet ainsi d’apporter des solutions aux défis qui répondent à la demande de nos concitoyens », déclare le Président-fondateur de ladite maison.