Bavures : l’étudiante tchadienne Chancella Ndongar échappe aux griffes de la police camerounaise

La jeune étudiante de droit à l’Université de N’Gaoundéré a opposé une fin de non-recevoir à une tentative d’arnaque consistant à lui faire payer la somme de 10 000 FCFA, pour dit-on, défaut de test Covid-19.

10 août 2021, sur l’axe Touboro-Moundou au Cameroun. Chancella Ndongar est la seule passagère d’un bus interpellée pour absence de test Covid-19. Des images de cette étudiante menottée, assise en même le sol dans un hangar de police, sur l’axe N’gaoundéré-Touboro est devenue virale sur la toile.

La scène se produit au moment où la jeune étudiante regagnait son pays le Tchad, pour y passer les vacances en famille, après une année académique tumultueuse. Le bus de transport qui la transportait est confronté à un contrôle de police. La  dame en tenue lui demande de débourser une somme de 10.000 Fcfa pour absence de test Covid-19. L’étudiante de droit, niveau 2 oppose une fin de non-recevoir  « je leur ai répondu que cela est illégal. Ils m’ont menottée et jetée sous le soleil pendant 5 heures d’horloge avant d’être libérée », confie la juriste en herbe.

L’agent de police sur le coup considéré cette réaction comme un acte de défiance à son égard, et décide de menotter Chancella Ndongar, sous le regard impuissant du chauffeur, des passagers et de sa sœur également présente dans le véhicule. Le conducteur du véhicule continue le trajet sans la jeune fille menottée et laissée assise par terre. Elle y restera pendant plus de 5 heures de temps sous un soleil brulant.

Alertée, l’Ambassade du Tchad volera à son secours.  Une réaction de son excellence, son excellence Djiddi Bichara, l’ambassadeur du Tchad qui met fin au calvaire de la juriste en herbe. L’agent des forces de maintien de l’ordre déclarera pour sa part  qu’elle fera  un procès-verbal afin que la jeune étudiante soit arrêtée partout au Cameroun. C’est finalement le 11 août que la jeune fille va emprunter un autre véhicule pour continuer le trajet.

Des témoignages des étudiants tchadiens sont légion. Des  plaintes de tracasseries diverses pendant les allers et retours au pays. Certains sont sommés de débourser des sommes allant de 1000 à plus de 20.000 FCFA même si les papiers sont conformes.  Une situation connue des autorités tchadiennes. « Des dispositions seront prises pour éviter à l’avenir ce genre de traitement à nos compatriotes », rassure le ministre tchadien des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene.