Transports : au Tchad les prix des voitures connaissent une baisse

La vente des voitures à N’Djamena a connu un âge d’or. Mais, les prix ont rapidement chuté à cause de la crise que traverse le pays et qui a réduit drastiquement le pouvoir d’achat des Tchadiens.

Les commerçants des voitures essayent de jongler entre la location et la vente à moindre coût. Les stations de vente des voitures appelées aussi parc sont de plus en plus nombreux, visibles sur les grands axes et avenues de la capitale. Pourtant les clients se font rares. Les amoureux des voitures et ceux qui ont l’habitude de changer de véhicules par semestre ou par an à cause des petites pannes sont asphyxiés par la crise.

Sur un terrain dégagé, clôturé et bien arrosé, les voitures de différentes marques sont placées les unes derrière les autres dans ce parc automobile  dénommé « le niveau d’excellence ».  Elles sont neuves et de seconde main. Leur prix varie en fonction de leur état. Une voiture de marque Sonata  par exemple, comme neuve coûte entre 1,5 et 2 millions au lieu de 3 millions, il y a quelques années ; les voitures de marque Corolla S neuves sont vendues à 5 millions contre 6-7 millions et celles d’occasion à 3 millions.  « Ce sont les voitures venant de la Libye qui ont cassé le prix », informe un commerçant.

Depuis la crise libyenne, beaucoup de Tchadiens se sont lancés dans le commerce des voitures. Mais la plupart échappent au contrôle douanier. « Nos voitures sont toutes dédouanées sans cela on ne peut pas les vendre », informe Hissein Kelli, gestionnaire d’un parc de vente. Les véhicules venant du Benin et de Douala ne sont pas prisés ces derniers temps parce qu’ils sont chères. Dans ces parcs, le respect de la règle est de mise. Tous les véhicules sont dédouanés et ceux de seconde main sont vendus avec la carte grise. Malgré cela, le business tourne au ralenti.

Pour faire tourner les entreprises autrement, un système est adopté : la location des voitures. Il s’agit d’une cession de l’usage de la voiture pendant un certain temps et les frais dépendent de la marque du véhicule  et de la durée. « Pour les voitures 4ˣ4, la journée est à 50 000F, et pour les petites voitures elle varie entre 25 000 à 30 000F », explique un gérant. Toutefois, les véhicules ne sont loués qu’aux personnes  connues ou présentant des garanties.

Les propriétaires des stations se plaignent sur le fait qu’ils fonctionnent en règle en respectant les procédures normales de dédouanement de leurs véhicules et en payant les taxes à la mairie mais les commandes de l’Etat ne passent pas par eux. « On fait entrer de l’argent à l’Etat mais au lieu de faire ses commandes chez nous il le fait avec des gens qui parfois ne respectent pas la règle », se plaint un propriétaire de parc.