Tchad: Baba Laddé pas concerné par l’amnistie générale

L’ex chef rebelle a été condamné à huit ans d’emprisonnement fermé le 06 décembre dernier lors d’un procès devant la cour criminelle de N’Djamena.

 

Ils sont au total 58 prisonniers politiques à avoir recouvré la liberté depuis lundi 31 décembre 2018. Ces anciens détenus bénéficient de l’amnistie générale décrétée en mai par le président Idriss Déby en faveur des ex-rebelles. « Nous avons procédé à une cérémonie pour libérer cinquante-huit prisonniers dans le cadre de l’amnistie générale », a déclaré le ministre de la Justice tchadienne, Djimet Arabi.

Trente-sept prisonniers étaient détenus au bagne de Koro Toro, situé dans le Nord désertique tchadien, quatre venaient de Moussoro, à 300 km au nord-est de la capitale, et les 17 autres étaient enfermés à N’Djamena. Parmi ces ex-prisonniers figurent Moussa Tao, arrêté en 2013, accusé de tentative de « conspiration », ou bien le colonel Haroun Bata et une dizaine de « mercenaires » tchadiens, soupçonnés d’avoir organisé une tentative de coup d’État en Guinée équatoriale il y a un an.

L’ex-rebelle Baba Laddé, condamné à huit ans de prison en décembre, ne figure pas sur la liste des éligibles à l’amnistie, selon le ministre. Mais « il peut toujours faire l’objet d’une remise de peine ou d’une grâce présidentielle », a ajouté le ministre.

La mesure a provoqué une réaction positive de la société civile tchadienne qui avait demandé à plusieurs reprises « l’application totale de l’amnistie », allant jusqu’à adresser un courrier au président français Emmanuel Macron, lors de sa visite au Tchad les 22 et 23 décembre.

« C’est l’occasion de dire merci au président Déby pour ce courage politique devant une évidence », indique le collectif Actions citoyennes pour l’application intégrale de l’amnistie au Tchad (ACAIAT) dans un communiqué.

Début décembre, 12 prisonniers politiques avaient déjà été libérés, précise Jean-Bosco Manga, porte-parole de l’ACAIAT. Au total, le nombre de détenus libérés s’élève à 70, et des dossiers sont toujours « en cours », a précisé Arabi.

La fin de l’année est propice aux « remises collectives de peines décidées par le ministère, ou aux grâces individuelles sur décision du président », a expliqué le ministre. La plupart des détenus libérés étaient détenus depuis plusieurs mois ou années sans avoir été jugés, selon des acteurs de la société civile.​

Tchad : Baba Laddé condamné à huit ans ferme

La sentence est tombée ce 06 décembre lors de son procès à la cour criminelle de N’Djamena. L’ancien chef rebelle est emprisonné depuis 2014.

 

Il aura encore quatre ans à passer derrière les barreaux. Le leader du Front populaire pour le redressement (FPR), Baba Laddé, a été condamné  à huit ans de prison ferme par la cour d’appel de N’Djamena. Il lui est reproché les faits d’assassinat, détention illégale d’armes, association des malfaiteurs, rébellion, incendie volontaire de villages, viols et mise en danger de la vie de ses compatriotes.

Depuis quelques temps déjà de nombreuses personnes dont ses proches, dénonçaient son maintien en prison malgré l’amnistie générale décrétée par le Président Deby lors de la prononciation de la Ive République. C’est d’ailleurs sur cet argument que sa défense avait développé son plaidoyer lors de l’ouverture de son procès. Mais le juge des flagrants délits avait estimé que les chefs d’accusation ne relèvent pas du flagrant délit, mais du criminel.

Dans un communiqué publié récemment, le Comité d’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et Libertés au Tchad (CIPDHLT) se dit très indigné « devant le verdict inique rendu par une Cour prétendument criminelle, à l’encontre de Abdelkadre Mahamat alias Baba Laddé ». Ce comité « estime que la faillite de l’Etat et l’incapacité des autorités à rendre justice aux citoyens tchadiens sont les principales causes qui ont conduit Baba Laddé à opter pour la lutte armée, moyen de recours que nous n’approuvons pas ».

Et pour ça, le CIPDLT « Condamne l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ciblant certains tchadiens et épargnant d’autres, (…) et exige la libération immédiate dans les 48 heures de Baba Laddé ». Ancien officié de la gendarmerie nationale tchadienne,  Baba Laddé était entré en rébellion au Darfour en 1998, puis arrivé en République centrafricaine (RCA) en 2008.

Revenu au Tchad en 2013 à la suite d’un accord de paix, il a été nommé conseiller du Premier ministre, un poste qu’il a occupé peu de temps avant de s’exiler à nouveau en RCA. Il reviendra pour la deuxième fois en 2014 au Tchad et sera nommé préfet du département de la Grande Sido, dans le Moyen-Chari.

Démis de ses fonctions, il décide de s’enfuir vers le nord de la RCA. Baba Laddé est arrêté, en décembre 2014, par les casques bleus, remis à Bangui qui décide de l’extrader vers N’Djaména sur la base d’un accord de coopération judiciaire entre les deux pays.

 

 

 

 

Tchad : le FPR dénonce le maintien en prison de Baba Laddé

Selon le premier vice-président du mouvement, l’ancien rebelle sera dans un état de santé dégradant et pourrait mourir.

 

Le premier vice-président du Front populaire pour le redressement (FPR), Ardo Baouro, a affirmé ce jeudi 22 novembre 2018 avoir rencontré Baba Laddé en prison. Dans une mise au point, Ardo Baouro affirme que « la santé du général Baba Laddé est très mauvaise et (que) le gouvernement lui refuse des soins. A tout moment il peut décéder par manque de soins ».

Baba Laddé est « injustement enfermé », souligne-t-il. Il ajoute que « les ex-combattants du FPR n’ont pas non plus pu suivre les programmes de réhabilitation prévus par l’accord de paix et sont persécutés au Tchad ». D’après lui, « la communauté internationale doit faire pression sur le gouvernement tchadien pour qu’il respecte ses engagements ».

Il déclare que : « Baba Laddé a apporté son soutien à nos frères du Tibesti (…) Nos frères de Miski ne se battent pas pour prendre le pouvoir, mais pour la démocratisation du pays, la justice et l’égalité entre tous les Tchadiens. Il est intolérable que le peuple souffre quand certains pillent les richesses du pays. Les dirigeants tchadiens mettent en danger le régime en refusant les revendications légitimes du peuple et en déclenchant une guerre au Tibesti ».

Le FPR demande à ce que l’ordonnance d’amnistie soit appliquée à tous les tchadiens concernés sans distinction. Le général Baba Laddé doit être présenté au tribunal le 3 décembre 2018.

Tchad : questions au tour de l’effectivité de l’amnistie général décrétée par Deby

C’est le 04 mai dernier que le Président de la République avait annoncé cette mesure au moment de la promulgation de la 4e République.

 

L’amnistie générale signée par le président Tchadien Idriss Deby, il y a 4 mois, lors de la promulgation de la Constitution de la 4ème République suscite des interrogations.

Cette loi d’amnistie est en faveur des opposants politico-militaires du régime.

En visite dimanche à la maison d’arrêt de N’Djamena, Dinamou Daram, président du parti des Socialistes Sans Frontières, a estimé que l’amnistie n’est pas effective.

Il a cité les cas de Baba Laddé, un ancien chef rebelle et Moussa Tao, accusé de conspiration contre le régime, qui restent en prison.

Pour le Ministre de la justice garde des Sceaux, Djimet Arabi, l’ex-chef rebelle Baba Ladée est poursuivi pour des faits qui ne sont pas concernés par l’ordonnance portant amnistie générale.

Le texte prend en compte tous les faits commis entre 1991 et mai 2018.

En 2011, le président Deby avait amnistié tous les prisonniers de guerre appartenant aux différents groupes politico-militaires et gracié des chefs rebelles.

Ils avaient été condamnés à mort par la cour d’appel de N’Djamena pour  »s’être rendus coupables d’atteinte à l’ordre constitutionnel, à l’intégrité du territoire et à la sécurité de l’Etat ».

Rappelons qu’au moment de l’annonce de cette mesure, le ministre de la justice affirmait que : « Quand on parle de l’amnistie, c’est une loi qui efface toutes les infractions qui ont été commises, et ça le fait d’une façon rétroactive. Même ceux qui ont détourné de l’argent, ceux qui ont tué, ceux qui ont pillé. Une fois qu’il y a cette loi d’amnistie, elle efface toutes les infractions et ils peuvent tranquillement rentrer chez eux. »

Tchad: Baba Laddé renvoyé en cour criminelle

C’est la décision qu’a pris le juge des flagrants délits à l’issu de son procès qui s’est tenu hier 04 octobre à N’Djamena.

 

Arrêté en République centrafricaine en décembre 2014, Baba Laddé a été entendu le 20 septembre par un juge tchadien pour détention illégale d’armes, association des malfaiteurs, rébellion, incendie volontaire de villages, viols et mise en danger de la vie de ses compatriotes.

Ses avocats avaient plaidé sa libération immédiate conformément à la loi d’amnistie signée par le chef de l’Etat tchadien, mais ils ont déboutés par le juge des flagrants délits qui a estimé que les chefs d’accusation ne relèvent pas du flagrant délit, mais du criminel.

L’ancien rebelle n’était pas présent à la barre ce jeudi. Il est souffrant et suit des traitements, selon ses proches.

Ancien officié de la gendarmerie nationale tchadienne,  Baba Laddé était entré en rébellion au Darfour en 1998, puis arrivé en République centrafricaine (RCA) en 2008.

Revenu au Tchad en 2013 à la suite d’un accord de paix, il a été nommé conseiller du Premier ministre, un poste qu’il a occupé peu de temps avant de s’exiler à nouveau en RCA. Il reviendra pour la deuxième fois en 2014 au Tchad et sera nommé préfet du département de la Grande Sido, dans le Moyen-Chari.

Démis de ses fonctions, il décide de s’enfuir vers le nord de la RCA. Baba Laddé est arrêté, en décembre 2014, par les casques bleus, remis à Bangui qui décide de l’extrader vers N’Djaména sur la base d’un accord de coopération judiciaire entre les deux pays.

C’est depuis près de quatre ans qu’il est détenu à la prison de haute sécurité de Koro Toro, dans l’extrême nord du Tchad.

Tchad: ouverture du procès Baba Laddé

C’est ce 20 septembre que le jugement de l’ancien chef rebelle Mahamat Abdelkader plus connu sous le nom de Baba Laddé a débuté à la chambre d’accusation.

 

Livré aux autorités tchadiennes par la Centrafrique en 2014, l’ancien chef rebelle devenu conseiller du chef de l’Etat, puis préfet a été détenu quatre ans sans jugement. Jeudi, devant la chambre d’accusation, le procureur a demandé son renvoi devant une cour criminelle alors que ses avocats demandent la relaxe au nom d’une amnistie accordée récemment par le chef de l’Etat aux rebelles.

Baba Laddé n’était pas dans le box des accusés. Son état de santé qui s’est dégradé ces derniers mois ne lui a pas permis de quitter la maison d’arrêt. A l’ouverture de l’audience, le président de la chambre a rappelé que l’ancien rebelle est poursuivi pour « crimes de guerre, détention illégale d’armes à feu, association de malfaiteurs, viols et exactions ayant entraîné des représailles contre les Tchadiens en Centrafrique ».

Ces accusations ne devraient plus exister, estime la défense, qui rappelle que Baba Laddé a signé un accord de paix avec le gouvernement tchadien. C’est en vertu de cet accord qu’il a été nommé conseiller à la présidence, puis préfet.

Les avocats rappellent aussi qu’à l’occasion du passage à la IVe République, en mai 2018, le chef de l’Etat a gracié tous les rebelles. C’est pourquoi leur client, qui du reste est très malade, doit être simplement relâché. « L’accord politique auquel vous faites allusion n’a pas été versé au dossier  », a répliqué le procureur général qui rappelle pour sa part que des crimes comme le viol ne sont pas concernés par l’ordonnance d’amnistie signée par le président de la République.

L’affaire a été mise en délibéré pour le 4 octobre prochain.