Tchad : un avocat dépose une plainte contre le secrétaire d’Etat à la santé

Me Benjamin Mamgodibaye a porté plainte contre le secrétaire d’Etat à la santé, Dr Djiddi Ali Sougoudi. Cette plainte fait suite à une publication du ministre sur sa page Facebook

En ce début de mois de janvier, le secrétaire général à la santé, Dr Djiddi Ali Sougoudi a fait cette publication sur la pace Facebook : « il y a des moutons, des milliers de moutons qui ont cru que confiner N’Djaména, c’est confiner sa population. Il faut juste savoir faire le moins de con possible et en voici : confiner N’Djaména c’est le confiner par rapport aux autres villes. La population n’djaménoise est soumise juste à une rigueur dans le respect des mesures de port de masques, de distanciation et d’évitement des attroupements. Compris ou non ? ».

Le post a été suite aux éclairages du ministre de la santé publique sur le décret 2585, portant isolement de la ville de N’Djamena. Après les multiples réactions des internautes, le membre du gouvernement a supprimé le message. Trop tard ! Car les captures d’écrans avaient été faits et partagé sur la toile. Des autres sorties s’y sont ajoutées dans le même sens.

L’avocat Benjamin Mamgodibaye estime qu’il a été insulté publiquement par le secrétaire d’Etat à la santé : « lorsque Dr Djiddi Ali Sougoudi nous désigne ’’mouton’’ et ’’con’’, il m’a insulté que je suis bête, stupide, idiot, imbécile, grossier, inepte et connasse ». Il souligne que les mots mouton et con constituent des injures : « il m’a insulté que je suis bête, stupide, idiot, imbécile, grossier, inepte et connasse ». Il regrette également que ne consiste pas seulement au respect des restrictions.

Tchad : arrestation de l’ancien ministre du pétrole, son avocat parle de règlement de compte

Me Doumra Manace, avocat de Djerassem Le Bemadjiel, ancien ministre du pétrole dit que son client fait face à un dossier politique. C’était au cours d’une communication faite ce 3 septembre

L’ancien membre du gouvernement a été interpellé le 2 septembre, auditionné et mis en détention à la coordination de la police judiciaire en violation des textes, souligne son avocat. Il informe qu’aucune convocation n’a été notifiée à son client. L’homme de droit explique que le dossier est « creux », aucun élément n’est justifié. L’intention est de casser l’ancien ministre, regrette l’homme de droit

Neuf chefs d’accusation sont retenus. Notamment, détournement de deniers publics, utilisation illicite des biens de l’État, corruption, atteinte à la fortune publique, abus de fonction et de confiance, enrichissement illicite, complicité de détournements de deniers publics et entrave au bon fonctionnement de la justice. L’avocat ajoute qu’on reproche à Djerassem Le Bemadjiel d’avoir fait perdre au pays le montant de 36 millions de dollars américains lors d’une négociation avec une entreprise pétrolière étrangère. C’est alors que le conseil déplore un « règlement de compte politique » orchestré par une : « mamelle qui n’a pas pu sucer le faux contrat de pétrole ». Les commanditaires seraient en colère et sont venus « traquer ».

L’avocat déclare que son client a abandonné un poste dans lequel il était bien rémunéré à l’étranger pour apporter son expertise au Tchad avec le minable salaire de ministre. Les revenus mensuels de Djerassem Le Bemadjiel étaient estimé à près de 15 millions note l’avocat. Il est seul ministre du pétrole qui a fait entrer l’argent dans les caisses du trésor public, poursuit-il.

Tchad : l’ancien ministre du pétrole est en garde à vue

 

Justice: les avocats s’insurgent contre l’arrêté interdisant les marches

Les hommes en robe ont annoncé qu’ils allaient attaquer en justice la décision du Ministre de la Sécurité public, le 02 juillet lors de d’une Assemblée générale.

 

L’Ordre national des Avocats du Tchad a organisé une assemblée générale le 2 juillet 2018 au palais de justice de N’Djamena. C’est la première assemblée générale des Avocats après le procès de l’ex gouverneur du Logone oriental. A l’ordre du jour de cette assemblée les agressions et menaces sur les procureurs de Goz Beida et d’Iriba; l’assassinat en pleine salle d’audience d’Iriba de deux mises en cause; la menace en salle d’audience de Maître Doumra Manassé et enfin l’attaque en justice de l’arrêté interdisant les marches pacifiques par le ministre de la Sécurité publique.

Les avocats s’indignent et condamnent ces actions. «Nous condamnons cela et tiendrons pour responsables leurs auteurs de tout ce qui pourra arriver à un seul acteur judiciaire à partir d’aujourd’hui. Nous mettons en garde les auteurs des agressions et des menaces contre tout citoyen dans ce pays et nous disons: « ces attaques, ces menaces contre n’importe quel citoyen ne resteront pas impunies dans ce pays.» nous veillerons à ce que cela cesse. Voilà pourquoi nous nous sommes réunies aujourd’hui », déclare Me Emmanuel Djimadoum Koumtog.

Sur le dernier point à l’ordre de jour, l’assemblée estime que l’interdiction systématiquement des marches pacifiques est une violation des droits de l’homme. « Nous allons attaquer l’arrêté du ministre devant la chambre administrative de la cour suprême pour que le droit soit dit. Maintenant au niveau de la cour suprême si on nous dit qu’on a raison, il n’y a pas de problème mais si on nous dit qu’on a tort, nous porterons cette affaire devant la cour africaine des droits de l’homme et des peuples », affirme le secrétaire de l’Ordre national des avocats.