La Coalition mondiale contre Daech préoccupée de la prolifération des mouvements séparatistes en Afrique

Les participants à la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, tenue mercredi 11 mai 2022, à Marrakech, ont exprimé leurs préoccupations quant à la prolifération des mouvements séparatistes en Afrique, réaffirmant leur détermination commune à poursuivre la lutte contre Daech.«Les participants ont exprimé leurs préoccupations quant à la prolifération des mouvements séparatistes en Afrique qui génèrent une déstabilisation et une vulnérabilité accrue des Etats africains, et qui, en fin de compte, favorise Daech et d’autres organisations terroristes et extrémistes violentes», indique le communiqué final, publié à l’issue des travaux de ce conclave international, qui a connu la participation de 79 pays.

Sous les auspices de la Coalition mondiale, l’Africa Focus Group renforcera les capacités antiterroristes dirigées par des civils des membres africains de la Coalition, soulignent les membres et partenaires de la Coalition, mettant en exergue la nécessité de favoriser les synergies au sein de ce groupe avec d’autres efforts et initiatives de lutte contre le terrorisme internationaux, sous-régionaux et régionaux existants sur le continent africain.

Les participants ont également rappelé l’approche civile adoptée par la Coalition dans la mise en œuvre de ses efforts en Afrique, conformément aux principes d’appropriation nationale et en accord avec les besoins spécifiques des Etats membres africains.

Ils ont, par ailleurs, relevé l’existence du nexus entre mouvements séparatistes et mouvements terroristes agissant en collusion, en instrumentalisant les vulnérabilités existantes d’une manière à démultiplier leur impact déstabilisant.

 Dans ce sens, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de faire face à l’évolution de la menace de Daech, notamment en Afrique, par le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme des membres africains et de prendre en compte les enjeux et menaces posés par la prolifération des acteurs non étatiques, notamment les groupes séparatistes, comme facteur de déstabilisation et de vulnérabilité dans la région.

Ils ont également mis en exergue l’importance de renforcer les capacités des pays partenaires de la Coalition et soutenir les initiatives sous-régionales et régionales sur le continent africain, dans le cadre de l’action civile de la Coalition, conformément aux principes d’appropriation et en accord avec les besoins spécifiques des Etats membres africains.

Dans ce contexte, ils ont souligné que la coordination holistique et globale des efforts engagés par la Coalition devraient se faire en harmonie entre les initiatives des groupes de travail de la Coalition, notamment la lutte contre le financement de Daech, les communications, les combattants terroristes étrangers et la stabilisation.

Les membres et partenaires de la Coalition se sont, par ailleurs, félicités de la tenue de la première réunion de la Coalition mondiale en Afrique.

Organisée à l’invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, cette première réunion de la Coalition mondiale anti-Daech, qui se tient en Afrique, constitue un tournant dans l’engagement et la coordination internationale dans la lutte contre le groupe «Daech», avec un accent particulier mis sur le continent africain ainsi que sur l’évolution de la menace terroriste au Moyen-Orient et dans d’autres régions.

Foot : le trophée du Mondial en tournée

La statuette de 6,142 kilogrammes en or massif sera présentée dans 51 pays et territoires de la planète.Top départ. Ce jeudi, l’Espagnol Iker Casillas et le Brésilien Kaká ont entamé un voyage avec le trophée qui les mènera dans 32 pays, tous qualifiés à la prochaine Coupe du monde prévue au Qatar. Cette tournée, la cinquième du genre, a été lancée à Dubaï, aux Emirats arabes unis.

Iker Casillas, gardien et capitaine de la Roja, a joué un rôle majeur dans le sacre historique lors du tout premier Mondial joué en Afrique. « J’ai connu l’apogée de ma carrière en 2010 (en Afrique du Sud), lorsque j’ai soulevé ce trophée avec l’Espagne. C’est beau de se dire que, dans quelques mois, au Qatar, quelqu’un va connaître les mêmes émotions. Je suis très fier d’être ici aujourd’hui pour lancer la tournée qui va partir à la rencontre des supporters du monde entier », s’est réjouie la légende du Real Madrid.

Pour sa part, Ricardo Izecson dos Santos Leite dit Kaká a goûté à l’ivresse d’une victoire finale à la Coupe du monde en 2002. Une édition co-organisée par la Corée du Sud et le Japon. Agé de 20 ans à l’époque, le Ballon d’or France Football 2007 en garde de très bons souvenirs : « Je venais de réaliser mon rêve. C’est un formidable honneur d’être présent pour la première étape de la tournée ».

Romy Gai, le Directeur commercial de la Fédération internationale de football association (Fifa) a souligné que cette initiative « témoigne de l’engagement (de l’instance faîtière) pour un football véritablement mondial. C’est avant tout l’occasion pour nous de placer sur le devant de la scène tous ceux qui aiment le foot partout sur la planète ».

La Coupe du monde, suivie par des milliards de personnes, est programmée du 21 novembre au 18 décembre 2022. L’Afrique sera représentée au Qatar par le Sénégal, champion d’Afrique en titre, le Ghana, le Cameroun, la Tunisie et le Maroc. Jusque-là, la meilleure performance d’une sélection du continent noir reste les quarts de finale. Et seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) ont pu atteindre ce stade de la compétition.

Côte d’Ivoire : deuil national en hommage à Amadou Soumahoro

Le défunt président de l’Assemblée nationale ivoirienne sera inhumé, demain vendredi à Séguéla, sa ville natale.Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a décrété trois jours de deuil national allant du 11 au 13 mai 2022, à la mémoire du président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, décédé le 7 mai 2022 des suites d’une longue maladie.

Le chef de l’Etat a demandé que ces jours de deuil national soient « marqués par la mise en berne des drapeaux dans les institutions de la République et dans les ambassades à l’étranger ».

Un hommage national été rendu, mardi dernier, à Amadou Soumahoro (68 ans), en présence du chef de l’Etat, de son épouse, du vice-président Koné Meyliet Tiémoko, des membres du gouvernement et des autorités politiques et administratives.

Elu le 7 mars 2019 à la tête de l’hémicycle après la démission de Guillaume Soro, Amadou Soumahoro a été réélu en 2021. Il était un homme politique reconnu pour ses positions tranchées et avait une loyauté sans faille à Alassane Ouattara.

Burkina : la Société générale et AGF soutiennent les PME

Les deux structures veulent contribuer au développement durable en Afrique.L’African Guarantee Fund pour les Petites et moyennes entreprises (AGF West Africa, sigle anglais) a accordé une ligne de garantie d’un montant total de 2,5 milliards Fcfa à la Société générale Burkina Faso pour accompagner les PME, l’entrepreneuriat féminin et l’économie verte au Burkina Faso.

La cérémonie de signature s’est déroulée au sein de la Maison de la PME de Société générale Burkina Faso à Ouagadougou.

Cette garantie de portefeuille est adossée au programme AFAWA Guarantee for Growth, une initiative conjointe de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’African Guarantee Fund qui vise à débloquer jusqu’à 3 milliards de dollars de prêts aux PME appartenant à des femmes en Afrique.

Signée par Harold Coffi, Directeur général de Société générale Burkina Faso (SGB) et Bendjin Kpeglo, Directeur général d’AGF West Africa, cette convention permettra à SGB d’accroitre davantage son engagement sur le segment des PME/PMI avec les activités de la Maison des PME créée par la banque et de promouvoir le développement de l’entrepreneuriat vert et du leadership féminin dans le milieu de l’entreprise.

Lors de la cérémonie de signature, Bendjin Kpeglo, Directeur général d’AGF West Africa, a déclaré que « l’accès limité au financement est un obstacle majeur au développement des PME africaines ».

« L’AGF s’est engagée à améliorer l’accès des PME au financement en fournissant aux institutions financières des solutions de garantie et un appui au renforcement des capacités », a-t-il promis, ajoutant que « notre partenariat avec Société générale au Burkina Faso vise à renforcer la compétitivité des entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, dont celles détenues et gérées par des femmes (à travers le programme AFAWA) et celles dont l’activités va dans le sens de la protection de l’environnement ».

De son côté, Harold Coffi, Directeur général de Société générale Burkina Faso a déclaré que « le Groupe Société générale présent depuis 100 ans en Afrique réaffirme sa fidélité au continent et sa ferme volonté d’accompagner le développement des économies locales ».

Ainsi à travers l’initiative « Grow with Africa » lancée en 2018, Société générale entend contribuer activement au développement durable de l’Afrique autour de quatre priorités, à savoir accompagner le développement des PME africaines, participer au financement des infrastructures, financer les filières agricoles et le secteur de l’énergie renouvelable et enfin favoriser l’inclusion financière en soutenant l’entreprenariat féminin notamment.

Partenaire privilégié du tissu entrepreneurial local, Société générale Burkina Faso donne quotidiennement corps à cette ambition de financement de l’économie.

Cet engagement pris aux côtés d’African Guarantee Fund servira à accroitre la capacité de financement des PME et à favorisera la croissance économique du pays.

Société générale Burkina Faso s’inscrit pleinement dans cet axe stratégique du groupe, avec la création de la Maison de la PME en 2019 et le renforcement de sa collaboration avec divers acteurs internationaux intervenants dans le développement des PME.

African Guarantee Fund est une institution financière non bancaire dont l’objectif est de promouvoir le développement économique, d’accroître la création d’emplois et de réduire la pauvreté en Afrique, en fournissant aux institutions financières des solutions de garantie et un appui au renforcement des capacités, spécifiquement destinés à soutenir les PME africaines.

Congo: Bolloré acquiert 25 tracteurs routiers et 40 remorques

La filiale congolaise de Bolloré Transport & Logistics continue l’investissement dans de nouveaux équipements modernes et performants.Fin avril 2022, les équipes de Bolloré Transport & Logistics ont mis en service 25 tracteurs routiers CAMC 4×2 et 40 remorques. Ces tracteurs sont équipés d’une cabine confortable avec une faible consommation de carburant. Adaptés pour le transport de marchandises, ces tracteurs et remorques de dernière génération vont contribuer fortement à fluidifier les opérations de livraison et réduire l’empreinte carbone.

Livrés en pièces détachés, les tracteurs sont assemblés par les équipes locales depuis 2015. Plus de 150 camions ont été ainsi mis en service sans aucun dysfonctionnement constaté dans leur exploitation.

« Nous continuons à investir dans l’acquisition de nouveaux équipements pour accompagner l’activité locale et participer au défi mondial sur le changement climatique. Car nous sommes engagés à réduire de 43% notre empreinte carbone d’ici 2027 », a dit Christophe Pujalte, Directeur régional Bolloré Transport & Logistics Congo.

L’entreprise dispose actuellement d’un parc matériel qui compte plus de 218 remorques et 190 tracteurs dédiés à la livraison des marchandises dans les meilleurs délais.

Bolloré Logistics décarbonise ses solutions de route

Le biocarburant utilisé par l’entreprise permet de réduire de 60 % les émissions de gaz à effet de serre.Le 1er avril 2022, Bolloré Logistics a mis en service une nouvelle navette roulant au biocarburant B100. Cette solution de bout en bout, conçue pour tous les pré et post acheminements aériens, assure 6 jours sur 7 une rotation entre les sites Bolloré Logistics de Lyon et Roissy Charles De Gaule. Elle s’inscrit pleinement dans la volonté de Bolloré Logistics de décarboner les solutions proposées à ses clients, qu’elles soient routières, maritimes ou aériennes.

Cent pour cent végétal, renouvelable et totalement tracé, le biocarburant de type B100 est issu d’huile de Colza français uniquement. Il permet de réduire de 60 % les émissions de gaz à effet de serre et de 80 % les particules fines.

« En région, nous participons à plusieurs initiatives collectives pour décarboner le transport, que ce soit avec l’aéroport, mais aussi avec des associations ancrées sur leurs territoires. Nous souhaitons être moteurs et favoriser l’utilisation par nos clients de ces solutions plus vertueuses », a déclaré Géraldine Staron, Directrice régionale Rhône-Alpes Est de Bolloré Logistics.

Bolloré Logistics a par ailleurs pour objectif d’augmenter de 15 à 20 % ses services sur le report modal dans la région en favorisant notamment l’utilisation du rail. L’entreprise a également lancé une grande étude auprès des Directeurs RSE et Directeurs Supply Chain, en coopération avec un groupe d’étudiants de l’EM Lyon, pour sensibiliser les grands chargeurs implantés dans la région.

Dans les semaines à venir, Bolloré Logistics poursuivra la mise en service et le renouvellement de sa flotte avec quatre nouveaux camions roulant au B100 avec l’objectif d’une flotte 100 % en biocarburants dans les prochaines années.

Cette initiative participe à l’objectif de l’entreprise réduire de 30 % ses émissions de CO2 sur les prestations de transport livrées à ses clients d’ici 2030 en ligne avec son programme RSE « Powering Sustainable Logistics » lancé en 2018.

Covid-19 : plus de 10.000 nouveaux cas enregistrés en Afrique du Sud

Les 10. 017 nouveaux cas de coronavirus portent le nombre total de cas confirmés à 3. 862. 165 en Afrique du Sud.Pays le plus touché par la Covid-19, l’Afrique du Sud a enregistré plus de 10 000 nouveaux cas de dans les 24 heures précédant la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé jeudi l’Institut national des maladies transmissibles (NICD).

Les 10. 017 nouveaux cas portent le nombre total de cas confirmés dans le pays à 3. 862. 165, soit un taux de positivité de 25,3 %, a indiqué le NICD.

La majorité des nouveaux cas proviennent de la province de Gauteng (39 %), suivie du KwaZulu-Natal (21 %), a précisé l’institut.

La province du Cap occidental représentait 17 % des nouveaux cas ; le Cap oriental et l’État libre (6 % chacun), respectivement ; le Mpumalanga et le Nord-Ouest (3 % chacun) ; le Cap du Nord (2 %) et le Limpopo (1 %), selon les autorités sanitaires.

Selon le ministère de la Santé, il y a eu une augmentation de 164 admissions à l’hôpital et 50 décès ont été signalés au cours de la même période, portant le nombre total de décès à 100 609 à ce jour.

Côte d’Ivoire : la FAO finance l’agriculture durable

La FAO a signé mercredi à Abidjan un projet avec l’Etat de Côte d’Ivoire, d’un montant de plus de 3 milliards Fcfa, au profit d’une agriculture durable et la restauration des sols dégradés, surtout dans la filière cacao.L’agriculture durable invite à promouvoir et à pratiquer une agriculture économiquement viable et pérenne, saine pour l’environnement et socialement équitable.

La signature de l’accord s’est fait au cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement durable, Adjoumani Kouassi, qui a signé la convention pour le compte de la Côte d’Ivoire, tandis que le représentant résident de la FAO, Samy Gaiji, a signé pour l’organisation.

Le ministre ivoirien a traduit sa « joie » de procéder à la signature de ce Projet de « Mise à l’échelle des innovations transformatrices en matière de systèmes alimentaires, d’utilisation des terres et de restauration à base de cacao en Côte d’Ivoire, en abrégé SCOLUR-CI ».

Cette joie est d’autant plus grande que la signature de ce projet intervient au moment où le monde entier s’est donné rendez-vous à Abidjan pour rechercher des solutions aux questions de dégradation des sols, de désertification et de sécheresse dans un contexte de changement climatique.

D’un montant de plus de 5 millions de dollars US (3,11 milliards Fcfa), ce projet qui va s’exécuter sur cinq ans, devrait permettre aux bénéficiaires d’opérer la transition de leur système de production vers un mode de production plus durable et plus valorisant en termes de revenus.

Le projet SCOLUR a pour objectif principal de rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables. Son objectif s’inscrit dans l’élan de la 15e Conférence des parties sur la désertification et la sécheresse (COP15) qui a lieu à Abidjan du 9 au 20 mai 2022.

Présente à la signature de ce projet, la directrice générale adjointe de la FAO, Mme Maria Helena Semedo, a indiqué que cet appui vise dans la perspective de l’Initiative d’Abidjan, à cette COP15, de « faire des chaînes de valeur pour le système agroalimentaire plus durable qui puisse apporter plus de bénéfices, mais aussi assurer la durabilité en termes de biodiversité ».

« On veut que la Côte d’Ivoire continue à produire le cacao (dont il est le 1er producteur mondial), mais qu’il le fasse d’une façon qui apporte des bénéfices aux producteurs, et qui n’apporte pas de danger à l’environnement », a déclaré Mme Semedo.

M. Gaiji a souligné que « ce projet est une première pierre de l’édifice », espérant que dans les mois à venir, l’organisation puisse déployer encore plus d’investissements sur les autres filières, mais aussi la cacaoculture.

M. Adjoumani Kouassi a assuré que les résultats obtenus pourront être mis à l’échelle dans toutes les zones de productions agricoles du pays, mais surtout dans les zones de productions cacaoyères.

Cela devrait permettre de résoudre les problèmes de sécurité alimentaire, de déforestation et d’amélioration des revenus des petits producteurs agricoles. La FAO va apporter son appui technique dans la réalisation de ce projet.

Mali : l’armée perd plusieurs soldats

Quatre soldats maliens sont morts dans l’explosion d’un engin explosif à MoptiUn véhicule d’une unité des Forces armées du Mali (FAMa) en patrouille à Djenné a sauté sur un engin explosif improvisé. L’incident qui s’est déroulé ce jeudi 12 mai 2022 aux environs de 8h 54 minutes a fait quatre morts et un blessé selon un communiqué de l’armée malienne.

Dans le document, les FAMa présentent leurs condoléances aux compagnons d’armes et familles des victimes et souhaitent prompt rétablissement au blessé. L’armée, dit-elle, continue « ses offensives sur tous les fronts pour venir à bout de ces assaillants qui continuent d’endeuiller des familles sur le sol malien ».

Les pertes s’accumulent dans les rangs des forces armées maliennes. Le 24 avril dernier, l’armée avait déjà perdu six soldats dans trois attaques simultanées de groupes « terroristes » contre des camps militaires dans le centre du Mali.

Des attaques revendiquées par la Katiba du Macina du prédicateur peul Amadou Koufa, dans un message audio. La Katiba du Macina est subordonnée à Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ou Jnim, selon son acronyme anglais, lié à Al-Qaïda.

Le 4 mars dernier, c’est le camp de Mondoro, proche de la frontière avec le Burkina Faso, au centre du pays, qui avait été pris pour cible par des groupes jihadistes.  L’armée malienne y avait perdu 40 soldats, en plus de 33 blessés, dont 21 graves, et sept « portés disparus » parmi les soldats. L’attaque meurtrière a été revendiquée par le Jnim comme une vengeance au massacre de Dogofry dans la nuit du 1er au 2 mars, où plus de 30 corps de jihadistes présumés avaient été retrouvés brûlés et entassés les uns sur les autres.

Malgré les pertes, l’armée malienne a réussi à neutraliser des centaines d’assaillants appartenant à des groupes jihadistes dans ses opérations de sécurisation à l’intérieur du pays. Le 17 avril, les FAMa annoncent avoir tué plusieurs jihadistes dont Samir Al-Bourhan, un cadre jihadiste franco-tunisien du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) au centre du pays à Moura.

Toutefois, il faut noter que les attaques se sont multipliées ces derniers mois alors que la France et ses alliés ont annoncé en février dernier, leur départ du Mali, à la suite de vives tensions diplomatiques avec les autorités de la transition.

Pays enclavé de l’Afrique de l’Ouest, le Mali tente de sortir de la crise politique depuis le coup d’Etat perpétré par l’armée le 18 août 2020 contre le président Ibrahima Boubacar Keïta, décédé le 16 janvier 2022. Les militaires qui reprochaient au régime d’IBK son inaction face aux attaques jihadistes, se retrouvent à leur tour englués dans une tourmente sécuritaire depuis la prise du pouvoir.

Les insurrections indépendantistes de 2012 ont cédé la place ces dernières années à des attaques jihadistes souvent attribuées aux groupes comme Al-Qaida et à l’Etat islamique.

Industrie, politique et agriculture au menu des quotidiens marocains

Le développement du secteur industriel, la question palestinienne et les enjeux des rencontres internationales abritées par le Maroc sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains de ce jeudi.+Aujourd’hui Le Maroc+, qui s’attarde sur l’industrie au Maroc, écrit que quand le Maroc affirme et réalise sa transformation industrielle, il ne s’agit pas seulement de se positionner sur des métiers mondiaux de pointe, car les chaînes de valeur existent évidemment dans toutes les filières y compris celles des produits les plus basiques.

Ces filières peuvent même s’avérer plus créatrices d’emplois que d’autres qui sont à fortes composantes technologiques, estime le quotidien.

En outre, une économie productive ne peut pas être bâtie exclusivement sur les seuls écosystèmes mondiaux puissants comme l’aéronautique, l’électronique et l’automobile, estime-t-il, citant un exemple vu à Tanger cette semaine où un investisseur espagnol a mis en service l’extension de son unité spécialisée dans la fabrication de cintres en plastique, pour un investissement global de plus de 230 millions DH et surtout 700 emplois directs.

+L’Opinion+, qui aborde la question palestinienne, après le décès d’une journaliste d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, tuée mercredi en Cisjordanie, écrit que ce « crime » interpelle sur la pratique “systématique” des attaques israéliennes “dévastatrices”.

Des attaques dénoncées “à maintes reprises” par les Etats, dont le Maroc qui, malgré son “rapprochement diplomatique” avec Israël, ne manque pas ses engagements en faveur de la cause palestinienne, comme en témoignent ses dernières condamnations et sa forte dénonciation de l’incursion des forces de l’occupation israéliennes dans la mosquée Al-Aqsa, durant le mois du Ramadan constate la publication.

Ce sont ces mêmes attaques qui éliminent les chances de relance du processus de paix dans la région et accentuent les sentiments de haine, non seulement du peuple palestinien désarmé, mais de toute la communauté internationale, estime-t-il.

+L’Economiste+, qui commente les enjeux des rencontres internationales abritées par le Maroc, estime que dans un environnement géopolitique plus que tendu et une économie mondiale fiévreuse, ces rendez-vous internationaux sont “hautement symboliques” et montrent tout le capital confiance que le pays récupère et renforce.

Il s’agit d’opportunités supplémentaires pour “créer des liens et développer un nouveau networking”, relève le journal.

Bien organisés et bien vendus, ces événements rajoutent des bonus sur l’échelle des investissements “intelligents”, ajoute-t-il.

+Le Matin+ rapporte que les Nations Unies ont mis en avant les efforts et la contribution « essentielle » du Maroc en matière de sauvegarde et de préservation de l’arganier, “une source d’inspiration pour la réalisation des objectifs de développement durable”.

Elle a relevé que l’arganier, arbre endémique du Maroc, « représente une source d’inspiration et de motivation alors que nous œuvrons ensemble pour parvenir à la réalisation de l’agenda du développement durable d’ici 2030”, notant que cet arbre « contribue à des paysages et à des moyens de subsistance résilients face aux conditions météorologiques extrêmes ».

“Il s’agit également d’un pilier des économies rurales qui génère des revenus pour nombre de personnes, notamment les femmes et les jeunes”, a indiqué la responsable onusienne, citée par la publication.

Sénégal : l’opposition dans la tourmente

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la polémique née du rejet de la liste de la principale coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple), à Dakar.L’AS note « de l’électricité dans l’air » après le « non respect de la parité de YAW à Dakar ». Le journal rapporte que le maire de Dakar Barthélémy Dias « tente de forcer le passage pour entrer à la Direction générale des élections (DGE) ».

Même s’il a été « recadré » par la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY, ensemble pour un même espoir), « Barth crie au complot d’Etat et menace », selon Vox Populi. « Nous n’accepterons pas d’être forclos sur cette base. Si notre liste est bloquée, il n’y aura pas d’élections à Dakar », dit-il. En revanche, « BBY lui promet la loi du talion » en indiquant que « dorénavant la coalition sera prête à faire face ».

Par ailleurs, le professeur de droit Ngouda Mboup appelle à ne pas créer « de problèmes dans ce pays » avec le risque de rejet de la liste de YAW à Dakar. « Il y a des situations qui sont facile à gérer », explique le juriste qui invoque notamment « la jurisprudence » avec « le désistement de Djibril Ngom », le mandataire qui avait fui avec les listes de YAW lors des dernières élections locales à Matam (nord), et « la liste de BBY non paritaire à Mbacké (centre) ».

Le Soleil précise que la liste de Yewwi Askan Wi a été déclarée « irrecevable pour non respect de la parité ». EnQuête apporte « les éclairages de la loi » sur la polémique sur les listes de YAW à Dakar. « Le non respect de la parité, si c’est avéré, est une cause d’irrecevabilité », explique le journal, citant la loi électorale.

Vox Populi note en outre que « des partis frustrés dévoilent les scandales dans YAW ». Ils dénoncent des « pratiques antidémocratiques, hégémoniques, l’esprit partisan et les calculs politiciens ». Pour Le Quotidien, ils sont « tous ego à YAW ». Le journal évoque « la colère » de plusieurs leaders de cette coalition de l’opposition dont Djamil Sy, Bamba Dièye, Moustapha Guirassy et Cheikh Tidiane Dièye.

L’Observateur note de son côté que Yewwi Askan Wi est atteinte du « syndrome +poste+ traumatique », soulignant « ces éléments brandis par Bamba Dièye et Cie constitutifs d’un homicide politique volontaire ». Par ailleurs, le journal se pose des « questions autour du poids des frustrés et de l’impact d’un départ en masse ».

Pretoria condamne le meurtre de la journaliste d’Al Jazeera

L’Afrique du Sud vivement condamné la mort de la journaliste palestinienne, tuée par l’armée israélienneLa journaliste américano-palestinienne d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh couvrait des affrontements en Cisjordanie avant d’être touchée par balle, dans la matinée du mercredi 11 mai. L’Organisation des Nations unies a exigé l’ouverture d’une enquête pour mettre toute la lumière sur ce meurtre au moment où l’Afrique du Sud a condamné une tentative de réduire au silence la presse dans des zones de conflit.

La journaliste a été abattue d’une balle dans la tête mercredi matin alors qu’elle couvrait un raid militaire dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée. Une zone considérée comme le bastion du mouvement palestinien Fatah et point névralgique historique du conflit israélo-palestinien.

Le Directeur général du ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, Zane Dangor, a déclaré que le fait de prendre pour cible des journalistes dans les territoires occupés et dans des zones de conflit comme l’Ukraine et l’Afghanistan « semble faire partie d’une stratégie visant à réduire au silence la presse libre et constitue une violation flagrante du droit international ».

« Le droit international des droits de l’homme oblige la puissance occupante à autoriser la liberté d’expression et de manifestation », a déclaré M. Dangor. Il a noté que dans d’autres zones de conflit, les civils et autres non-combattants sont protégés « conformément au principe de distinction et aux autres mesures de protection des Conventions de Genève ».

« La capacité des journalistes à couvrir les événements tels qu’ils se déroulent est essentielle, et les efforts visant à intimider et assassiner les membres de la presse ne peuvent pas être autorisés à se poursuivre en toute impunité ».

Le gouvernement israélien réfute toute responsabilité dans le meurtre de la journaliste et affirme que des Palestiniens armés avaient probablement tiré par erreur sur le journaliste.

Sénégal : Greenpeace pour plus de transparence dans le secteur de la pêche

L’ONG britannique dénonce plusieurs « violations de la loi » dans l’attribution des licences de pêche par le ministère de l’Economie maritime.Selon le rapport de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), il a été constaté, dans certains cas, la délivrance par le ministère de la Pêche et de l’Économie maritime d’une lettre de garantie dite « promesse de licence de pêche » à des navires en phase de naturalisation. « Pourtant, relève Greenpeace Afrique, cette pratique n’est prévue, ni par le Code de la pêche maritime, ni par une disposition réglementaire habilitant l’autorité concernée à procéder de la sorte ».

Par ailleurs, souligne l’organisation non gouvernementale, l’attribution de la licence de pêche démersale profonde, option « chalutiers, poissonniers et céphalopodiers » à des bateaux, constitue « une violation de la loi » par le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime sur la période 2014 – 2019. A en croire Greenpeace qui cite l’Ofnac, cette catégorie de licence n’existe pas encore.

Dans son rapport, l’Ofnac a également noté d’autres manquements comme la rétention des décisions par la commission paritaire mise en place pour statuer sur la suite réservée à ces licences. Ladite commission n’a pas souhaité rapporter, d’après l’Ofnac, les décisions d’octroi de licences en cause, et a attendu l’expiration de ces dernières avant de procéder à la régularisation par le changement de l’option.

« Ces manquements soulevés par le rapport de l’Ofnac confortent les inquiétudes de Greenpeace Afrique qui, depuis des années, demande un audit et la publication de la liste des navires autorisés au Sénégal », a déclaré Dr Aliou Ba.  

Le responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique estime que « nous ne devons pas laisser un secteur aussi important sombrer dans des pratiques nébuleuses. C’est pourquoi Greenpeace Afrique appelle encore une fois l’État du Sénégal à sauver le secteur de la pêche ».

Guinée : l’alliance entre le RPG et le G58 fait grincer des dents

Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) s’est joint à la grande coalition des partis politiques pour dénoncer le chronogramme de la transition proposé par la junte.Trahison pour les uns. Mariage de raison pour les autres. Chacun y va de son commentaire pour donner son opinion sur l’adhésion du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) au Groupe de 58 formations politiques (G58) dirigé par l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo.

 « Ah les politiques ! Comment peut-on pactiser avec le diable pour des intérêts inavoués ? C’est une insulte aux mémoires de toutes les victimes d’Alpha Condé », proteste Ataoulaye Mo Bantignel sur Twitter. Dans le même réseau social, Thierno Bah invite ses compatriotes à « ouvrir les yeux » parce que « la politique, telle que pratiquée en Guinée, est malsaine. Par conséquent, elle n’en vaut pas la peine ».

Pour Alpha Amadou Diallo, « il (Cellou Dalein Diallo) ne devrait pas traiter avec eux (RPG et alliés). Ils sont mourants. Autant les laisser reposer en paix ».  

« Le RPG et l’UFDG n’ont pas besoin de vos leçons de morale. Ceux qui n’ont pas vu venir ce rapprochement sont ceux qui font la politique avec le cœur et non la tête », rétorque Ibrahim Oularé.

A l’en croire, cette union entre ces deux grands partis était bien prévisible dès le 5 septembre. Les prémices ont été posées, d’après lui,  quand leurs membres ont commencé à être inquiétés par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).

Plusieurs cadres du RPG ont été emprisonnés depuis la chute d’Alpha Condé. Son rival éternel, Cellou Dalein Diallo, est également visé par des poursuites judiciaires dans l’affaire dite Air Guinée. Celle-ci concerne la vente du tout dernier avion de ladite compagnie aérienne et son patrimoine.

Ibrahim Oularé est persuadé que cette alliance perdurera « tant que le CNRD continuera à frapper le RPG et l’UFDG avec le même fouet ». « Pourquoi réduire cette coalition des partis politiques à une rencontre RPG-UFDG ? », s’interroge de son côté l’activiste Moriah Kaba alors qu’il ne s’agit pas d’ « une alliance politique ». Cela fait dire à un internaute guinéen que « les gens font preuve de mauvaise foi sur le sujet ». 

Tout compte fait, Dian Lelouma espère que les trois grands partis politiques pèseront devant le gouvernement de transition qui était parti pour durer 39 mois. Une durée rejetée à l’unanimité par l’écrasante majorité de la classe politique réunie ce mercredi au siège de l’UFDG. Le même jour, le Conseil National de la Transition (CNT), organe législatif, a voté en faveur d’une transition de 36 mois.

Afrique : 28 millions de cyberattaques détectées en 2020 (société)

Sur le continent noir, les dommages consécutifs aux attaques de réseaux informatiques sont estimés à près de 4 milliards de dollars au 1er semestre de l’année considérée, a renseigné Étienne Liu, président de Huawei Afrique de l’Ouest.Du 9 au 10 mai, le Cyber Africa Forum s’est déroulé à Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Au cours de ce rendez-vous continental, les discussions ont entre autres porté sur les cyberattaques à travers un panel intitulé « Sécurisation des infrastructures critiques et opérateurs d’importance vitale, clé de la souveraineté numérique ? »

« Entre janvier et juin 2020, l’Afrique a été la cible de 28 millions de cyberattaques ayant engendré un coût total de près de 4 milliards de dollars (2483 milliards F CFA) », a fait savoir Étienne Liu, président de Huawei Afrique de l’Ouest, dans son intervention.

Face à la menace de plus en plus prégnante, le groupe chinois des télécoms, à l’instar de tous les principaux fournisseurs d’infrastructures critiques, a « très tôt pris conscience de ces nouveaux risques », d’après M. Liu.

Cela, a-t-il ajouté, a fait de Huawei une entreprise qui accorde une importance toute particulière à la sécurité de ses produits. « Tout au long de la planification, de la conception, du développement, de la vérification et du lancement du produit, nous prenons soin d’y inclure des exigences de qualité extrêmement élevées en matière de cybersécurité », a rassuré le patron de Huawei Afrique de l’Ouest.

Dans sa politique, la multinationale chinoise place l’Homme au centre de toutes les attentions. Car « développer des technologies n’a de sens que si l’humain les accompagne, les maîtrise et les gère », a expliqué Étienne Liu.

Pour ce dernier, le capital humain de qualité est donc un enjeu de taille d’où la nécessité de « former les talents de demain aux technologies de l’information et de la communication » afin d’atteindre la souveraineté numérique grâce aux compétences locales.

« La politique d’éducation est ainsi au coeur de l’ambition de notre groupe sur le continent et dans le monde. À cet égard, nous avons développé plusieurs initiatives telles que Huawei ICT Academy,  Huawei ICT Competition et le Programme Seeds for the future », a indiqué M. Liu.

Huawei fournit des « technologies éprouvées » aux Etats et aux entreprises qui en ont une pleine maîtrise. Le groupe chinois accompagne des pays africains dans la mise en place de centres de données et la proposition de services cloud reposant sur des infrastructures sécurisées à même de garantir la confidentialité des données.

Ces solutions sont, aux yeux du président de Huawei Afrique de l’Ouest, les piliers de la transformation digitale. La 2e édition de Cyber Africa Forum a pour thème « Souveraineté numérique et protection des données, leviers de croissance économique pour le continent africain ».

La majorité des données des pays africains sont hébergées dans des centres de stockage à l’étranger. Pourtant, dans ce continent, le recours aux nouvelles technologies connaît une forte croissance parmi les jeunes générations dont plus de la moitié aura moins de 25 ans d’ici 2050 selon les projections des Nations Unies.

Huawei ambitionne d’aider l’Afrique à exploiter pleinement son potentiel dans le secteur numérique. En tout cas, le ministre ivoirien de la Communication et de l’Economie numérique, Amadou Coulibaly, a apprécié le soutien technologique du groupe chinois à l’Etat de Côte d’Ivoire.

Golfe de Guinée : « une sécurité durable », l’aspiration commune

Les huit pays de cet espace maritime n’entendent pas lever le pied dans la lutte contre la piraterie.Selon le Bureau maritime international (IMB, sigle en anglais), la piraterie est réduite à sa plus simple expression dans le Golfe de Guinée. Un niveau de sécurité pour la navigation jamais atteint dans la région depuis 28 ans.

Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Nigeria, la Sierra Leone et le Togo, bordés par les mêmes eaux, se sont récemment réunis dans le cadre de la 5e plénière du Forum de collaboration maritime du Golfe de Guinée. Objectif : harmoniser les interventions des différentes chaînes de commandement militaires.

S’exprimant à cette occasion, Bashir Jamoh, le Directeur Général de l’Agence nigériane de l’administration et de la sécurité maritime (Nimasa, sigle en anglais) a souligné que la coopération est « essentielle » en vue d’assurer la sécurité en continu dans le Golfe de Guinée.

Il y a deux ans, a rappelé M. Jamoh, les pirates étaient très actifs dans cette partie de l’Afrique. Ce qui a provoqué la colère des partenaires des pays concernés par la menace. La situation est maintenant sous contrôle, mais il faut toujours rester sur ses gardes.

« Le Forum de collaboration maritime du Golfe de Guinée doit être préservé pour demeurer une force du bien.
En tant que membres, nous avons un devoir collectif envers ce forum : celui de maintenir un dialogue solide.
Le succès (dans ce cas de figure) ne peut jamais être le fruit d’actions solitaires », a affirmé le DG de la Nimasa.

C’est pourquoi, il s’est félicité de la coopération sur le Golfe de Guinée entre son pays et le Bénin car  « il doit y avoir une coopération entre les marines régionales ». À distance, Kitack Lim, le Secrétaire Général de l’Organisation maritime internationale (Omi) a demandé aux pays du Golfe de Guinée de préserver les acquis en termes de sécurité.

Dans ce sens, M. Lim a estimé qu’il faut « s’attaquer aux causes profondes de la piraterie, notamment la situation critique des communautés côtières afin de trouver des solutions pérennes ». Pour sa part, le chef d’état-major de la marine nigériane, le vice-amiral Awwal Gambo, a entre autres plaidé pour l’intensification des échanges d’informations et le renforcement des capacités institutionnelles en matière de gouvernance maritime.

« La sûreté et la sécurité de la navigation dans le Golfe de Guinée sont un élément essentiel du processus de redressement de l’économie mondiale » ralentie par la Covid-19, a déclaré M. Gambo.

A Dakar, les Ouest-africains pensent la démocratie

Autour du jeune think tank Wathi, des chercheurs ouest-africains se réunissent durant trois jours, à Dakar, pour se pencher sur l’état de la démocratie dans la sous-région.Comment va la démocratie en Afrique de l’Ouest ? La question a dominé les discussions mercredi 11 mai lors de l’ouverture de la septième édition de la rencontre « Solution Think Tank » (STT) qui se tient à Dakar, au Sénégal, sous le thème « Les pratiques politiques : Gouvernance politique, économique et stabilité en Afrique de l’Ouest ».

L’évènement qui se tient sur trois jours est une initiative du jeune centre de réflexion ouest-africain Wathi (West african think tank), soutenu par la fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung.

Ministre d’Etat auprès de la présidence de la République du Sénégal, Ismaïla Madior Fall, à qui revenait la charge d’inaugurer la rencontre, s’est félicité du choix d’un thème « qui touche les vrais problématiques de nos pays ». « Nous juristes, nous sommes habitués à considérer que c’est l’élaboration des normes, de beaux textes qui nous permettent de régler le problème », déplore celui qui est aussi professeur de droit public à l’université de Dakar.

L’ancien ministre de la Justice du Sénégal (2017-2019) pense que dans le principe, « la démocratie en Afrique de l’Ouest est un acquis ». Mais il regrette que les pratiques politiques ne soient pas toujours conformes aux textes constitutionnels et aux lois. « Les pratiques du pouvoir affectent la structure de gouvernance. Il y a des pratiques politiques qui sont incompatibles avec une bonne gouvernance », martèle l’ancien garde des sceaux sénégalais.

Fondateur et animateur de Wathi, l’économiste et politologue béninois Gilles Yabi, estime, lui, qu’ « il y a des progrès dans beaucoup de pays de la sous-région ». « Si on observe sur la longue durée, il ne faut pas oublier par exemple, qu’il y avait beaucoup plus de coups d’Etat dans le passé et qui, à ce moment-là, ne s’inscrivaient pas dans un cadre de transition », rappelle-t-il. « Aujourd’hui, on envisage plus qu’un militaire s’installe au pouvoir durablement », confirme le ministre d’Etat Ismaïla Madior Fall qui fait remarquer d’ailleurs qu’on assiste de plus en plus à des « coups d’Etat soft », que beaucoup trouvent « plus ou moins sympathique ».

Son hôte trouve néanmoins qu’ « il faut admettre la réalité ». « Lorsque vous avez un coup d’Etat, le mal est déjà fait. Il ne faut plus se focaliser sur le principe. La question c’est comment est-ce qu’on fait pour que les transitions qui sont en place permettent non seulement de revenir à un pouvoir civil et démocratique, mais permettent de changer les institutions », philosophe le jeune président de Wathi.

Pour Ismaïla Madior Fall, il ne faudrait pas limiter les problèmes de la démocratie en Afrique de l’Ouest uniquement à des problèmes d’institutions.  « On a l’impression que les progrès démocratiques accentuent la pauvreté. C’est ça le drame », insiste le ministre d’Etat sénégalais, qui se veut pourtant « d’un optimisme raisonnable ». Selon lui, l’extension un peu partout des problèmes de sécurité liés aux groupes djihadistes ne rend pas les constructions démocratiques faciles dans cette partie de l’Afrique.

COP15 : Alain Richard Donwahi porté à la présidence

L’Ivoirien va effectuer un mandat de deux ans à la tête de la Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).La Côte d’Ivoire, porte-flambeau de la lutte contre la désertification. L’un de ses fils, Alain Richard Donwahi pour ne pas le nommer, a été élu ce mercredi président de la Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) qu’elle accueille sur son sol.

« Je suis honoré. Avec humilité et dévouement, je mettrai tout en œuvre pour assurer » cette mission, a déclaré M. Donwahi, tout ému. Dans son discours, l’ancien ministre ivoirien des Eaux et Forêts n’a pas manqué d’exprimer sa « sincère gratitude » aux États parties pour la confiance, mais aussi au président Alassane Ouattara pour son soutien sans faille.

Ce dernier, au nom de la nation ivoirienne, a remercié l’ensemble des États pour le choix porté sur son compatriote qui à n’en pas douter dispose « des compétences et de l’expérience pour conduire avec succès les discussions et les travaux » sur les thématiques majeures de la COP15.

Depuis lundi dernier, environ 6000 personnes participent à la Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Prenant fin le 20 mai prochain, l’évènement se tient au moment où près de 40 % des terres sont déjà dégradées sur la planète. 

Cette situation affecte directement la moitié de l’humanité. Les résolutions, consignées dans l’Initiative d’Abidjan, devraient contribuer à lutter efficacement contre la désertification.

Afrique : Le terrorisme fait 3.461 victimes en 2021 (Bourita)

En 2021, l’Afrique subsaharienne a enregistré 48 % des décès dus au terrorisme mondial, avec 3 461 victimes et lus de 1,4 million de personnes ont été déplacées en Afrique de l’Ouest et au Sahel en raison des affrontements en cours, a fait savoir le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Lors d’une conférence conjointe, mercredi à Marrakech, avec la Sous-secrétaire américaine chargée des affaires politiques, Victoria Nulan, à l’issue de la cérémonie de clôture de la réunion ministérielle sur la Coalition anti-Daech, le ministre marocain a relevé que l’impact économique du terrorisme sur le continent au cours de la dernière décennie s’est élevé à 171 milliards de dollars, ce qui a eu des répercussions directes sur la stabilité politique et sociale des pays africains.

« Nous avons observé le développement de tactiques terroristes à travers l’utilisation accrue de drones à des fins de reconnaissance et d’attaque, ainsi que l’utilisation de nouvelles technologies pour mener des opérations de financement, telles que l’utilisation de crypto-monnaies », a-t-il fait observer.

L’accent a été mis sur la situation en Afrique. Cette focalisation était nécessaire car l’Afrique est devenue une cible majeure du terrorisme. Permettez-moi de mentionner brièvement quelques faits à cet égard :

Aujourd’hui, 27 entités terroristes basées en Afrique figurent sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU en tant que groupes terroristes ;

Au total, 30 000 personnes ont été tuées dans des attentats terroristes dans la région au cours des 15 dernières années.

Il s’est dit « heureux » de noter que la réunion ministérielle a exprimé sa solidarité avec les pays africains et a réaffirmé la volonté collective de faire face à la menace évolutive de l’Etat islamique en Afrique, notant également avec satisfaction le soutien ministériel aux résultats du Groupe de réflexion sur l’Afrique, qui a tenu sa première réunion plénière à Marrakech, il y a deux jours, sous la coprésidence du Maroc, des États-Unis, du Niger et de l’Italie.

En outre, la réunion ministérielle de la Coalition internationale a été une occasion unique de réfléchir ensemble sur l’évolution de la menace posée par l’Etat islamique dans d’autres régions du monde, en particulier le soi-disant ISIS-Khorasan.

Tout en résumant les principaux messages adressés par la réunion ministérielle anti-Daech, à laquelle ont pris part 73 pays membres de la Coalition, dont 47 ministre des Affaires étrangères et 400 délégations, le ministre a indiqué que les participants ont réaffirmé la détermination et l’engagement continus à garantir les gains de la coalition anti-Daech au Moyen-Orient, en particulier par le biais d’efforts de stabilisation.

Aussi, la réunion a réitéré que la lutte contre la menace mondiale de l’Etat islamique par une coordination holistique et globale des efforts est une caractéristique de la coalition et souligné l’importance des efforts menés par des civils en tant que pierre angulaire de la prochaine vague de campagne pour vaincre Daech.

De même, la réunion a reconnu que toute solution durable pour juguler

la propagation de l’EI en Afrique dépendra des autorités nationales ainsi que des efforts et initiatives sous-régionaux et régionaux sur le continent.

« Nous devons rester vigilants et unis – et nous le sommes assurément. Nous devons anticiper la menace terroriste et adapter nos réponses à l’évolution de la menace », a-t-il lancé.

La réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech a ouvert ses travaux, ce mercredi à Marrakech, avec un accent particulier sur les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers.

Cette première réunion de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique se tient à l’invitation conjointe du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, remplacé par la Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Mme Victoria Nuland.

Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères venus d’Europe, du monde arabo-musulman, d’Asie, d’Afrique et des Amériques ont pris part  à cette conférence.

La BERD tient son assemblée annuelle à Marrakech

La 31ème assemblée générale (AG) annuelle de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), a ouvert ses travaux, mercredi à Marrakech.Cette assemblée générale de la BERD, se poursuivant jusqu’au 12 mai à Marrakech, réunit les représentants des 73 pays et actionnaires institutionnels de la Banque, dont le Maroc.

S’exprimant à la séance d’ouverture du Conseil des gouverneurs de la BERD, marquant le lancement officiel du programme de l’AG, le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch a indiqué que cette assemblée, qui se déroule dans un contexte international sans précédent, se veut une occasion de concertation et de dialogue sur les répercussions économiques et sociales des défis actuels et une plateforme de réflexion sur les perspectives d’avenir.

Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, le monde est confronté à une succession de crises, provoquant une récession économique sans précédent, a-t-il dit, notant qu’avec l’émergence d’espoirs d’amélioration de la situation sanitaire et une reprise de l’économie mondiale en 2021, une nouvelle crise s’est déclenchée, liée notamment à la hausse des prix des matières premières due à une forte demande.

Pour répondre aux défis actuels, M. Akhannouch a souligné la nécessité d’unir les efforts des différents acteurs internationaux, dans un esprit de responsabilité partagée, à même de trouver des solutions à cette crise et atténuer ses effets sur les économies, notamment, sur les pays à revenus moyens et faibles, les pays en développement, en particulier, pâtissant d’un déséquilibre entre l’offre et la demande de matières premières importées.

Par ailleurs, le chef du gouvernement a affirmé que le Maroc s’est engagé dans l’activation d’un ambitieux plan de relance économique, visant, principalement, à réaliser un saut qualitatif en matière de restructuration de l’économie nationale.

Cette restructuration s’opère, notamment, à travers l’encouragement des secteurs porteurs à haute valeur ajoutée, la promotion de l’économie verte et numérique et l’augmentation du taux d’insertion des femmes sur le marché du travail, conformément aux orientations stratégiques de la politique de l’économie de marché adoptée par le Maroc depuis des décennies.

Pour réussir ce chantier, le Royaume accorde une attention particulière à la création d’un environnement des affaires attractif qui favorise le développement de l’investissement privé, tant national qu’étranger et déploie d’importants efforts pour simplifier les procédures administratives, développer le secteur financier et soutenir l’investissement privé.

Pour sa part, la Présidente de la BERD, Odile Renaud-Basso s’est arrêtée sur les objectifs stratégiques de la Banque, relevant qu’ils deviennent de plus en plus pertinents durant cette conjoncture.

Il s’agit, premièrement, d’objectifs verts, a dit Mme Renaud-Basso, ajoutant que lors de la dernière réunion annuelle, l’institution financière européenne s’est engagée à aligner toutes ses activités sur les objectifs de l’Accord de Paris à partir de la fin de cette année.

Ces objectifs revêtent désormais un caractère urgent dans le sillage de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, a-t-elle expliqué, faisant état d’un réel progrès en matière de transition de la Banque vers les objectifs verts.

« Nous sommes convaincus que nous atteindrons cet objectif d’alignement, en devenant la première banque multilatérale de développement à le faire, à temps », a-t-elle dit.

S’agissant du deuxième objectif relatif à l’égalité des chances et des sexes, elle a rappelé le lancement par la BERD des stratégies portant, entre autres, sur la promotion de l’égalité des chances au niveau de son portefeuille de projets, a affirmé Mme Renaud-Basso, notant que le troisième objectif, axé sur l’approche numérique de la BERD, se matérialise par des efforts visant la mise en place des bases de la transformation numérique et l’accompagnement de ses partenaires dans ce genre de processus

Premier rassemblement physique de la BERD depuis Sarajevo en 2019, cet événement, placé sous le thème « Relever les défis dans un monde turbulent », se veut une occasion pour débattre des défis mondiaux tels que le soutien à la croissance économique, la lutte contre le changement climatique et le renforcement de l’environnement des affaires dans les régions où la Banque investit.

En parallèle avec son assemblée générale, la BERD tiendra son forum d’affaires qui s’impose en tant que plateforme idoine pour explorer les opportunités d’investissement et nouer des liens durables d’affaires.

Les panels du Business Forum se pencheront, quant à eux, sur la numérisation, la durabilité et la transition vers une économie verte, la mobilisation des capitaux privés, l’égalité et l’inclusion, aux côtés d’autres thèmes d’actualité.

Sahara: Les Pays-bas considèrent le plan d’autonomie présenté par le Maroc comme « une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l’ONU »

Les Pays-Bas considèrent le plan d’autonomie, présenté en 2007 par le Maroc, comme « une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l’ONU » pour trouver une solution à la question du Sahara.Par cette nouvelle position, exprimée dans le communiqué conjoint publié à l’issue des entretiens, mercredi  à Marrakech, entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, les Pays-Bas viennent de s’inscrire clairement dans la dynamique internationale de soutien au plan d’autonomie marocain pour clore définitivement le différend artificiel autour de la question  du Sahara.

La nouvelle position de La Haye intervient ainsi dans le sillage de l’appui exprimé par les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Espagne ou encore les Philippines en faveur de l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 comme seule et unique base pour clore ce différend.

Dans le communiqué conjoint, qui a sanctionné les entretiens Bourita-Hoekstra, les Pays-Bas et le Maroc ont réaffirmé leur soutien à l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, et à ses efforts pour poursuivre « un processus politique visant à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable », conformément aux résolutions du Conseil de sécurité ainsi qu’aux objectifs et principes de la Charte des Nations Unies.

La rencontre de M. Bourita avec le chef de la diplomatie néerlandaise a eu lieu en marge de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale anti-Daech.

Kigali et Bamako veulent renforcer leur coopération militaire

Le Mali veut s’inspirer de l’expérience du Rwanda en matière de sécurité.Le ministre rwandais de la Défense, le général de division Albert Murasira, et le général de division Oumar Diarra, chef d’Etat-major général des Forces armées maliennes (FAMa), ont eu des entretiens à Kigali, au cours desquels les deux armées ont convenu d’améliorer leur coopération pratique.

Le chef d’Etat-major des FAMa a entamé, hier mardi, une visite officielle de trois jours au Rwanda afin d’acquérir une expertise dans la reconstruction d’un pays et le renforcement des capacités des forces de sécurité.

Au cours d’un point de presse à Kigali, le général Diarra a déclaré que l’objectif de la visite est de tirer parti de « l’expérience unique du Rwanda et de la stabilité du pays, ainsi que de la capacité de l’armée rwandaise à intervenir, par exemple, dans le cas du Mozambique ».

Selon lui, la coopération militaire entre les pays africains est vraiment importante pour faire face à la question du terrorisme sur le continent qui nécessite un renforcement des capacités.

Parmi les autres domaines clés de la coopération entre les deux armées, figurent les ressources humaines, la formation et le bien-être des militaires.

Maroc : Ouverture à Marrakech de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech

Les travaux de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech ont démarré, ce mercredi à Marrakech, avec un accent particulier sur les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers.

Cette première réunion de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique se tient à l’invitation conjointe du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, remplacé par la Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Mme Victoria Nuland.

Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères venus d’Europe, du monde arabo-musulman, d’Asie, d’Afrique et des Amériques participent à cette conférence.

Ouvrant cette conférence, le ministre marocain des Affaires étrangères, a mis en avant les liens pernicieux entre terrorisme et séparatisme, y voyant « les deux faces d’une même médaille ».

« Le séparatisme et le terrorisme sont très souvent les deux faces d’une même médaille », a-t-il souligné, mettant en garde contre « une tendance inquiétante qui s’est développée sans susciter l’attention nécessaire : le lien entre terrorisme et séparatisme ».

Il a soutenu que « la collusion contre la souveraineté et la stabilité des Etats, outre la convergence des moyens financiers, tactiques et opérationnels, créent une alliance objective entre les groupes terroristes et séparatistes ».

Cela a été confirmé par le nombre croissant d’individus passant des groupes séparatistes aux groupes terroristes et vice-versa, a fait remarquer le ministre, précisant que « ceux qui financent, abritent, soutiennent et arment le séparatisme contribuent en fait à la propagation du terrorisme et compromettent davantage la paix et la sécurité régionales ».

« Ne nous y trompons pas : encourager le séparatisme équivaut à une complicité avec le terrorisme », a averti M. Bourita, lors de ce conclave, qui connait la participation des représentants de plus de 80 pays et organisations internationales.

De son côté, la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des Affaires politiques, Victoria Nulan, a indiqué que l’enjeu de cette conférence consiste à une sensibilisation et au lancement d’une mobilisation mondiale contre le fléau du terrorisme, qui s’est déplacé du Moyen-Orient vers l’Afrique, et en particulier dans les régions du Sahel.

« Nous nous sommes réunis avec un engagement commun pour assurer la défaite durable de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, sur tout le continent africain et dans le monde entier. Notre travail s’est étendu de la libération du territoire envahi par l’Etat islamique en Irak et en Syrie à l’identification des régions du monde qui sont des terrains fertiles pour les groupes terroristes et à la résolution des causes profondes », a-t-elle souligné

Selon elle, cette réunion se consacrera à l’évaluation du travail que la Coalition et les membres individuels ont accompli au cours de l’année dernière en Irak et en Syrie, sur le continent africain et dans la région de l’Afghanistan et à l’identification des lacunes à combler.

Il a annoncé que son pays cherche à lever 700 millions de dollars pour des activités de stabilisation essentielles dans les communautés libérées du contrôle de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, 350 millions de dollars pour l’Irak et 350 millions de dollars pour la Syrie.

Au cours de la seule année écoulée, les États-Unis ont fourni plus de 45 millions de dollars d’aide à la stabilisation pour le nord-est de la Syrie et plus de 60 millions de dollars pour l’Irak, a rappelé la responsable américaine, appelant les autres donateurs à accroître également leur soutien.

« Nous reconnaissons également que le financement de stabilisation à lui seul est insuffisant pour aider les communautés à se reconstruire après le fléau de Daech. Et pour cette raison, les États-Unis ont l’intention dans les prochains jours de délivrer une licence générale pour faciliter l’investissement privé dans les zones non contrôlées par le régime de l’Etat islamique en Syrie afin de générer davantage de revenus pour aider ces communautés à se reconstruire et à se rétablir.

En même temps que nous empêchons la résurgence de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, nous devons rester vigilants face à la menace continue qu’il représente ailleurs dans le monde, notamment ici sur le continent africain, a-t-elle insisté.

Sénégal : que cache le Cash transfert de Macky Sall ?

Au Sénégal, plus de 540.000 ménages vont recevoir chacun un transfert d’argent de 80.000 FCFA.Le chef de l’Etat sénégalais poursuit ce qu’il appelle sa politique « volontariste d’inclusion sociale », en ciblant notamment les familles vulnérables du pays. Il a procédé, mardi 10 mai, au Grand Théâtre national de Dakar, au lancement officiel des opérations de transferts monétaires exceptionnels destinés à 542.956 ménages inscrits dans le Registre national unique (Rnu). Pour une enveloppe globale de 43,4 milliards FCFA, Macky Sall souligne que chaque famille pourra récupérer un montant de 80.000 FCFA.

« L’objectif est de donner 80.000 FCFA par ménage et d’améliorer ainsi leur niveau de consommation et l’éducation de leurs enfants. Nous avons réussi ce pari grâce à un montage financier innovant en matière d’assistance sociale et de solidarité nationale », a-t-il précisé devant le représentant de la Banque mondiale, principal partenaire financier du programme.

D’après Nathan Belete, directeur des opérations de cette institution, l’opération permet à chaque famille bénéficiaire « de répondre à ses besoins particuliers, en faisant des achats auprès de commerçants et en dynamisant l’économie locale ».

Toutefois, ce transfert de fonds à deux mois des élections législatives interpelle plusieurs internautes dans un pays où la coalition présidentielle a perdu de grandes villes et communes lors des élections locales de janvier dernier. En 2020, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye ne s’était pas empêché de critiquer ces opérations financières qu’il qualifie de « scandale ». Il déplorait le fait que l’aide de l’Etat distribuée aux populations par cash transfert le soit avec la mention « Macky Sall vous a envoyé ».

Ainsi, ce n’est pas la première fois que l’Etat, sous l’impulsion du président Sall, fait ce geste à l’égard des familles vulnérables. Outre les bourses familiales de 25.000 FCFA versées chaque trois mois, il a appuyé à hauteur de 2,5 milliards près de 2500 familles victimes des inondations en septembre 2020 à Keur Massar, nouveau département de la banlieue dakaroise.

Pour le chef de l’Etat, l’impact de ces financements est considérable puisqu’ils ont contribué à la baisse du niveau de pauvreté dans le pays. « Grâce aux efforts conjugués du gouvernement du Sénégal et des partenaires, le taux de pauvreté au Sénégal a diminué de 5 % en attendant les résultats consolidant de la dernière enquête qui seront disponible en décembre 2022 », a-t-il affirmé hier mardi.

Par ailleurs, la politique du Cash transfert « ne se limite pas seulement à lutter contre l’extrême pauvreté et la vulnérabilité, mais elle intègre l’autonomisation des personnes bénéficiaires en contribuant à améliorer les conditions de vie des populations », a précisé Macky Sall, écartant toute idée politicienne derrière ces transferts de fonds.

Pour lui, ce soutien pécuniaire va permettre aux populations d’améliorer le niveau d’éducation des enfants ainsi que la consommation, dans un contexte de crise mondiale marqué par la cherté des prix des denrées de première nécessité.

Af’Sud/Mines : vers la suppression des lourdeurs administratives

L’Afrique du Sud veut supprimer les goulots d’étranglement qui ralentissent sa croissance économique.Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a invité mardi le gouvernement à supprimer les formalités administratives qui entravent la croissance et le développement de l’industrie minière dans le pays.

S’exprimant lors de la deuxième journée de la cérémonie dite « Investing in Mining Indaba », qui se déroule sur quatre jours au Cap, le dirigeant sud-africain s’est dit préoccupé par le classement de son pays dans les dix dernières places de l’Indice d’attractivité des investissements de l’Institut Fraser.

« Nous nous situons actuellement à la 75e ou 84e place, ce qui constitue le pire classement de notre histoire », a déclaré M. Ramaphosa.

Selon lui, ce classement souligne la réalité fondamentale selon laquelle l’Afrique du Sud doit agir avec plus de détermination et promptitude pour supprimer les différents goulots d’étranglement à la croissance et au développement de l’industrie minière.

« Malgré les grandes perspectives de l’industrie minière sud-africaine, le pays est confronté à des défis importants. Nous devons résorber le retard noté dans le toilettage des droits miniers et de prospection, des demandes de transfert de droits miniers, mettre en place un système cadastral moderne et efficace, et mettre en œuvre une stratégie d’exploration efficace », a poursuivi le président de la nation arc-en-ciel.

Il a également demandé l’amélioration considérable du « fonctionnement de nos chemins de fer et de nos ports » pour garantir un approvisionnement sûr et fiable en électricité à un prix abordable.

« Ces tâches sont au premier plan de nos efforts de reconstruction et de relance économique », a conclu Cyril Ramaphosa.

Législatives sénégalaises : des listes manquent de parrainages

La presse sénégalaise de ce mercredi se focalise sur la politique dominée par le contrôle des parrainages et les investitures sur les listes devant participer aux élections législatives du 31 juillet 2022.« Contrôle des parrainages au ministère de l’Intérieur : L’épreuve de tous les dangers ! », s’exclame Sud Quotidien.

Le journal informe que les coalitions Benno Bokk Yakaar (majorité présentielle) et Yewwi Askan Wi (opposition) passent, alors que Wallu de l’ex-président, Me Abdoulaye Wade, et Gueum sa bopp de Bougane Guèye trépassent.

« 48 heures pour ajuster les dysfonctionnements des listes recalées », poursuit Sud Quotidien, poussant Le Quotidien à parler de « second tour » pour ces listes.

En attendant, le journal note que Bougane Guèye et Fadel Barro engagent le combat judiciaire.

« La coalition Wallu également recalée. Wade et Cie ont 48 heures pour compléter leurs parrains », renchérit Vox Populi.

« Contrôle de fiches de parrainage : Les listes de Ascosen et de Decroix recalées », écrit L’Observateur.

A propos des investitures sur les listes pour les législatives, Vox Populi détaille à sa Une : « YAW et Wallu : les listes de la frustration. Après la coalition de Wade, celle de Sonko plongée dans le malaise. Cheikh Tidiane Dièye et Ndèye Fatou Diop Blondin largués aux 28e et 29e places. Avenir Sénégal bi nu beug dénonce le copinage et la mise en avant des intérêts partisans ».

« Investitures, dissidences, choc des ambitions à Wallu et YAW : Le bal des frustrés », titre EnQuête, notant beaucoup de frustrés dans ces deux coalitions.

Faisant état d’une bataille de positionnement sur les listes électorales, L’Observateur déplore « la grave dépravation des mœurs » et une situation de guérilla politique qui n’épargnera pas Macky Sall et ses alliés.

Pendant ce temps, Le Soleil consacre sa Une au programme de transfert monétaire exceptionnel aux ménages vulnérables, lancé hier mardi, par le président Macky Sall. « Du cash aux premiers bénéficiaires », titre le journal, soulignant que 542.956 ménages du Registre national unique vont se partager 43 milliards F Cfa.

« Macky Sall au lancement du cash transfert : Le Sénégal a& connu une baisse de 5% du taux de pauvreté », renseigne L’As.

Sénégal: des assises de la Commission économique pour l’Afrique

L’événement réunit les ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique et d’autres personnalités.Du 11 au 17 mai, les différents acteurs se pencheront sur le thème : « Financement de la relance de l’Afrique : trouver des solutions innovantes ». Selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA) des Nations unies, les déficits de financement du développement se sont profondément creusés depuis la pandémie de la Covid-19. Les fonds annuels nécessaires à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) pour les pays en développement ont augmenté de 1700 milliards de dollars US.

Pour l’Afrique, poursuit l’organisme onusien, les dépenses annuelles consacrées aux ODD devraient augmenter de 154 milliards de dollars chaque année en raison de la Covid-19 et de 285 milliards de dollars supplémentaires au cours des cinq prochaines années si l’on veut combattre efficacement la pandémie.

Or, déplore la CEA, le paysage financier actuel du continent noir se caractérise par une faible capacité de mobilisation des ressources, une dette publique en hausse, une charge excessive liée au service de la dette et aux échéances, une augmentation des besoins de financement résultant de la Covid-19 et une aide financière bilatérale et multilatérale insuffisante pour la relance après la pandémie.

Pour combler ce déficit, suggère la Commission économique pour l’Afrique, les pouvoirs publics devraient notamment accorder une attention particulière à la qualité et à l’adéquation des financements intérieurs et extérieurs.

La mobilisation par le continent de ses propres ressources aux fins du développement est également essentielle pour combler son déficit de financement.

La rencontre de Dakar est ainsi l’occasion de se pencher sur les mesures visant à attirer les financements du secteur privé, de définir des mécanismes permettant de tirer parti des Droits de tirage spéciaux (DTS) et du financement du climat. Elle devrait aussi permettre de dégager un consensus sur la manière d’aider les gouvernements à créer des synergies entre les financements intérieurs et extérieurs provenant de sources publiques et privées.

Des magistrats ivoiriens formés en analyse des états financiers

La formation permettra aux participants de maitriser les méthodes et techniques de présentation et d’exploitation des états financiers produits les sociétés d’Etat.Quelque 53 magistrats et 22 vérificateurs de la Cour des comptes de Côte d’Ivoire ont entamé, lundi à Abidjan, une formation en technique d’analyse des états financiers.

Initié par la Cour des comptes avec un financement du Projet d’appui à la gestion économique et financière (PAGEF), ce séminaire se déroulera du 09 au 13 mai 2022 autour du thème : « Analyse des états financiers ».

« Les magistrats et vérificateurs recrutés proviennent d’origine diverse à telle enseigne que pour être opérationnel, il est indispensable de leur fournir un certain nombre de formations adéquates et de qualité en lien avec leurs nouvelles fonctions », a expliqué Mme Béatrice Guiraud qui représentait le président de la Cour des comptes.

La formation vise à faciliter aux participants la compréhension et le retraitement des données financières, la maitrise des méthodes et techniques de présentation et d’exploitation de documents et états financiers produits par les Collectivités territoriales et les sociétés d’Etat.

Pour le coordonnateur du PAGEF, le professeur Lambert N’galadjo Bamba, la Cour des comptes a un rôle important à jouer dans le contrôle de la « régularité et de la sincérité » des comptes.

« Il nous semblait important d’organiser ce séminaire afin de renforcer les capacités des acteurs sur les techniques d’analyse des états financiers », a poursuivi Pr Bamba, représentant à l’ouverture des travaux, le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances.

Les connaissances de la situation financière des entités et démembrements de l’Etat que sont les sociétés d’Etat et les sociétés d’économie mixte du portefeuille de l’Etat, les établissements publics à caractère industriel et administratif, et les collectivités territoriales seront également au menu de cette session de formation.

Le PAGEF est un projet d’appui institutionnel au gouvernement ivoirien, doté d’un budget de 15.968.353.380 Fcfa dont 13.455.895.880 Fcfa proviennent de la Banque africaine de développement (Bad) et 2.512.457.500 Fcfa déboursés par l’Etat.

Ce projet qui soutient essentiellement la mise en œuvre du Schéma directeur de réformes des finances publiques (SDRFP) a été signé le 14 juillet 2017.

Sénégal: Baye Zale, condamné pour « terrorisme », converti en maraîcher

Condamné à 5 ans de travaux forcés pour actes de terrorisme par association de malfaiteurs en 2018, Saliou Ndiaye est aujourd’hui un ambitieux maraîcher.Une semaine après son transfèrement à la prison de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, en novembre 2015, Saliou Ndiaye, 31 ans à l’époque, est placé en isolement. Il est considéré comme un détenu dangereux. Le natif de Saré Ndiougary, à Kaolack, à 200 kilomètres, au sud-est de Dakar, était accusé de terrorisme en même temps qu’une traintaine de personnes, dont son guide, Imam Alioune Ndao. Le groupe, dont certains membres étaient coupables d’avoir séjourné auprès de groupes jihadistes, comme Boko Haram au Nigéria, est jugé trois ans plus tard lors d’un procès très médiatisé devant le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar. Les charges qui pesaient sur le trentenaire étaient très lourdes: « actes de terrorisme, financement du terrorisme en bande organisée et de blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes et  apologie du terrorisme ».

La justice reprochait aussi au jeune homme des liens avec le franco-sénégalais, Omar Diaby dit Omsen, chef de la célèbre « Brigade des Étrangers », très active en Syrie et composée essentiellement de jihadistes français. À l’issue de ce procès, Saliou Ndiaye a écopé d’une peine de cinq ans de prison.

Durant son isolement Saint-Louis, « Baye Zale », comme le surnomment ses proches, consacre la majeure partie de son temps à la télévision. Scotché sur la chaîne thématique « Animaux » qui ne diffuse que des programmes liés à la faune et à la flore, le prisonnier se découvre une passion pour le maraîchage. « Je me suis dit que c’est le domaine dans lequel je veux évoluer », confie dans un entretien à Apa news lundi 9 mai, le jeune homme, aujourd’hui revenu vivre dans sa ville de Kaolack après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle en mars 2020. « Une semaine après ma sortie, je suis allé voir un ami avec lequel j’avais discuté de mon projet, lors d’une visite qu’il m’avait rendue en prison », se souvient-il. 

« Quand il m’en a fait part, je n’ai pas hésité. Malgré tout ce qui lui reprochait la justice, j’étais convaincu qu’il était innocent », confirme cet « ami », Assane Ndiaye, qui en guise d’amitié pour l’ancien détenu n’a pas hésité à donner son prénom  à son fils ainé, né alors que Saliou Ndiaye était encore en prison.

Déterminés à concrétiser rapidement le projet conçu par l’ancien prisonnier, les deux amis devenus des partenaires en affaires, bénéficient d’un terrain nu de moins d’un hectare à Peul Ngadiay dans la commune de Khelcom. dans la région de Kaffrine, non loin de Kaolack. « Immédiatement, on a décidé de clôturer le terrain avec du « salane » (une arbuste de la famille des euphorbiaciées). Pendant quinze jours, nous n’avons fait que ça. Nous avons ensuite emprunté de l’argent pour creuser un puits, se doter d’une pompe, acheter un âne entre autres besoins », », se rappelle Saliou Ndiaye. 

Mais l’enthousiasme du duo a failli être brisé par une mésaventure qui fait rire Assane Ndiaye, deux ans après. « Nous avons connu des débuts difficiles. Notre première récolte de manioc a été vandalisée par des animaux entrés par effraction dans notre champ. Après cela, on se demandait si e jeu en valait la chandelle », confie-t-il. 

Les deux amis décident de poursuivre l’aventure. Cette fois, ils sèment des piments, de l’aubergine, du « nana » (menthe). Les revenus issus de la moisson sont réinvestis dans la sécurisation du champ. « Nous avons acheté des grillages pour sécuriser la clôture qui ne pouvait plus tenir », raconte Saliou Ndiaye. 

Petit à petit, les deux associés se font un nom à travers la ville de Kaolack et ses environs, où ils se sont construit un réseau de distribution solide. Entre-temps, ils décident de renforcer leurs connaissances dans le domaine des cultures maraîchères. L’ancien prisonnier qui a fait quatre maisons d’arrêt du Sénégal en quatre ans de détention et son « confident » participent à des sessions de formation organisées par l’Agence allemande de coopération internationale pour le développement (GIZ) et l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes au Sénégal (ANPEJ). À l’occasion de cette formation, de deux sessions sanctionnées chacune par une attestation, il est enseigné aux participants comment préparer un compost pour rendre abondantes leurs semences. Saliou et Assane sortent ragaillardis de cette expérience. 

Mais leur ambition est bousculée par des contraintes liées aux moyens matériels et financiers susceptibles d’améliorer leur activité. « Notre principale préoccupation, c’est l’accès à l’eau. Ensuite, nous avons des difficultés pour utiliser tout l’espace qui nous a été alloué. Pour le moment, nous n’en exploitons que la moitié », regrette Saliou Ndiaye.

Dans le souci de développer leurs activités, ils ambitionnent aussi de se lancer dans l’aviculture, l’aquaculture et l’apiculture. Mais face à « une absence de soutien étatique et d’une politique de réinsertion sociale sélective d’anciens détenus », Saliou Ndiaye qui tient parallèlement une quincaillerie à Ngane Alassane où il réside, ne peut compter que sur sa “volonté et l’envie de réussir”. 

Côte d’Ivoire : hommage national à Amadou Soumahoro

Le défunt chef du parlement sera inhumé vendredi prochain à Séguéla (nord), sa ville natale.Un hommage national a été rendu, ce mardi, à Amadou Soumahoro (68 ans), le président de l’Assemblée nationale ivoirienne décédé le 7 mai 2022 des suites d’une longue maladie.

Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, s’est incliné devant sa dépouille, avec à ses côtés, son épouse et le vice-président Tiémoko Meyliet Koné. Des membres du gouvernement, des présidents d’institutions, des autorités politiques et administratives étaient également présents à cette cérémonie.

Elu le 7 mars 2019 à la tête de l’hémicycle après la démission de Guillaume Soro, Amadou Soumahoro a été réélu en 2021. Homme politique reconnu pour ses positions tranchées, le « Tchomba », vieux sage en langue Malinké, comme on l’avait surnommé, avait une loyauté sans faille à Alassane Ouattara.

Fin stratège des questions politiques, ce cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) a été maire de Séguéla Sous-Préfecture, sa ville natale, avant d’être député et plusieurs fois ministre.

Il avait mené beaucoup de combats politiques. Cette hargne l’avait conduit à occuper le poste de président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.

Fragilisé longtemps par la maladie, il avait délégué, il y a un peu plus d’un mois, l’intérim à Adama Bictogo. Après son décès, la députée Aminata Toungara a été désignée présidente de l’Assemblée nationale.