Drame de Melilla : Le CNDH présente les conclusions préliminaires de sa mission d’information

Le Conseil marocain des droits de l’Homme (CNDH) a présenté, mercredi à Rabat, les conclusions préliminaires de sa mission d’information, mandatée après les incidents tragiques survenus devant le point de passage entre Nador et Melilla, où quelque 2000 migrants avaient tenté de franchir la clôture métallique.Les conclusions, présentées par la présidente du Conseil, Mme Amina Bouayach, lors d’une conférence de presse, contient les constatations de la mission dépêchée à Nador et ses environs en vue de mener des entretiens avec toutes les parties prenantes, y compris les autorités, la société civile et les migrants, collecter des données et recueillir les faits et les informations concernant cet incident.

Les données collectées et les témoignages recueillis sur les méthodes adoptées pour franchir la clôture métallique ont permis d’élaborer un cadre général chargé d’enseignements relatifs aux formes, évolutions et mutations qui caractériseront inévitablement les futures tentatives menées par les migrants, relèvent les auteurs du rapport.

Selon le CNDH, 23 personnes sont décédées lors de cet incident, dont cinq sont arrivées décédées à l’hôpital. Le nombre de blessés est de 217, dont 77 parmi les migrants et 140 parmi les forces publiques.

Les décès enregistrés ont été causés par asphyxie mécanique sur suffocation provoquée par la bousculade et l’agglutination du nombre important de victimes dans un espace hermétiquement clos (catastrophe de masse), avec mouvement de foule en panique. L’autopsie demeure la seule voie à même de vérifier avec précision les causes de décès dans chaque cas.

La commission n’a pu déterminer si l’origine des blessures de certains migrants qu’il a visités provenait des chutes et des bousculades ou de blessures résultant d’un recours disproportionné de la force, relève le rapport du CNDH.

Aucune des personnes décédées lors de la tentative de franchir la clôture n’a été enterrée et la Commission d’information s’est assurée du nombre des corps lors de sa visite à la morgue, fait savoir le CNDH, ajoutant que la commission régionale des droits de l’Homme assure le suivi des procédures d’autopsie et d’analyse ADN.

La commission a mené des entretiens avec les autorités et les associations non gouvernementales et a rencontré les migrants blessés hospitalisés, précise le document, soulignant que tous ont unanimement soutenu qu’il n’y a pas eu de recours aux balles, que les forces de l’ordre ont utilisé des matraques et du gaz lacrymogène.

Le Conseil prend note avec « satisfaction » de la décision d’effectuer des autopsies visant à déterminer les circonstances des décès, ainsi que les analyses ADN à même de garantir les droits des familles des défunts et leur inclusion dans les dossiers des procès.

Selon  des informations recueillies, en particulier de la part  d’organisations non gouvernementales, la commission invoque l’hypothèse de survenance de violences derrière la clôture en raison de la réticence ou de l’hésitation des autorités espagnoles à fournir l’assistance et les secours nécessaires, malgré les bousculades et l’accrochage des migrants devant les  portes tourniquets restés hermétiquement fermées, ce qui a eu pour effet probable une aggravation  du nombre de décès et de blessées.

Les témoignages recueillis par la Commission lors des différentes réunions ont mis en exergue l’afflux d’un nombre important de migrants de nationalité soudanaise, dont certains sont arrivés au Maroc début 2021 et qui sont détenteurs du statut de « demandeur d’asile ». Ces témoignages ont souligné que les tentatives de mars 2022 ont été conduites par des migrants de cette même nationalité. Cela pourrait être considéré comme un changement dans la composition de nationalité des migrants qui se trouvent dans la province de Nador.

Le Conseil note l’émergence d’un changement fondamental marquant les tentatives de passage de Nador à Melilia. Ce changement est lié à la forme adoptée, à savoir un assaut soudain, bien organisé et inhabituellement mené durant la journée, ayant ciblé le passage et non la clôture grillagée et ayant tenté de forcer le passage au lieu d’escalader le grillage. De plus, il est à noter qu’une seule nationalité constitue la majorité absolue des migrants ayant tenté de forcer le passage.

Les affrontements, qui constituent, d’après le CNDH, un précédent « inédit » au niveau des tentatives visant à franchir la clôture séparant Nador et Melilla ont été caractérisés par une violence aigue simultanément perpétrée par un très grand nombre de migrants (estimés à environ 2000 personnes) armés de bâtons, de pierres et d’armes tranchantes.

La Commission déplore l’atteinte grave portée par certains des migrants à l’intégrité physique de certains des membres des forces de l’ordre qui ont été séquestrés et dont les équipements ont été saisis.

Le Conseil regrette que ces affrontements « douloureux » et « regrettables » aient été accompagnés par la dissémination de fake news, de fausses images et de publications mensongères sur les réseaux sociaux.  Cela a eu pour effet de créer une profonde confusion auprès de l’opinion publique nationale et internationale au sujet des allégations liées à l’utilisation des balles réelles et aux insuffisances des soins médicaux.

Militaires ivoiriens arrêtés au Mali : peut-on encore éviter le pire ?

Le bras de fer semble engagé entre Abidjan et Bamako dans l’affaire des soldats ivoiriens détenus au Mali.L’arrestation, dimanche 10 juillet, de 49 militaires ivoiriens à l’aéroport de Bamako par les autorités maliennes qui les considèrent comme des mercenaires « dont le dessein est de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali » a fait réagir Abidjan.

A l’issue du Conseil national de sécurité convoqué, mardi 12 juillet, sous la présidence du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, la Cote d’Ivoire exige la libération sans délai de ses soldats qui, selon sa version, sont des « Eléments nationaux de soutien (NSE) », un « mécanisme de soutien aux contingents des pays contributeurs de troupes dans le cadre des Missions de maintien de la paix ».

Cet échange est vu comme un début de brouille diplomatique entre les deux pays par un chercheur malien en sciences politiques qui s’en tient à la thèse du « malentendu ». « On peut penser que les procédures n’aient pas été suivies à la règle ou que des documents prévenant de l’arrivée de ces militaires n’aient pas été transmis à temps ou au bon endroit », explique-t-il.

Climat de méfiance 

Inscrit en master Défense et Sécurité au Centre de Recherche d’études politiques et stratégiques de l’université de Yaoundé 2 (CREPS) au Cameroun, Brice Anatole Minkoa soutient pour sa part que « depuis l’arrivée des militaires au pouvoir et surtout après le dernier coup d’Etat de mai 2021, les relations sont tendues entre le Mali et la Côte d’Ivoire ».

S’exprimant dans l’anonymat, un chercheur ivoirien et spécialiste du Sahel, confie à APA : « Depuis le coup d’Etat, le président ivoirien Ouattara est présenté comme un adepte de la ligne dure et à l’origine des sanctions économiques et financières de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre le Mali finalement levées dimanche 3 juillet 2022 ».

Notre interlocuteur invoque également le dossier Karim Keïta. En exil en Côte d’Ivoire après le renversement en août 2020 du régime de son défunt père, Ibrahim Boubacar Keïta, par les colonels qui gouvernent actuellement le Mali, Karim Keïta est visé par un mandat d’arrêt international émis en juillet 2021 par la justice malienne dans l’affaire dite du journaliste Birama Touré, porté disparu depuis 2016.

En novembre 2021, la tentative de saisie d’un appareil de la compagnie aérienne Air Côte d’Ivoire, sur le tarmac de l’aéroport de Bamako avait ravivé la tension, relevée d’un cran par la divulgation en février 2022 d’une conversation téléphonique attribuée au président Alassane Ouattara et à l’ex-Premier ministre malien, Boubou Cissé.

Dans cet élément sonore de cinq minutes partagé à satiété sur les plateformes numériques, il est prêté aux deux hommes d’Etat d’avoir cassé du sucre sur le dos de la junte qui tient les rênes du Mali.

Le parquet de la commune IV de Bamako s’était saisi du dossier et avait ouvert une enquête pour « atteinte ou tentative d’atteinte et complicité à la sureté intérieure et extérieure du Mali ». Cela avait fini par convaincre les plus sceptiques de la détérioration des relations ivoiro-maliennes. Pour autant, personne ne s’attendait à ce qui s’est produit dimanche dernier à l’aéroport de Sénou.

Reprendre en main sa souveraineté 

Il est important de rappeler que « cet incident se produit dans un contexte de volonté de reprise en main par le Mali de sa souveraineté stratégique et militaire ».

Dans ce chapitre, les autorités maliennes n’avaient pas hésité en février 2022 à demander aux militaires français de plier bagage alors que l’opération Barkhane est en cours de retrait de ce pays ouest-africain plongé dans une crise sécuritaire depuis une dizaine d’années.

De même, le contingent danois arrivé à Bamako dans le cadre de la constitution de la Task Force Takuba avait été éconduit par Bamako.

En mai dernier, le Mali s’est retiré du G5 Sahel et de sa force conjointe, en signe de protestation contre le fait qu’on lui ait refusé de présider cette organisation créée en 2014 pour lutter contre les jihadistes. Deux des cinq Etats membres, notamment le Tchad et la Mauritanie ont tenté de faire revenir les autorités maliennes sur leur décision, en vain.

Dès lors, on pourrait se poser la question de savoir jusqu’où est prête à aller Bamako dans son différend avec Abidjan ? Le communiqué du 11 juillet lu à la télévision nationale par le ministre malien de la Décentralisation et de l’Administration territoriale annonce des poursuites judiciaires contre les 49 soldats ivoiriens.

Appel au calme

Du côté des autorités ivoiriennes, la fermeté est certes de rigueur, mais on veut « continuer d’œuvrer pour le maintien d’un climat de paix et de fraternité qui a toujours prévalu entre la Côte d’Ivoire et le Mali ».

À cet effet, les populations ivoiriennes dont une partie se fait entendre sur les réseaux sociaux en menaçant de s’en prendre aux ressortissants maliens, sont appelées au « calme et à la retenue ». « Cette affaire devrait être réglée à l’amiable rapidement, pour éviter qu’elle ne s’aggrave, qu’elle ne s’envenime et que les conséquences soient inattendues pour tout le monde », avertit le chercheur malien sous couvert de l’anonymat.

Hévéa : la Côte d’Ivoire vise le 3e rang mondial

La filière hévéicole ivoirienne compte officiellement 120.000 producteurs.La Côte d’Ivoire veut rester leader africain de la production d’hévéa et occuper le 3e rang mondial, avec une production qui doit passer de 1,100 million de tonnes par an à 1,5 million de tonnes par an. Pour ce faire, ce pays d’Afrique de l’Ouest veut restaurer 100.000 ha d’hévéa d’ici à 2027. C’est l’ambition de Michel Koblavi-Dibi, le nouveau président du Conseil d’administration de la Fédération des organisation professionnelles agricoles (OPA) de producteurs de la Filière hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI).

« Nos plantations sont vieillissantes, le dernier rapport qui a été fait au niveau national, montre qu’il faut qu’avant 2027, on ait planté au moins 100.000 ha d’hévéa pour rester 4e mondial », a dit M. Koblavi-Dibi lors de sa prise de fonction.

Élu à l’unanimité par les administrateurs de la FPH-CI, le 24 juin 2022, à l’issue d’une Assemblée générale mixte tenue à Abidjan, M. Koblavi-Dibi, voudrait sur les 22 dossiers en cours, mettre la priorité sur quatre.

Il s’agit du certificat foncier, la révision du mécanisme des prix en concertation avec les industriels, le projet de création de petites unités de transformation en « feuilles fumées », et le renouvellement du verger.

A ce jour, la phase pilote du projet de certificat foncier, en cours d’achèvement, enregistre 6.950 souscripteurs.

Pour le président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Eugène Kremien, les producteurs et les usiniers doivent s’entendre sur la chaîne de valeur pour que chacun y trouve son compte.

Il a insisté sur « la cohésion et la solidarité du collège des producteurs et des industriels », faisant remarquer que si les acteurs ne vont pas à l’essentiel, « dans trois à quatre ans, on aura plus assez de plantations ».

De son côté, le commissaire du gouvernement, André Kouassi, représentant du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a promis que l’Etat entend jouer sa partition dans l’accompagnement et la structuration pour que « la filière repose sur des bases solides ».

Le secteur de l’hévéa en Côte d’Ivoire a rapporté en 2021 environ 850 milliards Fcfa, selon le président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Eugène Kremien, précisant que cela « ne représente que 5% de la valeur réelle de notre caoutchouc ».

France: un génocidaire rwandais condamné à 20 ans de prison

L’accusé dirigeait une Préfecture dans le sud du Rwanda au moment du génocide contre les Tutsis en 1994.La Cour d’assises de Paris (France) a condamné, mardi en fin de journée, Laurent Bucyibaruta, ancien haut fonctionnaire de l’administration de Gikongoro (Sud), à 20 ans de prison pour son rôle dans le génocide de 1994 au Rwanda.

Le prévenu, qui a nié les accusations, était accusé d’avoir dirigé le massacre de Tutsis dans les secteurs de Gikongoro de Murambi, Cyanika, Kaduha, Kibeho, la prison de Gikongoro, l’école technique de Murambi dans le sud du Rwanda.

La Cour présidée par le juge Jean Marc Lavergne l’a déclaré coupable de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité. Elle a notamment estimé qu’en vertu de sa position et de son autorité, Bucyibaruta qui comparaissait libre, a commis des crimes de complicité dans le massacre de Tutsis à l’Ecole Marie-Merci de Kibeho.

Cependant, Laurent Bucyibaruta, 78 ans, été innocenté de toutes les charges liées au génocide de Kibeho, pour lequel il était accusé d’être impliqué dans la mort de plus de 28.000 personnes.

Tout au long des audiences, les procureurs de l’Organisation des Nations unies l’ont accusé d’être responsable pénalement en raison de ses fonctions de commandant. En effet, en tant que responsable de l’ordre et du droit public, il avait le pouvoir de demander l’intervention de l’armée.

Le Parquet l’a également accusé de complicité de crimes de génocide en vertu de sa fonction qui lui permettait d’avoir le contrôle total des Interahamwe.

L’accusation l’a enfin reconnu coupable d’incitation au génocide, soutenant que quelques jours après la mort du président Juvénal Habyarimana, Bucyibaruta s’est promené dans la région de Gikongoro dans une voiture avec un mégaphone pour galvaniser les Hutus.

Gikongoro a été l’une des régions les plus touchées par le génocide qui a fait au moins 800.000 morts au Rwanda entre avril et juillet 1994, selon l’Onu.

Crise guinéenne : le médiateur Yayi Boni chez Alassane Ouattara

L’ancien président béninois, Yayi Boni, désigné par la conférence des chefs d’Etat de la Cedeao, comme médiateur pour la crise en Guinée, s’est entretenu mardi à Abidjan avec Alassane Ouattara, avant sa mission.« Désigné par la conférence des chefs d’Etat de la Cedeao, le 3 juillet 2022 à Accra, comme médiateur de la Cedeao pour la Guinée, l’ancien président Yayi Boni, un frère et un ami, a souhaité venir s’entretenir avec nous avant de commencer sa mission », a dit AlassaneOuattara, président de la République de Côte d’Ivoire.

Le président ivoirien qui l’a reçu au palais présidentiel, l’a « remercié pour cette marque d’attention et lui souhaiter bonne chance » dans ce rôle qui consiste à trouver des points d’accord entre la junte militaire au pouvoir et la Cedeao sur un retour à l’ordre constitutionnel.

« Je lui ai dit que la Guinée est un pays voisin et ami de la Côte d’Ivoire, les Guinéens sont nos frères et nos sœurs, et que je comptais sur lui pour trouver une solution avec les autorités Guinéennes », a-t-il poursuivi.

Pour sa part, M. Yayi Boni, a estimé qu’il était « nécessaire » qu’il puisse passer le voir et lui dire « merci pour cette marque de confiance (….) et surtout prendre des instructions » sur cette mission confiée par la conférence des chefs d’Etat.

« Je pense que je ne pouvais pas aller à Conakry sans venir le voir compte tenu pour tout ce qu’il est en train de faire, non seulement pour la Côte d’Ivoire, mais au niveau de la sous-région », a-t-il ajouté, confiant qu’il est « une source d’inspiration ».

M. Yayi Boni a laissé entendre que les commentaires que le président Ouattara a fait l’ont « convaincu » et « conforté », toute chose qui lui donne des arguments pour mener à bon port le dossier afin que la paix et la stabilité trônent sur les résolutions dans la crise guinéenne.

Présidentielle kényane : Mogae à la tête de la mission d’observation du Commonwealth

L’ancien président du Botswana, Festus Mogae, dirigera le groupe d’observateurs du Commonwealth pour les prochaines élections générales au Kenya, a annoncé le groupe mardi.La secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland, a déclaré que Mogae dirigerait une mission d’observation de 20 membres qui sera déployée le 2 août à l’invitation de la Commission électorale et des frontières indépendante du Kenya.

« Je suis reconnaissante au président Mogae et à tous les observateurs d’avoir accepté cette mission importante, alors que nous continuons à promouvoir et à protéger la démocratie électorale – et le droit des individus à participer aux processus qui façonnent leur société par des élections crédibles, inclusives et transparentes – conformément à la Charte du Commonwealth », a déclaré Mme Scotland.

 Les Kenyans doivent se rendre aux urnes le 9 août pour élire un président et des membres du parlement.

Mme Scotland a déclaré que le déploiement de la mission d’observation faisait suite à la visite d’une équipe d’évaluation préélectorale du Commonwealth en avril.

« L’observation électorale est une composante essentielle de nos efforts pour aider les pays membres à renforcer les processus, la culture et les institutions de la démocratie, et à permettre la participation et la représentation des citoyens à tous les niveaux.»

Avant l’arrivée de la mission d’observation, une équipe préliminaire du Commonwealth arrivera le 16 juillet pour rencontrer les principales parties prenantes telles que l’organe de gestion des élections, les partis politiques, les groupes de la société civile, les médias et d’autres observateurs internationaux.

 Le groupe d’observateurs du Commonwealth sera soutenu par une équipe du Secrétariat du Commonwealth dirigée par le secrétaire général adjoint Arjoon Suddhoo.

La présidentielle kényane mettra aux prises l’opposant historique Raila Odinga au vice-président du pays William Ruto. Fait marquant de ce scrutin, le président sortant Uhuru Kenyatta en froid avec son vice-président, soutient le candidat de l’opposition, Raila Odinga.

 « Nous avons choisi Raila Odinga pour être le 5e président du Kenya », a-t-il indiqué en mars dernier, scellant le rapprochement entre les deux grandes dynasties politiques qui se sont historiquement combattues dans les urnes depuis l’indépendance du pays.

Sénégal : la presse à fond sur la campagne des Législatives

Les journaux sénégalais, parvenus à APA ce mercredi 13 juillet 2022, évoquent la campagne électorale et le limogeage du directeur général de la compagnie aérienne d’Air Sénégal.EnQuête évoque « une drôle de campagne » pour les élections législatives. Le journal souligne que trois jours après le démarrage, la campagne ne s’emballe pas. En plus de l’absence d’offre politique concrète, la plupart des listes n’ont pas d’agenda, ni de budget de campagne pour mobiliser les électeurs.

Walf Quotidien de son côté décrypte les « enjeux d’un scrutin à risques ». Le journal évoque une bataille à multiples enjeux. Le défi pour l’opposition, souligne la parution, est de « faire chuter une majorité désireuse de rempiler pour conforter la confiance du président de la République ».

Ces législatives constituent une bataille au niveau des collectivités territoriales. Bés Bi Le Jour fait un focus à Guédiawaye, département de la capitale. 

Dans cette localité, la bataille sera encore âpre entre le nouveau maire de la ville Ahmed Aïdara et Néné Fatoumata Tall, tête liste de la coalition présidentielle et proche de Aliou Sall, frère du président Macky Sall, battu lors des Locales par l’actuel maire.

Dans Le Soleil, Benno Bokk Yakaar (Ensemble pour l’espoir), appelle à corriger « l’erreur des Territoriales ». Le quotidien national, dans un dossier consacré à la campagne électorale, est revenu sur les programmes des huit coalitions à ces législatives.

Les journaux sénégalais sont revenus sur le décès du directeur général de la compagnie aérienne locale, Air Sénégal. « Atterrissage forcé » pour Ibrahima Kane, informe Bés Bi Le Jour. « Récriminations sur la qualité du service, appareils endommagés , sont entre autres griefs reprochés au désormais ex-directeur.

« Un nouveau pilote à bord », indique Le Soleil, qui annonce la nomination de Alioune Badara Fall, comme nouveau directeur général de la compagnie. Ce dernier était jusque-là conseiller technique au ministère du Tourisme et des Transports aériens.

L’Observateur dévoile la « face inconnue d’Alioune Badara Fall », nouveau directeur général d’Air Sénégal. Ce fils du défunt milliardaire Yamar Fall, jouit d’une présomption positive selon le journal, qui décrit comme « un fédérateur » qui a l’avantage de connaître le personnel de la compagnie.

« Ibrahima Kane éjecté, Alioune Badara Fall aux commandes », informe Sud Quotidien. Le journal estime que l’ex-DG paie « les nombreux couacs dans sa gestion ».

 

La BAD mobilise 87 millions d’euros pour la généralisation de la protection sociale au Maroc

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un financement de 87 millions d’euros en faveur du Programme d’appui à la généralisation de la couverture sociale au Maroc.Cette opération a pour premier objectif de consolider les bases d’un programme de protection sociale viable selon une approche régionale de développement des politiques sociales, plus intégrée et plus inclusive, indique mardi un communiqué de la BAD, parvenu à APA.

Le programme contribuera ainsi à élargir la protection sociale, en particulier à la petite enfance, aux jeunes ainsi qu’aux travailleurs indépendants.

« La protection sociale est un axe majeur de nos interventions sur le Contient. Au service du bien-être des populations, ce nouveau programme protège en même temps qu’il libère leur potentiel et améliore la qualité du capital humain », a affirmé Martha Phiri, directrice du Département du capital humain, de la jeunesse et du développement des compétences de la BAD cité par le communiqué.

Sa seconde priorité sera de répondre à une demande croissante en services de santé à travers la réorganisation de l’offre de soins et la valorisation du capital humain. Avec comme objectifs de catalyser de nouveaux investissements dans les infrastructures de santé, d’améliorer le climat des affaires et d’accélérer la reprise économique.

« Nous sommes en train de paver la voie vers une couverture universelle. Chiffres à l’appui. Ce programme bénéficiera ainsi à onze millions de travailleurs indépendants dont 1,6 million d’agriculteurs – y compris leurs ayants droit. Sept millions d’enfants et de jeunes seront également couverts. Il permettra aussi d’assurer cinq millions de travailleurs non-salariés et d’aider 20% des travailleurs du secteur informel à migrer vers des emplois formels, durables et plus stables », s’est félicité le responsable-pays de la BAD pour le Maroc, Achraf Hassan Tarsim.

Répondant aux objectifs du Royaume en matière de développement humain, le projet s’inscrit dans le cadre des cinq priorités stratégiques de la Banque qui visent à asseoir les conditions d’une croissance durable et inclusive sur le continent.

En un demi-siècle de partenariat avec le Maroc, la BAD a engagé plus de 12 milliards de dollars dans le pays. Les financements couvrent les secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’énergie, de l’eau, des transports, du développement humain et du secteur financier.

Abidjan demande à Bamako de « libérer sans délai » ses soldats

Quarante-neuf militaires ivoiriens, des mercenaires selon les autorités maliennes, ont été arrêtés lundi à l’aéroport de Bamako.Se dirige-t-on vers un bras de fer ? Tout porte à le croire. Deux jours après l’arrestation de ses soldats, entrés illégalement au Mali grâce à « deux aéronefs » d’après les autorités de transition du pays, la Côte d’Ivoire a tenu une réunion de son Conseil national de sécurité ce mardi sous la présidence du chef de l’Etat, Alassane Ouattara.

Dans le communiqué final sanctionnant la rencontre dédiée au sort des militaires détenus au Mali, Abidjan appelle à leur libération au plus vite. « La Côte d’Ivoire, qui a toujours œuvré au sein des instances sous-régionales, régionales et internationales pour la paix, la stabilité et le respect de l’Etat de droit, ne peut s’inscrire dans une logique de déstabilisation d’un pays tiers », explique le document.

Le Conseil national de sécurité affirme également que les autorités continueront d’œuvrer pour le maintien du climat de paix et de fraternité ayant toujours prévalu entre la Côte d’Ivoire et le Mali, avant d’inviter les populations au calme et à la retenue.

D’après les informations fournies par le gouvernement malien, les 49 militaires, « dont une trentaine de forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission » et auraient fourni des versions différentes sur le motif de leur présence sur le sol malien. L’une d’elles est la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services, partenaire de la Minusma, mission de maintien de la paix onusienne au Mali.

Convaincues qu’elles ont affaire à des « mercenaires » qui voulaient « manifestement briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali », les autorités du pays ont décidé de les mettre à la disposition de la justice.

Quant à la compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services », que les soldats étaient censés sécuriser, elle a été invitée à confier désormais sa protection aux forces de défense et de sécurité maliennes. Dans la foulée, Bamako a mis fin « avec effet immédiat » au contrat de protection de cette compagnie par des forces étrangères.

Le parlement de la SADC planche sur la gestion des finances publiques

La 51e session de l’Assemblée plénière du Parlement de l’organisation sous-régionale se tient au Malawi.Une délégation sud-africaine de haut niveau est au Malawi pour assister à une session de quatre jours du Forum parlementaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, sigle anglais) qui se termine jeudi prochain. Elle est conduite par le chef du Conseil national des provinces, Seiso Mohai.

Le porte-parole du parlement sud-africain, Moloto Mothapo, a déclaré que le forum parlementaire de la SADC se veut « le porte-drapeau de la démocratisation et du développement socio-économique par l’harmonisation et la synchronisation des lois et des politiques dans la région ».

« C’est la première association interparlementaire dotée d’un organe dédié à la surveillance de la domestication des lois et des traités internationaux sous la forme du Comité régional de surveillance des lois modèles parlementaires », a expliqué Mothapo.

La 51e session est organisée conjointement par le forum parlementaire de la SADC et le parlement du Malawi.

Selon Mothapo, l’ordre du jour comprend l’examen et l’adoption du projet de loi type de la SADC sur la gestion des finances publiques et l’examen des rapports du comité exécutif et des motions des membres.

« Les autres objectifs et résultats attendus de la plénière comprennent la promotion de la solidarité et de la cohésion interparlementaire entre les parlements membres », a-t-il ajouté.

Il a informé que l’Afrique du Sud devrait accueillir la 52e session de l’assemblée plénière du forum l’année prochaine.

La Bad veut apurer la dette du Zimbabwe

Le Fonds fiduciaire multi-donateurs pour le Zimbabwe géré par la Bad est doté de 145,8 millions de dollars.En février dernier, le Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) avait accédé à la demande du gouvernement zimbabwéen de se faire le champion de l’apurement de ses arriérés et de la résolution de sa dette auprès des institutions financières internationales et des créanciers bilatéraux.

Le Zimbabwe est le seul pays membre régional de la Bad qui soit actuellement sous le coup de sanctions, tant de la Banque que d’autres institutions financières multilatérales, en raison de plus de 2,6 milliards de dollars d’arriérés de dette.

L’institution bancaire régionale a géré, de 2010 au mois de juin 2022, le Fonds fiduciaire multi-donateurs pour le Zimbabwe, doté de 145,8 millions de dollars. Le ZimFund a été une source importante de soutien financier pour les infrastructures d’énergie, d’eau et d’assainissement du pays. Il compte sept bailleurs de fonds : Royaume-Uni, Australie, Allemagne, Suède, Danemark, Norvège et Suisse.

En visite de 48 heures au Zimbabwe à partir de ce lundi 12 juillet, le patron de la Bad, Akinwumi Adesina, doit rencontrer le président, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, et d’autres responsables gouvernementaux, à l’instar du ministre des Finances et du Développement économique, Mthuli Ncube, qui est également le représentant du Zimbabwe au sein du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque.

 Au menu des discussions, figurent les domaines potentiels dans lesquels la Banque fournira au gouvernement zimbabwéen une assistance technique. Élu en 2018, le président Mnangagwa a engagé plusieurs réformes économiques pour stimuler la reprise économique et la stabilité.

D’autres rencontres avec plusieurs ambassadeurs de pays africains et du G7, ainsi qu’avec des représentants d’institutions financières internationales accréditées au Zimbabwe, ponctueront la visite d’Akinwumi Adesina dans le pays.

Malawi : le vice-président poussé vers la démission

Le numéro 2 du régime malawite soupçonné de corruption.La pression monte sur le vice-président du Malawi, Saulos Chilima, pour qu’il démissionne après avoir été cité dans un scandale de corruption et de blanchiment d’argent impliquant l’homme d’affaires britannique Zuneth Sattar.

Un groupe se présentant sous le nom de « Citizens for Integrity and Sanity for Public Offices (CISPO) » a informé, hier lundi, le commissaire du district de Blantyre de son intention d’organiser des manifestations le 20 juillet pour obliger Chilima à démissionner et permettre au Bureau de lutte contre la corruption (ACB) de mener une enquête sans entrave sur son implication présumée dans le scandale.

Chilima a été cité dans un rapport de l’ACB comme l’un des 84 fonctionnaires des secteurs public et privé ayant reçu des pots-de-vin de Sattar pour influencer l’attribution de contrats de ministères et d’agences gouvernementales à des sociétés appartenant à l’homme d’affaires.

Le vice-président a toutefois rejeté ces allégations, accusant l’ACB d’avoir mené une enquête « préjudiciable et partiale » sans lui donner l’occasion de se défendre.

Le président du CISPO, Frederick Billy Malata, a déclaré que le public a perdu confiance dans la capacité de Chilima à continuer d’exercer des fonctions publiques après qu’il a été mis en cause dans un scandale de corruption.

Le mois dernier, le président Lazarus Chakwera a réduit les pouvoirs de Chilima pour son rôle présumé dans le scandale de corruption de Sattar. Mais il a refusé de déléguer des fonctions à Chilima en attendant les résultats des enquêtes de l’ACB sur l’implication présumée du vice-président et d’autres hauts fonctionnaires dans ce scandale.

La Zambie frappée par un séisme de magnitude 4,6

Un tremblement de terre de magnitude 4,6 sur l’échelle de Richter a frappé le nord-ouest de la Zambie mardi, selon le ‘United States Geological Survey’ (Commission géologique des Etats-Unis, USGS).Selon l’USGS, la secousse tellurique peu profonde, a eu lieu près de Mufumbwe dans la province du Nord-Ouest de la Zambie à 4h11 heure locale (02 :11 GMT) à une profondeur de 10 km.

D’après les données sismiques préliminaires, le tremblement de terre n’a pas causé de dommages significatifs, qui ont été ressentis par de nombreuses personnes comme de légères vibrations dans la zone de l’épicentre, selon l’USGS.

De faibles secousses ont été ressenties à Mufumbwe, situé à environ 47 km de l’épicentre, ainsi qu’à Kabompo (à 70 km), Kalengwa (à 78 km) et Kaoma (à 81 km).

Sénégal : le lancement de la campagne électorale des Législatives au menu

Les journaux sénégalais, parvenus à APA ce mardi 12 juillet 2022, traitent du démarrage de la campagne électorale des Législatives du 31 juillet prochain.+Elections législatives du 31 juillet 2022+, la « Tabaski plombe la campagne » électorale des Législatives du 31 juillet dernier, indique Sud Quotidien. Une campagne électorale lancée le 10 juillet dernier, qui coïncide avec la célébration de la fête musulmane de la Tabaski.

« Législatives, la Tabaski dicte sa loi », lance Bes Bi, le Jour. La parution revient sur le message du président de la République Macky Sall, qui invite à « une campagne électorale et non une campagne de violence ». Le journal souligne que « les candidats (ont été) confinés à la RTS, les Imams prêchent la paix », ajoute le journal.

+Campagne électorale », la « hantise de la violence », avertit EnQuête. Antoine Félix Diome, le ministre de l’Intérieur, publie « un arrêté et interdit le port d’armes du 30 juin au 30 août ». De son côté, Macky Sall prévient, « la durée de la campagne électorale n’est pas une période de non-droit. »

Comme s’il s’était passé le mot avec EnQuête, Walfadjri craint aussi « la hantise de la violence » dans cette campagne électorale. Le journal invite « les responsables des partis politiques à relever le pari de l’apaisement de l’espace politique ».

L’Observateur analyse le discours des « huit coalitions engagées dans la bataille de l’hémicycle ». Les premiers mots des candidats à la Rts, la chaîne publique lors du démarrage le 10 juillet 2022.

Les Législatives s’invitent au cœur des prêches lors de la prière de la Tabaski 2022, lance Le Soleil. L’Imam de la Grande mosquée de Dakar prêche pour le respect de la citoyenneté. Le chef de l’Etat, Macky Sall, invite les « acteurs politiques à bannir la violence ».

Côte d’Ivoire : 2 000 commerçants sanctionnés pour non-respect de prix (PM)

En Côte d’Ivoire, deux mille commerçants ont subi des sanctions pour non-respect de prix, dans le cadre de la lutte contre la vie chère, a déclaré le Premier ministre Patrick Achi.Dans un entretien accordé à la RTI 1, la télévision publique, le Premier ministre ivoirien a indiqué que l’Etat va intensifier les contrôles. « Depuis la survenue de la crise (russo-ukrainienne), c’est environ 35 000 contrôles qui ont été effectués », a indiqué le PM ivoirien.

« C’est vrai, nous nous sommes rendus compte qu’il y a 2 000 cas de non-respect du prix que nous avons constaté, donc de fraudes, qui d’ailleurs ont été sanctionnés », a fait savoir le chef du gouvernement ivoirien.

M. Patrick Achi a souligné que « des amendes ont été payées par ces fraudeurs et au mois de mai, on a dû faire payer environ 87 millions Fcfa d’amendes », assurant que « ces contrôles vont être renforcés et s’intensifier également en milieu rural, sur l’ensemble du territoire national ».

Il a rappelé que des prix de certains produits de grande consommation ont été plafonnés et sont consultables. Avant d’ajouter que « sur le terrain, nous avons renforcé de façon significative le dispositif de contrôle non seulement dans son ampleur mais dans son intensité ».

L’inflation dans l’espace Uemoa, indique au Burkina Faso 15,3%, au Sénégal 7,4%, au Togo 8% ; au Mali 9,7% ; au Ghana 27% et la Côte d’Ivoire 4,3%. La norme communautaire au sein de l’Uemoa est de 3%.

« On comprend et on compatit sur le fait que les prix ont effectivement augmenté. Ce que nous disons, c’est que nous avons tout fait pour contenir cette augmentation afin que la totalité du renchérissement des coûts soit la plus faible possible sur le consommateur ivoirien », a-t-il poursuivi.

Les produits pétroliers, très sensibles dans la lutte contre la vie chère, sont subventionnés en raison de la hausse des cours du baril de pétrole. M. Patrick Achi a fait observer que depuis 2011, le prix du gasoil, beaucoup utilisé dans le transport, n’a jamais excédé 620 Fcfa/litre.

Aujourd’hui, le litre du gasoil est stabilisé à 615 Fcfa, mais sans subvention, il reviendrait à 1130 Fcfa/litre. Le super, lui, fixé à 735 Fcfa, serait cédé (sans subvention) à 1120 Fcfa/litre. L’Etat a subventionné le coût du carburant à hauteur de 405 milliards de Fcfa de janvier à fin juin 2022.

Le Premier ministre a prévenu les commerçants qui « tirent profit de ce moment extrêmement difficile pour le gouvernement (…) pour faire de la fraude, de la spéculation, pour accroître la peine sur les populations, ce sont des situations que nous ne pouvons pas accepter ».

La crise sanitaire de Covid-19 a eu un impact sur l’économie du pays, qui a connu un bond en 2021 avec une croissance de 6,5% contre environ 2% en 2020. La crise russo-ukrainienne vient accroître l’inflation et pourrait affecter les projections du pays.

Mali : Des soldats ivoiriens arrêtés pour « mercenariat »

Selon Bamako, les militaires ivoiriens qui seraient arrivés « illégalement » sur le territoire malien ont été mis à la disposition de la justice malienne.Enfin, le gouvernement malien s’est exprimé sur l’interpellation de 49 soldats ivoiriens dimanche 10 juillet à l’aéroport de Bamako.

Selon un communiqué détaillé du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation diffusé le lendemain, lundi 11 juillet, ces militaires transportés par deux « aéronefs immatriculés ZS-BBI et UR-CTH, en provenance de la Cote d’Ivoire », seraient arrivés « illégalement » sur le territoire malien.

D’après les informations fournies par le gouvernement malien, ces militaires « dont une trentaine de forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission » et auraient fourni des versions différentes sur le motif de leur présence sur le sol malien. L’une d’elles, est la « sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services partenaire de la mission onusienne au Mali, Minusma  

Convaincues qu’elles ont affaire à des « mercenaires », « après une analyse des faits », les autorités de Bamako ont décidé de les mettre à la disposition de la justice.

Quant à la compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services » qu’ils étaient censés sécuriser, elle a été invitée a confier désormais sa protection aux forces de défense et de sécurité maliennes.

Bamako a aussi décidé de mettre fin, « avec effet immédiat », au contrat allouant l’activité protection de cette compagnie par des forces étrangères, qui sont invitée à quitter le territoire malien.

Suite à l’interpellation des 49 militaires ivoiriens, l’une des versions les reliait aux « éléments de soutien nationaux » plus connus sous son acronyme anglais ( NSE).

Selon un document de l’Onu non classifié consulté à Apa, les NSE dont l’effectif ne doit pas dépasser 50 en principe, doivent leur existence aux besoins des pays contributeurs aux missions de maintien de la paix onusiennes de déployer des éléments supplémentaires pour fournir à leurs contingents des services administratifs et logistiques avec des normes nationales de soutien qui peuvent dépasser ou différer des besoins déclarés de l’Onu.

 « Étant donné que les NSE répondent à des besoins nationaux et non à ceux des Nations-Unies, leur effectif n’est pas considéré comme faisant partie de l’effectif global de la force, mandaté par le Conseil de Sécurité des Nations Unies », précise le document consulté par APA news.

Sur Twitter, Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma a rappelé ce principe, ajoutant que les « relèves des contingents de la Minusma sont planifiées et s’effectuent en accord avec les autorités maliennes ».

Le gouvernement malien indique s’être rapproché de la Mission onusienne qui lui a signifié qu’elle n’avait pas de rotation prévue le 10 juillet.

Le gouvernement ivoirien n’a pas encore réagi.

En août 2020, des militaires ont renversé le régime d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et ont mis en place une transition qu’ils « rectifieront » moins d’un an plus tard.

A partir de janvier 2022, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a sanctionné le Mali pour contraindre les militaires à organiser des élections en vue d’une transmission du pouvoir à des autorités civiles élues.

Le jeu de bras de fer qui s’est alors installé entre les militaires maliens et la Cédéao a été aggravé par une tension diplomatique entre Paris et Bamako, dont le point de départ a été l’annonce en juin 2021 par le président Français, Emmanuel Macron de la réarticulation du dispositif militaire français au Sahel, Barkhane. Les autorités de la transition maliennes avaient accueilli la décision française comme un « lâchage en plein vol » et ont répondu en renforçant leur coopération avec la Russie, en faisant recours aux services de la compagnie militaire controversée, Wagner, pour remplacer les militaires français comme principal soutien dans la lutte contre les groupes jihadistes.

Alors qu’il ne reste qu’une seule étape du retrait définitif de la France du Mali, l’embargo de la Cédéao qui avait un cachet économique et financier a été levé à l’issue du dernier sommet de l’organisation tenu le 3 juillet dernier. 

Le 29 juin, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a renouvelé le mandat de la Minusma pour un an supplémentaire.

Mali : quid des rotations des contingents ouest-africains de la Minusma ?

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a longtemps pâti de la fermeture des frontières aériennes et terrestres décidée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).La levée des sanctions économiques et financières contre le Mali est une bonne nouvelle pour ce peuple et ses dirigeants. Elle ne l’est pas moins pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) qui intervient dans ce pays en proie à une crise sécuritaire.

Car la mission de maintien de la paix onusienne est une victime collatérale de l’isolement qui était censé contraindre les autorités de transition maliennes à rendre le pouvoir aux civils dans un délai raisonnable.

Depuis février 2022, 2480 Casques bleus de sept pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sont bloqués au Mali. Pour le Sénégal par exemple, le 11e détachement de la Minusma composé de 850 éléments n’a toujours pas foulé le sol malien alors que le précédent détachement dirigé par le Colonel Théodore Adrien Sarr a bouclé sa mission de quinze mois.

Contacté à l’époque par APA, Olivier Salgado, le porte-parole de la Minusma, avait expliqué que « tous les vols utilisés pour la relève des troupes à destination ou en provenance du Mali sont soumis aux autorisations de survol et d’atterrissage du gouvernement malien ». Le retard significatif qui en découle, a-t-il affirmé, « affecte le moral des troupes ».

La Minusma nourrissait l’espoir de voir la situation se décanter dans les meilleurs délais, mais les choses n’ont pas évolué dans le sens voulu. Maintenant que le Mali n’est plus frappé d’aucune sanction de la Cédéao, M. Salgado a confié à APA que des actions sont menées « pour régler le plus rapidement possible le problème dans le respect des accords avec le pays ».

Le mandat de la Minusma a été renouvelé le 29 juin dernier par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour une année supplémentaire. Treize pays ont voté pour alors que la Russie et la Chine se sont abstenus. Lors de la session, le Royaume-Uni et les États-Unis se sont exprimés en faveur d’un renforcement des prérogatives de la Minusma en termes de droits de l’Homme.

Bamako s’y est opposé en déclarant, par l’intermédiaire de son représentant Issa Konfourou, qu’il ne pourrait pas garantir la liberté de mouvement aux enquêteurs de la Minusma sans son accord préalable. Les autorités de transition ont également dit non à l’intervention française pour appuyer les Casques bleus.

Aéroport d’Abidjan : reprise du trafic suite à un incident

La piste a été rouverte ce dimanche près de cinq heures après qu’un avion d’Air Côte d’Ivoire a raté son atterrissage.Tout est bien qui finit bien. Un avion de la compagnie Air Côte d’Ivoire, en provenance de Korhogo, dans le Nord du pays, s’est difficilement posé sur le tarmac de l’Aéroport International Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.

Samedi dernier, en début de soirée, le train d’atterrissage de l’aéronef n’est pas sorti au moment de la descente. Heureusement, l’incident n’a fait aucun blessé parmi les passagers et membres d’équipage.

Néanmoins, l’immobilisation de l’appareil sur la piste empêchait le départ ou l’arrivée d’autres vols. Du coup, les avions à destination d’Abidjan ont notamment été déroutés sur l’Aéroport d’Accra, la capitale du Ghana frontalier. Selon une source aéroportuaire, le trafic reprend petit à petit son cours normal puisque les avions reviennent depuis ce dimanche matin.

Côte d’Ivoire : plus de 900 millions F CFA d’amendes forfaitaires recouvrés en 2021

En trois ans, le Trésor public ivoirien a triplé le montant des recettes forfaitaires, soit un taux d’accroissement de 184,93 %.C’est un considérable bond en avant dont se félicite Jacques Assahoré Konan, le Directeur Général du Trésor public ivoirien, lors d’un séminaire tenu à Abidjan jeudi dernier. Le recouvrement des amendes forfaitaires est passé de 322.151.560 F CFA en 2018 à 917.928.456 F CFA en 2021.

Dans son discours, M. Konan a déclaré qu’en dépit des efforts de mobilisation, « force est de constater que le niveau de captation de ces recettes budgétaires demeure encore insuffisant au regard des potentialités offertes par la multiplication des contrôles routiers et l’accroissement du parc automobile ivoirien ».

Ainsi, avec tous les principaux acteurs du processus de recouvrement et de paiement des amendes forfaitaires, il a été élaboré une nouvelle approche reposant sur les leviers de transparence et de redevabilité de l’action publique. La règlementation et la motivation des forces de sécurité ont été au cœur des discussions pour permettre au Trésor public de relever ses défis en termes d’amendes forfaitaires.

Vingt-huit recommandations ont été retenues au terme des travaux. Il s’agit notamment de l’application des dispositions légales et règlementaires relatives aux poursuites judiciaires en cas de non-paiement des amendes forfaitaires par les contrevenants dans les délais impartis et l’automatisation du recouvrement par le déploiement de la plateforme électronique dénommée TresorPay/TresorMoney.

En outre, il est prévu des campagnes de sensibilisation des populations sur des thématiques en lien avec le recouvrement de l’amende forfaitaire, la culture de son paiement, les infractions au Code de la route et le rôle de l’agent verbalisateur.

Dans le cadre du Comité interministériel de suivi des amendes judiciaires et forfaitaires, les acteurs entendent poursuivre les rencontres de concertation avec les parties prenantes intéressées (le Trésor public, Quipux Afrique, la police nationale, la gendarmerie nationale…) afin de clarifier les différents rôles, de préciser la répartition des compétences en matière de fourrière administrative et de coordonner les actions.

« Au demeurant, toute difficulté dans la mise en œuvre des recommandations de cet atelier devra être remontée pour que nous trouvions ensemble les moyens d’aboutir à la concrétisation des mesures adoptées d’un commun accord. C’est à cette condition que nous réussirons à optimiser le recouvrement des amendes forfaitaires », a soutenu Jacques Assahoré Assahoré, le Directeur Général du Trésor public ivoirien.

Côte d’Ivoire : vers un sit-in de souscripteurs immobiliers

Un collectif, se sentant « grugé », prévoit de se faire entendre, du 18 au 20 juillet, devant les locaux de l’Agence de gestion foncière (Agef) à Abidjan.Ils en ont ras-le-bol ! Les souscripteurs immobiliers de l’opération Bingerville-Blanchon, un site situé à l’Est d’Abidjan, la capitale ivoirienne, réclament leurs terrains. L’Agence de gestion foncière (Agef) a lotissé en 2015 une superficie de dix hectares pour 178 parcelles. La livraison des lots était prévue en 2017 « aux souscripteurs ayant quasiment tous soldé les échéances dues », a reconnu l’Agef dans un communiqué reçu à APA.

Poursuivant, l’Agence de gestion foncière a expliqué que « le blocage actuel résulte du non remboursement d’un prêt qu’elle a consenti auprès d’une banque avec une hypothèque prise sur le site de Blanchon ».

En effet, a précisé le document, le délai convenu pour le remboursement de la dette n’ayant pu être respecté, la banque a été contrainte de réaliser l’hypothèque conventionnelle. Depuis sa prise de fonction en août 2021, Anipko Melei, la nouvelle Directrice Générale de l’Agef, s’emploie à décanter la situation.

Toutefois, elle a rappelé que le règlement d’une telle affaire est soumis au respect de procédures administratives et financières dont les délais de traitement peuvent s’étendre dans le temps. C’est pourquoi, Anipko Melei dialogue avec les acquéreurs en vue de leur assurer que tout sera fait pour « trouver une issue heureuse » au problème.

Compte tenu de ses actions, l’Agence de gestion foncière a considéré que le projet de sit-in est de nature à exacerber la crispation et à compromettre le processus de sortie de crise en cours. Malgré l’impatience normale, elle a prôné l’apaisement. De son côté, le collectif de souscripteurs de terrains a justifié son plan d’actions par « l’absence de solutions et le refus d’être reçu par la direction générale de l’Agef ».

L’opération Bingerville-Blanchon, une zone en plein essor urbanistique, entre dans le cadre d’un programme du gouvernement ivoirien visant à offrir aux citoyens des parcelles viabilisées à coûts réduits.

Développement, économie et migration au menu des quotidiens et hebdomadaires marocains

La problématique du développement en Afrique, l’importance des événements artistiques et culturelles dans la reprise économique et la migration sont les principaux sujets traités par les hebdomadaires et quotidiens marocains parus ce samedi.+La Vie Eco+ écrit que dans le message du Roi Mohammed VI adressé cette semaine au groupe africain des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales réunis à Marrakech, le souverain a mis le doigt sur un paramètre décisif qui constitue le cœur même de l’équation de développement, à savoir la productivité des facteurs censés générer la valeur et les richesses.

L’investissement réalisé par un Etat dans des infrastructures est censé générer de la valeur dans le sens où il doit drainer de l’investissement privé qui, lui, est créateur de valeur et d’emploi, explique le journal, ajoutant que dans cette lettre, le Souverain a soulevé, à juste titre, l’efficience de l’investissement public.

Au regard de ses ressources naturelles, malheureusement pas toujours valorisées à la faveur du continent, et de sa puissance démographique, l’Afrique a besoin plus que jamais d’unir ses forces et de revoir son modèle, fait-il observer.

Sous le titre “Festivals, la critique est aisée mais l’art est difficile”, +La Nouvelle Tribune+ écrit qu’« alors que la saison des Festivals culturels bat son plein, après deux longues années au chômage technique, et qu’enfin les Marocains sortent de chez eux, voilà que cela ne plaît pas à certains ».

Si des concerts de premier plan international sont organisés à grand renfort de sponsors privés, les critiques dénoncent le coût trop élevé de la culture face aux grands chantiers jugés prioritaires pour le pays, poursuit la publication, notant que le secteur événementiel, en réalité, est pourvoyeur d’emplois, souvent peu stables, qui dépendent ardemment de ces événements culturels, qu’ils soient destinés aux riches ou aux pauvres.

Les Festivals sont nombreux au Maroc et couvrent une diversité culturelle incroyablement riche qui touche tous les Marocains sans exception, fait savoir l’éditorialiste, ajoutant qu”il n’est pas interdit de préférer la musique gnaoua habituée des grandes scènes populaires à l’électro qui réunit des happy few.

Les moussems ou les festivals populaires n’ont pas moins de valeur culturelle parce que leurs spectateurs ne sont pas les plus riches, conclut-il.

+Assabah+ rapporte que les capacités du Royaume en matière de lutte contre le terrorisme et les crimes organisés transfrontaliers se renforcent par une nouvelle loi permettant la création d’un «centre national de traitement des informations relatives aux passagers et aux vols aériens». Il s’agit du projet de décret N° 2.21.624 portant application de l’article 212 de la loi portant code de l’aviation civile.

Dans le cadre de la mise en application de cette nouvelle législation, «les autorités marocaines ont entamé la mise en œuvre d’un projet relatif à la création d’un système de traitement préalable des données des passagers transitant par les aéroports marocains (API/PNR)», font savoir les deux publications.

Et de préciser qu’en vertu des nouvelles dispositions, «le transporteur aérien sera obligé d’envoyer aux autorités publiques les données API/PNR relatives aux vols commerciaux nationaux et internationaux et de soumettre tous les vols à ces procédures». Ces données seront ainsi soumises à un nouveau système de pointage, explique le quotidien, citant le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement.

Le nouveau centre national de traitement des informations relatives aux passagers et aux vols aériens, qui sera placé sous l’autorité du Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), aura principalement pour missions la mise en place et la gestion d’un nouveau système informatique.

Drame de Melilla : « Si on changeait de politique ? » (Migrants)

Au sein de la communauté africaine au Maroc, on réclame un changement dans la gestion du problème des migrants en transit vers l’Europe.La bousculade mortelle survenue le 24 juin dernier entre la ville marocaine de Nador et l’enclave espagnole de Melilla, située au Nord du Maroc, a provoqué l’émoi dans le monde entier. 23 migrants, parmi plus d’un millier de ressortissants de divers pays africains ont trouvé la mort après avoir pris part à un assaut contre la clôture séparant la cité marocaine de l’enclave espagnole.
Deux semaines environ après l’incident, la communauté africaine installée dans le royaume chérifien, reste encore sous le choc. Comme le reste des habitants du pays.
Emmanuel le pasteur, Souleymane l’artiste, Marcel le juriste, ou encore Franck l’activiste, confient à APA news leur effroi, leur interrogation sur les causes réelles de ce drame, mais aussi leur espoir que la mortelle bousculade serve de leçon pour tous: le Maroc, l’Espagne, l’Union européenne pour qu’ils revoient leurs politiques de gestion des migrations. Mais aussi les migrants, eux-mêmes, qui ne sont pas souvent exempts de responsabilité, selon eux.

Marcel, juriste, militant des droits de l’Homme et consultant, consultant en droit de la migration : 

« De toute l’actualité qui se chevauche ces derniers jours. Il y a des versions qui sont dites et d’autres qui viennent les contredire. J’estime qu’il y a une évidence qui a été ignorée et qui devait être prise en compte, à savoir que ces incidents sont le fait d’un mouvement de foule qui est un tueur en puissance. Il faut garantir la dignité des migrants et œuvrer à les intégrer et à leur garantir une vie décente ».
Emmanuel Bamadu, pasteur et président l’Association pour l’intégration des migrants, du Nigeria : 
Personne ne sait exactement ce qui s’est passé. Si je dois m’adresser aux migrants, je leur dirai que l’Europe n’est pas une finalité. Mourir sur les frontières est triste. Tous les risquent ne valent pas l’Europe. Pourquoi d’ailleurs ne pas rester au Maroc et construire son avenir ici au lieu d’aller mourir sur les frontières ». 

Franck Nama, président du réseau Afrique-Migration-Intégration : 
«  Je pense qu’une réaction à chaud  sur ce qui s’est passé entre Nador et Melillia, est difficile. Nous sommes des migrants. Nous voyons d’autres migrants mourir de cette façon, comme des combattants tombés sur le champ d’honneur les armes à la main. Nous sommes sous le choc. Nous ne savons pas tout ce qui s’est passé. Des hommes sont morts. Certains étaient des migrants. Mais d’autres étaient dee éléments de forces de l’ordre. Notre douleur est la même dans les deux cas, l’Union européenne et le Maroc doivent être interpellés pour résoudre la question de la migration. J’espère qu’après ce drame, ce problème des migrants africains en route pour l’Europe à partir du Maroc, les différents acteurs concernés vont se mettre au travail pour trouver une solution à cette question. Il faut un changement de politiques de gestion de la question migratoire ».

 Souleymane, artiste : 
« C’est une vraie catastrophe. La communauté internationale doit réagir pour que les migrants ne meurent plus de cette manière. Le Maroc qui a adopté ces dernières années une politique de régularisation des migrants doit accorder davantage de titres de séjour. Nous voulons juste trouver une vie meilleure ». 

Balla Moussa, président de d’une association de défense des droits des migrants : 
« Il y a des responsables dans cette affaire. Il fallait laisser les migrants entrer tranquillement à Melilia, puis les expulser vers le Maroc. Pourquoi on en est arrivé à cela? Le gouvernement marocain doit nous faciliter l’obtention des titres de séjour. Si les migrants gagnent un salaire décent, ils n’ont pas besoin d’aller se jeter dans la mer ou tenter le passage en force vers l’Europe ».

Jean-Claude Kassi Brou prend la tête de la Bcéao

Le nouveau Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) a prêté serment ce vendredi.Jean-Claude Kassi Brou a officiellement pris fonction comme Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao).

La cérémonie de passation des services s’est déroulée aujourd’hui au siège de l’institut d’émission à Dakar (Sénégal) en présence de son prédécesseur Tiémoko Meyliet Koné, récemment nommé vice-président de Côte d’Ivoire, de membres du Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) et des vice-gouverneurs.

En application des dispositions de l’article 57 des statuts de la Banque centrale, M. Kassi Brou a été installé devant le président du Conseil des ministres de l’Umoa, Sani Yaya, par ailleurs ministre de l’Economie et des Finances du Togo.

Avant sa nomination à la Bcéao, le 4 juin dernier, l’économiste ivoirien était depuis mars 2018 le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Dans son pays, il a notamment été ministre de l’Industrie et des Mines de novembre 2012 à mars 2018.

Ida-20 : Macky Sall plaide pour l’assouplissement des procédures de décaissement

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) trouve que le continent noir n’absorbe pas suffisamment les fonds de l’Association internationale de développement (Ida, en anglais).À quoi sert une reconstitution des fonds si l’argent disponible ne parvient pas à temps aux bénéficiaires potentiels ? Une question valable pour l’Association internationale de développement (Ida, en anglais).

Lors d’une réunion de haut niveau avec des dirigeants africains, tenue hier jeudi à Dakar, le président sénégalais Macky Sall s’est longuement épanché sur la problématique de la mise à disposition des fonds de l’Ida.

« Je voudrais remercier les partenaires pour le succès historique de la reconstitution de l’Ida avec un niveau record de 93 milliards de dollars.
Mais des sommes considérables n’ont pas été absorbées précédemment. Parfois les Etats n’ont pas les capacités de travailler vite et parfois les procédures pour l’utilisation des ressources sont dépassées », a déclaré le successeur de Félix Tshisekedi à la tête de l’Union Africaine (UA).

Pour ce dernier, l’Afrique et ses partenaires doivent sans tarder réfléchir « ensemble à des mécanismes » dans le but de résoudre les problèmes de décaissement. Macky Sall considère qu’il y a des projets communs pour lesquels « des études à n’en plus finir » ne se justifient pas. Car par exemple « ce qui se fait de mieux au Nigeria peut directement être reproduit au Sénégal » à condition de « mutualiser les expériences dans les différents pays africains ».

Au-delà de la célérité des financements, le président sénégalais a beaucoup insisté sur « l’urgence d’un changement profond dans la manière d’utiliser les ressources de l’Ida ». En d’autres termes, il veut que « les fonds contribuent à soutenir la transformation structurelle de l’Afrique à travers l’exécution de projets et programmes en soutien à une relance durable et inclusive ».

Une attente qui colle au thème de l’Ida-20 : « Mieux reconstruire après la crise pour un avenir vert, résilient et inclusif ». Dans ce sens, le président en exercice de l’UA a souligné la nécessité que « l’Ida revienne sur les infrastructures ». En outre, a-t-il indiqué, la création d’emplois surtout pour les jeunes et d’activités génératrices de revenus principalement pour les jeunes et les femmes, des segments majoritaires de la population africaine, font partie des priorités.

À ce moment de son discours, Macky Sall a affirmé que l’Afrique a compris qu’elle doit changer de paradigme en matière d’éducation. « L’arrivée des jeunes sur le marché du travail se fait à une cadence insoutenable pour les Etats. Il faut donc trouver des canaux dérivés pour absorber une bonne partie dans les formations professionnelles. Ce qui leur ouvre la porte à l’emploi. Il faut donner une employabilité à cette jeunesse et non pas rester dans les schémas traditionnels post-indépendance où l’on forme des élites, de grands théoriciens, qui ne savent pas faire grand-chose », a soutenu le dirigeant sénégalais.

Poursuivant, il a mis l’accent sur le renforcement des capacités de réponses aux crises alimentaires et sanitaires puisque les assises de l’Ida-20 se sont tenues « dans un contexte marqué par le double impact de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine » alors que « les dépenses liées à la riposte sanitaire et à la résilience économique et sociale ont connu une hausse exponentielle ».

L’autre défi que l’Afrique doit relever, à en croire le président du Sénégal, c’est l’exploitation de ses ressources pour une transition énergétique juste et équitable afin d’y assurer l’accès universel à l’électricité et de soutenir l’industrialisation d’un continent où 600 millions de personnes vivent encore sans courant.  

« Nous nous battons pour qu’il ait une transition énergétique juste et équitable et pour que le gaz soit frappé du label vert. L’Afrique est engagée de manière très forte sur les énergies renouvelables, mais dans un pays le seul renouvelable ne saurait assurer le développement. Il nous faut alors une énergie de base », a fait savoir Macky Sall. Et selon lui, « elle ne peut venir actuellement que du fossile, du nucléaire ou du gaz » comme dans le reste du monde.

Concluant son propos, le chef de l’Etat sénégalais a invité ses pairs « à poursuivre la mise en place des politiques de bonne gouvernance des affaires publiques y compris par l’amélioration des recettes fiscales et la promotion du partenariat public-privé susceptible d’alléger la part de l’Etat dans certains investissements ».   

Les présidents Muhammadu Buhari (Nigeria), Denis Sassou-Nguesso (Congo), George Weah (Libéria), Julius Maada Bio (Sierra Leone), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau) et Samia Suluhu Hassan (Tanzanie) ont participé au Sommet Ida-20 constituant « une éclaircie dans la grisaille » aux yeux de leur hôte qui a tenu à les remercier pour avoir donné à la rencontre une empreinte solennelle.

Burkina : Damiba a tenu sa rencontre de « haut niveau »

Le président de la transition burkinabè a rencontré ce vendredi certains de ses prédécesseurs.Une réunion à trois. C’est le schéma qui s’est imposé au président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait prévu ce vendredi 8 juillet de rencontrer ses quatre prédécesseurs, Jean Baptiste Ouedraogo, Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando, Roch Marc Kaboré et Blaise Compaoré.

Yacouba Isaac Zida, qui a assuré la vacance du pouvoir pendant 21 jours après la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, Michel Kafando, président de la transition de novembre 2014 à novembre 2015 et Roch Marc Christian Kaboré, élu démocratiquement en 2015 et renversé en janvier 2022 par le Mouvement population pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), étaient absents.

Selon le lieutenant-colonel Damiba, Michel Kafando, s’est absenté pour des raisons de santé, Isaac Zida pour des raisons administratives alors que Roch Kaboré a été empêché par ses partisans de participer à la réunion.

Du coup, seuls Blaise Compaoré, arrivé jeudi 8 juillet en provenance de Côte d’Ivoire où il était en exil depuis son renversement par un soulèvement populaire, et Jean Baptiste Ouédraogo, président du Burkina Faso de 1982 à 1983, ont rencontré le locataire du palais de Kosyam dans le cadre de la réconciliation nationale, portée par les nouvelles autorités du pays.

Au terme du huis-clos, le lieutenant-colonel Damiba a déclaré que « l’initiative de la rencontre avec les anciens chefs d’État poursuit un et unique objectif : la recherche de la cohésion sociale au regard de la situation difficile que traverse le Burkina Faso ».

« En plus des efforts fournis par les forces engagées et l’ensemble des populations contre le terrorisme, il nous est paru opportun d’examiner avec nos prédécesseurs les meilleures conditions qui pourront créer et forger une solide cohésion entre burkinabè », a ajouté l’actuel homme fort de Ouagadougou.

Des propos qui sonnent comme une justification de la présence très controversée de Blaise Compaoré à ce processus. L’ancien président du Burkina Faso a été condamné en avril 2022 à la prison à perpétuité par un tribunal militaire de Ouagadougou pour l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.

Interviewée par TV5 MONDE, la veuve du père de la révolution burkinabè estime qu’en posant ce geste, l’actuel chef de l’Etat « cautionné l’impunité ». « Blaise doit passer par la prison », a réclamé Mariam Sankara.

Les syndicats des magistrats ont, quant à eux, demandé à ce que les décisions de justice soient exécutées.

« Aux Burkinabè qui se sont exprimés en défaveur de notre démarche, nous leur disons que le processus ne vise pas à cautionner l’impunité mais à contribuer à la recherche de solutions pour un Burkina Faso de paix et de cohésion », a répondu le président Damiba.

Les pèlerins prient sur le mont Arafat, point culminant du hajj

Des centaines de milliers de musulmans ont prié vendredi sur le mont Arafat, en Arabie saoudite, point culminant du hajj qui réunit le plus grand nombre de pèlerins depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19.Les fidèles ont convergé depuis la vallée de Mina vers le Jabal al-Rahma (mont de la Miséricorde). Des milliers d’entre eux se sont ensuite retrouvés à la mosquée de Namirah, à proximité, pour la prière de midi.

Durant les deux années de pandémie, les autorités saoudiennes n’ont autorisé que quelques milliers d’habitants du royaume à effectuer le pèlerinage, contre 2,5 millions de musulmans du monde entier en 2019.

Cette année, un million de fidèles, dont 850.000 étrangers tirés au sort, ont été accueillis à La Mecque et Médine, les premiers lieux saints de l’islam dans l’ouest du royaume, à condition d’être vaccinés et de présenter un test PCR négatif.

Le pèlerinage ou le hajj est parmi les cinq piliers de l’Islam qui rassemble toutes les races et les nationalités du monde entier sur un seul niveau. Ici, il n’y a aucune différence entre le noir et le blanc, tous dans une seule tenue, et l’invocation est la même.

Les messages extérieurs et intérieurs du Hajj se rassemblent le jour d’Arafat, car c’est le jour de la supplication, et le jour d’affranchissement du feu, les mains ici sont dans une seule direction, le ciel pour demander le pardon et solliciter la miséricorde et la large magnanimité de Dieu.

Après le coucher du soleil, les pèlerins musulmans se rendent à Muzdalifah, arrivant parfois la nuit en raison de la surpopulation. Après leur arrivée à Muzdalifah, les pèlerins prient le Maghreb et Al-Ichaa conjointement. A Muzdalifah, les pèlerins ramassent des cailloux pour la lapidation du diable.

Le Hajj dans le contexte du Covid-19

L’époque des mesures draconiennes liées au Covid-19 est révolue, mais une certaine peur de la pandémie est toujours dans l’âme. Les autorités saoudiennes ont exigé que les pèlerins soient vaccinés contre la pandémie, ainsi qu’un test PCR.

Selon le porte-parole du ministère saoudien de la Santé, les pèlerins sont indemnes de toute maladie ou épidémie menaçant la santé publique, faisant savoir que l’Arabie saoudite a mis en place cette année plus de 4000 hôpitaux pour servir les pèlerins.

Sur un autre registre, les autorités saoudiennes oeuvrent pour la concrétisation d’un projet de numérisation du Hajj, dont les points les plus en vue sur le terrain jusqu’à présent, l’ambassade électronique et la pierre noire virtuelle.

Lancement du visa électronique « eVisa »

Le Maroc lance, à compter du 10 juillet 2022, la procédure d’octroi du visa électronique « eVisa » via la plateforme www.acces-maroc.ma, pour faciliter l’octroi de visa aux ressortissants étrangers soumis à cette formalité.Cette nouvelle mesure vise l’amélioration, la simplification et la modernisation des prestations consulaires. Elle s’inscrit dans la continuité des efforts consentis par le Maroc, aussi bien au niveau national qu’international, pour la digitalisation des prestations fournies par l’administration publique, indique vendredi un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.

Elle consacre la modernisation du travail consulaire au niveau des Missions Diplomatiques et Postes consulaires du Royaume, telle que préconisée par la stratégie du Ministère concernant la réforme de ce domaine. Le visa électronique est une autorisation unipersonnelle, dont la validité est de 180 jours maximum, à compter de sa date d’émission. Il permettra l’accès au territoire marocain pour un séjour de 30 jours maximum. T

Trois catégories de ressortissants étrangers bénéficieront du « eVisa » à savoir les ressortissants de certains pays, dont la liste est définie par les autorités marocaines compétentes (Thaïlande et Israël comme première étape), les ressortissants étrangers disposant d’un titre de résidence ou de séjour valide au moins 180 jours à la date de dépôt de la demande du visa électronique et résidant dans l’un des pays de l’Union Européenne, des Etats-Unis, d’Australie, du Canada, du Royaume-Uni, du Japon, de Norvège, de Nouvelle-Zélande et de Suisse ainsi que les ressortissants étrangers titulaires de l’un des visas non électroniques de pays Schengen, des Etats-Unis, d’Australie, du Canada, du Royaume-Uni, d’Irlande, et de Nouvelle-Zélande, à entrées multiples et valide au moins 90 jours à la date de dépôt de la demande du visa électronique.

Les demandes soumises en ligne par les ressortissants concernés, via www.acces-maroc.ma, et portant sur les visas « Tourisme » ou « Affaires », seront traitées dans un délai de 24h (Visa Express) et de 72h (Visa Standard).

Pour le lancement du « eVisa », le ministère a établi, en coordination avec les Départements concernés, un cadre juridique instituant le visa électronique et les moyens d’échange de données dans ce domaine. Le traitement des demandes de « eVisa », dans les délais arrêtés, sera assuré par des cadres, formés à cet effet, via la plateforme www.acces-maroc.ma, développée par les ingénieurs et techniciens de ce Département.

L’UE et le Maroc lancent un partenariat rénové en matière de migration

Dans le cadre du dialogue politique régulier entre le Maroc et l’Union Européenne (UE), la Commissaire européenne chargée des affaires intérieures, Ylva Johansson, et le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, ont rencontré, vendredi à Rabat, le ministre marocain de l’Intérieur marocain, Abdelouafi Laftit.Tout en mettant en exergue les résultats probants de leur coopération basée sur la responsabilité partagée dans le domaine migratoire, ils ont convenu de rénover leur partenariat pour faire face, ensemble, aux réseaux de trafic des personnes, notamment suite à l’émergence de nouveaux modes opératoires extrêmement violents adoptés par ces réseaux criminels, indique un communiqué du ministère marocain de l’Intérieur.

Ils ont aussi dénoncé les actions de ces réseaux de leurs complices et de tous ceux qui les aident.

La Commissaire et les ministres déplorent tous les décès des personnes qui essayent d’émigrer irrégulièrement, y inclus ceux qui ont eu lieu lors des derniers évènements douloureux du 24 juin 2022, regrettant également les blessés, y compris parmi les forces de l’ordre marocaines et espagnoles.

Ces évènements, outre leur dimension de tragédie humaine, démontrent l’extrême dangerosité et violence des réseaux de trafic de personnes qui sont prêts à tous les risques, souligne la même source.

Des enquêtes se poursuivent afin d’élucider les aspects en relation avec ces événements. Parallèlement, la Commissaire européenne et les deux ministres se sont félicités de la mission d’information effectuée par le Conseil National des Droits de l’Homme du Maroc en vue d’établir les faits, ajoute le communiqué, relevant que le respect des droits fondamentaux étant une valeur partagée par le Maroc et l’Union Européenne.

Le nouveau partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes entre la Commission et le Maroc pourra couvrir notamment le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, ainsi que le renforcement de la coopération avec les agences de l’Union Européenne chargées des affaires intérieures.

Le Maroc est un partenaire stratégique et engagé de l’UE avec lequel le partenariat en matière de migration remonte à plusieurs années. La Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) constitue aujourd’hui un modèle de gestion migratoire des plus avancés, tant sur le plan législatif qu’institutionnel, ayant permis de régulariser la situation administrative de plusieurs milliers de migrants et de les intégrer dans la société marocaine.

Le Maroc est également l’un des États fondateurs du processus de Rabat et le Roi Mohammed VI est désigné par ces pairs Chefs d’États africains comme leader du Continent africain dans les questions migratoires, rappelle le communiqué.

Les efforts opérationnels du Maroc empêchent des dizaines de milliers de départs irréguliers vers l`Europe avec un nombre important secouru en mer. Le Maroc a également procédé, durant cette même période, au démantèlement d’une centaine de réseaux criminels de trafic de personnes.

Dans le cadre du nouveau pacte sur la migration et l’asile, la Commission met en place des partenariats en matière de migration avec les pays d’origine, de transit et de destination. Pour lutter contre les réseaux de trafic de personnes, mais aussi s’attaquer aux causes profondes de la migration et améliorer les possibilités de migration légale, de sorte que les personnes ne ressentent pas le besoin de risquer leur vie lors de voyages dangereux , conclut la même source.

Afrique de l’Ouest : l’interopérabilité des systèmes financiers en ligne de mire

Les banquiers ouest-africains plaident pour le renforcement de la coopération entre les différentes institutions financières de l’espace communautaire pour accroître les échanges commerciaux.La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) constitue une véritable opportunité pour booster le commerce intra-régional. Consciente de l’enjeu, l’Association des banques de l’Afrique de l’Ouest (Abao) appelle à une coopération plus étroite entre les institutions financières de la sous-région.

« Il faut donner à la Zlecaf le système monétaire lui permettant de faire les échanges. Aujourd’hui, si un Nigérian veut vendre un bien à un Sénégalais, ce dernier passe par l’Europe pour le payer. L’interopérabilité des moyens de paiement permettra de régler ce problème et accroître les échanges entre nos pays », a déclaré le président de l’Abao, Thierno Seydou Nourou Sy.

S’exprimant hier jeudi à l’ouverture de la 76e réunion ordinaire du Conseil exécutif et de la 40e Assemblée Générale de l’Abao qui se tiennent à Dakar, M. Sy a indiqué que cette problématique est déjà en discussion au niveau des instances de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).

Il a ainsi invité les membres de son organisation à appuyer les autorités étatiques pour qu’elles puissent prendre « les bonnes décisions qui seront applicables dans le système bancaire ». Présidant la cérémonie d’ouverture, le représentant du ministre sénégalais des Finances et du Budget, Ange Constantin Mancabou, a assuré que les banques ouest-africaines « seront les instruments opérationnels majeurs pour la mise en œuvre » de la feuille de route concernant les projets de monnaie unique et de système de paiements et de règlements de la Cédéao.

A en croire M. Mancabou, ces deux programmes structurant l’intégration régionale avancent à grands pas. Il a souligné l’importance de la concertation permanente et de la coopération entre les acteurs pour réussir « l’intégration harmonieuse de nos économies, dans un environnement macro-économique monétaire, bancaire et financier unifié, stable et sécurisé ».

Par conséquent, le représentant du ministre sénégalais des Finances et du Budget a salué les démarches de consolidation du monde bancaire et financier de la région à travers les actions initiées par l’Abao pour faire adhérer à cette association les Bourses des valeurs régionales et nationales, les Sociétés de gestion et d’intermédiation, mais aussi les Systèmes financiers décentralisés de la Cédéao.

Afin d’impliquer toutes les organisations intervenant dans le domaine bancaire et financier de la Cédéao, « une vigoureuse politique d’attraction de nouveaux membres consistant à proposer l’adhésion pleine et entière au sein » de l’association a été initiée, a soutenu Thierno Seydou Nourou Sy.

Cette évolution, a-t-il expliqué, doit nécessairement passer par le retour au sein de l’Abao de toutes les banques commerciales et établissements financiers des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) qui n’en ont d’ailleurs jamais démissionné officiellement.

Burkina : vers une rencontre à trois entre Damiba et ses prédécesseurs

Le président de la transition burkinabé rencontre ce vendredi les anciens dirigeants de son pays.Une réunion à trois. S’agissant de la rencontre « de haut niveau » prévue, ce vendredi 8 juillet à Ouagadougou, entre le président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba avec ses prédécesseurs, Jean Baptiste Ouédraogo, Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando, Roch Marc Kaboré et Blaise Compaoré, c’est à ce schéma qu’il faut s’attendre.

Seuls Blaise Compaoré, arrivé jeudi 8 juillet en provenance de Côte d’Ivoire où il était en exil depuis son renversement par un soulèvement populaire, et Jean Baptiste Ouédraogo, président du Burkina Faso de 1982 à 1983, devraient rencontrer le locataire du palais de Kosyam cet après-midi, dans le cadre de la réconciliation nationale, portée par les nouvelles autorités du pays.

Selon des sources concordantes, Yacouba Isaac Zida, qui a assuré la vacance du pouvoir pendant 21 jours après la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, Michel Kafando, président de la transition de novembre 2014 à novembre 2015 et Roch Marc Christian Kaboré, élu démocratiquement en 2015 et renversé en janvier 2022 par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), seront aux abonnés absents.

Invité du journal télévisé du jeudi 7 juillet, le ministre de la Cohésion sociale et de la Réconciliation a rappelé que cette initiative du président Damiba de rencontrer ses prédécesseurs « s’inscrit dans le souci de créer une dynamique sociale favorable pour mieux mobiliser les forces autour de la question de la réconciliation nationale d’une part, et d’autre part, autour de la question sécuritaire qui est une question fondamentale aujourd’hui ».

Mais la participation de Blaise Compaoré à ce processus fait grincer des dents au Burkina Faso. L’ancien président a été condamné en avril dernier à la prison à perpétuité par un tribunal militaire de Ouagadougou pour l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.

Interrogée par TV5 MONDE, la veuve du père de la révolution burkinabé estime qu’en posant ce geste, l’actuel chef de l’Etat « a cautionné l’impunité ». « Blaise doit passer par la prison », a réclamé Mariam Sankara.

De son côté, les trois syndicats des magistrats du Burkina Faso se sont exprimés pour le respect des décisions de justice.