Burkina : Nouvelle manifestation de soutien au capitaine Ibrahim Traoré

L’armée a appelé, jeudi après-midi, la population à « vaquer librement » à leurs occupations.Plusieurs dizaines de jeunes ont occupé, pendant des heures la devanture de la Radiodiffusion télévision nationale (RTB) et les alentours de la Place de la Nation, disent-ils à APAnews, pour apporter leur soutien au Capitaine Ibrahim Traoré.

Des drapeaux du Burkina et de la Russie en main, des manifestants, ils ont dénoncé les « velléités de la hiérarchie militaire », de connivence avec la France, de récupérer le pouvoir aux mains du tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Pour eux, c’est parce que le Capitaine Ibrahim Traoré veut se tourner vers la Russie, ce qu’ils considèrent comme « la solution pour le pays », que la hiérarchie militaire veut lui retirer le pouvoir.

Le gouvernement a démenti dans l’après-midi, des  « informations qui (…) font état de généraux en réunion à l’état-major de l’armée ». Il les a qualifiés « d’informations infondées ».

Dans la soirée, l’armée a invité les manifestants à « vaquer librement à vos occupations surtout à vous départir de toutes rumeurs et désinformations ».

« Tout en vous remerciant pour votre soutien constant et en rassurant après les événements de ces derniers jours, nous restons concentrés sur la poursuite des activités opérationnelles relatives aux urgences sécuritaires et à la mise en place des organes de la Transition », a ajouté le capitaine Aziza Sorgho, nouveau porte-parole de la junte au pouvoir.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a adopté, mercredi  5 octobre, un « acte fondamental », consacrant la prise de fonction du capitaine Ibrahim Traoré comme chef de l’Etat du Faso.

Le week-end dernier, un groupe de soldats dirigé par le Capitaine Traoré a renversé le pouvoir du lieutenant-colonel Damiba, qui avait évincé Roch Kaboré, 08 mois plutôt.

Burkina : les jihadistes, « faiseurs » de putschistes ?

Des attaques jihadistes sont à l’origine des deux derniers coups d’État survenus cette année au Burkina Faso.En moins de neuf mois, le Burkina Faso a connu deux coups d’Etat. Le premier est mené le 24 janvier dernier par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avant qu’il ne soit lui-même évincé huit mois plus tard par le capitaine Ibrahim Traoré.

Ce deuxième coup d’État qui commence le 30 septembre et s’achève le 2 octobre, après la médiation des autorités coutumières et religieuses alors que Damiba tentait de conserver le pouvoir, est la conséquence d’un concours de circonstances. « Les choix hasardeux du lieutenant-colonel Damiba ont progressivement affaibli notre système sécuritaire et les lourdeurs administratives qui caractérisent le régime déchu se sont aggravées sous la transition compromettant ainsi les opérations à caractère stratégiques », justifient les compagnons du capitaine Traoré.

Selon plusieurs observateurs, c’est l’attaque d’un convoi de ravitaillement survenue le 26 septembre à Gaskindé, dans la province du Soum (Nord) qui a accéléré la chute du lieutenant-colonel Damiba.

Damiba, rattrapé par le syndrome d’Inata

Après cette attaque, la tension est montée entre Damiba et certains militaires, notamment l’unité des « Cobras » qui y aurait perdu une dizaine d’éléments. La colère de ces soldats était d’autant plus grande qu’ils peinaient à percevoir leurs primes à temps.

Lorsqu’ils avaient été attaqués le 14 novembre 2021 par des jihadistes, les gendarmes du détachement d’Inata, dans l’ouest de la province du Soum, étaient dans le même état. Pendant plusieurs jours, ils n’avaient pas de quoi se nourrir. Le commandant de la garnison avait pourtant alerté Ouagadougou, la capitale, sur la situation de ses hommes qui, pour s’alimenter, étaient obligés de chasser.

La colère de la population suite à cette attaque qui a fait 57 morts dont 52 gendarmes a poussé le président Roch Marc Christian Kaboré, alors au pouvoir, à faire des réajustements de sa politique sécuritaire. Des têtes sont tombées dans le commandement militaire. C’est d’ailleurs à la faveur de cette vaste réorganisation de la hiérarchie militaire que le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba avait été nommé commandant de la 3e région militaire. Il profite de cette position pour renverser Roch Kaboré.  « Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire et de l’incapacité manifeste du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré à unir les Burkinabè pour faire face efficacement à la situation et suite à l’exaspération des différentes couches sociales de la nation, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’Histoire », avaient assuré les amis de Damiba.

Porté à la tête de l’État avec le titre de « président de la transition », ce dernier promet de redresser la barre. A cet effet, il crée un cadre de dialogue avec les jihadistes désirant déposer les armes. Pour remodeler la riposte aux attaques jihadistes, un Commandement des Opérations du théâtre national (COTN) est créé et confié au lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, qui était commandant de la 1ère région militaire. Mais les changements souhaités ne se sont pas produits. Les attaques jihadistes se sont multipliées. Faisant le bilan de « l’opération reconquête du territoire », le lieutenant-colonel Damiba a promis de rectifier le tir, mais il était trop tard. Une première attaque à la bombe artisanale a visé un convoi à destination de Ouagadougou, entre Djibo et Bourzanga. Au moins 37 civils sont tués. Vingt jours après, un convoi de ravitaillement en direction de la même ville de Djibo est intercepté par les insurgés islamistes à hauteur de Gaskindé. Le dernier bilan de l’armée reconnait la mort de 37 personnes dont 27 militaires et 10 civils. C’était assez suffisant pour qu’une partie de l’armée décide de renverser le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.

Des actions à dividendes politiques

Deux jours après ce second putsch en huit mois, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) lié à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) affirme avoir porté « un coup économique qui a provoqué un tremblement de terre dans les rangs de l’armée, qui s’est soldé par un coup d’État militaire dans le pays ».

« Ils ont de la suite dans les idées et ils ont vu que l’attaque d’Inata a amené le premier coup d’État et que la dernière attaque à Gaskindé a mené au deuxième putsch. Donc, ils ne se privent pas de l’évoquer et d’en tirer les dividendes politiques parce que leurs actions sur le terrain sont toujours à des fins politiques. ils augmentent de plus en plus la pression sur les forces gouvernementales, sur les populations pour qu’elles arrêtent de coopérer avec les forces gouvernementales », analyse Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des mouvements jihadistes.

Ce lien de causalité entre la détérioration de la situation sécuritaire et l’instabilité politique semble être connu des nouvelles autorités putschistes. Au lendemain de son installation à la tête de la junte, le capitaine Traoré a demandé aux secrétaires généraux, chargés d’expédier les affaires courantes, d’accélérer le rythme dans l’exécution des taches qui leur sont dévolues, en l’absence du gouvernement dissous le soir du 30 septembre. Selon le nouvel homme fort de Ouagadougou, « nous devons faire en trois mois ce qui devrait être fait en douze mois ». Mais le GSIM met en garde les nouveaux maitres du pays contre toute tentative de privilégier la guerre. « Si vous voulez la guerre, on est plus que prêts », ont menacé les jihadistes, ajoutant : « si vous voulez la paix, cherchez-la par ses bonnes voies ».

Ce message des jihadistes, « laisse la porte ouverte à des négociations qui font partie de la palette de moyens utilisés par le GSIM et par Al Qaïda en général. Donc, ils allient pression militaire et blocus en laissant la porte ouverte aux négociations », interprète Wassim Nasr.

Ciment : la Côte d’Ivoire vise une production de 20 millions tonnes fin 2022

Le secteur du ciment a connu une évolution spectaculaire ces dernières années avec une capacité nominale de production qui est passée de 2,4 millions de tonnes en 2011 à environ 12,5 millions de tonnes en 2019 puis 17 millions de tonnes en 2022, soit une hausse de 608% de 2011-2022.Cette capacité nominale de production portée par environ 13 unités industrielles opérationnelles devrait atteindre près de 20 millions de tonnes d’ici à fin 2022 avec l’entrée en production d’une nouvelle unité de production, a dit jeudi M. Albert Kouatelay, directeur de cabinet adjoint du ministre ivoirien du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME.

M. Albert Kouatelay, représentant le ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, s’exprimait lors du lancement du ciment « Bélier blanc » de LafargeHolcim Côte d’Ivoire, premier ciment blanc produit en Afrique de l’Ouest, lancé ce jeudi officiellement sur le marché ivoirien.

« Le défi pour le gouvernement aujourd’hui avec le secteur de la cimenterie est de trouver en collaboration avec les acteurs d’autres débouchés dans l’utilisation du ciment notamment dans la construction des routes dès lors que les conditions techniques le permettront et la relance en cours des grands chantiers de l’Etat en matière notamment de logements sociaux », a-t-il fait observer.   

La Côte d’Ivoire ambitionne d’accélérer la transformation structurelle de son économie par l’industrialisation. Il s’agit pour le gouvernement ivoirien de faire en sorte que le secteur industriel joue pleinement un rôle moteur catalyseur dans le cadre de la politique de développement du pays.

Le secteur industriel a enregistré une performance avec une croissance moyenne annuelle de 8,3% sur la période 2015-2019. La mise en place d’un dispositif réglementaire plus renforcé pour une meilleure organisation du contrôle du ciment en Côte d’Ivoire a permis une expansion de l’industrie cimentière dans le pays.

LafargeHolcim lance le tout premier ciment blanc en Côte d’Ivoire

Le ciment « Bélier blanc » de LafargeHolcim Côte d’Ivoire, premier ciment blanc produit en Afrique de l’Ouest, a été lancé jeudi officiellement sur le marché ivoirien.Annoncé il y a quelques mois, la direction générale de l’entreprise a procédé au sein de son usine à Abidjan, au lancement de cette nouvelle ligne de produit en présence de M. Albert Kouatelay, directeur de cabinet adjoint, représentant le ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME.

M. Kouatelay a salué cet investissement complémentaire pour la nouvelle ligne de production du ciment blanc, dont la réalisation a nécessité un investissement de plus d’un milliard de Fcfa pour une capacité de 30.000 tonnes par an, permettant à la l’entreprise de porter ses capacités totales de ciment à 2 millions de tonnes par an.   

Ce projet innovant fait de cette société la toute première en Côte d’Ivoire à produire du ciment blanc. Jusque-là, la totalité du ciment blanc utilisé dans le pays était importée, d’où ce ciment blanc local constitue une réponse aux besoins techniques du secteur des BTP.

Avec cette nouvelle ligne de produit, LafargeHolcim Côte d’Ivoire, filiale du Groupe Holcim, conforte sa position de leader en matière de production de ciment en Côte d’Ivoire. Ce ciment, fabriqué avec une technologie de dernière génération est respectueuse de l’environnement.  

Le ciment blanc constitue une réponse aux besoins du marché ivoirien et « je suis heureux d’être témoin de cette initiative noble et salutaire qui vient désormais apporter à notre pays une réponse concrète aux besoins de plus en plus croissants en matière d’utilisation du ciment blanc », a-t-il dit.  

A travers le lancement du « Bélier Blanc », la filiale confirme par ailleurs son image d’entreprise à l’avant-garde de l’industrie du ciment en Côte d’Ivoire. La production du ciment blanc en Côte d’Ivoire met les consommateurs à l’abri des ruptures de stock.

M. Rachid Yousry, directeur général de LafargeHolcim Côte d’Ivoire a déclaré que la production également du ciment blanc local constitue une avancée majeure dans la lutte contre la vie chère, dans la mesure où elle va permettre de proposer au consommateur final un produit de 15 à 25% moins cher.

« Cette année 2022 est particulière pour nous, car elle marque la célébration de nos 70 années de présence sur le marché ivoirien. Nous avons tenu à marquer cette célébration par une innovation majeure, à savoir le lancement de notre ciment Blanc dénommé « le Bélier Blanc », a dit M. Yousry.

 « La disponibilité permanente du ciment Bélier Blanc permettra d’ouvrir de nouvelles possibilités en termes d’applications, avec des constructions plus modernes et plus sophistiquées, sans compter les nouveaux types de matériaux dont le ciment blanc est un intrant », a-t-il ajouté.

Le ciment blanc est utilisé dans plusieurs domaines, notamment la fabrication de préfabriqués et bétons colorés, pour le collage (pose carreaux), la fabrication de carreaux, les ouvrages décoratifs et la maçonnerie d’art (staff, enduit).   

L’évènement a été marqué par une coupure de ruban symbolisant le lancement officiel sur le marché ivoirien de la commercialisation du ciment blanc « Bélier Blanc », suivie de la visite de l’unité de production par les autorités présentes.

 

Sénégal: report du sommet extraordinaire de la Cédéao sur le Burkina Faso

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annulé son sommet prévu à Dakar les 13 et 14 octobre.Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) devaient se rencontrer les 13 et 14 octobre dans le cadre d’un sommet extraordinaire sur la sécurité mais également pour discuter de la situation au Burkina Faso. Finalement, la réunion a été reportée. « Il n’y aura pas de sommet », a confirmé jeudi 6 octobre l’ambassadeur ghanéen, Abdel Fatau Musah, commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de la Cédéao, en marge d’un déjeuner de presse en prélude à la 8e édition du Sommet international sur la paix et la Sécurité qui se tient les 24 et 25 octobre à Dakar, au Sénégal.

Les explications de ce report seront données par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères Aissata Tall Sall. « Il y avait un sommet extraordinaire de la Cédéao sur la situation au Burkina à la suite du second coup d’Etat. Entre-temps, nous avons tous suivi la déclaration du capitaine Traoré (Ibrahim) qui accepte de mettre en œuvre l’agenda de la Cédéao. Alors, à partir de ce moment, on se serait réuni pourquoi faire ? », explique la cheffe de la Diplomatie sénégalaise, précisant qu’« il n’était pas opportun pour les chefs d’Etat de se réunir à Dakar pour discuter d’une question déjà réglée ».

Mahamadou Issoufou s’est dit satisfait des échanges qu’il a eus mardi 4 octobre avec le capitaine Traoré, auteur d’un coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo cinq jours plus tôt. 

Contraint à la démission, l’ancien président de la transition a posé sept conditions dont le respect des engagements pris avec la Cédéao, à savoir une transition de 24 mois.

Aissata Tall Sall assure que l’organisation sous-régionale se réunira en session ordinaire en décembre pour évaluer « les progrès qui ont été faits par le Burkina, mais examinera aussi la situation au Mali et en Guinée ».

Sénégal : Pathé inaugure son premier complexe cinématographique

L’espace culturel, construit dans un quartier cossu de Dakar, est le plus grand de Pathé, le géant français du cinéma, en Afrique de l’Ouest.Après la Tunisie, Pathé, deuxième plus ancienne société de cinéma encore en activité dans le monde, pose ses valises à Dakar. L’entreprise française a ouvert, ce jeudi 6 octobre, son premier complexe cinématographique dans la capitale sénégalaise. Bâti sur une superficie de 8000m², ce cinéma de 7 salles de 126 à 396 places, avec un écran de 21 mètres pour la plus grande, est doté d’une projection intégralement en laser.

« Multiplexe ultramoderne à la pointe de la technologie, il ambitionne de devenir un acteur majeur de la scène culturelle sénégalaise. Avec une projection 100 % laser, un son Dolby dans toutes les salles, des concepts inédits et un confort exceptionnel, il proposera aux habitants de Dakar un haut niveau de service », lit-on dans un document remis à la presse.

Selon Moustapha Samb, directeur du complexe Pathé Dakar, « les spectateurs seront dans les mêmes conditions techniques que la personne qui sera à New York ». S’agissant de la programmation, « nous montrerons les films que les Sénégalais aiment regarder », a assuré M. Samb qui se dit « fier » de ce projet qui « va beaucoup apporter à l’industrie cinématographique locale ».

Pathé Dakar offrira aux spectateurs un large choix de films de tous les genres et pour tous les goûts avec des œuvres cinématographiques sénégalaises, africaines, les plus gros blockbusters, des rendez-vous thématiques, des animations et des spectacles avec Pathé Live.

En plus d’une large gamme de confiseries ainsi que de la traditionnelle fabrique à popcorn, un bar à jus locaux et une offre de pâtisseries aux saveurs du Sénégal contribueront à faire du nouveau cinéma Pathé Dakar un véritable lieu de loisirs et de détente avec une touche locale.

« Nous voulons que ce cinéma soit un endroit où les Sénégalais se sentent chez eux. C’est une ambition que nous portons d’avoir un lieu de vie où les gens passent des moments merveilleux en commun », a déclaré Frédéric Godfroid, Directeur des opérations Afrique de l’enseigne tricolore.

Le Sénégal a une longue tradition cinématographique. Ses cinéastes figurent parmi les meilleurs au monde. Pour M. Godfroid, le pays de la Teranga représentait donc « une destination évidente au regard de l’offre actuelle de salles mais aussi au regard de l’histoire de la relation que les Sénégalais ont avec le cinéma ».

Au-delà de la diffusion de films, Pathé Dakar ambitionne de retransmettre, en différé ou en live, certains spectacles qui se dérouleront ailleurs dans le monde.

Après Dakar, Abidjan et Casablanca, capitales économiques de la Côte d’Ivoire et du Maroc, seront les prochaines villes qui accueilleront des cinémas Pathé.

La Côte d’Ivoire se dote d’un patrouilleur de haute mer

Ce patrouilleur d’une longueur de 54,8 m et d’une largeur de 8 m vient renforcer les capacités opérationnelles de la marine nationale de Côte d’Ivoire dans ses missions de surveillance des eaux sous juridiction nationale.Le patrouilleur 400 « P400 », le tout nouveau navire dont se dote l’Etat de Côte d’Ivoire, a été reçu ce jeudi à la base annexe de la marine nationale, au Plateau, par le chef d’Etat-major général des armées, le général de corps d’armée Lassina Doumbia. 

 

Ce navire de guerre devrait permettre à la marine ivoirienne d’assurer dans le cadre de l’action de l’Etat en mer, des missions régaliennes de défense, des approches maritimes et participer au rayonnement régional de la Côte d’Ivoire qui veut accroître son leadership.

« L’acquisition des moyens opérationnels constitue toujours une satisfaction pour tout chef militaire. Encore plus lorsqu’il s’agit d’une capacité nouvelle qui hausse de façon substantielle le niveau de réponse aux menaces sécuritaires », a déclaré le général Lassina Doumbia.  

« Ce patrouilleur hauturier que nous accueillons ce jour replace la marine nationale dans la dimension souhaitée. Celle de la projection mais également de la présence dans les eaux internationales, à un moment où les approches maritimes ivoiriennes suscitent et éveillent bien d’appétits tant des criminels de mer que des prédateurs de tout acabit », a-t-il dit.  

Il s’est dit rassuré de ce que « les eaux maritimes seront un peu plus saines, un peu plus sûres et un peu plus propres ». Ce navire permettra de lutter contre la piraterie maritime, la pêche illicite, la pollution et les acteurs de l’insécurité maritime dans le Golfe de Guinée. 

Le générale Lassina Doumbia a souligné que cette dynamique se renforcera avec « les autres vecteurs déjà en commande », tout en saluant le chef de l’Etat pour son engagement à transformer l’armée nationale et à la rendre apte à faire campagne dans toutes les dimensions (terre, air, mer).  

Ce bâtiment naval d’une capacité de plus de 400 tonnes de charges d’où sa dénomination P400 a une autonomie de 15 jours en mer et peut participer à des missions amphibies. Ce patrouilleur est parti de Concarneau, en France, le 14 septembre pour arriver dans les eaux ivoiriennes avec à son bord 25 membres d’équipage.

Gambie : un sirop contre la toux tue 66 d’enfants

Le drame a poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à ouvrir une enquête.En Gambie, le décès de 66 enfants qui avaient pris du sirop d’origine indienne contre la toux crée la polémique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait alerté le ministère de la Santé et le fournisseur indien le mois dernier lorsque les enfants ont perdu la vie avoir pris les médicaments qui causent également des complications rénales aiguës chez certains.

Se joignant à l’OMS, le gouvernement indien a annoncé une enquête sur le caractère approprié ou non de l’utilisation des sirops fabriqués par une société pharmaceutique basée dans l’État indien de Haryana.

Les médicaments fabriqués par M/s Maiden Pharmaceutical Limited ont été identifiés comme suit : Promethazine Oral Solution, Kofexmalin Baby Cough Syrup, Makoff Baby Cough Syrup et Magrip N Cold Syrup.

L’industrie pharmaceutique n’a pas encore réagi après la parution dans les médias indiens d’articles affirmant qu’elle n’avait fourni les sirops qu’à la Gambie, mais l’OMS soupçonne qu’ils ont pu être distribués ailleurs dans le monde, mettant ainsi en danger d’autres consommateurs potentiels.

L’organisme onusien avait attiré l’attention du contrôleur général des médicaments de l’Inde le 29 septembre dernier, peu après qu’une enquête préliminaire a établi que les sirops étaient responsables de la mort massive d’enfants en bas âge en Gambie, pays dont le système de santé est l’un des plus faibles d’Afrique et qui souffre encore de la pandémie de Covid-19.

Érythrée : décès de l’indépendantiste Tekeste Baire

Le combattant de la liberté Tekeste Baire est décédé à l’âge de 69 ans des suites d’une maladie, a confirmé à APA ce jeudi le ministère érythréen de l’Information.Vétéran de la lutte pour la liberté qui a rejoint le Front populaire de libération de l’Erythrée (EPLF) en 1976, Tekeste Baire a servi son pays en occupant diverses fonctions au sein de l’Association des travailleurs érythréens en Europe et en tant que responsable de l’administration publique dans la région de l’Europe du Sud.

Selon le gouvernement, après l’indépendance, Baire a servi son pays et son peuple avec le plus grand dévouement depuis 1994 en tant que président de la Confédération nationale des travailleurs érythréens. Il laisse derrière lui une femme et ses trois enfants.

Exprimant sa profonde tristesse à l’annonce du décès de cet ancien combattant de la liberté, la Confédération nationale des travailleurs érythréens a dit être choquée par sa disparition et magnifié sa contribution à l’Érythrée moderne.

Afrique : l’OMS s’inquiète du taux élevé des cas de suicide

Environ 11 personnes sur 100.000 se donnent la mort sur le continent africain.L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé ce jeudi une campagne de sensibilisation et d’incitation à la prévention du suicide en Afrique, qui enregistre le taux le plus élevé de décès par suicide au monde.

Selon ses statistiques, environ 11 personnes sur 100.000 se donnent la mort dans la région, qui dépasse ainsi la moyenne mondiale de neuf cas de suicide pour 100.000 habitants. Cette situation s’explique en partie par les moyens d’action limités disponibles pour traiter et prévenir les facteurs de risque, notamment les troubles mentaux, qui touchent en ce moment 116 millions de personnes, contre 53 millions en 1990.

La campagne sur les réseaux sociaux, lancée en prélude à la Journée mondiale de la santé mentale, vise à atteindre 10 millions de personnes dans la région. Le but est de sensibiliser le grand public et de mobiliser le soutien des gouvernements et des décideurs pour qu’ils accordent plus d’attention et de financement aux programmes dédiés à la santé mentale, qui comprennent la prévention du suicide.

De tels efforts englobent le renforcement des capacités des travailleurs de la santé pour mieux prendre en charge les personnes qui ont des pensées suicidaires, éduquer les personnes qui pourraient avoir de telles idées en leur indiquant où obtenir de l’aide. Il s’agit aussi de sensibiliser le grand public à la façon d’identifier et d’aider les personnes dans le besoin et de contribuer à la lutte contre la stigmatisation associée au suicide, à l’épilepsie, aux troubles mentaux et à l’abus d’alcool ou de drogues.

« Le suicide est un problème majeur de santé publique et chaque suicide est une tragédie. Malheureusement, la prévention du suicide est rarement une priorité dans les programmes de santé nationaux », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique au cours d’une conférence de presse.

Selon elle, « des investissements importants doivent être réalisés pour s’attaquer au fardeau croissant des maladies chroniques et de maladies non infectieuses telles que les troubles mentaux qui peuvent déboucher sur le suicide en Afrique ».

Les problèmes de santé mentale représentent jusqu’à 11 % des facteurs de risque associés au suicide. Le choix du thème retenu cette année pour la Journée mondiale de la santé mentale « Faisons de la santé mentale et du bien-être pour tous une priorité mondiale » a été dicté par la nécessité d’attirer l’attention sur l’importance des soins de santé mentale et d’élargir l’accès aux services de santé.

En Afrique, l’OMS note que le sous-investissement des gouvernements est le principal obstacle à la prestation de services de santé mentale adaptés aux besoins. En moyenne, les gouvernements allouent moins de 50 centimes de dollar par habitant à la santé mentale. Bien qu’il s’agisse d’une amélioration par rapport aux 10 centimes de dollar qui étaient alloués en 2017, cela reste bien en deçà des 2 dollars par habitant recommandés pour les pays à faible revenu. En outre, les soins de santé mentale ne sont généralement pas inclus dans les régimes nationaux d’assurance-maladie.

Attaque de Gaskindé : polémique autour du nombre de disparus

L’armée et l’organisation des chauffeurs du Burkina ne s’entendent pas sur le bilan des portés disparus.Quel est le nombre réel de portés disparus après l’attaque d’un convoi de ravitaillement le 26 septembre dernier à Gaskindé (Nord), à 25 kilomètres de la ville de Djibo, dans la province du Soum ?

Alors que l’armée a dénombré 37 morts dont 10 civils et 27 militaires, 29 blessés et trois disparus dans un bilan fourni le mercredi 5 septembre, l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) affirme, dans un communiqué diffusé le même jour, que « 70 de nos camarades manquent à l’appel (après) ce tragique évènement ».

Cette organisation qui regroupe des conducteurs indique avoir enregistré des décès parmi ses membres. D’ailleurs, une « période de recueillement » sera observée en leur mémoire jeudi et vendredi.

L’attaque de ce convoi d’approvisionnement à destination de la ville de Djibo a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) via son organe de propagande « Az Zallaqa ».

L’alliance jihadiste regroupant des organisations proches d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) soutient avoir tué 65 militaires, 11 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et détruit 90 véhicules sur les 119 que comptait le convoi. Ensuite, le GSIM présente cette embuscade meurtrière comme « un coup économique qui a provoqué un coup d’État ».

Vendredi 30 septembre, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un putsch contre le président Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier dernier, a été renversé par le capitaine Ibrahim Traoré. Le jeune capitaine et ses camarades du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) reprochent à Damiba « ses choix hasardeux  » dans la lutte contre les jihadistes.

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une insurrection jihadiste ayant fait plusieurs milliers de morts et des millions de déplacés internes.

Zimbabwe : gel des exportations de blé

À la faveur de récoltes exceptionnelles, le Zimbabwe n’achètera pas de blé durant les 12 prochains mois.La guerre russo-ukrainienne a mis à nu la dépendance en blé de nombreux pays du monde par rapport aux grands producteurs. Mais au Zimbabwe, l’autosuffisance est maintenant atteinte.

Cette année, la moisson de blé dans ce pays de l’Afrique australe est de 380.000 tonnes alors que les besoins du marché local sont estimés à 350.000 tonnes par an. Par conséquent, le gouvernement zimbabwéen a décidé « de ne pas importer de blé. Nous en avons assez », a déclaré ce jeudi, dans le journal privé NewsDay, Anxious Masuka, le ministre de l’Agriculture.

Dans un passé récent, le Zimbabwe était tributaire des importations de cette céréale. Résultat, le pays connaissait des pénuries permanentes de pain. Un aliment stratégique dont la hausse du prix avait précipité la chute d’Omar el-Béchir au Soudan. D’ores et déjà, les autorités d’Harare vont utiliser l’excédent de blé pour constituer des réserves.

Sénégal : les élèves à l’école en attendant le vote du budget 2023

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la rentrée des classes et la projection du budget de 2023 dont une bonne partie sera affectée aux questions sociales.

C’est parti pour une nouvelle année scolaire au Sénégal. La rentrée des classes est effective depuis ce jeudi 6 octobre. Pour cette année, le président « Macky Sall veut le respect du quantum horaire », note Le Soleil. Face à ce défi, « Macky peaufine son plan » pour un « déroulement normal de l’année scolaire 2022 – 2023 », indique Sud Quotidien.

En plus du quantum horaire qu’il appelle à respecter, le chef de l’Etat tient à veiller « à la qualité du système éducatif ». Il faut « travailler à atteindre 30% des élèves dans la formation professionnelle » et « évaluer les programmes scolaires en mettant l’accent sur l’instruction civique », insiste le président Sall qui recommande de « lever tous les écueils pour éviter les perturbations potentielles ».

Walf Quotidien montre un autre visage de cette ouverture des classes, soulignant que « l’école sénégalaise (est) dans tous ses états ». Le journal signale que plusieurs établissements sont inondés dans la capitale Dakar, à Ziguinchor (sud) et Matam (nord) et dénombre « plus de 6000 abris provisoires ». Alors que les enseignants et les parents d’élèves mettent en garde les autorités, Cheikh Mbow, acteur éminent de la société civile dans le secteur de l’éducation au Sénégal, estime qu’il « nous faut un ministère pour les questions complexes ».

Après avoir évoqué les questions de l’éducation nationale, le conseil des ministres a adopté mercredi le projet de loi de finances pour l’année 2023. Il s’agit d’un « budget à 6400 milliards FCFA », d’après Walf Quotidien. A ce propos, Bés Bi souligne que les hydrocarbures sont la « locomotive de la croissance » au Sénégal dans la perspective de l’exploitation du pétrole et du gaz l’année prochaine.

L’Observateur confirme le montant de 6400 milliards avant de plonger dans « les secrets +du budget solutions+ de Macky Sall ». Le journal précise que 45 % de ce budget seront « affectés au social » pour soulager les ménages, conformément à la promesse du chef de l’Etat de lutter contre la vie chère.

Maroc: Casablanca interdit la circulation des charrettes tirées par des animaux

Une décision importante que vient de prendre la ville de Casablanca lors de la session ordinaire de sa Commune. Les édiles casablancais ont décidé d’interdire la circulation des charrettes à traction animale.Dans un message publié sur son compte Twitter, la maire de Casablanca, Mme Nabila Rmili, a affirmé que cette décision va permettre une meilleure circulation dans la capitale économique.

« On n’accepte plus de voir des charrettes tirées par des animaux en circulation à Casablanca, pourtant qualifiée de ville intelligente. Cette décision facilitera le quotidien des casablancaises et casablancais », a-t-elle indiqué.

Avec l’adoption de cette décision, le Conseil de la ville a mis fin aux problèmes et désagréments causés par ces charrettes qui sont à l’origine de nombreux d’accidents et de perturbations de la circulation.

Reste à savoir quelle alternative sociale peut offrir la commune aux utilisateurs de ces charrettes qui, pour la grande majorité, y ont recours à des fins professionnelles, souvent en clandestinité et dans la précarité.

La Cedeao « doit s’impliquer dans la sécurisation » du Burkina (analyste)

Dans un entretien avec APA, Ibrahima Kane, chargé de programmes à l’ONG Osiwa et spécialiste des questions régionales, décrypte les perspectives politiques et sécuritaires pour la nouvelle junte au Burkina Faso face à la Cédéao qui l’appelle à respecter la durée de la transition.Après avoir renversé le lieutenant-colonel Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré a accordé plusieurs entretiens aux médias. Comment analysez-vous cette stratégie de communication ?

En écoutant ses interviews et ses interventions, on se rend compte que c’est quelqu’un qui n’était pas préparé à organiser un coup d’Etat. Je pense que le putsch est venu du mécontentement d’une partie de la troupe face aux atermoiements du régime militaire, au manque de coordination sur le terrain entre les unités militaires et au fait que l’armée impute tous les problèmes qu’elle rencontre à l’incompétence de l’équipe dirigeante. Cela montre à quel point l’armée burkinabè est divisée et à quel point l’Etat est fragile. Le capitaine Traoré est le chef d’une unité postée dans la ville de Kaya, à environ 150 km de Ouagadougou. Il est parti de là-bas pour prendre le pouvoir. Cela montre à quel point l’Etat burkinabè est complètement déliquescent.

Pourquoi l’armée burkinabè a pris du temps pour se ranger derrière le nouveau chef de la junte ?

Depuis la chute de Blaise Compaoré (1987 – 2014), l’armée burkinabè est divisée pour deux ou trois raisons principales. Le président Compaoré avait créé un régiment spécial qui était le plus équipé du pays pour le protéger et protéger ses intérêts. Et il y avait le reste de la troupe. Quand il a perdu le pouvoir, ses successeurs ont pratiquement dissous cette unité. Sa dissolution n’a pas permis à l’armée de se réorganiser et se consolider pour pouvoir bien protéger l’Etat.

Quand Blaise Compaoré a perdu le pouvoir, tout le système de renseignement a été complètement démantelé par les nouveaux arrivants au pouvoir. Et donc l’armée se trouvait handicapée en termes d’information pour préparer les réactions des services de sécurité dans la protection des personnes et des biens sur le territoire burkinabè. Cette désorganisation de l’armée est en train de montrer ses effets jusqu’à présent dans ce pays. Cela va être un travail de titan, surtout dans le contexte actuel, de réorganiser l’armée et mettre en place une meilleure coordination en vue de la reprise en main du terrain face aux djihadistes. D’après les informations à notre disposition, onze des treize régions du Burkina Faso sont pratiquement entre les mains ou font l’objet d’attaques des groupes djihadistes. Cela veut dire que la quasi-totalité du pays est insécure.

Le capitaine Traoré affirme qu’il va expédier les affaires courantes avant la désignation d’un président de transition. Comment doit-il s’y prendre ?

Ce message était beaucoup plus destiné à l’extérieur, aux partenaires, pour montrer qu’il ne tient particulièrement pas au pouvoir. Mais je suis persuadé que si les choses se passent comme elles se doivent, il va rester au pouvoir. L’autre jour, on l’a présenté comme celui que les militaires ont désigné pour être leur chef. A moins que quelque chose d’extraordinaire ne se produise, je ne vois pas comment les militaires vont laisser le pouvoir à des civils et continuer à vaquer à leurs occupations. L’une des raisons de la prise de pouvoir, selon la nouvelle junte militaire, est le manque d’appui de l’Etat central aux troupes sur le terrain afin qu’elles puissent s’acquitter de leurs missions. Les militaires sont mieux placés que quiconque pour organiser cette coordination et pour s’assurer que l’essentiel des troupes sur le terrain est soutenu.

Cela dit, le capitaine Traoré s’est aussi engagé à respecter les 24 mois (de transition). Il n’y a que huit mois qui ont été écoulés depuis le coup d’Etat de Damiba. Il reste à peu près seize mois qu’Ibrahim Traoré va devoir gérer pour reprendre le contrôle sur le terrain et ensuite organiser les élections. Toutefois, je vois difficilement le maintien de ces seize mois vu l’état actuel de l’insécurité dans le pays.

Quel comportement doit-il avoir d’ici les assises qui doivent désigner le prochain président de la transition ?

La priorité pour lui, c’est de réorganiser l’armée et les services de sécurité de manière à ce qu’ils puissent, au moins, répondre de manière plus efficace aux attaques dont l’armée est l’objet sur la totalité du territoire.

L’armée a besoin aussi, si elle ne veut pas que les insurgés s’installent durablement sur le terrain, de les déloger dans certains endroits stratégiques. Parce qu’il y a beaucoup de mines d’or occupées par les djihadistes. Elles servent à financer leurs efforts de guerre. Il urge de les y déloger pour éviter une guerre de longue durée. Dans un tel contexte, la lutte contre le terrorisme sera complexifiée et l’organisation des élections pratiquement impossible. (…) Mais comme une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) est aujourd’hui (mardi 4 octobre) à Ouagadougou, les discussions avec la nouvelle junte permettront de se faire une petite idée du respect ou non des seize mois restants pour l’organisation des élections.

En cas de non-respect de la durée de la transition, la Cedeao doit-elle prononcer contre le Burkina les mêmes sanctions que face au Mali ?

Le capitaine Traoré a lui-même accepté les conditions posées par Damiba. Il y a de fortes chances de le voir respecter le délai de seize mois. C’était la condition posée par la Cedeao. (…) Maintenant, cette dernière doit être réaliste dans le sens où depuis qu’ils ont signé ces accords, il y a eu une dégradation de la situation sécuritaire sur le terrain. Si on n’organise pas les élections sur la totalité du territoire, on crée de fait une division du pays. La Cedeao doit être consciente de cette situation et, éventuellement, se donner une marge pour vérifier dans une dizaine de mois si la situation sécuritaire s’est améliorée de manière à pouvoir permettre l’organisation des élections dans des conditions sûres et transparentes. Si cela n’est pas possible, je pense que la Cedeao doit pouvoir tirer les conséquences et, éventuellement, prolonger la transition.

Mais fondamentalement, il me semble que la Cedeao ne doit pas simplement s’intéresser aux aspects politiques. Elle doit aussi s’impliquer dans la sécurisation du territoire. Sur ce point, il n’y a pas jusqu’à présent d’indications claires de la part des organes de la Cedeao pour montrer qu’en tant qu’organisation régionale, comme elle l’avait fait pour le Liberia et la Sierra Leone, elle s’implique vraiment militairement dans la recherche de la paix et la sécurité au Burkina Faso. Si cela ne se fait pas, il va être maintenant difficile d’exiger à ces militaires d’organiser des élections dans seize mois.

Le jeune âge et le grade du capitaine Traoré sont-ils un handicap pour lui dans la conduite des affaires de l’Etat burkinabè ?

Ce n’est pas la première fois au Burkina que des capitaines prennent le pouvoir. Mais le contexte est aussi différent. Parce que, ici, on est dans un contexte où ces militaires vont devoir rentrer dans les rangs dans seize mois. Alors qu’à l’époque des capitaines Blaise Compaoré et Thomas Sankara, on était dans le contexte où quand vous prenez le pouvoir vous le conservez. C’est vraiment une grande différence entre ces deux générations.

Comme le capitaine Traoré dit n’être intéressé que par la chose militaire, j’imagine que sa préoccupation fondamentale à l’heure actuelle est de tout faire pour s’assurer de la protection de l’intégrité territoriale du Burkina et de sa population. Après les seize mois, il va toujours continuer à servir l’armée et son pays. Mais je ne vois pas pour lui un avenir (présidentiel) au-delà de la période de transition, quelle que soit sa durée par ailleurs.

Burkina : Un nouvel « acte fondamental »

Le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) a adopté un nouvel « acte fondamental », qui rétablit la Constitution et assure la continuité de l’État « en attendant la mise en place d’une Charte de Transition ».Suspendue vendredi dernier suite au coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, la Constitution du Burkina Faso est rétablie. Mercredi 5 octobre, le capitaine Azaria Sorgho a fait lecture à la télévision nationale de l’adoption d’un nouvel acte fondamental.

En attendant l’adoption d’une charte de la transition, l’«acte fondamental» fonde le pouvoir du MPSR et justifie ses faits et gestes.

Selon le capitaine Sorgho, le MPSR est composé « d’un président, un premier vice-président, un deuxième vice-président, un Coordonnateur et deux commissions ».

Le « président du MPSR assure les fonctions de chef de l’État, chef suprême des armées », selon le document officiel, lu par le capitaine Sorgho.

Le capitaine Ibrahim Traoré assume ce rôle, après avoir renversé le lieutenant-colonel Damiba; vendredi 30 septembre.

« Le président du MPSR nomme aux emplois de la haute administration civile et militaire ainsi que des entreprises publiques à caractère stratégique… Le Président du MPSR accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des États étrangers…», a déclaré le capitaine Azaria Sorgho.

Côte d’Ivoire : un guichet unique CIE-SODECI dédié à l’immobilier

Ce guichet unique a pour objectif principal la prise en charge des préoccupations des promoteurs immobiliers, propriétaires d’immeubles, aménageurs fonciers et des collectivités locales.Il a été présenté par la CIE et la SODECI à l’occasion de la 2e édition du Salon des collectivités territoriales tenue du 29 septembre au 1er octobre 2022, à Abidjan. Cette plateforme d’échanges sur le développement local, a réuni des entreprises et l’ensemble des acteurs de la décentralisation.

Entreprises citoyennes engagées dans le développement local, la CIE et la SODECI, entités ayant respectivement en charge la distribution de l’électricité et de l’eau en Côte d’Ivoire, étaient présentes aux cotés de l’Union des villes et Communes (UVICOCI).   

La participation de ces deux entreprises s’est faite remarquée à travers un stand d’exposition qui a mis en avant ce guichet unique dédié aux promoteurs immobiliers. Il est animé par une équipe commerciale mixte.  

Mis en place depuis juillet 2019, ce guichet a également pour objectif de simplifier les procédures de branchement et de raccordement engagées par les promoteurs immobiliers. Cette unique porte d’entrée pour les entreprises immobilières leur offre une simplification du parcours client.  

Elle permet une réduction de pièces à fournir, un gain de temps ainsi qu’une meilleure prise en charge. Ce salon a été aussi le lieu pour l’entreprise d’électricité d’exhiber des produits sur l’efficacité énergétique afin d’accompagner les clients dans la réduction de leur consommation d’énergie.

La CIE a récemment obtenu la certification ISO 50001 liée à la performance énergétique. C’est la première entreprise de l’Afrique de l’Ouest à l’obtenir. Le stand commercial de l’entreprise a reçu la visite de plusieurs autorités présentes.

Au Mali, les autorités veulent militariser la police et la protection civile

Les autorités de la transition malienne ont adopté un projet de loi portant militarisation de la Police nationale et de la Protection civile.Mercredi 5 octobre, le gouvernement de la transition malienne a pris une décision majeure.

A l’occasion du Conseil des ministres présidé par le Colonel Assimi Goïta, un projet de loi portant militarisation de la Police nationale et de la Protection civile a été adopté.

Selon le communiqué de cette réunion hebdomadaire reçu à APAnews, « cette militarisation » résulte des « recommandations des Assises nationales de la Refondation et « permettra de déployer la Police nationale dans les zones reconquises par l’Armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens et empêcher le retour des forces du mal ».

« Elle étendue à la Protection civile qui constitue le deuxième segment du ministère de la Sécurité et de la Protection civile avec la Police nationale pour permettre de couvrir l’arrière des forces engagées au combat en vue de préserver les acquis et sécuriser l’Administration et les populations », peut-on aussi lire dans le communiqué.

Le traitement des policiers et des fonctionnaires de la Protection civile qui seront engagés en opération a été évoqué. A en croire le communiqué du Conseil des ministres, ils « bénéficieront des mêmes avantages que les militaires ».  

Burkina : Fermeture de l’ambassade de France

Le coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré a été le théâtre de manifestations et de l’expression du ressenti anti-français.

Depuis les événements des 30 septembre, 1er et 2 octobre 2022, au cours desquels l’ambassade de France à Ouagadougou a subi le courroux des manifestants, elle n’a plus ouvert ses portes au public.

« Les services de l’Ambassade, du consulat général, des instituts et des opérateurs français qui reçoivent habituellement demeurent fermés jusqu’à nouvel ordre », informe la représentation diplomatique française au Burkina.

Cette mesure concerne les établissements français de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso.

L’ambassade justifie cette fermeture par les actes de vandalisme et de saccage subis lors du coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré.

Le week-end dernier, en effet, les manifestants, brandissant des drapeaux russes, ont mis le feu à la guérite et vandalisé les fenêtres et portes de l’ambassade à Ouagadougou.

Au même moment, des centaines de jeunes s’en sont pris à l’institut français de Bobo Dioulasso.

Le capitaine Ibrahim Traoré a condamné, lundi, ces « actes de vandalisme » et appelé « à la retenue ».

Le nouvel homme fort du pays, tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a néanmoins souligné la nécessité de réviser certains points de la collaboration entre le Burkina et la France.

Le chef de la diplomatie ukrainienne échange avec le vice-président ivoirien

Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, M. Dmytro Kuleba, était porteur d’un message du président Volodymyr Zelensky au chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara.Le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, M. Tiémoko Meyliet Koné, s’est entretenu mercredi au palais de la présidence de la République avec le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, M. Dmytro Kuleba.  

Les échanges avec le chef de la diplomatie ukrainienne, M. Dmytro Kuleba, ont permis d’évoquer le renforcement de la coopération entre la Côte d’Ivoire et l’Ukraine, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la sécurité.

Un projet de visite mutuelle au niveau des autorités des deux pays a été évoqué lors de cet entretien auquel a pris part la ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la diaspora de Côte d’Ivoire, Mme Kandia Camara.

Le Festival International de la Mode en Afrique met le cap sur Rabat

Le Festival International de la Mode en Afrique revient pour une 14à édition à la capitale Rabat. Cet événement permet aux créateurs africains de s’imposer sur le marché international et de favoriser la création et le développement des entreprises. Le programme de cette édition a été dévoilé ce mercredi lors d’une conférence de pesse tenue à Rabat.Placé sous le thème « La synergie des cultures pour le développement de l’Afrique », cet évènement, prévue du 7 au 10 décembre 2022 au site historique Chellah, vise à valoriser montrer le potentiel du continent africain dans les domaines de la mode et de la création et d’en faire un hub international en la matière.

Le FIMA a été fondé par Seidnaly Sidi Ahmed alias Alphadi, désigné en 2015 « artiste de la paix pour l’Unesco », ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco pour l’innovation et la création africaine et membre des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique).Dans une allocution, le président-fondateur du festival, Seidnaly Sidi Ahmed, a indiqué que cette édition « sera une occasion de mettre en exergue l’identité culturelle du continent, ainsi que ses potentialités économiques qui seront au centre des débats des différentes rencontres prévues au programme ». »Un évènement de la taille de ‘Rabat, Capitale Africaine de la Culture’ mérite l’adhésion de nous tous, artistes, hommes de lettres, acteurs culturels, décideurs politiques et médias, afin de nous inscrire dans la dynamique du thème que nous avons choisi pour cette édition à savoir ‘La synergie des cultures pour le développement de l’Afrique' », a insisté M. Sidi Ahmed.Selon lui, « la pertinence de ce thème nous interpelle à tout point de vue, car nous sommes détenteurs d’un héritage dont la richesse est inestimable, il nous appartient de léguer aux générations futures ce précieux trésor dans toute sa plénitude, car il est incontestablement un outil incontournable et fondamental pour un développement durable et une paix permanente ». 

De son côté, Jean Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de CGLU Afriqu, a indiqué que le choix de la ville de Rabat pour être la toute première capitale africaine de la culture comporte un message fort faisant de la ville « le porte-flambeau de tout ce que l’Afrique a d’excellent dans les domaines des arts, du patrimoine, de la culture et des industries créatives ». 

« Rabat a tout pour devenir une place culturelle d’aura mondiale, notamment par son infrastructure culturelle et par l’engagement de ses acteurs culturels », a affirmé M. Elong Mbassi, ajoutant que CGLU Afrique œuvrera pour qu' »au terme de sa célébration comme capitale africaine de la culture, Rabat fasse désormais partie de l’écosystème culturel mondial et soit une place du marché mondial de la culture ».Pour sa part, l’ambassadeur du Niger au Maroc, Ada Salissou, a affirmé que le FIMA, qui vient renforcer le processus de « Rabat, capitale africaine de la culture », constitue une source de fierté pour le continent africain puisqu’il contribue au rayonnement mondial de la culture africaine. 

Rappelant que la première édition du festival a vu le jour en 1998 dans le désert du Niger pour célébrer le retour de la paix entre les Nigériens après des années d’un conflit fratricide, M. Salissou a fait remarquer que « le FIMA c’est d’abord l’expression de la paix entre les peuples et un espace de rencontres qui réunit des créateurs des cinq continents pour se connaître, échanger et vivifier la culture qui est le meilleur moyen de cimenter la paix entre les peuples ». 

Depuis sa création, le festival « donne l’occasion aux jeunes créateurs africains qui ont de belles idées de les exprimer et de les exposer aux yeux du monde », a souligné le diplomate nigérien, ajoutant que « cette 14ème édition ne fera pas l’exception ».Lancé en 1998, le festival international de la mode en Afrique est un événement artistique et culturel unique d’envergure internationale qui se tient tous les deux ans. 

L’édition de cette année prévoit un programme éclectique et varié notamment les défilés et les spectacles, des compétitions pour valoriser les meilleurs stylistes d’Afrique et de sa diaspora dans les catégories de la maroquinerie, des bijoux et accessoires de mode et des Tops Models,  Au menu aussi, des tables rondes axées, entre autres, sur les thèmes du financement de la mode et de la création, la protection de la propriété intellectuelle et des appellations d’origine des créations africaines et l’utilisation des nouvelles technologies dans la production et le marketing.

Le FIMA est organisé avec le soutien du marocain ministère de la Jeunesse, de la  Culture et de la Communication en célébration de « Rabat, capitale de la  culture africaine ».

Assileck, voix et visage des ex-rebelles qui, désormais, dialoguent avec le pouvoir au Tchad

Il y a peu, il rêvait de déloger le pouvoir par les armes. Aujourd’hui, il participe au dialogue national lancé par la junte qui a succédé au président Idriss Déby mort l’année dernière.Depuis qu’il a posé pied, le 18 août dernier, à N’Djamena, Mahamat Assileck Halata peine à trouver du temps pour lui-même, rendre visite à ses proches, amis d’enfance ou simplement faire un tour dans cette ville où il est né voici un peu plus d’un demi-siècle et qu’il ne rêvait même plus de revoir de son vivant à mesure que durait son exil à l’étranger. « Trente ans, ce n’est pas rien. Plus le temps passait, plus je me disais que je ne reverrai plus jamais mon pays, le Tchad », avoue celui qui était une des principales figures médiatiques à l’étranger de l’opposition radicale au président Idriss Deby Itno, mort au printemps 2021, juste après une nouvelle réélection à la tête de ce vaste pays sahélien, véritable magma tribal et ethnique, alors qu’il dirigeait une contre-attaque de son armée contre une colonne de rebelles venus de Libye et qui se dirigeait vers la capitale. C’était la énième fois que cet ancien militaire formé en France qui avait initialement pris le pouvoir par la force en 1990 prenait le risque physique de prendre lui-même la direction des opérations pour contrer des rebelles venus pour le déloger du pouvoir. La dernière fois avant sa disparition, celui qui était le maître absolu du Tchad durant plus de trente ans s’était distingué fin mars 2020 en conduisant personnellement une vaste offensive victorieuse de son armée autour du Lac Tchad pour en chasser les très redoutés jihadistes de Boko Haram qui depuis 2009 traumatisent le Nigeria et les pays voisins. Un exploit qui lui a valu d’ailleurs d’être élevé par l’Assemblé nationale dominée par ses partisans à la dignité de « Maréchal du Tchad ».

Une fois sa mort rendue publique, un Conseil militaire de la transition (CMT), composé de quinze généraux, installe au pouvoir son fils, le général Mahamat Idriss Deby Itno, 37 ans aujourd’hui, jusqu’alors discret patron de la garde présidentielle. L’unité d’élite la mieux équipée et entraînée de l’armée tchadienne et dont le monde entier avait d’ailleurs découvert l’efficacité, ainsi que le visage de son chef, en 2013 lorsqu’elle avait été envoyée dans le Nord du Mali pour prêter main forte à l’opération française Serval engagée pour chasser les jihadistes liés à Al Qaida qui occupaient alors cette région grande comme deux fois la France.

A peine installé dans le fauteuil de son défunt père, le jeune général abroge immédiatement la Constitution, dissout le Parlement et limoge le gouvernement. Mais il fait la promesse de rendre le pouvoir aux civils par des élections « libres et démocratiques » après une « transition » de dix-huit mois renouvelable une fois. Il s’engage aussi à ne pas se présenter à la future élection présidentielle. Mais en juin dernier, MIDI, comme le surnomment ses compatriotes en référence à l’anagramme de son nom complet, change d’avis, déclarant que « si les Tchadiens ne parviennent pas à s’entendre » qu’il remettrait son « destin » à « Dieu » sur une éventuelle candidature.

«Il n’y a pas de promesse immuable»

« En politique, il n’y a pas de promesse immuable. Tout est question de contexte », philosophe Assileck dont la formation, l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) aidée par d’autres groupes rebelles, avait pourtant tenté plusieurs fois de chasser du pouvoir le chef de l’Etat disparu, comme en février 2008. Partis du lointain Soudan où ils étaient basés, les combattants de l’UFDD appuyés par des centaines d’éléments dont une grande partie issue de l’UFR (Union des forces de la résistance), avaient alors lancé une audacieuse attaque contre la capitale tchadienne avant d’être miraculeusement défaits par l’armée loyale après plusieurs jours de rudes combats autour du palais présidentiel.

« C’était une autre époque », justifie l’opposant dont le chef de mouvement, un ministre de la défense d’Idriss Deby, Mahamat Nouri et celui de l’UFR, Timam Erdilmi, neveu et ancien directeur de cabinet du président disparu, sont les principaux leaders de la quarantaine de groupes « politico-militaires »  qui ont décidé de prendre part au « Dialogue national inclusif et souverain » (DNIS) que le jeune général a solennellement ouvert le 20 août dernier à N’Djamena. L’événement, négocié durant plus de cinq mois à Doha, au Qatar, est censé mettre fin à des décennies de troubles et d’instabilité dans ce pays de 16 millions d’habitants, même s’il est boycotté par l’important groupe rebelle du Front pour l’alternance et le concorde au Tchad (Fact) qui est à l’origine de la mort d’Idriss Deby mais aussi l’opposition dite radicale.

« La présence de tous aurait largement facilité les choses. Je comprends qu’il puisse y avoir des opinions divergentes. Mais il y a une nouvelle génération qui est au pouvoir. Durant les longs mois de pré-dialogue que nous avons vécus à Doha avec les délégués du gouvernement, nous avons pu parler sans tabou des principaux problèmes du pays et sommes tombés d’accord sur l’idée d’une refondation du Tchad sur des bases consensuelles. En dépit de divergences souvent vives lors des débats durant le dialogue de N’Djamena, personne n’a imposé son point de vue à l’autre. Toutes les décisions ont été approuvées après de franches et libres discussions. Cette recherche permanente du consensus explique d’ailleurs en grande partie le fait que le dialogue se soit prolongé bien au-delà des délais initialement fixés », explique l’ancien rebelle.

Le principe fixé par les participants au dialogue pour décider des mesures à adopter ou rejeter étant la règle du consensus et non celle du vote, Assileck a vu passer devant ses yeux une série de décisions qui n’arrangent pas du tout son camp, ni l’opposition de manière générale. Lui qui a longtemps rêvé d’un Tchad débarrassé de l’influence des militaires, n’a rien pu faire pour empêcher la validation par les délégués de mesures largement favorables à la junte actuelle.

Samedi 1er octobre, alors qu’elle était censée ne durer que 18 mois renouvelable une seule fois comme cela avait initialement promis par la junte, la période de transition a été prolongée de vingt-quatre mois. Mieux, le Président du Comité militaire de transition (PCMT) qui s’était engagé à ne pas se présenter à la future présidentielle est désormais autorisé à le faire, tout comme les autres membres du CMT.

« Nous ne sommes pas venus à ce dialogue pour que finalement, nous nous retrouvions à poursuivre la guerre à l’intérieur de la capitale. Nous sommes venus pour trouver des solutions qui permettent à notre pays de sortir de l’impasse politique dans laquelle il est plongé depuis plusieurs décennies. Dans un dialogue politique, il faut savoir réclamer, exiger, convaincre. Mais il faut aussi savoir faire des concessions. Dans le cas du droit du président du CMT ou des autres militaires à être candidats aux futures élections, la majorité des délégués a estimé qu’ils ont le droit de se présenter, évoquant le fait qu’aucune loi tchadienne ne les empêche. Ce qui est une vérité. En plus, nous discutons avec un pouvoir dominé par les militaires qui sont la principale force organisée dans ce pays. La lucidité dicte donc d’accepter cette possibilité. Cela ne signifie pas que si l’actuel chef de l’Etat se présente devant les électeurs, il est assuré d’être élu. Si l’opposition s’organise et profite des opportunités qu’offrent les nouvelles règles et institutions qui vont encadrer la période transitoire, comme le gouvernement d’union nationale qui va être installé et l’élargissement des pouvoirs du Conseil national de transition qui fait office de parlement, elle a des chances de sortir victorieuse des futures élections, sinon contraindre le futur président à ne pas abuser de son pouvoir », assure l’opposant.

« Éviter un nouveau Mali »

Ignore-t-il que son point de vue n’est pas partagé par les partenaires extérieurs de son pays entièrement enclavé et dépendant en grande partie de l’aide internationale ?

Dans un communiqué daté du 19 septembre, l’Union africaine (UA) a demandé à la junte de respecter « la période de dix-huit mois pour l’achèvement de la transition ». Elle a aussi rappelé « sans équivoque qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ». L’Union européenne a, elle aussi, fait part de sa « préoccupation » après l’adoption samedi par les délégués du DNIS de prolonger la transition et de permettre au chef de la junte militaire de briguer la présidence.

« Nous avons déjà vu ce que les sanctions, comme la fermeture des frontières ou l’embargo économique et financier ont produit au Mali quand l’armée a fait son deuxième coup d’état en mai de l’année dernière. C’est la population qui a le plus souffert et la junte malienne s’est davantage crispée, au point de rompre ses relations avec des pays traditionnellement très liés au Mali, comme la France. Cette dernière a d’ailleurs été contrainte de retirer ses soldats du pays laissant le Mali à la soldes des groupes jihadistes qui, aujourd’hui, y prennent le contrôle de larges portions du territoire et multiplient les actions de violences. Mettre le Tchad sous sanctions, c’est créer un nouveau Mali multiplié par mille en raison de la tradition des guerres dans le pays et de sa proximité avec des pays fragiles et sensibles, sans parler des risques de jeter le pays dans les bras d’acteurs extérieurs dangereux », avertit l’opposant, en allusion à la situation aux pays voisins comme la Libye, la Centrafrique où le Soudan ou les mercenaires russes de la compagnie privée Wagner sont installés depuis plusieurs années.

RDC : l’État Islamique revendique l’attentat à la bombe artisanale visant une salle de cinéma

Plus de dix personnes, essentiellement des enfants, ont été blessées lors de cette attaque survenue dans la soirée du lundi 3 octobre.Les Forces Démocratiques Alliées (ADF), groupe armé d’origine ougandaise présenté par Daech depuis 2019 comme sa branche « Afrique Centrale », ISCAP en anglais, multiplie les attaques en République Démocratique du Congo (RDC).

Après avoir tué deux policiers et fait évader plus de 800 prisonniers de la plus importante prison de la ville de Butembo le 10 août dernier, ils viennent de revendiquer l’explosion d’une bombe artisanale dans une salle de cinéma de fortune de la même ville.

Dans son communiqué diffusé ce mercredi, l’ISCAP informe que son attentat « a causé la blessure d’environ 10 personnes ».

Depuis deux ans, les attaques à la bombe se multiplient dans cette région d’environ un million d’habitants. Un attentat suicide dans un restaurant avait fait 7 morts et une vingtaine de blessés à l’occasion de la célébration des fêtes de fin d’année.

L’Etat ivoirien lance un programme pour créer des fleurons économiques

L’objectif global de ce programme d’accompagnement basé sur un processus de sélection vise à enrôler en moyenne 150 entreprises par an, soit 1.500 entreprises sur dix ans afin que celles qui sont meilleures deviennent « bien meilleures et les grandes des géants ».Devant un parterre d’acteurs du monde des affaires, le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a lancé mercredi à l’auditorium de la Primature l’appel à candidature du Programme économique pour l’innovation et la transformation des entreprises dénommé « Programme PEPITE Côte d’Ivoire ».

« Les entreprises identifiées par ce programme bénéficieront d’une large palette de mesures de soutien de l’Etat et de ses partenaires pour accélérer leur développement et leur croissance », a expliqué M. Patrick Achi, soulignant qu’il se veut « un programme gagnant-gagnant ».

« Il s’agit par essence d’un programme d’accompagnement sur mesure, établissant pour chacune des entreprises sélectionnées, en fonction de ses besoins spécifiques, un panel d’actions allant d’une assistance au renforcement des capacités, à des mesures financières, fiscales et règlementaires, en passant par un accès privilégié à la commande publique ou une exposition nationale et internationale privilégiée », a-t-il précisé.  

Ce « programme d’excellence (…) notre Programme PEPITE-Côte d’Ivoire est destiné aux entreprises de plus petites tailles, mais à fort potentiel », a-t-il fait remarquer, ajoutant qu’il « vise à construire les locomotives économiques Ivoiriennes de demain » en vue de créer des champions nationaux.  

Le président de la Fédération ivoirienne des Petites et moyennes entreprises (FIPME), Dr Kanigui Ouattara a salué cette initiative du gouvernement aux côtés d’autres programmes déjà lancés pour la réalisation du plan stratégique Vision Côte d’Ivoire 2030.

Il a en outre fait observer que le Guichet unique des entreprises annoncé par le gouvernement devrait également permettre d’alimenter le dialogue entre les entreprises et l’Etat. De ce fait, les entreprises pourront travailler conjointement avec le gouvernement et faire remonter leurs besoins et ceux de leurs filières.

Le ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a soutenu que ce programme montre l’engagement de l’Etat à promouvoir l’entrepreneuriat national et le secteur privé ivoirien. L’ambition du gouvernement est de faire du secteur privé le moteur de la croissance économique du pays.   

M. Souleymane Diarrassouba a fait savoir que les PME constituent 98% du tissu des entreprises en Côte d’Ivoire et représentent une part importante de l’économie avec 20% du Produit intérieur brut (PIB), 12% de l’investissement national et 23% des emplois formels.

Le gouvernement de Côte d’Ivoire qui s’engage à garantir la transparence du processus de sélection, effectuera une première présélection sur la base des critères d’éligibilité. Pour être éligible au programme, l’entreprise devra satisfaire à des critères.

Elle doit avoir son siège social en Côte d’Ivoire, où les décisions stratégiques de l’entreprise prises avec des nationaux détenant une part significative des parts sociales. L’entreprise doit produire une part significative de sa valeur ajoutée en Côte d’Ivoire et réaliser au moins 60% de son chiffre d’Affaires sur l’un des 15 pôles sectoriels du programme.

Cette présélection sera affinée à partir de critères d’évaluation. Ces critères d’évaluation incluent à la fois des éléments quantitatifs et qualitatifs afin d’atteindre les objectifs du Programme PEPITE Côte d’Ivoire. L’évaluation des entreprises et la sélection finale sont intra-sectoriels.

Ce programme s’inscrit notamment dans la vision 2030 du gouvernement qui met l’accent sur plusieurs grappes sectorielles, à forts potentiels de croissance. Un site internet dédié a été créé afin que les entreprises accèdent à toutes les informations : www.PEPITE2030.gouv.ci.

Lancé ce jour, la clôture de l’appel à candidature de ce programme est prévue le 30 décembre 2022. Les travaux du jury de sélection débutent en janvier 2023, la publication du rapport de sélection, des résultats et le lancement officiel du programme sonnt prévus au premier trimestre 2023.

Burkina : le bilan de l’attaque de Gaskindé s’alourdit à 37 morts

Les jihadistes ont tué 37 personnes lors de l’attaque d’un convoi de ravitaillement dans le nord du Burkina Faso.L’État-major général des armées burkinabè a livré un nouveau bilan de l’attaque jihadiste contre un convoi de ravitaillement survenu le 26 septembre à Gaskindé, dans la province du Soum, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou.

L’armée burkinabè affirme dans un communiqué daté du 5 octobre que cette embuscade a fait 37 morts dont 10 civils et 27 militaires, 29 blessés dont 21 militaires, 7 civils et 1 VDP (Volontaire pour la défense de la patrie). Trois personnes sont portées disparues alors que des dégâts matériels importants sont enregistrés.

Un premier bilan officiel fourni par l’armée évoquait 11 morts parmi les militaires et une cinquantaine de civils portés disparus.

Mercredi 5 octobre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué cette offensive et prétend avoir tué 65 militaires et 11 VDP.

Les jihadistes disent avoir incendié 90 sur les 119 véhicules que comptait le convoi d’approvisionnement à destination de Djibo, coupée du reste du pays. Le GSIM rappelle aux habitants de cette ville qu’ils n’ont d’autre choix que d’appliquer la charia pour sortir de cette situation.

Dans sa communication, le groupe jihadiste s’attribue le « mérite » du coup d’État du Capitaine Ibrahima Traoré contre le lieutenant-colonel Damiba et invite les nouvelles autorités au dialogue.

Après le coup d’Etat mené par des officiers subalternes contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un putsch en janvier dernier contre le président élu Roch Marc Christian Kaboré, le Burkina Faso sombre dans une nouvelle crise politico-sécuritaire sur fond d’insurrection jihadiste.

L’Éthiopie inaugure son Musée des sciences et des arts

Situé au cœur de la capitale Addis-Abeba, le Musée des sciences et des arts a été financé à hauteur de 60 millions de dollars par la Chine.Hier mardi, l’Éthiopie a procédé à l’inauguration du Musée des sciences et des arts. Présidant la cérémonie, le Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré que l’infrastructure en forme de dôme est une étape importante vers la construction d’une économie numérique dans son pays.

« Le musée jette les bases pour les enfants et les jeunes d’une Éthiopie meilleure. Il va leur permettre de développer la pensée créative », a souligné le lauréat du Prix Nobel de la paix en 2019.

C’est la Chine qui a financé la construction du Musée des sciences et des arts. L’empire du Milieu a casqué 60 millions de dollars. « Sa forme circulaire symbolise le développement perpétuel et la sagesse humaine », a expliqué Abiy Ahmed.

Le Musée des sciences et des arts, surnommé « anneau de sagesse », dénote la capacité infinie de l’humanité et son aptitude à la créativité continue. D’après le bureau du Premier ministre, l’infrastructure « témoigne de l’attachement de l’Éthiopie à l’avenir de la technologie ». Le nouveau musée, autonome en électricité grâce à un système solaire, est bâti sur une superficie de 6,78 hectares. Il comprend des salles dédiées aux expositions scientifiques et artistiques. Celles-ci peuvent être  permanentes ou éphémères.

S’adressant aux chercheurs en intelligence artificielle, informaticiens, ingénieurs et entrepreneurs, le Premier ministre éthiopien a fait savoir que « cet espace est conçu pour libérer l’imagination ».

Mort d’un touriste allemand : l’Afrique du Sud sous le choc

Lundi dernier, un touriste allemand est décédé dans une embuscade tendue par des hommes armés près du parc Kruger, dans la province de Mpumalanga.Selon toute vraisemblance, c’est une tentative de vol qui a mal tourné. Sur la route du Mdluli Safari lodge, un établissement de luxe situé à une quinzaine de kilomètres du parc Kruger (Nord-Est), quatre touristes allemands en voiture ont croisé, lundi après-midi, trois hommes armés. Ces derniers leur ont demandé d’ouvrir les portes du véhicule pour peut-être les dépouiller.

Face au refus d’obtempérer des occupants de la voiture, l’un des assaillants a ouvert le feu. Selon les premiers éléments de l’enquête de la Police, « le conducteur aurait verrouillé les portes et l’un des suspects lui a alors tiré une balle sur le haut du corps à travers la fenêtre.
Il est mort sur place ».

Lindiwe Sisulu, la ministre sud-africaine du Tourisme, « a condamné ce meurtre et demandé que les responsables soient sévèrement punis ». Craignant les contrecoups de ce fâcheux évènement, elle a tenu à rappeler que  « le tourisme est l’un des moteurs économiques et un fournisseur d’emplois pour les jeunes en Afrique du Sud. Notre pays reçoit un grand nombre de touristes du monde entier, notamment d’Allemagne.
Le nombre élevé de touristes est l’un des moyens par lesquels notre secteur touristique a pu se remettre de l’impact de la pandémie de Covid-19 ».

C’est pourquoi, a estimé Lindiwe Sisulu, la nation arc-en-ciel doit « travailler dur pour protéger cette industrie ». La ministre du Tourisme a donc exhorté les forces de l’ordre « à ne négliger aucune piste pour traduire en justice les auteurs de ce crime odieux ».

Mozambique : près d’un million de réfugiés à cause de la violence jihadiste

Près d’un million de personnes ont été déplacées en cinq ans au Mozambique à cause de la violence jihadiste, selon un rapport du HCR.Selon la même le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les derniers chiffres montrent que 946.508 personnes ont été déplacées de leurs foyers dans la province de Cabo Delgado, touchée par le conflit, entre octobre 2017, date du début des violences, et le premier semestre 2022.

« Cinq ans après, la situation humanitaire à travers Cabo Delgado a continué à se détériorer et les chiffres de déplacement ont augmenté de 20% pour atteindre 946.508 au premier semestre de cette année », a déclaré le HCR.

Il a noté que le nombre de personnes déplacées devrait être plus élevé aujourd’hui, car le conflit ne s’est pas apaisé et des milliers de familles sont toujours contraintes de quitter leurs foyers à Cabo Delgado et dans les régions voisines en raison des attaques des groupes liés à l’Etat islamique (EI).

« Le conflit s’est maintenant étendu à la province voisine de Nampula, qui a été le théâtre de quatre attaques de groupes armés en septembre, touchant au moins 47.000 personnes et en déplaçant 12.000 ».

Des centaines d’hommes et de garçons ont été enrôlés de force dans des groupes terroristes armés, selon le rapport.

L’agence des Nations Unies lance un appel pour un plus grand soutien international aux personnes déplacées et aux communautés locales qui les accueillent.

Elle a besoin de 36,7 millions de dollars pour fournir des services de protection et une assistance vitale au Mozambique, mais n’a reçu jusqu’à présent qu’environ 60% des fonds.

Le Mozambique reçoit une aide militaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe et du Rwanda pour combattre les insurgés.

Burkina : sous blocus jihadistes, Djibo « au bord de la famine »

Huit enfants sont décédés de faim à Djibo selon la société civile burkinabè.La ville de Djibo au nord-est du Burkina Faso dans la région du Sahel à 208 kilomètres de Ouagadougou est sous blocus djihadiste. L’armée burkinabè est désormais obligée de convoyer des vivres dans cette région par hélicoptère mardi après-midi, selon des sources d’APA.

 Cette ville sous blocus des groupes armés enregistre des décès de la malnutrition. Selon Idrissa Badini du Cadre de concertation de la société civile du Soum, huit enfants sont décédés à cause de la famine. Le responsable de la société civile ne donne pas plus de précisions sur le genre, ni l’âge des adolescents.Toutefois, M. Badini décrit une situation humanitaire « catastrophique » et « au bord de la famine » dans cette région. Dans un rapport publié en mai 2022, l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (Unicef) Burkina, indique que c’est « l’une des crises les plus violentes et les plus rapides au monde ».En effet, au Burkina, « on estime que 700 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë ; plus de 179 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère, qui peut être fatale si elle n’est pas traitée », peut-on lire dans la note officielle.Cinq provinces du pays dont celle du Soum ont atteint des niveaux d’urgence d’insécurité alimentaire et s’approchent du seuil de déclaration officielle de la famine, s’alarme l’unicef Burkina.L’acteur de la société civile appelle à secourir « urgemment » la ville. « Des efforts sont faits pour sauver ceux qui sont encore en vie à Djibo et des promesses de tout genre sont en attente. Mais tant que ça n’y arrive pas, nous ne pourrions pas dormir », indique-t-il.

Son appel n’est tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque 70 tonnes de vivres et produits de premières nécessités ont été acheminés mardi 3 octobre par hélicoptère dans la ville de Djibo.« C’est une première opération pour soulager un tant soit peu les populations », commente Lassana Bary, initiateur d’une campagne digitale, un « Pont aérien pour Djibo » et « AgirPourDjibo ».La campagne consiste à envoyer des « messages clairs à nos autorités et à la communauté internationale » afin de les alerter sur la situation alimentaire de Djobo.« Les enfants meurent de faim, il faut agir », insiste-t-il. Le dernier convoi humanitaire vers cette ville le 26 septembre 2022 a été la cible d’une attaque terroriste à Gaskinde. Revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), organisation jihadiste affiliée à Al-Qaida, l’attaque a fait officiellement 27 soldats tués, 28 blessés et une cinquantaine de disparus.

Changement climatique : le Sénégal prépare activement la Cop 27

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent sur une diversité de sujets dominés par la semaine de la mobilité durable et du climat, prélude de la 27e édition de la Conférence des parties (Cop) qui se tient en novembre en Egypte.Le Sénégal prépare activement la Cop 27, la conférence internationale sur les changements climatiques organisée par l’Organisation des Nations unies (Onu). L’édition de cette année se tient à Charm el-Cheikh, en Egypte, en novembre prochain. En prélude à cet événement, Dakar s’est transformé en « laboratoire d’idées » dans le cadre de la semaine de la mobilité durable et du climat, signale Le Soleil.

Le quotidien national rapporte que « plus de 1500 participants, acteurs de la mobilité du climat, prennent part à cet événement dont les conclusions serviront d’éléments de plaidoyer lors de la Conférence des parties à Charm el-Cheikh ». A l’ouverture des travaux, le Premier ministre Amadou Ba a rappelé « l’urgence pour les grandes métropoles de rester mobilisées sur les enjeux environnementaux ».

Pour le Sénégal, la lutte contre les changements climatiques reste un défi de même que la lutte contre le terrorisme. En effet, Bés Bi note que la « stratégie de lutte contre le terrorisme » est « le choix cornélien de Macky » Sall puisque cette dernière est « entre les mains de la police et la gendarmerie ».

« Mais avec l’arrivée de Saïfoulaye Sow à la tête du Cadre d’intervention et de coordination interministérielle des opérations de lutte anti-terroriste (Cico), l’idée de confier la stratégie à l’armée fait son chemin », indique le journal, précisant toutefois que le chef de l’Etat « se veut encore prudent ».

En politique, Sud Quotidien note que l’opposition a adopté la posture « d’arbitre en puissance » dans le bras de fer entre l’ex-Premier ministre Aminata Touré et la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) à l’Assemblée nationale.

Le camp « anti-Macky est en mode veille », d’après le journal qui souligne que le règlement intérieur de l’Assemblée « milite pour Aminata Touré ». Tête de liste de la coalition BBY aux dernières élections législatives, Mme Touré, devenue députée, est en rupture de ban avec ses camarades de la mouvance présidentielle après que son rêve de présider la quatorzième législature a été brisé sur l’autel d’un perchoir dirigé désormais par Amadou Mame Diop. Pour sa part, Le Quotidien note que « l’affaire Benno-Mimi Touré » est un « dossier 100 débats ».