«Sous Macron, les relations entre la France et l’Afrique ont évolué » (Ould Abdallah)

Ancien ministre, ancien représentant spécial des Nations-Unies en Afrique de l’Ouest et en Somalie, le Mauritanien Ahmedou Ould Abdallah, président du Think Tank Centre4S, fait le bilan des relations entre l’Afrique et la France à la veille de l’élection présidentielle de dimanche dans ce pays.Pourquoi l’élection présidentielle en France, dont le premier tour est prévu dimanche 10 avril,  intéresse-t-elle les Africains ?

L’Afrique n’est pas un bloc homogène. L’élection présidentielle française intéresse sans doute les élites publiques et privées des États ayant des relations politiques, économiques, culturelles, humaines ou historiques avec la France. C’est-à-dire l’Afrique francophone. Cette élection est, sans doute, de peu d’intérêt pour les opinions publiques de pays tels l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Egypte, le Nigéria ou le Sierra-Léone. Elle a peu à voir avec certaines présidentielles passées comme celle de 1981 ou de 2002. La première avait vu le président sortant Valéry Giscard d’Estaing affronter un vieux routier de la vie politique française, le socialiste et ancien ministre François Mitterrand dont la victoire reste à jamais dans les mémoires. C’était la première fois depuis la naissance de la Cinquième république en 1958 qu’un candidat de gauche était élu à la tête de l’Etat français. En 2002, le président sortant et candidat de la droite, Jacques Chirac affrontait, entre autres rivaux, son premier ministre socialiste Lionel Jospin. A la surprise générale, Chirac s’était finalement retrouvé au second tour en face de Jean-Marie Le Pen, candidat du Front National qui signait ainsi une performance politique inédite dans l’histoire de France: la présence d’un candidat d’extrême droite au tour final d’une présidentielle. C’était une autre époque.

Quelle est la place de l’Afrique dans la campagne électorale pour cette présidentielle en France ? Est-elle centrale ou marginale ?

En raison de la pandémie de Covid19 et surtout de la guerre actuellement en cours en Ukraine, la couverture médiatique de la campagne semble avoir été très modeste en comparaison avec les présidentielles passées. Ce qui fait redouter, d’ailleurs, une abstention exceptionnellement élevée qui serait gênante tout le monde, en particulier le camp du président sortant Emmanuel Macron. 

Les déclarations musclées contre l’immigration constituaient la base des premiers débats de la campagne électorale, surtout chez ce fameux candidat qui partage les mêmes origines qu’une des plus grandes communautés d’immigrés en France, en l’occurrence la communauté algérienne. En faisant de ce thème un élément central de son programme, ce candidat ne pouvait pas laisser indifférent à cette présidentielle une partie des opinions africaines, notamment celles de pays ayant des communautés installées en France. C’est peut-être sa grande victoire lors de cette présidentielle. 

Dans son discours à l’université de Ouagadougou, Burkina-Faso, six mois après son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait annoncé « la fin de la politique africaine de la France ». A-t-il tenu promesse ?

 »Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » disait un ancien ministre français de l’Intérieur. 
Avec le dernier Sommet France-Afrique de Montpellier où il avait décidé d’inviter des jeunes africains à la place de leurs chefs d’Etat, Emmanuel Macron, a sans doute confirmé ses déclarations de Ouagadougou. Le format inédit de ce sommet, illustre,à mon avis, l’évolution qu’Emmanuel Macron a fair subir aux relations de so nous avec l’Afrique.
Aujourd’hui, les relations entre Etats, y compris entre la France et ses amis africains, sont en pleine évolution du fait de l’individualisation des relations économiques hors des circuits officiels et du développement des nouvelles technologies. 

L’Afrique n’est plus dans une relations exclusive avec aucune ancienne puissance coloniale. Le continent est désormais ouvert sur le reste du monde, comme en témoignent les sommets Afrique-Japon. Afrique-Chine, Afrique-Russie et Afrique-Turquie. 

Un exemple de cette évolution : les exportations françaises vers l’Afrique ont doublé de 13 à 28 Milliards de Dollars entre 2000 et 2017. Pendant cette même période les importations des pays africains avec le monde entier ont augmenté de 100 à 400 Milliards. Des chiffres très parlants.

une délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples attendue du 11 au 15 avril au Maroc

Le Conseil marocain des droits de l’Homme (CNDH) accueillera, du 11 au 15 avril, une délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, conduite par son président Rémy Ngoy Lumbu.Cette visite s’inscrit dans le cadre du plaidoyer mené par le CNDH et la Commission pour la ratification par le Maroc de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, ainsi que le renforcement du dialogue entre les différents acteurs institutionnels et civils pour encourager l’adhésion et favoriser l’interaction avec le système africain des droits de l’Homme, indique samedi le CNDH dans un communiqué. 

La délégation sera composée de Marie Louise Abomo, commissaire et présidente du Groupe de travail sur les droits des personnes âgées et des personnes handicapées en Afrique, Ourveena Geereesha Topsy, commissaire et rapporteure spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, Idrissa Sow, commissaire et présidente du Groupe de travail sur la peine de mort et les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires en Afrique et Hannah Forster, directrice exécutive du Centre africain pour la démocratie et les études des droits de l’Homme, ajoute le communiqué.

Le programme de la visite comprend l’organisation d’une rencontre sur la « Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et les perspectives de renforcement de l’interaction avec le système africain des droits de l’Homme », dans le but de contribuer aux efforts de plaidoyer pour la ratification par le Maroc de la Charte africaine, et de s’informer sur les opportunités et les exigences qui en découleront et les modalités d’interaction de chaque composante du système national avec le système africain des droits de l’Homme.

Les travaux de cette rencontre, qui réunira des acteurs institutionnels, académiques et civils, seront ouverts par la présidente du CNDH, Amina Bouayach, et le président de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, Rémy Ngoy Lumbu.

Dans le cadre du renforcement du dialogue entre la Commission africaine, l’institution parlementaire et la société civile nationale, la délégation de la Commission tiendra une rencontre avec le Président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami, et le Président de la Chambre des Conseillers, Naama Mayara, selon la même source. 

Des rencontres thématiques seront également organisées entre les commissaires africains et les coalitions d’ONG œuvrant dans les domaines de la peine de mort, la liberté d’expression, l’accès à l’information, des personnes âgées et celles en situation de handicap.

Le CNDH a appelé le gouvernement marocain, dans ses rapports annuels au titre de 2019 et 2020 et ses recommandations et propositions relatives au renforcement de l’effectivité des droits soumises au Chef du Gouvernement, à ratifier la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et à renforcer son adhésion au système africain des droits de l’Homme.

Politique et sécurité alimentaire au menu des quotidiens et hebdomadaires marocains

Les relations entre le Maroc et l’Espagne et l’état de la sécurité alimentaire dans le Royaume sont les principaux sujets traités par les quotidiens et hebdomadaires marocains parus ce samedi.+Challenge+ écrit qu’entre le Maroc et l’Espagne, les relations bilatérales ont une profondeur historique exceptionnelle et qu’elles n’ont jamais été linéaires ou statiques, mais plutôt multidimensionnelles.

Dans cette crise de confiance, qui a perturbé sérieusement les rapports entre les deux États, l’Espagne a bien compris le poids stratégique de son voisin du Sud et surtout la nécessité urgente de construire des rapports de respect réciproque et de transparence, souligne le journal.

« Aujourd’hui, la page est tournée. L’avenir exige la construction de nouveaux rapports, tout en consolidant les acquis dans plusieurs domaines », soutient-il, soulignant que le partenariat économique bilatéral a déjà connu un grand essor au cours des dix dernières années.

La reconnaissance officielle par l’Espagne de la proposition marocaine d’autonomie des provinces marocaines du Sud du Royaume est « le signal d’une évolution irréversible » vers la construction d’un avenir commun, relève-t-il.

+Al Akhbar+ rapporte que Pedro Sanchez a veillé à réitérer la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara marocain en considérant «le plan marocain d’autonomie comme étant la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour régler le différend».

Au terme de ces discussions, les deux pays ont convenu de prendre des actions concrètes pour redynamiser leur coopération dans le cadre d’une feuille de route «permanente et ambitieuse».

Une feuille de route qui déterminera les priorités pour le prochain sommet de haut niveau prévu pour la fin de l’année. Les deux parties se sont mis d’accord pour traiter les sujets d’intérêt commun dans un climat de confiance et de concertation loin des actions unilatérales et du fait accompli. De ce fait, il a été convenu de reprendre la circulation des personnes et des biens ainsi que les liaisons maritimes de voyageurs tout en préparant le lancement de l’opération «Marhaba».

Le quotidien rapporte que les deux pays vont réactiver le groupe de travail chargé de délimiter les espaces maritimes sur la façade atlantique. Une instance dont l’objectif est de réaliser des avancées sur ce dossier. La déclaration conjointe souligne, par ailleurs, que les deux parties vont renforcer leur coopération dans le domaine de l’immigration lors d’une réunion prévue prochainement par le groupe de travail maroco-espagnonl chargé de ce dossier. Les deux pays devraient, en outre, réactiver le traité d’amitié de bon voisinage et de coopération de 1991 sur la base des principes et des priorités qui définiront les relations bilatérales dans les prochaines années.

+La Vie Éco+ écrit que malgré le flux de consommation de blé déjà élevé, et qui s’est probablement amplifié avec le mois de Ramadan, le Maroc n’a pas entamé ses précieuses réserves de sécurité ou du moins les a reconstituées rapidement.

Cela n’est pas du tout anodin, surtout en pareille conjoncture internationale, où la récolte des deux plus grands producteurs de blé tendre et fournisseurs du Maroc pour cette matière, que sont la Russie et l’Ukraine, est définitivement compromise, et ce pour au moins deux années.

Avec un tel manque d’offre sur les marchés internationaux, un double effet immédiat ne s’est pas fait attendre : la rareté et, comme conséquence directe, une flambée des prix, constate-t-il.

Le déclenchement de ce mécanisme est tout aussi valable pour d’autres denrées, notamment les engrais, les hydrocarbures, le gaz ou encore d’autres matières premières comme les minerais, sans oublier les produits d’équipement et industriels, mais dans le cas du blé, la situation est particulièrement compliquée, voire explosive, estime-t-il.

Alors que beaucoup de pays, en Afrique notamment, font déjà état de situations de début de famine, faute d’approvisionnement, les ménages marocains, quant à eux, connus pour être parmi les plus grands consommateurs de pain au monde, ont pu acheter leur pain et leur blé sans s’inquiéter des prix, encore moins de pénurie, note-t-il.

Législatives gambiennes: jour de test pour le président Barrow

Réélu pour un second mandat à l’issue de la présidentielle du 4 décembre 2021, le chef de l’État gambien espère consolider son pouvoir avec une majorité parlementaire.Top de départ pour les élections législatives en Gambie. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures et devront fermer à 17 heures TU, conformément à la loi électorale du pays.

Au terme d’une campagne électorale d’un mois ayant pris fin jeudi 7 avril, les électeurs élisent ce samedi 53 députés de l’Assemblée nationale, les 5 autres parmi lesquels le président de l’institution parlementaire devant être nommés par le président de la République.

La chambre sortante est dominée par le Parti démocratique unifié (UDP) de l’opposant Ousainou Darboe, rival malheureux du chef de l’Etat à la présidentielle de décembre dernier. Mais le Parti national du peuple (NPP), formation politique du président Adama Barrow, créé en 2020 après l’éclatement de la coalition l’ayant porté au pouvoir contre Yahya Jammeh en 2016 vise la majorité au Parlement.

Si le pouvoir obtient la majorité parlementaire,  la nouvelle législature aura comme principale tâche l’adoption d’une nouvelle Constitution, jugée indispensable par les partenaires internationaux de la Gambie pour y consolider la démocratie notamment en contenant les pouvoirs du président.

Le président Barrow a promis que ce chantier serait achevé à la fin de son mandat, mais le Parlement sortant a rejeté, en septembre 2020, un projet de Constitution instituant une limite de deux mandats présidentiels.

Niger : Cissé Ibrahim Ousmane écroué

L’ancien ministre de l’Intérieur est accusé d’ « atteinte à la sûreté de l’Etat » dans la tentative du putsch du 31 mars 2021.La tentative de coup d’état à laquelle serait impliquée Cissé Ibrahim Ousmane est survenue deux jours avant l’investiture de l’actuel président nigérien, Mohamed Bazoum.

Cissé Ibrahim Ousman, proche parent du général Salou Djibo qui a renversé le président Tanja Mamadou, était jusqu’à son arrestation Ambassadeur de son pays au Tchad.

Guinée : report du procès de l’ex-Pm Kassory Fofana & Cie

Le chef du dernier gouvernement du président déchu, Alpha Condé, a été placé sous mandat mercredi dernier.Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier guinéen et trois de ses anciens ministres devront encore attendre pour être édifiés sur leur sort. Leur procès prévu ce lundi 11 avril devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) est reporté. Celle-ci a renvoyé en instruction l’affaire d’enrichissement illicite et de détournement de deniers publics pour laquelle l’ex-Premier ministre et ses coinculpés sont poursuivis.

Au terme d’enquêtes de la Crief, Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané, Diakaria Koulibaly et Oyé Guilavogui ont été inculpés le 6 avril dernier et placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.

Decryptage: « Macron n’a pas tenu promesse sur l’Afrique » (Gilles Yabi)

Analyste politique, docteur en économie, Gilles Yabi directeur du think tank ouest africain Wathi, décrypte pour APA News l’élection présidentielle française de ce dimanche vue d’Afrique.Pourquoi l’élection présidentielle organisée en France, dont le premier tour est prévu dimanche 10 avril,  intéresse-t-elle les Africains ?

Toute l’Afrique ne s’intéresse pas de la même manière à la vie politique française. Ce sont les pays qui ont des relations particulières avec la France notamment les anciennes colonies françaises qui s’intéressent à l’élection organisé ce dimanche.

Je ne suis sûr qu’au Botswana, en Afrique du Sud ou au Kenya, on s’intéresse à cette présidentielle. Par contre, dans les pays africains francophones, il y a toujours un intérêt à la vie politique française, dans la mesure où celle-ci a, souvent, un impact sur les développements politiques, économiques et sécuritaires dans ces pays. C’est donc normal que ce qui se joue en France soit toujours surveillé par les élites dirigeantes des ces pays francophones africains

Quelle est la place de l’Afrique dans la campagne électorale pour cette présidentielle en France ? Est-elle centrale ou marginale ?

Dans tous les pays du monde, les électeurs ont tendance à se focaliser sur les questions qui ont un impactent direct sur leur vie quotidienne: l’économie, l’emploi le chômage, parfois aussi les problèmes de sécurité intérieure.
Cette élection présidentielle en France intervient, cependant, dans un contexte particulier.

Au-delà des questions habituelles économiques, sociales ou de politiques intérieure, il y a la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui déstabilise profondément l’Europe et qui a des impacts économiques immédiats, y compris sur les questions énergétiques. C’est donc naturellement que la guerre en Ukraine s’est imposée comme sujet majeur de la campagne présidentielle en France. Cette situation pourrait d’ailleurs être une des raisons qui expliquent que l’Afrique soit moins présente dans cette campagne que d’habitude.

Pourtant, on aurait pu avoir un sujet comme la guerre contre les groupes jihadistes au Mali, comme sujet important dans cette campagne présidentielle. Mais le désengagement militaire de la France au Mali plusieurs mois avant cette présidentielle a permis de sortir ce dossier très important et sensible à la fois du débat entre les candidats. Le sujet n’aurait pas plaidé en faveur d’Emmanuel Macron, le président sortant, face à ses adversaires.

Comme par le passé, le seul élément qui tient à la fois de la  politique intérieure et extérieure est la question de l’immigration. Et Comme d’habitude, le sujet tient une certaine place dans les discours de campagne d’une partie des candidats, surtout ceux situés à l’extrême droite de l’échiquier politique. Les propos particulièrement outrageants tenus sur la question par un candidat comme Eric Zemmour illustre parfaitement l’obsession qu’entretient l’extrême-droite française autour de l’immigration. 

Dans son discours à l’université de Ouagadougou, Burkina-Faso, six mois après son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait annoncé « la fin de la politique africaine de la France ». A-t-il tenu promesse ?

J’ai l’impression qu’il s’agissait d’un lapsus lorsque le président Macron déclarait la fin de la politique française en Afrique. On s’est demandé qu’est-ce qu’il voulait dire exactement.
Tous les pays ont des politiques extérieures en direction des différentes parties du monde. Cela n’a pas de sens de parler de la fin de la politique française en Afrique, puisqu’il y a toujours à l’égard des pays africains une politique et au-delà à l’égard du continent de manière plus global. Je crois qu’il voulait dire plutôt la fin de la « France-Afrique », ce modèle de rapports qui remonte aux indépendances et qui est basé sur une conception particulièrement inégalitaire, donc, contestable des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Je crois que c’est ce qu’il voulait dire. Est-ce qu’il a tenu promesse ? Je ne le pense pas.

Pour revenir au fameux discours de Macron devant les écrivains de l’université de Ouagadougou, il a été prononcé dans un contexte où ce pays et la sous-région étaient dans une situation nettement différentes celle qui y prévaut aujourd’hui.  Des coups d’état ont renversé les régimes qui étaient en place à Bamako, à Conakry et à Ouagadougou. Il y a une forte très tension entre la France et le Mali. Les opinions publiques dans beaucoup de pays du Sahel et en Afrique expriment, aujourd’hui, des positions très négative sur l’influence française. À mon avis, la perception africaine n’est pas celle d’un changement profond dans la politique africaine de la France. Je pense qu’on a retrouvé avec le président Emmanuel Macron, dans le ton et un peu dans les formes, les mêmes tendances qu’on dénonçait jusque-là qui donnaient l’impression que le continent africain est traité avec condescendance et pas de la même manière que d’autres régions du monde.

Guinée : Alpha Condé de retour d’un séjour médical

L’ex-chef de l’État, âgé de 84 ans, était aux Émirats arabes unis depuis le 17 janvier 2022.Presque trois mois après son évacuation en toute discrétion, Alpha Condé est bien rentré « cet après-midi » en Guinée. Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) vient d’en faire l’annonce.

Le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, témoigne sa gratitude aux autorités du pays hôte, les Émirats arabes unis, « pour la grande attention ainsi que le traitement privilégié dont l’ancien président a bénéficié durant son séjour ».

L’actuel homme fort de Conakry remercie également « les institutions régionales et sous-régionales et toutes les bonnes volontés connues ou anonymes ayant contribué à la réussite de cette mission ».

S’adressant à l’opinion nationale et internationale, la junte fait une mise au point : Alpha Condé « demeurera en Guinée aussi longtemps que sa santé le permettra ». Par ailleurs, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) s’engage à toujours respecter l’intégrité et la dignité du président déchu le 5 septembre 2021.

Moura : une « victoire importante » selon la Russie

Moscou félicite la junte malienne pour l’élimination de « plus de 200 jihadistes ».La Russie prend le contre-pied de l’Occident et des organisations de défense des droits humains par rapport à l’intervention des Forces armées du Mali (Fama) à Moura, au Centre du pays. Dans un communiqué, diffusé ce vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a estimé que c’est « une opération militaire réussie » dans la lutte contre la menace terroriste.

Du 23 au 31 mars, l’armée malienne, aidée de combattants de la société militaire privée russe Wagner, a mené une attaque antijihadiste d’envergure dans ce village situé à Mopti. Mais selon plusieurs témoignages recueillis par des médias et des Organisations Non Gouvernementales, de nombreux civils ont sommairement été exécutés par les Fama.

Depuis lors, les États-Unis, l’Union Européenne (UE) et plusieurs ONG réclament l’ouverture d’une enquête indépendante. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui doit effectuer ce travail, n’a toujours pas reçu l’autorisation du gouvernement malien pour se rendre à Moura.

Législatives gambiennes : la Cédéao déploie ses observateurs

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) compte veiller au bon déroulement de ces élections prévues ce samedi 9 avril.Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, a envoyé hier jeudi 40 observateurs en Gambie. Sur place, Mohamed Ibn Chambas, le chef de la mission d’observation, a eu des entretiens pour évaluer le niveau de préparation du scrutin.

« Je suis pleinement conscient des enjeux de ces élections, des obstacles franchis et des sacrifices consentis. Il est donc impératif que nous réussissions notre mission en faisant en sorte que le vote soit transparent, libre, crédible, pacifique et inclusif pour l’acceptation du verdict des urnes par tous les candidats », a déclaré M. Ibn Chambas.

Dans un communiqué, Rémi Ajibewa, Directeur des Affaires politiques de la Commission de la Cédéao, a rappelé que la base juridique d’une mission d’observation dans l’espace communautaire est le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001. Poursuivant, il a indiqué que les observateurs seront présents « dans les sept régions administratives de la Gambie ».

Can 2023 : le tirage au sort des éliminatoires programmé

Les douze groupes du dernier tour qualificatif à la Coupe d’Afrique des nations 2023 seront formés le mardi 19 avril 2022 à 17h30 (Temps Universel).Il revient à la Côte d’Ivoire d’accueillir, l’année prochaine, la grand-messe du foot continental. Actuellement, 47 sélections sont en course pour décrocher les 23 tickets disponibles. Deux équipes de chaque poule, exceptée celle du pays hôte qualifié d’office, prendront part à la compétition.

La Confédération africaine de football (Caf) a constitué les quatre chapeaux indispensables au tirage au sort. Une fois effectué, les deux premières journées des éliminatoires se disputeront du 30 mai au 14 juin 2022. Les journées 3 et 4 se tiendront entre le 19 et le 27 septembre 2022. Les deux dernières auront lieu du 20 au 28 mars 2023.

En outre, l’instance faîtière du foot africain procédera le 25 avril 2022, à 20h30 (Temps Universel), au tirage de la phase finale de la Can féminine Maroc 2022. Trois jours plus tard, les groupes des éliminatoires du Championnat d’Afrique des nations (Chan), prévu en Algérie en 2023, seront connus.

Voici la composition des chapeaux des éliminatoires de la Can 2023 :

Chapeau 1 : Sénégal, Maroc, Tunisie, Nigeria, Algérie, Cameroun, Égypte, Mali, Côte d’Ivoire, Burkina, Ghana et République démocratique du Congo.

Chapeau 2
: Afrique du Sud, Cabo Verde, Guinée, Ouganda, Gabon, Bénin, Zambie, Congo, Madagascar, Kenya, Guinée équatoriale et Sierra Leone.

Chapeau 3
: Namibie, Guinée Bissau, Niger, Mauritanie, Lybie, Mozambique, Malawi, Zimbabwe, Gambie, Togo, Angola et Centrafrique.

Chapeau 4 : Comores, Tanzanie, Soudan, Rwanda, Liberia, Lesotho, Eswatini, Botswana, Éthiopie, Burundi, Soudan du Sud et São-Tomé-et-Príncipe.

Guerre ukrainienne: explosion des prix des denrées alimentaires

Les prix des produits alimentaires ont bondi en mars 2022.La guerre entre la Russie et l’Ukraine entraîne la hausse des prix internationaux du blé, du maïs et des huiles végétales. Selon le dernier indice de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ces prix ont atteint leurs plus hauts niveaux jamais enregistrés.

L’organisme onusien indique que la guerre entre la Russie et l’Ukraine provoque des chocs dans les marchés des céréales de base et des huiles végétales. La Fédération de Russie et l’Ukraine, à elles deux, représentaient environ 30 pour cent des exportations mondiales de blé et 20 pour cent des exportations mondiales de maïs ces trois dernières années.

Ainsi, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires a affiché une valeur moyenne de 159,3 points en mars, soit une hausse de 12,6 pour cent depuis février, mois au cours duquel il avait déjà atteint son plus haut niveau depuis sa création en 1990. L’Indice suit l’évolution mensuelle des prix internationaux d’un panier de produits alimentaires couramment échangés. Le dernier niveau de l’Indice était déjà supérieur de 33,6 pour cent à celui de mars 2021.

En mars dernier, l’Indice a enregistré une hausse de 17,1 pour cent par rapport à février, sous l’effet de fortes hausses des prix du blé et de toutes les céréales secondaires principalement dues à la guerre en Ukraine.

Les prix mondiaux du blé ont grimpé de 19,7 pour cent pendant le mois, des craintes concernant les conditions de culture aux États-Unis d’Amérique ayant accentué la hausse. Par ailleurs, les prix du maïs ont enregistré une progression mensuelle de 19,1 pour cent, atteignant ainsi un niveau record, tout comme ceux de l’orge et du sorgho.

Les tendances contrastées en ce qui concerne le riz de différentes origines et qualités n’ont fait que peu évoluer l’Indice FAO des prix du riz depuis février, lequel reste donc à un niveau inférieur de 10 pour cent comparé à celui enregistré un an auparavant.

Pour les huiles végétales, les prix ont bondi de 23,2 pour cent, porté par la hausse des cours de l’huile de tournesol, dont le premier exportateur mondial est l’Ukraine. Les prix des huiles de palme, de soja et de colza ont eux aussi enregistré une hausse marquée en raison de l’augmentation des prix de l’huile de tournesol et du pétrole brut. Des craintes quant à une baisse des exportations en Amérique du Sud ont également contribué à la hausse des prix de l’huile de soja.

Quant à lui, l’Indice FAO des prix du sucre a progressé de 6,7 pour cent depuis février, ce qui a compensé les baisses récentes et l’a porté à un niveau supérieur de 20 pour cent à celui de mars 2021. Un des facteurs de cette augmentation était la hausse des prix du pétrole brut, tout comme l’appréciation du real brésilien, tandis que les perspectives de production favorables en Inde ont empêché une hausse mensuelle des prix plus importante.

Pour les prix de la viande, l’Indice a gagné 4,8 pour cent en mars et atteint son plus haut niveau jamais enregistré, principalement sous l’effet d’un sursaut des prix de la viande de porcin dû à une pénurie de porcs d’abattage en Europe de l’Ouest. Les prix internationaux de la volaille se sont également affermis, car les disponibilités ont diminué dans les principaux pays exportateurs à la suite d’épidémies de grippe aviaire.

L’Indice FAO des prix des produits laitiers a progressé de 2,6 pour cent et a atteint un niveau supérieur de 23,6 pour cent à celui de mars 2021, car les cours du beurre et du lait en poudre ont nettement augmenté dans un contexte de forte hausse de la demande à l’importation en vue de livraisons à court et long termes, en particulier sur les marchés asiatiques.

Burkina Faso : seize morts dans une attaque

Des jihadistes présumés ont attaqué le détachement militaire de Namissiguima, dans la province du Sanmatenga.De nouvelles pertes en vies humaines pour l’armée burkinabé. Le bilan provisoire d’une attaque attribuée à des jihadistes survenue, ce vendredi dans le nord du pays, fait état de 12 soldats et 4 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) tués.

Ces dernières années, le Burkina Faso est confronté à des attaques terroristes devenues fréquentes et meurtrières visant sa partie nord.

Sénégal : 70% des Dakarois se déplacent à pied (étude)

Certains déséquilibres sont notés dans le secteur des transports à Dakar.Les efforts de l’Etat pour améliorer la mobilité des Dakarois n’ont pas eu les effets escomptés. Dans la capitale sénégalaise, les populations utilisent la marche comme mode de déplacement. C’est ce que dit une étude de la Fondation Friedrich Ebert menée en collaboration l’Institut africain de gestion urbaine (IAGU).

« Soixante-dix pour cent de la population de Dakar se déplace par la marche », révèle l’étude sur « Les défis de l’urbanisation à Dakar ».

Le document dont APA a obtenu copie souligne que dans le secteur du transport public, certains déséquilibres sont enregistrés, notamment la non prise en compte dans les planifications des besoins des populations.

« (…) les piétons sont confrontés à l’absence, à l’encombrement ou au mauvais état des trottoirs, au manque d’éclairage pendant la nuit, aux inondations en saison des pluies, aux mauvaises odeurs, aux risques d’accidents etc. Au même moment, les grands projets d’infrastructure dans le domaine du transport public (Bus Rapid Transit, Train Express Régional) risquent de ne pas être à portée de bourse des couches les plus vulnérables », alertent les chercheurs.

Selon eux, l’urbanisation de Dakar est confrontée à des défis majeurs en termes de justice sociale, de durabilité environnementale et d’inclusion démocratique des couches vulnérables de la population. Ces défis se manifestent dans les domaines de la planification territoriale, de l’assainissement, du transport public et du logement social.

Dans le secteur de l’assainissement, surtout dans les départements de Pikine et Guédiawaye qui n’ont pas connu dans leur ensemble un aménagement préalablement à l’installation des populations, des irrégularités sont notées sur le tissu urbain et la densité du bâti. Les ouvrages de l’assainissement autonome sont une des causes de la pollution de la nappe phréatique superficielle et aussi de sa remontée.

S’agissant du secteur du logement, il est noté que l’habitat informel occupe dans la région de Dakar 35% des superficies habitées. En 2013, le déficit en logements a été estimé à 322.000 unités sur tout le territoire national dont 158.000 à Dakar. Le Plan Sénégal Emergent avait prévu de construire 10.000 à 15.000 logements sociaux par an entre 2014 et 2018. Mais au final, moins de 10.000 logements sociaux ont été construits dans cette période. L’accès aux logements des travailleurs du secteur informel et la prise en compte de l’auto-construction sont des questions qui restent en suspens sur le projet « 100 000 logements ».

Pour un développement urbain inclusif et équitable de Dakar, l’étude recommande une batterie de mesures parmi lesquelles, une planification territoriale utile mettant en œuvre des stratégies en phase avec la vocation des territoires, les besoins et les aspirations des communautés, et la prise en compte des besoins de la population dans la conception des infrastructures de transport.

Il est aussi suggéré l’amélioration de la qualité des déplacements des populations de la banlieue de Dakar à travers une urbanisation plus régulière et le développement d’un système d’assainissement fonctionnel pour protéger la nappe phréatique, ainsi que la promotion des logements sociaux accessibles aux employé(e)s du secteur informel et à d’autres couches vulnérables.

Af’Sud : des inondations annoncées ce week-end

Les prévisions météorologiques concernent certaines régions de la nation arc-en-ciel.Le Service météorologique sud-africain (SAWS, sigle anglais) a mis en garde contre des conditions pluvieuses et froides au centre et au sud-est du pays pendant le week-end.

De fortes pluies et des inondations devraient notamment toucher les parties orientales des provinces du Cap Nord et Est, de l’Etat libre, du Nord-Ouest, du Gauteng et du KwaZulu-Natal, ainsi que la région du Highveld de Mpumalanga.

« Cet épisode pluvieux sera accompagné de conditions froides à très froides sur le sud et le sud-est de l’intérieur du pays à partir de ce vendredi, et s’étendra au centre et à l’est dès samedi », a annoncé le SAWS dans son dernier bulletin.

Des inondations localisées sont aussi attendues dans certaines parties des provinces du Nord-Ouest, de l’Etat libre et du Gauteng ce vendredi, avant de s’étendre à d’autres régions samedi.

Compte tenu de ses prévisions, le SAWS exhorte fortement le public à éviter de traverser les rivières et les cours d’eau gonflés, en particulier dans les cas où le niveau de l’eau dépasse la hauteur d’une cheville.

Il a également appelé les habitants des zones touchées à se déplacer vers des terrains plus élevés « si la montée des eaux de crue menace la sécurité des personnes ».

Mali : l’Onu tire la sonnette d’alarme

La situation dans ce pays d’Afrique de l’ouest reste « extrêmement préoccupante » alors que le processus de paix et la transition politique sont dans l’impasse, alerte l’Onu.« Les civils sont confrontés à d’immenses souffrances. Il n’y a pas eu de progrès notables dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. De plus, malgré les efforts considérables déployés à cet effet, il n’y a pas eu de consensus autour de la durée de la transition », a expliqué, jeudi, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, El-Ghassim Wane, devant les membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies.

S’agissant de la situation sécuritaire, il a indiqué que le mois de mars a vu plusieurs attaques meurtrières perpétrées par l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) dans la région de Ménaka et dans le sud de Gao.

« Même si l’élément déclencheur de la reprise des violences dans la zone des trois frontières semble lié à des trafics locaux et à des dynamiques connexes, il convient de noter que ces incidents surviennent dans le contexte du retrait des forces Barkhane et de Takuba. Faisant face à moins de pression, les groupes terroristes bénéficient d’une latitude d’action plus grande, posant un danger accru tant aux civils qu’à nos opérations », a observé M. Wane, également chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Selon lui, face à ces défis, il est impératif que le niveau de capacités de la Minusma et de ses troupes soit maintenu. « Il est tout aussi important que des réponses adéquates soient trouvées aux défis liés à l’insuffisance de nos capacités ainsi qu’aux restrictions nationales des pays contributeurs de troupes et de police », a-t-il ajouté.

Concernant le processus de paix, l’envoyé de l’Onu a noté qu’aucun progrès tangible n’a été enregistré. « Au lieu de cela, les trois derniers mois ont été marqués par des actions et des discours inquiétants, non conformes à l’esprit de l’accord », a-t-il dit, ajoutant que la Minuma continuait de dialoguer avec les parties, les encourageant à aller de l’avant.

A l’en croire, « le statu quo actuel comporte d’énormes risques pour l’avenir de l’accord de paix et prive les populations locales des dividendes de la paix auxquels elles aspirent ».

La transition politique au Mali devait s’achever en mars, conformément au calendrier initial de 18 mois négocié par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) après le coup d’État d’août 2020.

« Le non-achèvement de la Transition dans les délais convenus a conduit la Cédéao à imposer des sanctions économiques et financières en janvier dernier, en plus des mesures individuelles décidées un mois plus tôt. L’impasse a malheureusement persisté, exacerbant les tensions entre le Mali et la Cédéao et impactant négativement ses relations avec les autres acteurs internationaux », a souligné M. Wane.

Pour lui, aucun effort ne doit être épargné pour parvenir à un accord sur la transition. « Cela permettrait non seulement de lever les sanctions, mesure critique au regard de la situation humanitaire qui prévaut, mais aussi de créer un environnement plus propice à la poursuite des autres processus fondamentaux à la stabilisation du pays », a-t-il conclu.

Tanzanie : le « leadership » de la présidente Samia Hassan primé

L’édition 2022 du Trophée Babacar Ndiaye, consacrant les personnalités africaines engagées dans le développement des infrastructures de transport sur le continent, a été décernée à la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan.gée de 61 ans, Mme Hassan a bouclé en mars passé la première année de son mandat à la tête de la Tanzanie. Vice-présidente jusqu’au décès de John Magufuli, elle doit rester au pouvoir jusqu’en 2025, fin prévue du mandat de son prédécesseur. Mais déjà, son action commence à être magnifiée sur le continent.

Le 31 mars dernier à Abuja, capitale du Nigeria, le Comité de sélection du Trophée Babacar Ndiaye des « Africa Road Builders » l’a désignée en effet comme lauréate de l’édition 2022 de cette distinction.

Selon le communiqué reçu vendredi à APA, la seule femme cheffe d’Etat en exercice en Afrique a été distinguée pour son « leadership personnel et ses énormes engagements et investissements » à étendre les routes et le réseau de transports ferroviaires de son pays. Cette originaire de l’archipel semi-autonome de Zanzibar succède ainsi au président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, lauréat en 2021.

Pour opérer son choix, le Comité de sélection a notamment invoqué l’appui de 290 millions de dollars de la Banque africaine de développement (Bad) pour la redynamisation des transports routiers, ferroviaires et aériens de la Tanzanie. Il a aussi tenu compte du contrat de 172,2 millions de dollars signé avec la China Corporation Limited pour la fourniture au pays de 1430 wagons de fret modernes, en vue de la mise en œuvre de l’ambitieux programme de chemin fer de la Tanzania Railways Corporation.

Babacar Ndiaye, ce « chevronné »…

Enfin, le Comité a noté le lancement officiel de la construction du projet historique de la rocade extérieure de la ville de Dodoma. Ce projet a été lancé le 11 février dernier par la présidente Samia Hassan en présence du président du Groupe de la Bad, Dr Akinwumi Adesina.

« Nous adressons nos chaleureuses félicitations à la présidente Samia Hassan et au peuple tanzanien. La remise du trophée aura lieu lors de la conférence finale de The Africa Road Builders, prévue en marge des prochaines Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement », souligne le Comité de sélection.

Parrainé par le président de la Bad, le Trophée Babacar Ndiaye est organisé par Acturoutes, une plateforme d’information sur les infrastructures et le réseau routier en Afrique et l’organisation Médias pour les infrastructures et la finance en Afrique (MIFA), un réseau de journalistes africains spécialisés dans les infrastructures routières.

Ce prix a été créé en l’honneur de l’économiste sénégalais Babacar Ndiaye, décédé en 2017 à l’âgé de 82 ans et qui fut président de la Bad de 1985 à 1995. Né à Conakry d’un père sénégalais et d’une mère guinéenne, il est décrit comme un économiste chevronné pour avoir participé à donner un certain élan à l’économie africaine en aidant à l’émergence de jeunes entrepreneurs.

Sénégal : l’armée pilonne les dernières bases rebelles en Casamance

Après avoir démantelé les bastions de Salif Sadio, chef de l’aile Nord de la rébellion casamançaise au sud du pays, l’armée sénégalaise a lancé l’assaut sur les bases de César Atoute Badiate.L’Etat sénégalais a choisi le bâton pour en finir définitivement avec la rébellion au sud du pays. Le président Macky Sall avait d’ailleurs donné son feu-vert, à la veille de la célébration de la fête nationale du 4 avril, pour la poursuite « sans répit » des opérations militaires « jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints ».

Après cet assaut lancé par le chef suprême des armées, les soldats sénégalais investissent depuis mercredi la commune de Djibidione, dans le département de Bignona (Ziguinchor, sud), où étaient positionnées des bases rebelles sous le commandement de César Atoute Badiate à la tête de l’aile Sud.

Les combats qui ont touché d’autres localités villageoises du département ont conduit plusieurs habitants à fuir pour rallier la Gambie, selon certaines sources médiatiques. Les tirs d’artillerie suivis du déploiement d’un important contingent de l’armée ont eu pour conséquence la fermeture des écoles élémentaires et des collèges de ladite commune, selon le quotidien EnQuête.

Pour le moment, la zone est occupée par l’armée sénégalaise même si elle n’a pas encore fait de communiqué sur le déroulement des opérations et les pertes subies par les rebelles. Mais quelques semaines après avoir chassé Salif Sadio du nord Sindian, elle vient de réussir un nouveau coup contre un autre chef d’Atika, le surnom de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), un groupe indépendantiste créé depuis plus de quarante ans.

Des chefs rebelles en fuite

César Atoute Badiate, qui est actuellement introuvable, est par ailleurs sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la justice sénégalaise dans l’affaire de la tuerie de la forêt de Boffa Bayotte, en Casamance. Il est jugé avec douze autres personnes pour le meurtre de quatorze coupeurs de bois, en 2018.

Le 6 avril dernier, le procureur du tribunal de grande instance de Ziguinchor a requis la prison à perpétuité contre lui. Cependant, certains observateurs redoutent que sa condamnation et les dernières offensives de l’armée ne compromettent le processus de paix engagé pour le retour de la paix en Casamance. Ces derniers jours, la presse a rapporté le braquage d’un convoi de commerçants, dans la zone de Bignona, par des hommes lourdement armés supposés appartenir au MFDC. Ils ont emporté divers objets tels que des téléphones portables et des sommes d’argent avant de se diriger vers la forêt.

Spécialiste du conflit casamançais, le Français Jean-Claude Marut explique que le MFDC est désormais divisé en plusieurs sous-groupes. Ils se livrent à des actions criminelles, principalement la culture et la vente de produits stupéfiants, pour survivre.

Si le conflit a persisté à basse intensité jusqu’à être qualifié de « situation de ni paix ni guerre », le Sénégal s’est employé à la normaliser en organisant les conditions de réinstallation des déplacés. Mais aujourd’hui, la donne semble totalement avoir changé.

« L’Etat sénégalais a joué la carte du temps, la carte du pourrissement et cela a marché, puisque, effectivement la rébellion est complètement à bout de souffle », remarque le chercheur associé au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans un entretien avec RFI.

Zimbabwe : l’opposition condamne le meurtre d’un Zimbabwéen en Afrique du Sud

La principale coalition d’opposition zimbabwéenne, Citizens Coalition for Change (CCC), a appelé le gouvernement sud-africain à prendre des mesures pour lutter contre le sentiment anti-immigrant dans le pays, suite au meurtre d’un ressortissant zimbabwéen cette semaine.Elvis Nyathi a été tué mercredi soir à Diepsloot, à Johannesburg, par une foule qui faisait du porte-à-porte pour réclamer les passeports des ressortissants étrangers.

Il a été lapidé puis brûlé par des ressortissants sud-africains qui, ces derniers mois, ont accusé les ressortissants étrangers africains de prendre leurs emplois et de contribuer au taux de criminalité élevé dans le pays.

« Le meurtre de Nyathi est un affront regrettable à l’ubuntu (hospitalité) et une violation directe de l’article 5 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui lie l’ensemble du continent et prévoit que tout individu a droit au respect de la dignité inhérente à l’être humain et à la reconnaissance de son statut juridique », a déclaré Fadzai Mahere, porte-parole du CCC.

Elle a déclaré que Nyathi « est devenu la victime tragique des raids aveugles de porte-à-porte d’un groupe d’autodéfense qui cible les ressortissants étrangers africains en dehors des limites de la loi et sans procédure régulière ».

« Nous demandons l’arrestation immédiate et la poursuite en justice des auteurs de ces actes afin que justice soit faite ».

Ironiquement, la police sud-africaine a déclaré avoir arrêté quelque 24 ressortissants zimbabwéens à la suite des violences de Diepsloot, alors qu’aucun des Sud-Africains à l’origine du meurtre n’a été interpellé.

« Nous appelons également à la désescalade de la rhétorique anti-immigrés des personnalités publiques et des groupes de l’ombre qui fomentent les abus, l’extorsion et la violence contre les ressortissants africains », a ajouté M. Mahere.

Cet appel fait suite au sentiment anti-immigrant de certains hauts responsables du Congrès national africain (ANC, au pouvoir en Afrique du Sud), qui vise principalement les ressortissants d’autres pays d’Afrique.

Social, législatif et recherche scientifique au menu des quotidiens marocains

La généralisation de la couverture sociale, les enjeux de la deuxième session parlementaire et la recherche scientifique au Maroc sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus vendredi.+Aujourd’hui le Maroc+, qui s’attarde sur les enjeux de la généralisation de la couverture sociale, écrit que « ce chantier royal gigantesque » va permettre au Maroc de garantir à l’ensemble de sa population, quels que soient ses revenus ou son statut social, un accès équitable aux services sociaux et aux soins, notant que le gouvernement ainsi que les organismes concernés sont mobilisés pour atteindre les objectifs tracés et mettre en œuvre la feuille de route établie.

Après l’achèvement de la généralisation de la couverture sociale aux travailleurs non-salariés, prévu vers la fin du mois de mai, une autre opération « cruciale » va commencer, puisqu’en juillet prochain, il sera question de la généralisation de la couverture médicale aux personnes bénéficiaires du RAMED, le but étant d’achever vers la fin de l’année en cours la généralisation de la couverture médicale, relève le quotidien.

Très attendu, ce projet est l’un des plus importants au cours des dernières décennies, note-t-il, soulignant que le Maroc et les Marocains sont décidés à relever ce défi.

Évoquant la deuxième session parlementaire qui va s’ouvrir vendredi, +L’Opinion+ écrit que cette dernière sera marquée par l’approbation d’un certain nombre de textes de loi déjà prêts, mais qui s’annonce d’ores et déjà houleuse, vu les dossiers “chauds” qui attendent le gouvernement.

Alors que le diesel n’a jamais été aussi cher et que le litre d’essence tutoie les sommets, dépassant les records enregistrés en 2018, les prix à la pompe s’invitent “immanquablement” à l’Hémicycle, sur fond de volatilité des cours du pétrole et du gaz qui “assombrissent les tableaux des prévisions économiques”, estime le journal.

Un “remue-méninges” sur des actions proactives s’impose et le recours à des mesures telles que la baisse des taxes sur les carburants, ou encore l’allègement fiscal pour les classes moyennes et démunies, aurait un “effet d’électrochoc” sur le pouvoir d’achat des ménages, suggère-t-il.

La revalorisation des revenus serait également au rendez-vous de cette deuxième session législative, vu que les quelques augmentations salariales négociées au sein des branches professionnelles durant les trois dernières années ont été gommées, premièrement par les effets de la crise Covid, puis par l’inflation et enfin par la sécheresse, ajoute-t-il.

+L’Économiste+ écrit que la recherche scientifique au Maroc se porte mal, évoquant des moyens toujours maigres (0,75% du PIB), une faible production scientifique (0,5 article par enseignant et par an), un corps d’enseignants-chercheurs vieillissant (60% ont plus de 50 ans), et pour couronner le tout, une absence de feuille de route claire.

Ce diagnostic vient rappeler “l’urgence d’agir”, soutient a publication, appelant à accorder plus d’autonomie aux universités, les dispenser du lourd contrôle a priori des dépenses, des centres de transfert de technologie créant des liens avec l’industrie.

Il est également essentiel d’encourager les talents qui continuent à se mobiliser en dépit de tout, refusant de répondre aux sirènes de l’étranger, ajoute-t-il.

Af’Sud : Ramaphosa fustige les violences xénophobes

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré que la criminalité ne serait pas tolérée dans le pays, après la mort d’un ressortissant zimbabwéen.Un drame sui de  l’arrestation par la police de 54 personnes dans le township de Diepsloot à Johannesburg. M. Ramaphosa réagissait face aux informations faisant état du meurtre d’un ressortissant zimbabwéen, Elvis Nyathi, dans le township de Soweto.

Au cours d’une opération porte-à-porte visant à rechercher des étrangers sans papiers mercredi soir, Elvis Nyathi avait tenté d’échapper à une foule qui le poursuivait et qui l’aurait lapidé à mort avant de le brûler.

Des voisins ont aidé la police à l’identifier comme étant Nyathi âgé de 43 ans et mort aux mains de la foule à Diepsloot.

La femme de Nyathi, dont le nom n’a pas été révélé, a également fui son domicile, craignant pour sa vie. On ignore où elle se trouve, a déclaré la police.

« Nous ne tolérerons aucune forme de criminalité entraînant la mort d’une personne. Ce n’est pas acceptable et nous prendrons des mesures pour y remédier », a déclaré M. Ramaphosa.

Il a par ailleurs indiqué qu’il avait dépêché le ministre de la Police, Bheki Cele, pour calmer la situation après plusieurs jours de violence, les habitants accusant les ressortissants étrangers d’être à l’origine de l’escalade de la criminalité dans la région.

Mali : « donner la priorité aux réformes liées aux élections » (Antonio Guterres)

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, demande aux autorités de la transition malienne de donner la priorité aux réformes directement liées aux élections.Le temps presse selon Antonio Guterres qui appelle la junte au Mali à accélérer les réformes. « Il importe que les autorités de transition donnent la priorité aux réformes qui sont directement liées à la tenue d’élections. Le temps presse » dit-il dans son rapport trimestriel de 22 pages sur la situation au Mali.

Le rapport évoque également le processus de paix au Mali à travers la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. « Pour que les réformes définies par les consultations nationales soient réalisées et soutenues, il faut qu’un consensus solide se dégage entre les acteurs politiques du Mali, car leur mise en œuvre s’étendra bien au-delà de la période de transition. La responsabilité de la majorité de ces réformes incomberait à un gouvernement élu » lance-t-il.

Le secrétaire général des Nations unies a tiré aussi la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire au Mali. A ce titre, il estime que plus de 7 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. « La situation humanitaire n’a cessé de se détériorer en raison des conflits et des tensions intercommunautaires. Le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire a augmenté, passant de 5,9 millions en 2021 à 7,5 millions pendant la période à l’examen. Plus de 960 000 enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë », a expliqué le secrétaire général de l’Onu.

L’Onu à travers La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), s’engage à continuer à travailler en étroite collaboration avec les autorités nationales, tant pour la formation continue du personnel militaire et de sécurité aux questions de droits de l’Homme que pour l’appui aux enquêtes sur les allégations de violations des droits de l’Homme et d’atteintes à ces droits.

Élection à la FIF : Idriss Diallo officialise sa candidature

L’homme d’affaires, qui brigue la présidence de la Fédération ivoirienne de Football (FIF), a décliné son plan pour redonner des couleurs à l’instance faîtière.La « transformation du football ivoirien » avec « une organisation efficiente, une structuration efficace et une recherche constante de la performance ». C’est l’engagement pris par Idriss Diallo lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Abidjan.

Face à la presse, le candidat a fait part de son objectif principal : « rassembler, autour du football ivoirien, une équipe de compétences pluridisciplinaires issues de toutes les tendances qui s’affrontaient dans un passé récent ».

Il faut dire que l’élection du président de la Fédération ivoirienne de Football (FIF) déchaîne les passions. Le scrutin était initialement prévu en septembre 2020. Pour de multiples raisons, il n’a pas eu lieu. Après deux autres reports, l’élection tant attendue devrait enfin se tenir le 23 avril 2022. En attendant, un Comité de normalisation a été installé.

La vision d’Idriss Diallo s’articule autour de six axes. Il s’agit de la bonne gouvernance, de l’organisation d’assises sur le foot ivoirien, de la revalorisation du foot local, de la mise en place d’un pool d’investisseurs, du renforcement des relations avec les autorités, mais aussi de la préparation de la Coupe d’Afrique des nations 2023, des Jeux Olympiques Paris 2024 et de la Coupe du monde 2026.

Parmi les célébrités qui soutiennent sa candidature, on peut citer entre autres l’ancien international Bonaventure Kalou, Malick Tohé, un célèbre dirigeant de club et Ouattara Sié Abou, le Directeur Général des Impôts de Côte d’Ivoire.

Idriss Diallo capitalise une quarantaine d’années d’expérience dans le milieu du foot ivoirien. « Ça a démarré quand j’avais 20 ans à l’Abidjan Université Club », a-t-il précisé. Le candidat à la présidence de la FIF a identifié « le manque de confiance et de transparence dans la gestion des ressources financières » comme l’une des causes des tiraillements dans le foot ivoirien.

« Les dettes de notre fédération sont évaluées à plus de 5 milliards F CFA. Nos ressources connues sont de l’ordre de 6 milliards F CFA et les charges sont estimées à 7 milliards F CFA. Nous avons donc un déficit structurel d’un milliard F CFA », a renseigné M. Diallo.

Une fois élu, il a promis de mettre « un accent particulier sur la bonne gouvernance en s’appropriant les recommandations de l’audit réalisé par le cabinet Ernst Young afin de les implémenter dans les six mois » suivant le vote.

Dans le même ordre d’idées, la création d’organes de contrôles indépendants figure dans son programme. Le contrat de Patrice Beaumelle, sélectionneur des Éléphants, a pris fin ce 7 avril sans que l’on sache si le technicien français sera reconduit ou non dans ses fonctions. Le prochain président de la fédération pourrait donc être appelé à choisir un nouvel entraîneur. Idriss Diallo, pour sa part, a annoncé sa préférence pour l’expertise locale.

En vertu des amendements apportés aux textes statutaires de l’Assemblée Générale tenue mardi dernier, 81 grands électeurs dont les présidents de clubs et les groupements d’intérêt vont départager les candidats en lice à la présidence de la FIF.

Maroc-Espagne : Les détails de la nouvelle feuille de route

Le Maroc et l’Espagne entendent établir une feuille de route durable et ambitieuse, qui comprend plusieurs éléments touchant aux différents aspects de leur coopération bilatérale. Voici les détails de cette nouvelle feuille de route.«La visite, au Maroc, du président du Gouvernement espagnol constitue un moment important pour consolider cette feuille de route et définir les priorités de la prochaine Réunion de haut niveau (RHN) devant se tenir avant la fin de l’année en cours», souligne, jeudi 7 avril 2022, la Déclaration conjointe Maroc-Espagne.

Sur cette base, la nouvelle feuille de route comprend plusieurs éléments, ajoute la Déclaration, qui a été adoptée au terme des discussions approfondies entre le Roi Mohammed VI et le président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui effectue une visite officielle au Royaume à l’invitation du Souverain.

Ainsi, les sujets d’intérêt commun seront traités dans un esprit de confiance, dans la concertation, loin des actes unilatéraux ou des faits accomplis, précise la Déclaration, notant que la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises sera rétablie de façon ordonnée, y compris des dispositifs appropriés de contrôle douanier et des personnes au niveau terrestre et maritime.

Parmi les éléments qui figureront dans la feuille de route, il y a lieu de citer le rétablissement immédiat des liaisons maritimes de passagers entre les deux pays et de façon graduelle jusqu’à l’ouverture de l’ensemble des fréquences. Les préparatifs pour l’opération Paso del Estrecho/Marhaba seront entamés dans cette même perspective, ajoute la même source.

De même, le groupe de travail sur la délimitation des espaces maritimes dans la façade Atlantique sera réactivé, dans l’objectif de réaliser des avancées concrètes, tandis que des discussions concernant la gestion des espaces aériens seront engagées.

La coopération dans le domaine des migrations sera aussi relancée et renforcée, lit-on dans la Déclaration conjointe, qui précise que le Groupe permanent hispano-marocain sur la migration se réunira prochainement.

Par ailleurs, la coordination dans le cadre des présidences respectives du processus de Rabat, pendant la période 2022-2023, sera menée de manière à mettre en exergue la coopération exemplaire entre les deux pays dans ce domaine, à la faveur d’une approche globale et équilibrée du phénomène migratoire. Dans le même temps, la coopération sectorielle sera réactivée dans tous les domaines d’intérêt commun: économique, commercial, énergétique, industriel et culturel, entre autres, ajoute la même source.

Figurent également parmi les éléments de la feuille de route, une réunion prochaine sur la facilitation des échanges économiques et des liaisons entre les deux pays et la priorité qui sera donnée dans cette nouvelle étape au domaine de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur. Un groupe de travail spécifique sera établi à cet effet.

La coopération culturelle sera renforcée. Dans ce cadre, poursuit la Déclaration conjointe, un groupe de travail sectoriel dans le domaine de la culture et des sports sera établi. Un nouvel élan sera imprimé au conseil d’administration de la Fondation des Trois Cultures.

Les rapports d’activité des réunions et groupes de travail, établis ou réactivés, seront présentés à la Réunion de haut niveau, affirme la même source, qui note que les deux pays entameront des échanges sur la mise à jour du Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération, de 1991, sur la base des principes, des paramètres et des priorités devant guider leurs relations bilatérales dans les années à venir.

«Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président du Gouvernement espagnol, S.E. Pedro Sanchez, désigneront un comité en charge de la mise en œuvre de la présente déclaration, dans un délai de 3 mois», conclut la Déclaration conjointe.

Le Maroc et l’Espagne réitèrent la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations bilatérales

Le Roi Mohammed VI a reçu, jeudi à Rabat, le président du gouvernement Pedro Sanchez qui effectue, une visite au Maroc dans le cadre d’une nouvelle étape dans les relations maroco-espagnoles.Maroc-Espagne

Cette audience, qui s’inscrit dans le prolongement de l’entretien téléphonique intervenu le 31 mars entre le roi Mohammed VI et le Président du gouvernement espagnol, vient en concrétisation de la lettre adressée le 14 mars par Pedro Sanchez au souverain dans laquelle le gouvernement espagnol s’engage à inaugurer une nouvelle phase dans les relations entre les deux Royaumes, basée sur la transparence et le respect mutuel.

Cette nouvelle dynamique se veut un écho à l’appel lancé par le souverain, dans son discours du 20 août 2021, à inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays. Au cours de cette audience, Pedro Sanchez a tenu à réaffirmer la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara, considérant l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend.

A cette occasion, le Roi et le Président du gouvernement espagnol ont réitéré la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays, fondée sur le respect mutuel, la confiance réciproque, la concertation permanente et la coopération franche et loyale.

À cet égard, il a été notamment convenu la mise en œuvre d’actions concrètes dans le cadre d’une feuille de route couvrant l’ensemble des domaines du partenariat, intégrant toutes les questions d’intérêt commun.

Par ailleurs, l’audience accordée au Chef de l’exécutif espagnol a été l’occasion de passer en revue les différents volets d’intérêt commun dans leurs composantes politique, économique, sécuritaire et culturelle. Les questions régionales et internationales ont également été au menu de ces entretiens.

Sénégal: le Dak’Art 2022 sous le sceau d’un faisceau d’innovations

La 14e édition de la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar (Dak’Art 2022) s’ouvre à des projets spéciaux inédits et autres surprenantes cartes blanches.Le Dak’Art fait son grand retour après deux ans de suspension pour cause de Covid-19. Du 19 mai au 21 juin 2022, les amoureux de l’art admireront les créations de cinquante-neuf artistes dont 4 collectifs, venant de vingt-huit pays du monde, dont 16 africains et 12 de la diaspora.

Sans pour autant rompre avec sa dynamique inclusive et holistique, cette 14e édition apporte des innovations et garde en repère tous les acquis des précédentes éditions. Placée sous le thème « Ĩ NDAFFA # – Forger – Out of the fire », elle se décline en une programmation diversifiée et inclusive et renforce.

Ainsi, sur le site de l’ancien Palais de justice de Dakar, l’exposition internationale mettra en lumière la créativité de 59 artistes visuels et collectifs. En son sein, une exposition rendra hommage au grand maître malien, Abdoulaye Konaté, grand prix Léopold Sédar Senghor de l’édition 1996 de la Biennale.

En plus des projets spéciaux, cette édition de la Biennale de Dakar donne Carte blanche à deux initiatives. L’une est portée par l’artiste Soly Cissé à la Galerie nationale d’Art et l’autre par les Manufactures des Arts décoratifs de Thiès (MSAD).

Par ailleurs, le projet « Doxaantu » (la promenade en wolof), proposé par le Directeur Artistique, Dr El Hadji Malick Ndiaye, compte remobiliser le public et repousser les limites pour que la Biennale se découvre partout dans l’espace urbain dakarois.

Cette année, le Village connecté de la biennale sera installé à l’ancien Palais de justice. Il servira d’espace de valorisation du patrimoine artistique, du savoir-faire culinaire et des découvertes musicales.

C’est dans ce sillage que se situe le programme Synapses. Il conçoit la ville de Dakar comme un cerveau avec ses différentes connexions reliées par un ensemble de projets pluridisciplinaires qui ouvrent la biennale à d’autres supports artistiques (cultures urbaines, mapping, cinéma, danse, etc.).

Les Programmes pédagogiques et visites scolaires viendront enrichir ce chapelet d’innovations. Ce volet accorde une place à l’appréhension des productions artistiques par le jeune public à travers des collaborations avec les écoles et les universités.

La cérémonie d’ouverture proposera un contenu spécifique qui articule les prouesses des outils numériques et les performances d’artistes.

Les arts vivants, l’art numérique et la littérature seront également au cœur de l’événement avec des programmes prévus autour de « performances » d’artistes des cultures urbaines, de danse contemporaine, et l’utilisation des technologies numériques pour des « mapping » et des concerts avec des artistes de renom pour rehausser l’animation.

La Biennale de Dakar, c’est également les manifestations d’environnement « Off » qui capitalisent en moyenne trois cent cinquante (350) projets, avec une diversité de propositions artistiques à travers tout le Sénégal, en relation avec les Centres culturels régionaux et dans la Diaspora.

Pour cette 14ème édition, les Rencontres et Échanges sont scindées en deux volets : un colloque scientifique est prévu au Musée des civilisations noires (MCN) et les Rencontres professionnelles se tiennent au Monument de la renaissance africaine avec un Marché de l’Art qui va positionner Dakar dans les secteurs des industries créatives africaine et internationale.

Les expositions des pays invités, communément appelées Pavillons nationaux, regroupent celles du Sénégal et de deux pays mis à l’honneur, à savoir La République populaire de Chine et la République de Côte d’Ivoire.

Alliance Sahel: 23 milliards d’euros d’engagements financiers

Les membres de l’Alliance Sahel réaffirment leur engagement aux côtés des populations. Dans un contexte d’instabilité et d’insécurité croissantes, l’Alliance Sahel veut maintenir et adapter le soutien au bénéfice des populations pour ne pas compromettre les gains obtenus en termes de développement. Ainsi, depuis son lancement en 2017, les engagements financiers en sa faveur sont passés de 7,3 à 23 milliards d’euros.

« La présence de l’État et la fourniture des services essentiels dans tous les territoires des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), la restauration de la cohésion sociale et de la confiance des citoyens dans leurs institutions publiques, demeurent une priorité absolue », rapporte le compte rendu de la 3e Assemblée générale de l’Alliance Sahel tenue le 4 avril dernier à Madrid (Espagne).

En juillet 2017, la France, l’Allemagne et l’Union Européenne, accompagnées de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et du Programme des Nations Unies pour le développement lancent l’Alliance Sahel, une plate-forme de coopération internationale pour intervenir davantage et mieux au Sahel. Depuis son lancement, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark, la Banque Européenne d’Investissements, la Norvège et la Suède ont rejoint l’initiative comme membres de plein exercice.

Dans leur intervention, les membres de l’Alliance Sahel se sont fortement mobilisés pour la mise en œuvre du Programme de développement d’urgence (PDU) du G5 Sahel, qui cible les régions fragiles frontalières.

« Le PDU a montré des impacts rapides et tangibles : 1 080 000 bénéficiaires ont d’ores et déjà eu un accès amélioré à l’eau ; 125 000 personnes ont bénéficié d’une assistance alimentaire ; 1 572 structures contribuant à la prévention des conflits et à la cohésion sociale ont été créées et 414 000 personnes ont été formées au dialogue, à la gestion et à la médiation des conflits », poursuit le communiqué de l’AG.

« Les efforts collectifs et la nécessité d’une coordination entre l’humanitaire, le développement et la paix pour relever les défis de la région ne sauraient être surestimés », a dit pour sa part, Yero Baldeh, directeur du Bureau de coordination des États en transition au sein du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad).

Au Sahel, près de 2,5 millions de personnes ont fui leur foyer au cours de la dernière décennie. Environ 6,7 millions de personnes ont besoin d’assistance alimentaire en urgence, un chiffre qui pourrait atteindre 10,5 millions de personnes si des mesures urgentes ne sont pas prises.

À cette situation déjà critique s’ajoute l’impact sans précédent de la guerre en Ukraine sur le marché mondial des céréales et des fertilisants pour l’approvisionnement des pays et l’assistance destinée aux populations souffrant d’insécurité alimentaire. La pandémie de Covid-19 a égalmement amplifié les fragilités économiques, sanitaires et nutritionnelles auxquelles étaient déjà confrontées les populations.

« Face à cette situation, il faut comprendre que si nous, pays sahéliens, sommes responsables de l’avenir de nos États en tant que dirigeants, nous restons dépendants de l’environnement politique, économique et financier international, sur lequel nous avons peu de prise. Aussi, la situation sécuritaire dans nos pays, nous rappelle l’urgence du développement et notre responsabilité particulière en la matière », a souligné Mahamat Hamid Koua, président du Conseil des ministres du G5 Sahel.

Afrique du Sud : une justice à deux vitesses (Kgalema Motlanthe)

L’ancien président de la nation arc-en-ciel considère que les hauts dirigeants du Congrès national africain (ANC, sigle en anglais) s’en tirent trop souvent à bon compte lorsqu’ils ont maille à partir avec la justice.Deux poids, deux mesures. Voilà l’impression de Kgalema Motlanthe quand il analyse le fonctionnement de la justice de son pays. S’exprimant ce jeudi lors d’un séminaire en ligne sur le thème « l’histoire de l’ANC et l’état de l’Afrique du Sud dans les cinq prochaines années », l’ex-chef de l’État a déclaré qu’« aucune personne ne devrait accéder à une fonction publique quand elle a trahi la confiance de ses concitoyens ». C’est une question d’éthique et de morale, a-t-il ajouté.

Kgalema Motlanthe, dans son intervention, a évoqué le cas de l’ancienne ministre du Développement social, Bathabile Dlamini, récemment inculpée de parjure dans une affaire de gros sous. Même si c’est la toute première fois qu’un tribunal condamne un haut responsable de l’Etat, Bathabile Dlamini a juste payé une amende de 13.000 dollars pour éviter de purger une peine de quatre ans prison.

Toutefois, M. Motlanthe espère que le droit sera dit dans les autres affaires de corruption impliquant des membres du parti au pouvoir. « La loi doit être appliquée efficacement. Que ça plaise ou non à l’ANC », a souhaité l’ancien dirigeant sud-africain.

Le Rwanda devient « plus fort » malgré le génocide de 1994

Le Rwanda a commémoré jeudi 7 avril le 28e anniversaire du génocide contre les Tutsis.Le nom de code « Kwibuka », ou souvenir en kinyarwanda, a été respecté pour la vingt-huitième fois en souvenir au génocide rwandais où environ 800.000 personnes, appartenant principalement à l’ethnie des Tutsis, furent massacrées par les extrémistes Hutus. C’est le pire moment de la vie de la nation rwandaise. Beaucoup pensaient qu’elle ne se relèverait pas vu l’ampleur du massacre considéré comme l’une des plus grandes tueries du vingtième siècle.

Mais en visitant aujourd’hui la capitale Kigali et d’autres localités du pays, force est de constater que le Rwanda a changé et est plus que jamais inscrit sur les rampes de l’émergence. « Les leçons que nous avons apprises en tant que Rwandais ne devraient jamais être gaspillées. Au fil des années, nous devenons beaucoup plus forts et meilleurs », a déclaré le président Paul Kagame devant plusieurs invités au Mémorial de Gisozi où sont enterrées plus de 250.000 victimes.

A son arrivée sur le site avec son épouse, il a observé avec les participants une minute de silence avant d’allumer la Flamme du Souvenir qui brillera pendant cent jours.

« Jusqu’à aujourd’hui, je suis toujours étonné de voir comment les Rwandais et les survivants en particulier choisissent d’être plus forts chaque jour malgré ce qu’ils ont vu et vécu », a ajouté le chef de l’Etat qui a dirigé la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) avant son accession au pouvoir en 2000.

Si plusieurs participants au génocide ont été jugés et condamnés, les procès semblent toutefois sans fin. Le Rwanda, qui s’est réconcilié entre temps avec la France, a en effet créé plus de 12.000 tribunaux pour que personne n’échappe à sa part de responsabilité. De son côté, le tribunal international installé par l’Onu a contribué à poursuivre les plus hauts responsables et qu’une dizaine de pays occidentaux ont également mené quelques procès symboliques.

« Au nom de l’UA, je me joins au peuple rwandais ami et frère en souvenir du 7 avril 1994 marquant le début du tragique génocide contre les Tutsi. Plus jamais ça ! », a twitté Macky Sall, chef de l’Etat sénégalais et nouveau président en exercice de l’Union africaine.

Ethiopie : découverte de neuf charniers dans le nord du pays

Neuf fosses communes ont été identifiées dans la zone contestée de Wolkait-Tegede et Telemt, dans le nord de l’Ethiopie, selon une étude menée par une équipe de chercheurs d’une université locale.L’étude menée par les chercheurs de l’université de Gonder indique qu’au moins 59.000 civils de l’ethnie Amhara ont été massacrés et enterrés ensemble dans 12 fosses communes, dont trois se trouvent dans la région du Tigré.

Selon l’étude, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), qui combat le gouvernement, a tué plus de 59.000 Amharas entre 1983 et 1990.

Pendant cette période, le TPLF opérait en tant que groupe armé conventionnel combattant le gouvernement militaire de l’époque, qui a été renversé en 1991.

Wolkait, Tegede et Telemet sont des zones où le TPLF a massacré et ou torturé des Amharas qui réclamaient plutôt une identité Gondar à l’époque.

Le massacre a eu lieu principalement dans la localité de Gehanem (enfer en amharique), où un charnier a été découvert.

Les résultats de la recherche ont établi qu’entre 1983 et 1990, des personnes appartenant à l’ethnie Amhara ont été tuées et jetées dans le fleuve Tekeze.

Le Dr Bamlaku Yideg, chef de l’équipe de recherche, qui compte environ 12 membres, aurait déclaré que les résultats de la recherche ont révélé que les personnes qui vivaient dans la région étaient détenues, torturées et tuées pour être jetées dans l’eau (une référence au fleuve Tekezze).