Agnès Buzyn, la femme politique s’éveille

Presque inconnue en 2017, Agnès Buzyn s’est affirmée en trois ans au gouvernement comme une figure du macronisme, même si elle quitte le ministère de la Santé empêtrée dans une crise inédite à l’hôpital et vierge de toute expérience électorale.

Cette médecin spécialiste des leucémies et de la greffe de moelle a annoncé dimanche à l’AFP qu’elle succédait à Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris.

Personne n’avait vu venir cette femme réservée à l’allure soignée de bonne élève, dont la voix fragile cache une fermeté parfois trahie par un regard bleu acier.

Qui aurait parié sur cette technicienne sans expérience politique ?

Son parcours, pourtant, témoigne d’une ambition certaine: chef de l’unité de soins intensifs d’hématologie de l’hôpital Necker à 30 ans, nommée à la tête de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire à 45, de l’Institut national du cancer à 48, de la Haute autorité de santé à 53, et enfin ministre à 54.

« L’aboutissement de toute ma carrière professionnelle », reconnaît l’intéressée.

Propulsée dans la lumière, elle s’impose d’abord comme ministre de la santé publique, avec des choix emblématiques sur le tabac et les vaccins. Récemment, l’irruption de l’épidémie de coronavirus l’a placée en première ligne, cherchant à apaiser les peurs tout en restant transparente sur la réalité de la situation sanitaire.

Portée par « l’illusion que le rationnel scientifique peut suffire à faire prendre les bonnes décisions », elle a dû néanmoins en rabattre face aux lobbies de l’alcool quand Emmanuel Macron affirme « boire du vin le midi et le soir ».

Quand Yves Levy, son mari et père de son troisième fils, spécialiste du Sida, a voulu se maintenir à la tête de l’Inserm en 2018 -avant de renoncer-, elle s’est défendue des soupçons de conflit d’intérêts d’un abrupt: « Ca ne me regarde pas ».

« La politique, c’est violent, parfois douloureux », concède-t-elle « mais quand on a dû annoncer des diagnostics épouvantables à des familles, à des enfants, c’est quand même beaucoup moins grave ».

Beaucoup moins lourd, aussi, que le poids de l’histoire d’une famille de juifs polonais rescapés de la Shoah.

Celle de la mère, Etty, cachée par une famille de Justes durant l’Occupation, devenue une psychanalyste de renom.

Celle du père, Elie, survivant de l’enfer d’Auschwitz, devenu chirurgien orthopédique.

« Quand des gens ont enduré ce qu’ils ont enduré, ça donne une autre échelle des valeurs », explique-t-elle. La preuve, « quand ça va mal, je dis toujours à mes équipes +Est-ce que quelqu’un va mourir à la fin?+ ».

– « Je n’ai peur de rien » –

Le cuir s’est encore endurci au contact de Simone Veil, dont elle épousa le fils Pierre-François, avec qui elle eut ses deux premiers fils.

« Je l’ai connue jeune, lorsque j’étais encore étudiante, et j’avais pour elle une immense admiration », confessait-elle à l’été 2018, lors de l’entrée de la grande dame au Panthéon.

Elle évoquait alors « un passage de relais » avec l’icône du droit à l’avortement, ministre de la Santé à deux reprises et première présidente du Parlement européen.

La tentation de Bruxelles avait d’ailleurs été très forte en 2019. « Elle a été approchée par plein de gens, ça a résonné par rapport à son histoire et à ses convictions », raconte un haut fonctionnaire.

Mais, en plein vote de la loi santé, « ça aurait été un énorme gâchis de changer de ministre », d’autant qu’elle a « une forte crédibilité dans le secteur ».

Un sentiment moins partagé à la base du système hospitalier où les infirmières gardent en travers de la gorge quelques attitudes qualifiées de « mépris de classe »: des yeux levés au ciel, un rictus lors d’une visite à Rouen…

« La seule chose qu’elle veut elle c’est passer pour quelqu’un qui a sauvé l’hopital public, elle veut pas qu’on porte atteinte à son image, elle y tient vraiment », décrit Hugo Huon, président du collectif Inter-Urgences, qui mène une grève depuis près d’un an maintenant.

Interrogée il y a quelque mois sur ses éventuelles inquiétudes à cumuler des dossiers (retraites, bioéthique, dépendance…), elle répondait n’avoir « pas peur. En fait, je n’ai peur de rien ».

Libye: la situation reste « très préoccupante », selon l’ONU

La situation reste « profondément préoccupante » en Libye, avec de multiples violations du cessez-le-feu et de l’embargo sur les armes, a déploré dimanche l’ONU, un mois après la conférence internationale de Berlin censée remettre un processus de paix sur les rails.

« Malgré certains signaux positifs, la situation reste reste profondément préoccupante sur le terrain », a déclaré Stéphanie Williams, adjointe de l’émissaire de l’ONU pour la Libye Ghassan Salamé, lors d’une conférence de presse à Munich.

« La trêve ne tient qu’à un fil avec de nombreuses violations – plus de 150 – recensées, le peuple libyen continue de souffrir, la situation économique continue de se détériorer, exacerbée par le blocus des installations pétrolières », a-t-elle souligné.

Les représentants d’une douzaine de pays, soutenant pour partie l’un ou l’autre des deux camps, se sont retrouvés en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich pour faire le point sur les avancées un mois après la réunion du 19 janvier à Berlin.

Les principaux pays concernés par le conflit avaient alors promis de respecter l’embargo sur les armes et de ne plus interférer dans les affaires intérieures de la Libye.

L’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, mène depuis avril 2019 une offensive contre Tripoli, où siège le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj. Les affrontements ont causé la mort de plus de 1.000 personnes tandis que 140.000 ont été déplacées, selon l’ONU.

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a évoqué la prochaine reprise du dialogue politique entre les parties au conflit, attendue le 26 février, après deux ans d’interruption.

Il s’est aussi félicité de la poursuite, mardi prochain à Genève, des discussions de la commission militaire conjointe GNA/pro-Haftar créée pour aboutir à « un cessez-le-feu permanent ».

« Tout cela montre que la voie que nous avons ouverte à Berlin fonctionne même si nous ne sommes pas encore à l’objectif escompté sur tout », a-t-il assuré.

Son homologue italien Luigi Di Maio a déploré pour sa part « le décalage persistant entre la rhétorique diplomatique et les comportements et les faits sur le terrain ».

« Malheureusement (…) l’histoire qui se déroule en ce moment en Libye diverge profondément de celle écrite à Berlin », a-t-il lancé.

Concernant les violations de l’embargo sur les armes, « les avis divergent », entre pays concernés, sur les auteurs des violations, a concédé Hieko Maas.

La France insiste surtout sur les violations commises par la Turquie, accusée d’envoyer massivement des armements et des rebelles syriens proturcs vers Tripoli en soutien au Gouvernement d’union nationale.

La Russie est pour sa part soupçonnée de soutenir le maréchal Haftar via des centaines de miliciens de la force Wagner, ce qu’elle dément formellement. Les Emirats arabes unis sont aussi régulièrement montrés du doigt.

Heiko Maas a également insisté sur la nécessité pour les Européens, qui doivent se consulter lundi sur les moyens de faire respecter l’embargo, de veiller à ce qu’il soit respecté « à la fois sur mer, terre et dans les airs ».

« Sinon une partie sera avantagée au détriment de l’autre », a-t-il averti, alors que l’UE veut réactiver l’opération navale Sophia pour contrôler l’embargo.

L’Autriche bloque pour l’instant la reprise de Sophia, qui a aussi sauvé des migrants en Méditerranée, une opération perçue par certains pays de l’UE comme un encouragement à l’immigration.

« C’est ridicule » pour un pays sans marine qui du coup n’y participera pas, a ironisé le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.

En Irak, des manifestants veulent faire de l’un d’eux le futur Premier ministre

Des centaines d’Irakiens ont défilé dimanche en brandissant les portraits d’une figure de la contestation qu’ils voudraient voir nommer Premier ministre, à la place de Mohammed Allawi, désigné par la classe politique qui a promis de présenter son gouvernement dans la semaine.

Dans la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Bagdad, des dizaines d’étudiants tenaient à bout de bras des photos d’Alaa al-Rikaby, un pharmacien devenu une figure de la contestation à Nassiriya, fer de lance de la révolte dans le sud du pays.

L’homme au crâne dégarni et au visage rond barré d’une moustache a récemment lancé un référendum auprès des manifestants, sillonnant le Sud et Bagdad pour savoir s’il devait être candidat au poste de Premier ministre.

Sur Twitter, il a des dizaines de milliers d’abonnés et publie régulièrement des vidéos très suivies. Dans la dernière, mise en ligne jeudi, il affirme que « si le peuple en décide ainsi, j’accepterai ».

« ce poste n’a aucune valeur en tant que tel pour moi, ce n’est pas un butin, mais je le vois comme une énorme responsabilité », poursuit celui dont la tente sur le campement des manifestants antigouvernementaux à Nassiriya a récemment été visée et en partie incendiée par une grenade assourdissante.

A Kerbala dimanche, Seif al-Hasnaoui, étudiant d’une vingtaine d’années, a dit à l’AFP manifester pour « déclarer notre soutien à Alaa al-Rikaby, le candidat du peuple ».

« Nous avons de nombreuses revendications et l’une d’elles est la nomination d’un Premier ministre et d’un gouvernement indépendants et sans lien avec les partis, comme Alaa al-Rikaby », a renchéri Hassan al-Qezouini, un autre étudiant.

Avant M. Rikaby, Fayeq al-Cheikh Ali, trublion libéral et critique des autorités au Parlement, s’était déclaré candidat pour former le futur gouvernement, sans obtenir de réponse de la présidence.

En dépit de ces candidatures spontanées, le processus politique continue en vue de la formation d’un nouveau gouvernement.

Samedi, le Premier ministre désigné, Mohammed Allawi, a affirmé qu’il proposerait son gouvernement au vote de confiance du Parlement dans les jours à venir, promettant des ministres « indépendants », une condition posée par le leader chiite Moqtada Sadr qui tient le premier bloc à l’assemblée.

Depuis le 1er octobre, l’Irak est plongé dans la crise politique la plus grave de son histoire récente. La révolte populaire inédite réclame la refonte du système politique et le renouvellement complet de la classe dirigeante. Elle a déjà été officiellement émaillée par près de 550 morts et 30.000 blessés.

Les manifestants refusent catégoriquement M. Allawi car il a été à deux reprises ministre de ce système, mais Moqtada Sadr, qui fut le premier soutien de la contestation appuie désormais le gouvernement à venir. Son mouvement insiste toutefois sur le fait que les ministres nommés ne doivent pas être affiliés à des partis politiques.

De son côté, M. Allawi a reçu des manifestants, leur promettant de « proposer un ou deux ministres issus de la contestation ».

Crise du Golfe: les discussions entre Doha et Ryad « suspendues » (ministre qatari)

Les discussions entre Doha et Riyad pour résoudre la crise diplomatique qui les oppose depuis près de trois ans ont été « suspendues », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.

L’Arabie saoudite et ses alliés –les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte– ont rompu leurs liens avec le Qatar en juin 2017, l’accusant de soutenir des mouvements islamistes –ce que Doha nie– et de se rapprocher de l’Iran, principal rival régional du royaume saoudien.

Depuis, Ryad et ses alliés ont fermé leur espace aérien à Qatar Airways, interdit tout voyage dans le pays, suspendu la coopération commerciale et les deux camps se sont livrés à une bataille médiatique sans relâche.

Mais en décembre, le Qatar et le Koweït, médiateur entre les deux parties, avaient évoqué des progrès dans les discussions pour mettre fin à la dispute avec Ryad.

« Malheureusement, ces efforts n’ont pas abouti et ont été suspendus début janvier », a déclaré samedi le ministre des Affaires étrangères du Qatar lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, grand-messe diplomatique annuelle.

« Nous ne sommes pas les auteurs de cette crise et nous avons été très clairs sur le fait que nous sommes favorables à toute intention réelle de résoudre ce problème », a ajouté le ministre qatari.

Récemment, deux diplomates à Doha ont indiqué à l’AFP ne pas voir de signes d’une reprise de ces négociations balbutiantes dans un avenir proche.

Le journal saoudien panarabe Asharq Al-Awsat a cité mercredi un diplomate du Golfe selon qui Ryad s’était retiré des négociations parce que les négociateurs qataris « ne semblaient pas sérieux dans la recherche d’un compromis ».

Selon les experts, les Saoudiens cherchent à résoudre la crise du Golfe pour construire un front arabe uni face à l’Iran, grand rival de Ryad mais partenaire important du Qatar.

« Danger de mort » au Royaume-Uni, frappé par la tempête Dennis

Pluies torrentielles, vents violents: la tempête Dennis a balayé dimanche le Royaume-Uni, clouant au sol des centaines d’avions pendant que l’armée est mobilisée et le sud du Pays de Galles en alerte rouge, la météo y présentant un « danger de mort ».

Dimanche midi, le pays connaissait le record du « plus grand nombre d’alertes et d’avertissements en cours contre les inondations jamais enregistrés en Angleterre à ce jour », a indiqué un directeur de l’Agence environnementale (EA) dans un tweet, en dénombrant 594.

Elles s’étendent sur une zone allant du sud de l’Écosse à la Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre), après que plusieurs rivières sont entrées en forte crue. A Aberdaron, dans le sud du Pays de Galles, des vents de plus de 145 km/h ont été enregistrés.

Plusieurs centaines de vols à destination ou au départ de l’ensemble du Royaume-Uni sont cloués au sol, ont annoncé les compagnies British Airways et EasyJet. Samedi déjà, 230 vols EasyJet avait été annulés. Le service ferroviaire a aussi été suspendu dans le sud du Pays de Galles, en raison de la présence d’eau sur les voies.

L’Institut météorologique britannique(Met) a placé dimanche matin le sud du Pays de Galles en alerte rouge, le niveau d’alerte le plus élevé, à cause des fortes pluies liées à la tempête Dennis. Une première concernant les pluies depuis décembre 2015.

Une alerte rouge équivaut à « des conditions météorologiques dangereuses » présentant « un danger de mort », des risques de perturbations dans l’approvisionnement en énergie et des dommages aux infrastructures.

« Nous exhortons les gens à faire attention et à prendre leurs dispositions pour être en sécurité », a déclaré Jeremy Parr, responsable de la gestion des risques d’inondations au sein de l’organisme gouvernemental gallois chargé des ressources naturelles.

– Disparitions et évacuations –

Au barrage de Cray Reservoir, dans le sud du Pays de Galles, il est tombé 132,8 mm de pluie entre samedi matin 7h et dimanche matin 8h00, soit l’équivalent de plus d’un mois de précipitations sur cette région (110,8 mm en moyenne en février), détaille le MET sur son site internet.

A la frontière entre l’Ecosse et l’Angleterre, l’Agence écossaisse de protection de l’environnement (Sepa) a prié les habitants de quitter leur logement. D’autres évacuations sont en cours, notamment dans le village gallois de Skenfrith, a indiqué dimanche la police du Gwent sur son compte Twitter. Elle a lancé aussi un appel à témoins pour un homme disparu samedi, sans dire pour autant si cela était lié à la tempête.

Une autre disparition a été signalée à Brighton, où la police recherche activement une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui a été aperçue entrant dans l’eau dimanche vers 02H45.

Deux corps ont été repêchés très tôt samedi matin au large de la côte sud de l’Angleterre, dans une mer agitée, au début de la tempête. Il n’est pas encore établi si les circonstances de ces décès sont liées à la tempête Dennis.

Samedi, le ministère de la Défense a déployé l’armée dans le West Yorkshire, une zone dans le nord de l’Angleterre durement touchée le weekend précédent par les inondations liées à la tempête Ciara.

Plusieurs compétitions sportives prévues dimanche, dont la Coupe d’Angleterre féminine de football, des matchs de rugby et des courses de chevaux, ont été annulées.

La situation restera complexe dimanche après-midi dans les régions du sud du Royaume-Uni, où « des pluies fortes et persistantes se déplaceront lentement vers l’est », a indiqué le Met sur son compte Twitter à 11H48, prévoyant « partout ailleurs un mélange de soleil et d’averses violentes », avec des épisodes « très venteux » dans le nord et l’ouest du pays.

Ce que l’on sait de l’affaire Griveaux

La diffusion de vidéos intimes a poussé Benjamin Griveaux à renoncer à briguer la mairie de Paris vendredi. Deux jours après le coup de tonnerre de son retrait, voici ce que l’on sait de cette affaire aux retentissements politique et judiciaire :

. De quoi parle-t-on ?

Vendredi matin, Benjamin Griveaux, 42 ans, a annoncé qu’il se retirait de la course à la mairie de Paris. Le renoncement de l’ex-candidat LREM, un des piliers de la Macronie, est la conséquence de la diffusion sur internet de vidéos intimes.

A l’origine, les vidéos adressées à une femme d’un homme se masturbant – dont on ne voit pas le visage, mais attribuées à Benjamin Griveaux – ont été mises en ligne mercredi soir sur un site créé ad hoc et devenu depuis inaccessible.

Partagées au départ par une poignée de politiques dans des messages privés, elles ont ensuite été relayées sur les réseaux sociaux, notamment par le député ex-LREM Joachim Son-Forget.

Samedi après-midi, Benjamin Griveaux a porté plainte contre X et le parquet de Paris a ouvert une enquête.

. Qui est à l’origine de cette diffusion ?

Dès vendredi matin, un artiste russe contestataire, Piotr Pavlenski, a revendiqué être à l’origine de la publication des vidéos incriminées. Il la justifie en dénonçant « l’hypocrisie » de Benjamin Griveaux.

Ce dernier « a utilisé sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris. Il a fait de la propagande des valeurs familiales traditionnelles », a affirmé le Russe.

Cet homme, réfugié politique en France depuis mai 2017, a déjà eu affaire à la justice française pour avoir incendié la façade d’une succursale de la Banque de France en octobre de la même année, dans le cadre d’une « performance artistique ». Il a été condamné en janvier 2019 à trois ans de prison, dont deux avec sursis.

Il a été placé en garde à vue samedi après-midi, dans le cadre d’une autre enquête ouverte pour des violences commises le soir du 31 décembre dans un appartement parisien. Celle-ci a été suspendue dimanche pour permettre de l’interroger sur l’affaire Griveaux dans le cadre d’une autre garde à vue. Au total, il ne peut pas rester plus de 48 heures en garde à vue à compter du début de la première, soit jusqu’à lundi après-midi.

Dans son pays, l’artiste de 35 ans, qui s’est fait connaître pour des « performances » choc comme le fait de se coudre les lèvres en soutien au groupe contestataire Pussy Riot, avait déjà mis le feu à l’une des portes de la Loubianka, le siège historique des services de sécurité russes, en mai 2015. Après sept mois de détention préventive, il avait été condamné à une simple amende dans une décision d’une rare clémence pour la justice russe.

L’avocat de Benjamin Griveaux, Me Richard Malka, a dénoncé samedi soir la justification « grotesque » de M. Pavlenki.

« Ce que je vois, c’est qu’un individu, assez trouble manifestement, revendique les faits mais que, manifestement aussi, il ne peut pas être le seul impliqué compte tenu de ce que ça coûte comme opération, de sa maîtrise de la langue française, il ne peut pas être tout seul », a-t-il ajouté sur LCI.

. Piotr Pavlenski a-t-il agi seul ?

Depuis samedi soir, sa compagne a également été placée en garde à vue, cette fois spécifiquement dans le cadre de l’enquête qui concerne les vidéos incriminées. Selon une source proche du dossier, c’est elle qui aurait été la destinataire desdites vidéos.

Cette femme est en garde à vue pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « diffusion sans l’accord de la personne d’images à caractère sexuel », a-t-on appris auprès du parquet de Paris.

L’avocat de Piotr Pavlenski, Me Juan Branco, a expliqué vendredi avoir été « approché » par l’artiste pour « avoir un avis juridique sur la situation » et « vérifier la fiabilité » de la vidéo avant sa diffusion. Il dément en revanche tout rôle dans la divulgation de la vidéo.

Depuis 2016 et l’adoption de la loi « pour une République numérique », la diffusion de « revenge porn » ou « vengeance pornographique » est passible de deux ans d’emprisonnement et 60.000 euros d’amende en France.

. Quelles conséquences politiques ?

Le renoncement de Benjamin Griveaux oblige le parti présidentiel et ses alliés centristes à trouver un autre candidat pour tenter de conquérir la mairie de Paris, à moins d’un mois du scrutin.

Des réunions ont lieu ce week-end au siège de LREM pour parvenir à un consensus sur un successeur et l’objectif est d’avoir un candidat lundi, alors que la date limite du dépôt des listes est fixée au 27 février.

Parmi les noms cités figurent ceux de l’ex-ministre Mounir Mahjoubi, du porte-parole du groupe LREM au Sénat Julien Bargeton, et celui de son homologue à l’Assemblée Sylvain Maillard. Le nom de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, circule, même si cette option est jugée quasi impossible en raison de son agenda chargé.

Au Royaume-Uni, des communautés à la rescousse des pubs en danger

En bas, quelques clients savourent leur boisson, attablés au comptoir ou assis sur des chaises dépareillées dans une salle au style éclectique. A l’étage, une dizaine d’habitués s’activent pour construire un nouveau bar et faire une place au futur ascenseur.

Ces fidèles du Ye Olde Cross, un établissement datant du 19e siècle niché dans le village de Ryton au nord-est de l’Angleterre, ont décidé de retrousser leurs manches et de mettre la main au portefeuille, pour sauver leur pub préféré de la faillite.

« Nous avons récolté assez d’argent pour acheter le bâtiment, mais pas beaucoup plus, donc nous faisons le maximum nous-mêmes », explique Ted Euers, un des douze membres du Comité des actionnaires.

Ce pub, comme plus d’une centaine d’autres dans le pays, appartient à un groupe d’actionnaires individuels, en vertu d’une loi votée au début des années 2010 reconnaissant le rôle de ces débits de boisson dans le mode de vie britannique et ouvrant la possibilité à leur reprise par des habitants pour éviter leur disparition.

Ye Olde Cross a fermé en 2018 – un « crève-coeur » pour nombre d’habitants de Ryton, village de 7.500 âmes – victime d’un changement fréquent de gérance qui s’est traduit par une perte de rentabilité.

Une situation loin d’être inhabituelle, puisque depuis 2007, environ 25% des pubs au Royaume-Uni ont fermé, soit environ 12.000, selon le Bureau national des statistiques (ONS).

« L’année dernière, nous avons observé une fermeture toutes les douze heures », a commenté auprès de l’AFP Nik Antona, président de Camra, une association militant pour le maintien de ces espaces de sociabilité.

Les causes de cette hécatombe sont multiples: apparition de nouveaux espaces de socialisation pour les jeunes, notamment avec les réseaux sociaux, baisse de la consommation d’alcool, effets de la crise économique de 2008 et impôts élevés sur l’immobilier commercial.

Le gouvernement a annoncé une ristourne fiscale de 1.000 livres pour les plus petits établissements cette année, « un bon début » mais « un pansement sur une jambe de bois », pour Nik Antona.

– Pas payés en bières –

Lorsque Ye Olde Cross a fermé, des habitants de Ryton ont décidé d’unir leurs forces et de reprendre le lieu.

Après plusieurs mois de porte à porte et de lobbying auprès des politiques, ils parviennent à récolter environ 150.000 livres (177.000 euros) auprès de plus de 300 personnes.

Si la valeur des parts achetées ne fluctue pas, et ne permet pas de plus-value à la revente, celles-ci devraient néanmoins offrir dans le futur un dividende symbolique.

La communauté a aussi pu bénéficier de 50.000 livres de subventions et a emprunté un montant identique. Les clients-actionnaires continuent toutefois de mettre la main à la pâte pour faire vivre l’établissement.

« Nous ne sommes pas payés en bières », promet, pinte de blonde en main, l’un des bénévoles après avoir remis en ordre l’étage, qui sert de salle de yoga en fin de journée.

Tricot, cinéma, lecture ou discussions entre jeunes et futures mamans, les activités ne manquent pas à Ye Olde Cross.

La plupart sont animées par des membres de la communauté et une partie du prix – pour celles qui sont payantes – est reversée au pub.

« C’est gagnant-gagnant », précise la professeure de yoga.

Pour Abigail Bennett, qui gère le lieu avec son compagnon Billy, l’animation de cette communauté représente un travail « beaucoup plus stressant » que dans un modèle standard de débit de boisson, mais « tellement plus gratifiant ».

– Du service postal à l’épicerie –

S’il a fait des émules jusqu’à Londres, où un pub a été repris par des habitants, ce modèle n’est pas applicable partout, et à chaque établissement sa solution.

Si la plupart choisissent la montée en gamme, en améliorant la qualité des plats servis et en s’adaptant plus aux besoins de la clientèle féminine et des familles, d’autres, comme la chaine Wetherspoon, font le choix du pub « low cost », sans chichi ni fioritures.

Signe de l’importance qu’ont pris les pubs dans la vie locale, notamment dans les campagnes touchées par la désertification, certains établissements ont décidé d’offrir un service postal, ou des produits du quotidien avec un coin épicerie.

Crash d’un avion de combat au Yémen: le sort de deux pilotes saoudiens inconnu (coalition)

Le sort de deux pilotes d’un avion de combat saoudien qui s’est écrasé au Yémen était inconnu dimanche, deux jours après les faits, la coalition militaire sous commandement saoudien qui intervient contre les Houthis accusant ces rebelles d’avoir tiré sur les deux hommes.

Les rebelles ont tiré en direction des deux pilotes éjectés du Tornado qui s’est écrasé dans la province yéménite de Jawf (nord), a indiqué le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki, cité par l’agence officielle saoudienne SPA.

« Le commandement des forces conjointes de la coalition tient la milice terroriste des Houthis responsable de la vie et la santé de l’équipage du Tornado en vertu du droit humanitaire international », a souligné le colonel Maliki.

Le porte-parole n’a pas précisé si les deux membres d’équipage ont survécu ou ont s’ils ont été capturés par les rebelles yéménites qui ont dit avoir abattu l’appareil à l’aide d’un missile sol-air

L’avion, appartenant aux forces aériennes saoudiennes, s’est écrasé dans la nuit de vendredi à samedi, fait rare depuis le début en 2014 du conflit au Yémen.

La coalition, dont les piliers sont l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, intervient depuis 2015 au Yémen aux côtés des forces loyalistes face aux rebelles venus du nord, qui se sont emparés de plusieurs régions notamment dans l’ouest du pays, ainsi que de la capitale Sanaa.

Après le crash, la chaîne de télévision al-Massirah, organe des rebelles, a fait état de multiples frappes de la coalition contre Al-Hayjah, une région sous contrôle des Houthis à Jawf, où des habitants s’étaient « rassemblés autour des débris de l’avion abattu ».

Les rebelles ont fait état de nombreux morts dont des femmes et des enfants.

« Selon des informations préliminaires, 31 civils ont été tués et 12 blessés dans des raids aériens à Al-Hayjah », a pour sa part indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

Dans une déclaration ultérieure, la coalition a admis « la possibilité de dommages collatéraux » lors d’une opération de « recherches et de sauvetage » sur le site du crash.

Save the Children a déploré la mort d’enfants dans ces raids, son directeur au Yémen, Xavier Joubert, appelant « à protéger les enfants (…) victimes de ce terrible conflit qui ravage la vie de millions de Yéménites depuis cinq ans maintenant ».

Selon diverses organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance d’après l’ONU.

« Danger de mort » au Royaume-Uni, frappé par la tempête Dennis

Pluies torrentielles, vents violents: la tempête Dennis balaye dimanche le Royaume-Uni, clouant au sol des centaines d’avions pendant que l’armée est mobilisée et le sud du Pays de Galles en alerte rouge, la météo y présentant un « danger de mort ».

Dimanche matin, près de 200 alertes inondations avaient été mises en place, sur une zone s’étendant du sud de l’Écosse à la Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre). A Aberdaron, dans le sud du Pays de Galles, des vents de plus de 145 km/h ont été enregistrés.

Plusieurs centaines de vols à destination ou au départ de l’ensemble du Royaume-Uni sont cloués au sol, ont annoncé les compagnies British Airways et EasyJet. Le service ferroviaire a aussi été suspendu dans le sud du Pays de Galles, en raison de la présence d’eau sur les voies.

L’Institut météorologique britannique (Met) a placé dimanche matin le sud du Pays de Galles en alerte rouge, le niveau d’alerte le plus élevé, à cause des fortes pluies liées à la tempête Dennis. Une première concernant les pluies depuis décembre 2015.

Une alerte rouge équivaut à « des conditions météorologiques dangereuses » présentant « un danger de mort », des risques de perturbations dans l’approvisionnement en énergie et des dommages aux infrastructures.

« Nous exhortons les gens à faire attention et à prendre leurs dispositions pour être en sécurité », a déclaré Jeremy Parr, responsable de la gestion des risques d’inondations au sein de l’organisme gouvernemental gallois chargé des ressources naturelles.

Au barrage de Cray Reservoir, dans le sud du Pays de Galles, il est tombé 132,8mm de pluie entre samedi matin 7h et dimanche matin 8h00, soit l’équivalent de plus d’un mois de précipitations sur cette région (110,8mm en moyenne en février), détaille le MET sur son site internet.

Samedi, le ministère de la Défense a déployé l’armée dans le West Yorkshire, une zone dans le nord de l’Angleterre durement touchée le weekend précédent par les inondations liées à la tempête Ciara.

Deux corps ont été repêchés très tôt samedi matin au large de la côte sud de l’Angleterre, dans une mer agitée, au début de la tempête. Il n’est pas encore clair si les circonstances de ces décès sont liées à la tempête Dennis.

Chine: le virus tue encore mais la contamination ralentit

Le bilan de l’épidémie de pneumonie virale s’est encore alourdi dimanche en Chine, dépassant les 1.600 morts, mais le rythme de contamination dessinait une décrue.

Alors que le nouveau coronavirus a tué pour la première fois en dehors de l’Asie, un haut responsable chinois a estimé que son pays était en train de maîtriser l’épidémie.

Selon le dernier bilan diffusé dimanche par les autorités chinoises, la pneumonie virale Covid-19 a provoqué la mort de 1.665 personnes, la plupart dans la province du Hubei, où le virus est apparu en décembre. Cent-quarante-deux personnes ont succombé au cours des dernières 24 heures.

Plus de 68.000 personnes ont été contaminées depuis le début de la crise, mais le nombre de nouveaux cas quotidiens tend à se tasser: il atteignait le chiffre de 2.009 dimanche, soit la troisième journée de repli consécutive.

« On peut déjà constater l’effet des mesures de contrôle et de prévention de l’épidémie dans différentes parties du pays », s’est félicité devant la presse le porte-parole de la commission nationale (ministère) de la Santé, Mi Feng.

Plus prudente, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé samedi qu’il était « beaucoup trop tôt » pour faire des prévisions sur l’évolution de la maladie.

– « Gestion fermée » –

Mais à l’épicentre de la crise, la province du Hubei, où 56 millions d’habitants sont coupés du monde depuis le 23 janvier, a encore restreint la liberté de mouvement de ses citoyens bien au delà de la capitale, Wuhan.

Villages et cités résidentielles sont désormais soumis à « une stricte gestion fermée », 24 heures sur 24, ce qui signifie que les habitants ne sont plus censés sortir de chez eux jusqu’à nouvel ordre.

Les achats et la distribution de nourriture et de médicaments peuvent être faits de façon « centralisée », précise une directive provinciale publiée dimanche.

Dans le reste du monde, l’épidémie maintient la planète en alerte, avec près de 600 cas confirmés de contamination dans une trentaine de pays.

La ministre française de la Santé Agnès Buzyn a annoncé samedi le décès la veille au soir d’un touriste chinois de 80 ans hospitalisé en France depuis fin janvier. Ce décès est le « premier hors d’Asie, le premier en Europe », a-t-elle précisé.

L’Egypte avait annoncé vendredi avoir enregistré le premier cas sur le continent africain.

Le principal foyer d’infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon: 355 cas de contamination y ont été confirmés, dont 70 nouveaux cas annoncés dimanche.

Plusieurs pays — Canada, Etats-Unis, mais aussi Hong Kong, près d’un millier de passagers à eux trois — ont décidé ce week-end d’évacuer rapidement leurs ressortissants, bloqués dans le bateau en quarantaine depuis le 3 février. Mais les 3.711 personnes initialement à bord n’ont pas encore toutes subi les examens permettant d’établir leur éventuelle contamination.

– Image et légitimité –

En Chine, après avoir révoqué vendredi les plus hauts responsables politiques du Hubei et de Wuhan, le régime communiste a poursuivi le mouvement dimanche avec l’annonce de sanctions de hauts fonctionnaires de moindre rang.

« Lorsqu’une crise de cette ampleur se produit, cela prend une importance politique, car l’image internationale de la Chine et la légitimité du Parti (communiste) sont en jeu », commente la sinologue Zhou Xun, de l’Université d’Essex (Angleterre).

Le régime du président Xi Jinping fait face à une vague inédite de mécontentement pour avoir tardé à réagir à l’épidémie. Une colère attisée par la mort au début du mois d’un jeune médecin de Wuhan qui avait été convoqué par la police pour avoir alerté dès décembre sur l’apparition du virus.

« De façon générale, depuis Mao, l’Etat a fait très peu pour la santé publique », estime Mme Zhou. « Le résultat c’est que le système de santé est très faible, inefficace, coûteux et chaotique ».

Nigeria: 30 personnes tuées par des bandits dans le Nord-Ouest

Des hommes armés ont tué 30 personnes lors d’une attaque contre deux villages du nord-ouest du Nigeria où des bandes criminelles volent du bétail et kidnappent des habitants en vue d’obtenir une rançon, a annoncé la police dimanche.

Des dizaines de bandits à moto ont attaqué vendredi les villages de Tsauwa et de Dankar, dans l’Etat de Katsina, tirant sur les habitants et brûlant leurs maisons.

« Les bandits ont tué 21 personnes à Tsauwa et neuf, près de là, à Dankar », a déclaré Gambo Isah, porte-parole de la police de Katsina. « La plupart des personnes tuées sont des personnes âgées et des enfants incapables de fuir », a-t-il précisé.

La police et l’armée se sont déployées dans la zone après l’attaque et un suspect a été arrêté, a indiqué M. Isah.

Les assaillants ont brûlé des maisons, du bétail et des denrées avant de prendre la fuite, a déclaré à l’AFP Tukur Mu’azu, le chef traditionnel du district de Batsari qui est à cheval sur les deux villages.

Il a donné le même bilan que la police de cette attaque qu’il a qualifiée de « non provoquée ».

« Je n’ai jamais vu une telle destruction de ma vie », a-t-il ajouté alors qu’il assistait aux obsèques des victimes.

Les villages de l’Etat de Katsina, d’où est originaire le président Muhammadu Buhari, sont fréquemment la cible de voleurs de bétail et de ravisseurs qui enlèvent des habitants en vue de rançons.

Les bandes criminelles lancent leurs attaques à partir de bases situées dans une vaste forêt à cheval sur l’Etat de Katsina et plusieurs Etats voisins.

Les habitants des régions concernées constituent des groupes d’autodéfense qui souvent alimentent encore la violence.

Mardi, dans l’Etat voisin de Kaduna, des hommes armés ont ainsi brûlé vives 21 personnes, dont 16 membres d’une même famille, dans une opération de représailles contre une attaque menée contre leur camp par des membres d’un groupe d’autodéfense.

Retraites: les principaux points de la réforme au menu de l’Assemblée

Un nouveau système de retraite « universel » et par points, avec un « âge d’équilibre » très controversé: voici les principaux points de la réforme qui sera examinée à partir de lundi à l’Assemblée nationale.

La commission spéciale n’ayant pu achever ses travaux sur le principal volet, c’est la version initiale du gouvernement qui sera examinée par les députés. Les 21 amendements adoptés – sur plus de 5.000 étudiés -, devront donc être à nouveau soumis au vote.

« Universel »

Le futur système couvrira « l’ensemble des personnes travaillant en France, sans exception »: salariés du privé et des régimes spéciaux, fonctionnaires, magistrats, militaires, agriculteurs, travailleurs indépendants…

Tous les actifs nés à partir de 1975 cotiseront à une nouvelle « Caisse nationale de retraite universelle » qui chapeautera les 42 régimes existants – avant, peut-être, de les absorber.

En commission, les députés ont symboliquement acté la future hausse des salaires des enseignants, en isolant dans un article spécifique du projet de loi cette « garantie », amendement qui devra toutefois être revoté en séance.

Pour répondre notamment à la grogne des avocats, ils ont aussi voté en faveur d’un abattement sur les cotisations des professions indépendantes, disposition qui devra aussi être confirmée dans l’hémicycle.

Ils ont aussi prévu que les régimes de retraite complémentaire pourront puiser dans leurs réserves financières pour aider à la transition vers le régime universel dans des conditions fixées par ordonnance.

Quant aux employeurs des régimes spéciaux, ils pourront prendre en charge pendant la période de transition les écarts de cotisation salariale des employés concernés.

Les députés ont également inscrit « en dur » une des ordonnances sur le « droit à l’information » des retraités, les oppositions critiquant de façon récurrente la trentaine d’ordonnances programmées.

Dans un souci d' »exemplarité », les députés ont également prévu que la réforme s’appliquera dès 2022 pour les parlementaires entrant en fonction.

Par points

Le montant de la retraite dépendra du nombre de points accumulés « tout au long de la carrière professionnelle » et non plus de la durée de cotisation (en trimestres) et du salaire de référence (25 meilleures années dans le privé, 6 derniers mois dans le public).

Unité de compte fondamentale du futur système, le point aura une « valeur d’acquisition » (durant la carrière) et une « valeur de service » (pour le calcul de la pension), qui ne pourront pas baisser, ni augmenter moins vite que l’inflation. Cette règle sur l’évolution de la valeur du point, qui figurait déjà dans le projet de loi ordinaire, a été ajoutée par les députés au projet de loi organique.

La valeur du point sera calculée à l’aide d’un « nouvel indicateur » de l’Insee sur « l’évolution du revenu moyen d’activité par tête », la gauche critiquant un « amateurisme coupable » en fondant un modèle sur « un indicateur qui n’existe pas » à ce jour.

Autre sujet sensible, la prise en compte de la pénibilité de certaines professions, sur laquelle les discussions avec les partenaires sociaux n’ont pas encore abouti.

Age d’équilibre

L’âge légal de départ restera maintenu à 62 ans (ou moins pour certaines professions), mais il faudra « travailler un peu plus longtemps » pour toucher une retraite à taux plein.

Un « âge d’équilibre », assorti d’un « mécanisme de bonus-malus » de 5% par an, aura ainsi pour objectif « d’inciter les Français à partir plus tard avec une meilleure pension ».

Dans un premier temps, le gouvernement envisageait son entrée en vigueur dès 2022, pour le porter progressivement à 64 ans en 2027. Face à l’opposition des syndicats, cette « mesure de court terme » a été retirée du projet de loi, une « conférence des financeurs » devant proposer d’ici fin avril d’autres moyens « d’atteindre l’équilibre financier ».

Départs anticipés

Les fonctionnaires exerçant certaines « fonctions régaliennes » (policiers, douaniers, surveillants pénitentiaires, contrôleurs aériens) pourront toujours partir en retraite à 57, voire 52 ans. Idem pour les militaires, qui garderont le droit de toucher une pension après 17 ou 27 années de « services effectifs ».

Pour les autres fonctionnaires des « catégories actives » et les salariés des régimes spéciaux, l’âge légal sera progressivement relevé à 62 ans, mais l’extension du « compte pénibilité » et de la retraite pour incapacité permanente déjà en vigueur dans le secteur privé permettra à certains de cesser le travail à 60 ans.

Fins de carrière

La retraite progressive, qui permet de toucher une partie de sa pension en continuant de travailler à temps partiel, sera étendue aux salariés en forfait-jours, aux régimes spéciaux et aux agriculteurs.

Les règles du cumul emploi-retraite seront modifiées pour que ceux qui touchent une pension à taux plein puissent engranger des points supplémentaires quand ils reprennent une activité.

Pension minimum

Les futurs retraités « ayant effectué une carrière complète » recevront si nécessaire « des points supplémentaires » afin que leur pension atteigne 1.000 euros net en 2022, puis 83% du Smic net en 2023, 84% en 2024 et 85% en 2025.

Droits familiaux

Chaque enfant donnera droit à « une majoration en points de 5% », attribuée par défaut à la mère mais que les deux parents auront « la possibilité de se partager ».

Un bonus supplémentaire de 2% sera accordé pour le troisième enfant et réparti à parts égales entre le père et la mère, à moins qu’ils en décident autrement.

Le gouvernement a annoncé de nouveaux amendements sur ce sujet.

Droits conjugaux

La pension de réversion garantira au conjoint survivant, à partir de 55 ans et après au moins deux ans de mariage, « 70% des points de retraite acquis par le couple ».

Ces règles ne s’appliqueront toutefois « qu’à partir de 2037 », pour les personnes ayant intégré le système universel. Les droits des conjoints divorcés seront précisés ultérieurement par ordonnance.

gbh-parl/swi

Au Darfour, la remise de Béchir à la CPI réjouit les habitants

Dans l’immense camp de Kalma, au Darfour, les déplacés de cette région de l’ouest du Soudan ont appris avec joie la décision prise par Khartoum de remettre à la Cour pénale internationale (CPI) le président déchu, Omar el-Béchir.

Chassé du pouvoir en avril 2019 à la suite d’un soulèvement populaire, l’ex-autocrate est accusé depuis 2009 par la CPI de génocide, de crimes de guerre et contre l’humanité lors du conflit au Darfour.

Alors qu’il était toujours parvenu jusque là à se soustraire aux mandats d’arrêts, les nouvelles autorités de transition ont annoncé vouloir remettre l’ex-président au tribunal de La Haye, où il doit être jugé.

« Tout le monde s’est réjouit lorsqu’on a entendu que Béchir serait remis à la CPI », confie à l’AFP Adam Ali, qui vit depuis de nombreuses années dans le camp de Kalma, situé près de Nyala, la capitale du Sud-Darfour.

Comme lui, les habitants de cette région endeuillée par le conflit –plus de 300.000 morts et environ 2,5 millions de déplacés selon l’ONU– ont longtemps exigé que M. Béchir soit remis à la CPI.

Le conflit a éclaté en 2003, lorsque des insurgés de minorités ethniques se soulèvent contre le régime de Khartoum, aux mains de la majorité arabe, l’accusant de marginaliser le Darfour, vaste région recouvrant cinq Etats.

Pour écraser la rébellion, le gouvernement de M. Béchir déploie alors une milice appelée les Janjawid, qui sera accusée par de nombreuses ONG d’épuration ethnique et de viols collectifs.

Depuis, des milliers de ces ex-miliciens ont été intégrés dans les rangs des « Forces de soutien rapides » (RSF), une force paramilitaire dirigée par Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemedti », désormais membre du Conseil souverain, organe formé de civils et de militaires chargé d’assurer la transition post-Béchir.

– « Victoire » –

A l’issue de longs pourparlers avec les groupes rebelles –notamment ceux du Darfour–, le premier gouvernement post-Béchir, en place depuis le 8 septembre, a pris la décision de remettre l’ancien président à la CPI.

Pour Yakoub Mohamed, un responsable au Darfour, cette décision est une « victoire pour les victimes » et pourrait contribuer à « restaurer la confiance » entre la région et la capitale.

Dans le camp de Kalma, Hassan Issac, un déplacé de 72 ans, se dit lui aussi « soulagé », mais prévient: « si Béchir et ses bras droits ne sont pas remis à la CPI, la paix ne pourra jamais s’installer au Darfour. »

Trois proches de l’ex-autocrate –l’ancien secrétaire d’Etat à l’Intérieur, l’ancien ministre de la Défense et de l’Intérieur, et l’ex-chef des milices Janjawid– seront également remis à la Cour, mais aucun calendrier n’a été établi concernant leur remise et celle de l’ex-président.

Les conditions de « remise de M. Béchir (…) seront négociées avec la CPI et les groupes armés », a indiqué à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Fayçal Mohamed Saleh.

– Parvenir à la paix –

Les ONG, comme Amnesty International, plaident quant à elles pour un transfert rapide de M. Béchir.

Depuis sa destitution, M. Béchir est incarcéré à Khartoum, où il a été condamné en décembre à une peine de deux ans en institution pénitentiaire pour « corruption ».

Souhaitant rompre avec l’ancien régime, le nouveau gouvernement a entre autres promis de parvenir à la paix dans les zones de conflit au Soudan.

Début janvier, le Premier ministre Abdallah Hamdok s’est rendu dans un bastion rebelle, l’Etat du Kordofan-Sud, la première visite du genre d’un responsable gouvernemental en près d’une décennie.

Et l’annonce de la remise de M. Béchir marque une nouvelle étape dans le processus de paix, estiment les déplacés du camp de Kalma.

« Nous avons été soulagés lorsqu’il est tombé mais désormais, nous pouvons enfin commencer à nous remettre de la guerre », assure l’un d’entre eux, Jamel Mohamed.

Soudan du Sud: les rebelles rejettent la proposition du président Kiir

Les rebelles sud-soudanais ont rejeté dimanche la proposition du président Salva Kiir de revenir à un système fédéral de dix Etats qui avait suscité l’espoir d’ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Ce rejet par le chef rebelle et ancien vice-président Riek Machar douche les espoirs de voir le pays sortir de l’impasse politique et mettre un terme à la guerre civile qui a fait plus de 380.000 morts en six ans et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

M. Kiir et M. Machar, qui vit en exil, subissent une pression internationale croissante pour aplanir leurs divergences en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale d’ici au 22 février, date-butoir convenue dans le cadre de leur accord de paix.

Le président Kiir avait annoncé samedi que le Soudan du Sud serait désormais divisé en dix Etats – une demande clé de l’opposition -, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei).

Mais M. Machar a déclaré dimanche être opposé à la création de trois zones administratives. On « ne peut pas parler de retour à dix Etats (et) en tant que telle (la proposition) ne peux pas être acceptée », écrit-il dans un communiqué.

« Nous appelons en conséquence le président Kiir à reconsidérer cette idée de créer des zones administratives », ajoute-t-il.

M. Machar estime qu’avec ces trois zones le chef de l’Etat a ouvert « la boîte de Pandore » car elles risquent selon lui de créer des problèmes supplémentaires.

Lorsqu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud comptait dix Etats, conformément à sa Constitution. Le président Kiir avait porté ce chiffre à 28 en 2015 puis ultérieurement à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.

L’opposition avait salué samedi l’annonce surprise de M. Kiir mais critiqué la décision de faire de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, une « zone administrative ».

Tard samedi soir, le président Kiir a relevé de leurs fonctions les gouverneurs des 32 Etats fédéraux.

Il avait indiqué samedi que la question des Etats serait définitivement réglée une fois le gouvernement formé.

Le nombre des États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières étaient la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation du gouvernement d’union.

Parmi les trois « zones administratives », celle qui fait l’objet du plus vif contentieux est la région pétrolifère de Ruweng, dans le nord du pays. Elle est revendiquée à la fois par les Dinka, l’ethnie du président Kiir, et par les Nuer, celle de M. Machar. C’est une des régions où se sont déroulés les combats les plus rudes pendant la guerre civile.

Le pétrole fournit au Soudan du Sud l’essentiel de ses revenus.

Corée du Nord: première apparition publique de Kim Jong Un en trois semaines

Le leader nord-coréen Kim Jong Un s’est recueilli dimanche au mausolée de son père pour l’anniversaire de sa naissance, à l’occasion de sa première sortie publique en trois semaines, alors que le coronavirus sème le chaos chez le voisin chinois.

M. Kim a « rendu hommage » à son père et prédecesseur Kim Jong Il au Palais du soleil Kumsusan à Pyongyang qui abrite la dépouille embaumée de ce dernier, ainsi que de son grand-père, le fondateur du régime Kim Il Sung, a rapporté le journal officiel Rodong Sinmun.

La Corée du Nord a vivement réagi à l’apparition en Chine de l’épidémie du nouveau coronavirus qui a tué plus de 1.600 personnes, au point de fermer sa frontière et de suspendre toutes les liaisons aériennes et ferroviaires avec son voisin, qui est aussi son plus proche allié.

Pyongyang n’a fait aucune communication quant à d’éventuels cas sur son sol. Mais ses autorités ont suspendu tous les voyages touristiques étrangers, et étendu la période de quarantaine à 30 jours pour les personnes soupçonnées d’être porteuses du virus, y compris les étrangers.

Les médias publics ont diffusé des photos de dirigeants portant des masques lors de réunions de crise ainsi que des clichés montrant des ouvriers en train de désinfecter des hôpitaux, des écoles, des gares et même des salons de coiffure.

Il s’agit de la première apparition dans les médias en 22 jours de Kim Jong Un, qui s’était pour la dernière fois montré lors des festivités du Nouvel An lunaire.

Le système de santé nord-coréen est peu développé, et le pays souffre de pénuries chroniques de médicaments.

Quand l’épidémie de coronavirus Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) s’était déclarée en 2015 en Corée du Sud, le Nord avait annoncé des mesures « draconiennes » pour tenir l’épidémie à distance. Des médias avaient rapporté que Pyongyang avait pendant des mois interdit à ses diplomates et travailleurs expatriés de rentrer au pays.

En octobre 2014, elle avait fermé sa frontière aux touristes pour se protéger du virus Ebola, alors même qu’aucun cas n’avait été détecté en Asie.

Dimanche, sur la colline de Mansu, à Pyongyang, un flot continu de Nord-Coréens sont venus déposer des fleurs aux pieds des deux statues géantes de Kim Il Sung et Kim Jong Il.

Au Darfour, la remise de Béchir à la CPI réjouit les habitants

Dans l’immense camp de Kalma, au Darfour, les déplacés de cette région de l’ouest du Soudan ont appris avec joie la décision prise par Khartoum de remettre à la Cour pénale internationale (CPI) le président déchu, Omar el-Béchir.

Chassé du pouvoir en avril 2019 à la suite d’un soulèvement populaire, l’ex-autocrate est accusé depuis 2009 par la CPI de génocide, de crimes de guerre et contre l’humanité lors du conflit au Darfour.

Alors qu’il était toujours parvenu jusque là à se soustraire aux mandats d’arrêts, les nouvelles autorités de transition ont annoncé vouloir remettre l’ex-président au tribunal de La Haye, où il doit être jugé.

« Tout le monde s’est réjouit lorsqu’on a entendu que Béchir serait remis à la CPI », confie à l’AFP Adam Ali, qui vit depuis de nombreuses années dans le camp de Kalma, situé près de Nyala, la capitale du Sud-Darfour.

Comme lui, les habitants de cette région endeuillée par le conflit –plus de 300.000 morts et environ 2,5 millions de déplacés selon l’ONU– ont longtemps exigé que M. Béchir soit remis à la CPI.

Le conflit a éclaté en 2003, lorsque des insurgés de minorités ethniques se soulèvent contre le régime de Khartoum, aux mains de la majorité arabe, l’accusant de marginaliser le Darfour, vaste région recouvrant cinq Etats.

Pour écraser la rébellion, le gouvernement de M. Béchir déploie alors une milice appelée les Janjawid, qui sera accusée par de nombreuses ONG d’épuration ethnique et de viols collectifs.

Depuis, des milliers de ces ex-miliciens ont été intégrés dans les rangs des « Forces de soutien rapides » (RSF), une force paramilitaire dirigée par Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemedti », désormais membre du Conseil souverain, organe formé de civils et de militaires chargé d’assurer la transition post-Béchir.

– « Victoire » –

A l’issue de longs pourparlers avec les groupes rebelles –notamment ceux du Darfour–, le premier gouvernement post-Béchir, en place depuis le 8 septembre, a pris la décision de remettre l’ancien président à la CPI.

Pour Yakoub Mohamed, un responsable au Darfour, cette décision est une « victoire pour les victimes » et pourrait contribuer à « restaurer la confiance » entre la région et la capitale.

Dans le camp de Kalma, Hassan Issac, un déplacé de 72 ans, se dit lui aussi « soulagé », mais prévient: « si Béchir et ses bras droits ne sont pas remis à la CPI, la paix ne pourra jamais s’installer au Darfour. »

Trois proches de l’ex-autocrate –l’ancien secrétaire d’Etat à l’Intérieur, l’ancien ministre de la Défense et de l’Intérieur, et l’ex-chef des milices Janjawid– seront également remis à la Cour, mais aucun calendrier n’a été établi concernant leur remise et celle de l’ex-président.

Les conditions de « remise de M. Béchir (…) seront négociées avec la CPI et les groupes armés », a indiqué à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Fayçal Mohamed Saleh.

– Parvenir à la paix –

Les ONG, comme Amnesty International, plaident quant à elles pour un transfert rapide de M. Béchir.

Depuis sa destitution, M. Béchir est incarcéré à Khartoum, où il a été condamné en décembre à une peine de deux ans en institution pénitentiaire pour « corruption ».

Souhaitant rompre avec l’ancien régime, le nouveau gouvernement a entre autres promis de parvenir à la paix dans les zones de conflit au Soudan.

Début janvier, le Premier ministre Abdallah Hamdok s’est rendu dans un bastion rebelle, l’Etat du Kordofan-Sud, la première visite du genre d’un responsable gouvernemental en près d’une décennie.

Et l’annonce de la remise de M. Béchir marque une nouvelle étape dans le processus de paix, estiment les déplacés du camp de Kalma.

« Nous avons été soulagés lorsqu’il est tombé mais désormais, nous pouvons enfin commencer à nous remettre de la guerre », assure l’un d’entre eux, Jamel Mohamed.

Coronavirus: Fortes inquiétudes parmi les commerçants chinois de Namibie

Un avis imprimé sur une feuille blanche, en chinois et en anglais, collé sur un volet roulant en aluminium d’une boutique dans le quartier Chinatown de Windhoek est sans équivoque.

Si un commerçant revient de Chine en Namibie, il « doit observer une quarantaine pendant 14 jours et garder le magasin fermé pendant cette période ». Un avis, non officiel, apposé par des commerçants de Chinatown.

Bien qu’aucun cas confirmé de ce nouveau coronavirus n’ait été recensé en Namibie, les inquiétudes concernant le virus qui a tué près de 1.700 personnes et en a contaminé plus de 68.000 en Chine, sont nombreuses dans ce vaste pays d’Afrique australe peu peuplé.

Les signes de ces craintes sont les plus évidents dans Chinatown, un ensemble de près de 200 magasins de détail, de gros, d’alimentation et d’électronique, dans le quartier industriel du nord de la capitale.

Dans un bloc de 90 magasins, 20 boutiques n’ont pas rouvert depuis que leurs propriétaires sont partis en Chine pour le Nouvel an et ne sont pas revenus depuis.

La communauté chinoise, son ambassade et la chambre de commerce chinoise font de leur mieux pour « empêcher les gens de revenir de Chine en Namibie … en ce moment », explique Brian Lee, l’un des hommes d’affaires du quartier chinois.

– « Tout le monde panique » –

Pour ceux qui doivent à tout prix rentrer en Namibie, « nous avons déjà mis en place un lieu de quarantaine en dehors de Windhoek » où ils seront gardés jusqu’à ce qu’ils soient déclarés non porteurs du virus. Mais pour l’instant, personne n’est en quarantaine.

« Je pense que tout le monde panique ici, pas seulement les Namibiens, mais aussi la communauté chinoise », constate Lee.

Les mois de janvier et février sont généralement une période de basse saison des achats à Chinatown, mais la peur de la contamination a encore réduit le nombre de clients.

Miang Li, propriétaire d’un magasin, attribue le faible taux de fréquentation au blues financier du milieu du mois mais aussi à la peur de contracter le virus de la part des Chinois.

« Les gens qui viennent ici crient ‘coronavirus, coronavirus' », raconte-t-il à l’AFP, assis derrière le comptoir de son magasin de vêtements. Mais les personnes portant des masques de protection sont rares.

Seuls quelques vendeurs namibiens et quelques propriétaires de magasins portent des masques.

Selon Li, les commerçants n’ont pas réussi à reconstituer leurs stocks parce qu’ils ne veulent pas retourner en Chine pour se réapprovisionner. Aussi sont-ils en train de liquider leurs stocks de l’année dernière à des prix réduits.

« Beaucoup d’entre nous ne retournent qu’en février ou mars pour se réapprovisionner mais il est maintenant dangereux d’aller et de revenir », explique Li. « Si vous partez maintenant, vous ne savez pas si ce pays vous laissera revenir ».

Les commerçants de Chinatown vendent quotidiennement au détail, mais aussi en gros à des boutiques en ligne et à des magasins situés dans d’autres régions de Namibie.

« Les clients de Walvis Bay, Swakopmund et Oshakati ne viennent pas pour l’instant car nous n’avons que de vieux stocks », explique ce commerçant de 52 ans, en activité en Namibie depuis neuf ans.

– Stocks en chute libre –

Lee confirme que le niveau des stocks est en chute libre.

« Pour le moment, personne ne veut retourner en Chine, alors, oui, ça nous affecte », constate-il, assis dans son bureau.

Non seulement la rotation du personnel en souffre, mais certains employés locaux sont réticents à continuer à travailler pour les Chinois.

Matilda Ndinoshisho, une vendeuse de 28 ans, dit que sa collègue a récemment cessé de venir travailler.

« Son oncle et sa tante lui ont dit que les patrons chinois lui transmettront le virus qui tue tous les Chinois et qu’un salaire de 800 dollars namibiens (54 dollars US) ne vaut pas la peine de perdre sa vie ou de contaminer les autres personnes de la famille, alors elle a démissionné », raconte cette mère de deux enfants.

Pourtant, la Namibie n’a eu qu’un seul cas suspect, qui a été déclaré sain a semaine dernière.

Selon le ministre de la santé, Kalumbi Shangula, le gouvernement a mis en place un contrôle médical des visiteurs à tous les points d’entrée dans le pays. « Chaque passager qui entre en Namibie, qu’il vienne de Chine ou de tout autre pays, est soumis à un contrôle approfondi », a déclaré le ministre à l’AFP.

« Si quelqu’un présente des symptômes d’infection par le virus, cette personne est immédiatement isolée et placée sous surveillance ».

Vendredi, l’Égypte a signalé le premier cas confirmé du nouveau coronavirus en Afrique.

Il y a un an, une contestation inattendue submerge l’Algérie

Le vendredi 22 février 2019, soudain et inattendu dans une Algérie réputée résignée, surgissait le « Hirak », mouvement de contestation inédit, toujours vivant et désormais incontournable, mais confronté à de nombreux défis au moment de souffler sa 1ère bougie.

Moins de six semaines après, les manifestants, chaque vendredi plus nombreux, ont obtenu le départ du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, et la chute de son clan. Mais un an après, le « système » politique rejeté par les protestataires est toujours là.

L’armée a repris la main et un ancien fidèle de M. Bouteflika lui a succédé à la présidence en décembre, après une élection boudée par la majorité des électeurs mais que la contestation n’a pas réussi à empêcher.

« Avec l’élection présidentielle, on est passé à l’Acte II, avec tout le spectre d’improbabilité, d’incertitude et d’instabilité » que cela comporte, explique à l’AFP l’historienne Karima Dirèche, spécialiste du Maghreb contemporain. « Ca rejoint ce que les Algériens disent depuis un an: +Tout bouge et rien ne change+ ».

Mais si un an de manifestations hebdomadaires n’ont pas eu raison du « système », le « Hirak » a profondément modifié la donne politique.

– « Prise de conscience » –

Départ de Bouteflika, incarcération d’apparatchiks et hommes d’affaires corrompus, « il y a eu quelques résultats tangibles même si la demande principale de changement du régime et du système est loin d’être accomplie », admet Dalia Ghanem, chercheuse au Carnegie Middle East Center de Beyrouth.

Mais la plus grande réussite du « Hirak », argue-t-elle, « c’est vraiment la prise de conscience des Algériens et leur désir de renouer avec le politique sans (…) avoir peur du scénario de la guerre civile » entre l’armée et les maquis islamistes qui fit 200.000 morts dans les années 1990.

Un traumatisme exploité à l’envi sous la présidence Bouteflika pour décourager toute contestation et qui rendait hautement improbable le scénario du 22 février.

Quelques semaines auparavant, sûr de son fait, l’appareil politico-militaire se mettait en ordre de bataille pour une présidentielle prévue en avril et censée n’être qu’une formalité pour le chef de l’Etat sortant, pourtant paralysé, aphasique et quasi-invisible depuis un AVC en 2013.

Coupé des citoyens, le régime sent qu’une colère couve, mais la sous-estime.

Touchée par un chômage massif, la jeunesse (54% de la population a moins de 30 ans) ne supporte pourtant plus d’être représentée aux yeux du monde par un octogénaire immobile sur un fauteuil roulant, dont les rares apparitions suscitent la risée des réseaux sociaux.

Le sentiment d’humiliation a débordé quand, lors d’un meeting en l’absence du chef de l’Etat, les apparatchiks du parti présidentiel s’adressent par défaut à son portrait encadré.

Les appels à manifester le 22 février se multiplient sur les réseaux sociaux. Mais ils sont peu à croire que le mouvement va prendre, jusqu’à ce vendredi quand, notamment à Alger — où tout rassemblement est interdit depuis 2001 –, des policiers débordés laissent des manifestants pacifiques emplir les rues.

– Et maintenant? –

Désormais, « la rue citoyenne apparaît comme force contestataire, ce qui n’existait pas avant » dans un pays sans véritable parti ou syndicat d’opposition, rappelle Karima Dirèche.

Selon Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po Paris, « le Hirak a mené depuis un an un double processus de réappropriation à la fois de l’histoire nationale et de l’espace public. En prenant le contrôle de la rue sur la durée et dans le pacifisme, la contestation a redéfini les règles du jeu politique en Algérie, jusque là marqué par l’opacité et la violence ».

Le « Hirak » a aussi montré la profonde transformation de la société algérienne, portée par sa jeunesse — en particulier les femmes — diplômée et hyperconnectée, et désormais déterminée à se faire entendre.

Le nouveau président Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, « aura fort à faire avec ça. Dans sa gouvernance, il ne pourra pas faire comme les autres faisaient avant. Ca n’est pas possible », estime Karima Dirèche.

Un an après, les foules sont certes moins denses qu’au printemps 2019, mais la mobilisation reste forte. Le mouvement veut peser sur les changements promis par le nouveau président, mais peine à se structurer et à se mettre d’accord sur la marche à suivre.

« Le mouvement va fêter sa 1e année le 22 février et j’ai envie de dire « What’s next? » (« Et maintenant »?), souligne Dalia Ghanem, « qu’est-ce qu’on veut? qu’est-ce qu’on demande et comment on essaie d’avoir des résultats tangibles? ».

Il y a un an, une contestation inattendue submerge l’Algérie

Le vendredi 22 février 2019, soudain et inattendu dans une Algérie réputée résignée, surgissait le « Hirak », mouvement de contestation inédit, toujours vivant et désormais incontournable, mais confronté à de nombreux défis au moment de souffler sa 1ère bougie.

Moins de six semaines après, les manifestants, chaque vendredi plus nombreux, ont obtenu le départ du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, et la chute de son clan. Mais un an après, le « système » politique rejeté par les protestataires est toujours là.

L’armée a repris la main et un ancien fidèle de M. Bouteflika lui a succédé à la présidence en décembre, après une élection boudée par la majorité des électeurs mais que la contestation n’a pas réussi à empêcher.

« Avec l’élection présidentielle, on est passé à l’Acte II, avec tout le spectre d’improbabilité, d’incertitude et d’instabilité » que cela comporte, explique à l’AFP l’historienne Karima Dirèche, spécialiste du Maghreb contemporain. « Ca rejoint ce que les Algériens disent depuis un an: +Tout bouge et rien ne change+ ».

Mais si un an de manifestations hebdomadaires n’ont pas eu raison du « système », le « Hirak » a profondément modifié la donne politique.

– « Prise de conscience » –

Départ de Bouteflika, incarcération d’apparatchiks et hommes d’affaires corrompus, « il y a eu quelques résultats tangibles même si la demande principale de changement du régime et du système est loin d’être accomplie », admet Dalia Ghanem, chercheuse au Carnegie Middle East Center de Beyrouth.

Mais la plus grande réussite du « Hirak », argue-t-elle, « c’est vraiment la prise de conscience des Algériens et leur désir de renouer avec le politique sans (…) avoir peur du scénario de la guerre civile » entre l’armée et les maquis islamistes qui fit 200.000 morts dans les années 1990.

Un traumatisme exploité à l’envi sous la présidence Bouteflika pour décourager toute contestation et qui rendait hautement improbable le scénario du 22 février.

Quelques semaines auparavant, sûr de son fait, l’appareil politico-militaire se mettait en ordre de bataille pour une présidentielle prévue en avril et censée n’être qu’une formalité pour le chef de l’Etat sortant, pourtant paralysé, aphasique et quasi-invisible depuis un AVC en 2013.

Coupé des citoyens, le régime sent qu’une colère couve, mais la sous-estime.

Touchée par un chômage massif, la jeunesse (54% de la population a moins de 30 ans) ne supporte pourtant plus d’être représentée aux yeux du monde par un octogénaire immobile sur un fauteuil roulant, dont les rares apparitions suscitent la risée des réseaux sociaux.

Le sentiment d’humiliation a débordé quand, lors d’un meeting en l’absence du chef de l’Etat, les apparatchiks du parti présidentiel s’adressent par défaut à son portrait encadré.

Les appels à manifester le 22 février se multiplient sur les réseaux sociaux. Mais ils sont peu à croire que le mouvement va prendre, jusqu’à ce vendredi quand, notamment à Alger — où tout rassemblement est interdit depuis 2001 –, des policiers débordés laissent des manifestants pacifiques emplir les rues.

– Et maintenant? –

Désormais, « la rue citoyenne apparaît comme force contestataire, ce qui n’existait pas avant » dans un pays sans véritable parti ou syndicat d’opposition, rappelle Karima Dirèche.

Selon Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po Paris, « le Hirak a mené depuis un an un double processus de réappropriation à la fois de l’histoire nationale et de l’espace public. En prenant le contrôle de la rue sur la durée et dans le pacifisme, la contestation a redéfini les règles du jeu politique en Algérie, jusque là marqué par l’opacité et la violence ».

Le « Hirak » a aussi montré la profonde transformation de la société algérienne, portée par sa jeunesse — en particulier les femmes — diplômée et hyperconnectée, et désormais déterminée à se faire entendre.

Le nouveau président Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, « aura fort à faire avec ça. Dans sa gouvernance, il ne pourra pas faire comme les autres faisaient avant. Ca n’est pas possible », estime Karima Dirèche.

Un an après, les foules sont certes moins denses qu’au printemps 2019, mais la mobilisation reste forte. Le mouvement veut peser sur les changements promis par le nouveau président, mais peine à se structurer et à se mettre d’accord sur la marche à suivre.

« Le mouvement va fêter sa 1e année le 22 février et j’ai envie de dire « What’s next? » (« Et maintenant »?), souligne Dalia Ghanem, « qu’est-ce qu’on veut? qu’est-ce qu’on demande et comment on essaie d’avoir des résultats tangibles? ».

Les pays et territoires touchés par le nouveau coronavirus

Voici la liste des pays et territoires ayant annoncé des cas confirmés de maladie due au nouveau coronavirus qui a tué près de 1.700 personnes, dont quatre hors de Chine continentale, depuis sa propagation à partir de la ville chinoise de Wuhan où il est apparu en décembre.

En dehors de la Chine continentale où plus de 68.000 personnes sont contaminées, près de 600 cas de contamination par l’épidémie du coronavirus, appelée officiellement Covid-19, ont été confirmés dans une trentaine de pays avec un premier cas signalé vendredi en Afrique. Un premier décès hors d’Asie est survenu vendredi soir en France.

– CHINE –

Le bilan des décès enregistrés en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) depuis le début de l’épidémie était dimanche de 1.665, avec un chiffre de 68.500 personnes contaminées.

La plupart des décès sont intervenus dans la province du Hubei, foyer de la contagion, dont Wuhan est la capitale.

Ce chiffre dépasse celui des décès du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère, une pneumonie atypique) qui a tué 774 personnes dans le monde en 2002-2003, dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong.

– Une personne est morte dans le territoire chinois semi-autonome de Hong Kong où au moins 56 cas ont été enregistrés.

– Dix cas ont été signalés à Macao.

– ASIE-PACIFIQUE –

Asie de l’Est

Corée du Sud: 28

Japon: 53 cas, dont une octogénaire décédée. Et au moins 355 à bord du paquebot Diamond Princess en quarantaine à Yokohama, auxquels s’ajoute un officier de quarantaine infecté.

Taïwan: 18

Asie du Sud-Est

Cambodge: 1

Malaisie: 22

Philippines: trois cas dont un mort à Manille, un Chinois originaire de Wuhan, qui a été le premier décès hors de Chine.

Singapour: 72

Thaïlande: 34

Vietnam: 16

Asie du Sud

Inde: 3

Népal: 1

Sri Lanka: 1

Australie

15

– AMERIQUES –

Canada

8

Etats-Unis

15

– EUROPE –

Union européenne

Allemagne: 16

Belgique: un

Espagne: 2, autorisés vendredi à quitter l’hôpital

Finlande: un

France: 12, dont un décès annoncé samedi, le premier hors d’Asie

Italie: 3

Suède: un

Royaume-Uni

9

Russie

2, désormais sortis de l’hôpital

– MOYEN-ORIENT –

Emirats arabes unis

8

– AFRIQUE –

Egypte

Un premier cas annoncé le 14 février, le premier sur le continent africain

burx-sst/elm/roc

Coronavirus: des pays rapatrient leurs citoyens confinés sur le Diamond Princess

Inquiets de la croissance rapide du nombre de cas de nouveau coronavirus recensés sur le paquebot de croisière Diamond Princess en quarantaine près de Yokohama (banlieue de Tokyo), plusieurs pays ont décidé ce week-end d’évacuer rapidement leurs ressortissants.

Quelque 355 cas ont été comptabilisés dimanche matin sur ce navire. C’est 70 de plus que samedi, jour où 67 nouveaux cas avaient été confirmés.

Mais les 3.711 personnes à bord n’ont pas encore toutes subi les examens permettant d’établir leur éventuelle contamination.

« Jusqu’à présent, nous avons effectué des tests sur un total de 1.219 personnes », a déclaré le ministre japonais de la Santé Katsunobu Kato, sur la chaîne publique nippone NHK, précisant que 73 des 355 personnes contaminées ne présentaient pas de symptôme à ce stade.

– Rapatriement en urgence –

Le Diamond Princess effectuait une croisière avec plusieurs escales en Asie quand un passager ayant débarqué à Hong Kong a été contrôlé positif au coronavirus apparu en décembre dans la ville chinoise de Wuhan (centre). Ce qui a entraîné la mise en quarantaine du navire dans le port japonais de Yokohama.

Depuis, au fil des résultats d’analyses, le nombre de cas ne cesse de grimper bien que les passagers soient confinés le plus possible dans leurs cabines et que les cas confirmés soient transférés dans des hôpitaux japonais spécialement équipés.

Face à l’aggravation de la situation et des doutes sur l’efficacité des mesures prises, plusieurs gouvernements ont décidé d’évacuer leurs ressortissants paraissant sains pour les placer quatorze jours en quarantaine dans leurs pays respectifs.

« Comme nous vous l’avons indiqué hier (samedi), le gouvernement américain recommande aux citoyens américains de débarquer du Diamond Princess et de rentrer aux Etats-Unis », a écrit l’ambassade américaine à Tokyo dans une lettre publiée sur internet.

« C’est une situation qui évolue rapidement et nous prenons des mesures supplémentaires pour aider les citoyens américains », a-t-elle poursuivi, assurant que « la sécurité et le bien-être de nos ressortissants est la priorité absolue du gouvernement américain ».

Il restait samedi environ 350 Américains sur le bateau.

Le gouvernement de Hong Kong a lui aussi dit vouloir rapatrier les siens –330 ressortissants– « le plus tôt possible ».

Les autorités canadiennes ont pris une initiative similaire « en raison des circonstances extraordinaires rencontrées par les passagers du Diamond Princess et pour alléger le fardeau sur le système de santé japonais », ont-elles expliqué dans un communiqué. Environ 250 Canadiens avaient embarqué pour cette croisière.

Les premiers départs en avion devraient avoir lieu dans la nuit de dimanche à lundi.

– Près de 1.700 morts dans le monde –

En plus des cas sur le navire, les autorités nippones ont indiqué que 53 personnes étaient porteuses du coronavirus dans différentes régions du pays, avec une traçabilité difficile à établir pour un nombre croissant de patients.

Les experts estiment que « des malades touchés par le coronavirus peuvent désormais apparaître n’importe où au Japon » et que les habitants doivent prendre le plus de précautions possibles comme se laver les mains très fréquemment, porter des masques, désinfecter les objets, etc.

Mais les fabricants de masques sanitaires ont du mal à répondre à la demande et les stocks dans les supérettes et les parapharmacies sont faibles, voire nuls. Une hausse de la production est prévue avec des subventions des pouvoirs publics.

Selon le dernier bilan diffusé dimanche par les autorités chinoises, la pneumonie virale Covid-19 a provoqué la mort de 1.665 personnes en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), sur un total de 68.500 cas de contamination recensés sur le territoire. La plupart des décès ont été constatés dans la province du Hubei (centre), foyer de l’épidémie apparue en décembre dans son chef-lieu Wuhan.

Seuls quatre décès ont été enregistrés ailleurs dans le monde: un sur le territoire chinois semi-autonome de Hong Kong et les trois autres respectivement au Japon, aux Philippines et en France.

Plusieurs roquettes s’abattent près de l’ambassade américaine à Bagdad

Plusieurs roquettes se sont abattues tôt dimanche près de l’ambassade américaine à Bagdad, a indiqué à l’AFP une source militaire américaine, la 19e attaque contre des intérêts américains en Irak en près de quatre mois.

Des journalistes de l’AFP ont entendu de fortes explosions dans le centre de Bagdad où se trouve l’ultra-sécurisée Zone verte de Bagdad, siège des institutions irakiennes et de plusieurs ambassades.

Ces explosions survenues vers 00H30 GMT ont déclenché les sirènes d’alarme de l’ambassade américaine, selon une source diplomatique. Elles ont été suivies d’un survol aérien de la zone, a constaté un journaliste de l’AFP.

Aucun dégât matériel ni victime n’avait été signalé aux premières heures du jour dimanche.

Les attaques à la roquettes contre des soldats, des diplomates ou des installations des Etats-Unis en Irak se sont multipliées depuis la fin octobre. Elles ont tué un sous-traitant américain et un soldat irakien.

Aucune des 19 attaques recensées depuis le 28 octobre n’a été revendiquée mais Washington accuse les factions armées pro-Iran d’être derrière ces hostilités.

Les tensions entre Washington et Téhéran, tous deux alliés de Bagdad, ont dégénéré fin 2019 sur le sol irakien, menant à l’assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani sur ordre du président américain Donald Trump.

Les Iraniens ont riposté avec une pluie de missiles sur une base irakienne où sont postés des soldats américains, en blessant une centaine.

Les factions armées irakiennes pro-Iran, qui ont perdu leur leader de facto dans le raid contre Soleimani, Abou Mehdi al-Mouhandis, promettent elles aussi depuis une « vengeance » contre les Etats-Unis.

Le Parlement irakien –où elles tiennent le deuxième bloc de députés– a déjà réclamé l’expulsion des 5.200 soldats américains du pays.

Et régulièrement des factions menacent ces troupes. Samedi, l’une des factions pro-Iran les plus radicales d’Irak, Noujaba, a affirmé sur Twitter avoir « décidé de commencer le compte à rebours pour la souveraineté (de l’Irak) et la réponse aux forces d’occupation américaines ».

« Nous sommes plus près que vous ne l’imaginez », a encore menacé le groupe, au-dessus de la photo d’un blindé américain.

Chili: manifestations pro et contre une nouvelle Constitution

Deux manifestations ont été organisées samedi à Santiago l’une favorable à l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’autre réclamant le maintien de celle en vigueur au Chili, confronté à une grave crise sociale.

Sur la Plaza Italia, épicentre des manifestations à Santiago depuis le début de la crise le 18 octobre, des milliers de protestataires ont de nouveau réclamé des réformes sociales y compris l’adoption d’une nouvelle Constitution, lors d’une manifestation émaillée d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Quelques kilomètres plus loin, ils étaient plus d’un millier à se rassembler devant l’Ecole militaire pour défendre le maintien de l’actuelle Constitution qui remonte à la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

Les participants ont manifesté pacifiquement en portant des banderoles frappés du mot « rejet », en brandissant des drapeaux chiliens et en scandant des slogans hostiles à la gauche.

Ce genre de manifestations se sont multipliés ces trois dernières semaines dans la capitale chilienne.

Le président chilien, Sebastian Piñera, a promulgué en décembre une loi permettant l’organisation d’un référendum le 26 avril 2020 sur un changement de la Constitution.

Un changement de l’actuelle Constitution, approuvée le 11 septembre 1980 lors d’un référendum controversé pendant la dictature militaire, est une des principales revendications exprimées lors des manifestations sociales qui secouent le pays depuis plus de deux mois.

La consultation comportera deux questions: l’une sur le remplacement ou non de la Constitution et l’autre, le cas échéant, sur la méthode pour la rédiger.

Cette seconde question devra déterminer quel organe rédigera la future Constitution, soit un « Congrès mixte » — idée soutenue par la coalition gouvernementale — composé à parts égales de citoyens élus à cette fin et de parlementaires en exercice, soit une Assemblée constituante intégralement composée de citoyens spécifiquement élus à cette fin — proposition soutenue par l’opposition et réclamée par de nombreux manifestants.

Si le principe d’une nouvelle Constitution est approuvé le 26 avril, l’élection du Congrès mixte ou de l’Assemblée constituante aura lieu en octobre 2020. L’organe chargé de la rédaction aura neuf mois pour élaborer un nouveau texte, une période qui pourra être prolongée de trois mois.

Tunisie: un gouvernement annoncé mais son sort incertain

Le Premier ministre tunisien désigné Elyes Fakhfakh a annoncé samedi soir la composition de son futur gouvernement, mais le retrait de l’un de ses principaux partenaires, le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, rend son sort incertain.

M. Fakhfakh, ancien ministre des Finances, a été désigné après l’échec d’un premier cabinet formé sous la houlette d’Ennahdha après les législatives du 6 octobre, et largement rejeté par le Parlement.

Parmi la liste de ministres annoncée samedi soir, plusieurs sont issus d’Ennahdha, bien que ce parti ait annoncé un peu plus tôt dans la journée qu’il se retirait du gouvernement.

« La décision d’Ennahdha nous met dans une situation difficile qui nous oblige à étudier les possibilités juridiques et constitutionnelles », a déclaré le Premier ministre désigné.

« Nous avons décidé avec le président de la République de profiter de ce qui reste de durée constitutionnelle » pour continuer à chercher une issue, a-t-il ajouté, laissant entendre que la liste pourrait notamment être modifiée.

M. Fakhfakh a été nommé le 20 janvier par le président Kais Saied pour former dans un délai d’un mois un cabinet susceptible de convaincre la majorité des députés.

Ennahdha réclame la formation d’un gouvernement d’unité nationale incluant le deuxième parti au Parlement, Qalb Tounès, formation libérale dirigée par le magnat des médias Nabil Karoui, poursuivi pour fraude fiscale, mais celui-ci avait été écarté des négociations.

« Ennahdha a décidé de ne pas participer ni voter la confiance à un gouvernement qui aurait été trop faible » (sans la participation de Qalb Tounès, ndlr), a indiqué à l’AFP Abdelkarim Harouni, le président du conseil de la choura d’Ennahdha, organe consultatif du parti.

« M. Fakfakh peut encore négocier, mais il ne lui reste plus beaucoup de jours », a souligné M. Harouni, envisageant la possibilité, si M. Fakhfakh renonce à présenter un cabinet, que le président Saied désigne un nouveau chef de gouvernement.

A défaut de gouvernement d’ici le 15 mars, M. Saied aura la possibilité de dissoudre le Parlement et déclencher des élections anticipées.

La Tunisie est le seul de pays touchés par les soulèvements dans le monde arabe en 2011, à poursuivre sur la voie de la démocratisation.

Un programme de quatre ans du Fonds monétaire international s’achève en avril sans que l’Etat tunisien ne soit parvenu à mener les réformes nécessaires pour relancer l’économie.

Yémen: crash d’un avion de combat saoudien, la rébellion dit l’avoir abattu

La coalition militaire sous commandement saoudien, engagée dans la guerre au Yémen, a fait état samedi du crash d’un de ses avions dans le nord de ce pays, les rebelles Houthis affirmant avoir abattu l’appareil.

Un tel crash d’un avion de la coalition est rare depuis le début en 2014 du conflit au Yémen, déclenché après une offensive des rebelles Houthis qui se sont emparés de vastes pans du territoire dont la capitale Sanaa.

Un appareil de type Tornado, appartenant aux forces saoudiennes, est tombé à 23H45 locales vendredi (20H45 GMT) dans la province de Jawf, a dit le porte-parole de la coalition, le Saoudien Turki al-Maliki, cité par l’agence saoudienne SPA.

Il n’a pas précisé les raisons du crash ni le sort de l’équipage.

L’avion menait, selon lui, une mission de soutien aérien aux forces gouvernementales yéménites.

– « Aide de l’Iran » –

La coalition, dont les piliers sont l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, intervient depuis 2015 au Yémen pour soutenir le pouvoir face aux rebelles qui contrôlent toujours de vastes régions du nord et de l’ouest du pays, outre Sanaa.

Selon la chaîne de télévision al-Massirah, organe des rebelles, ces derniers ont « abattu un avion de type Tornado à l’aide d’un missile sol-air perfectionné ».

« Le ciel du Yémen n’est pas un espace pour se promener, l’ennemi doit beaucoup réfléchir » avant de s’y aventurer, a prévenu sur cette chaîne Yehya Saree, un porte-parole des Houthis.

Après le crash, Al-Massirah a fait état de frappes de la coalition samedi dans la région de Masloub, dans la province de Jawf, où des habitants se sont « rassemblés autour des débris de l’avion abattu ».

Selon elle, il y a eu « des dizaines de morts et blessés ». Mais ce bilan n’a pu être vérifié dans l’immédiat par les travailleurs humanitaires locaux.

Sur son compte Twitter, le porte-parole des Houthis, Mohamed Abdelsalam, a affirmé que « la destruction de l’avion Tornado est un coup dur pour l’ennemi, et témoigne de l’importante amélioration des capacités de défense » des rebelles.

Si la revendication des Houthis se confirme, cela signalerait le renforcement de l’arsenal des rebelles accusés de recevoir des armes de l’Iran chiite qui affirme les soutenir politiquement et non militairement.

« Au début du conflit, les Houthis était une milice hétéroclite qui se procurait les armes » dans le pays, a affirmé à l’AFP Fatima Abo Alasrar, une experte au Middle East Institute.

« Aujourd’hui, ils ont massivement développé leur arsenal avec l’aide de l’Iran et du Hezbollah », un puissant mouvement armé libanais pro-iranien, a-t-elle dit.

– Crise humanitaire –

Selon un rapport d’experts de l’ONU chargés de contrôler l’embargo imposé en 2015 au Yémen et obtenu le 1er février par l’AFP, les Houthis disposent depuis 2019 de nouvelles armes dont certaines ont des caractéristiques similaires à de l’armement produit en Iran.

Ils n’ont néanmoins pas pu confirmer que l’armement avait été livré par Téhéran.

En avril 2017, un hélicoptère saoudien de type Black Hawk s’est écrasé dans la province de Marib, dans le centre du Yémen, tuant 12 militaires saoudiens. Un haut responsable militaire yéménite avait à l’époque évoqué l’hypothèse de « tirs amis ».

Selon diverses organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU.

La coalition et les autres parties impliquées dans le conflit ont été accusées d’avoir commis des bavures ayant coûté la vie à des civils.

La coalition a annoncé cette semaine le début de poursuites judiciaires contre ses militaires soupçonnés de bavures lors d’attaques au Yémen, où l’ONU a déploré des crimes de guerre.

Issus de l’importante minorité zaïdite concentrée dans le nord du Yémen, les Houthis sont proches de l’Iran chiite, rival régional de l’Arabie saoudite sunnite.

Afghanistan: au moins huit civils tués dans une frappe aérienne

Au moins huit civils, dont un enfant, ont été tués vendredi par une frappe aérienne dans l’Est de l’Afghanistan alors qu’ils se trouvaient dans un pick-up, ont annoncé samedi des responsables et des proches des victimes.

« Une frappe aérienne a eu lieu dans le district de Sorkhrod dans le Nangarhar », a déclaré Ataullah Khogyani, porte-parole du gouverneur de cette province, ajoutant que « l’attaque ciblait des militants talibans qui voulaient établir des checkpoints sur la route, mais malheureusement des civils ont été atteints ».

L’incident est survenu au lendemain de l’annonce par le chef du Pentagone, Mark Esper, d’une trêve partielle d’une semaine en Afghanistan, dans le cadre des négociations menées avec les talibans en vue d’un retrait des forces américaines du pays. M. Esper n’a cependant pas précisé quand cette période de « réduction de la violence » débuterait.

L’identité de l’auteur de cette attaque n’est pas encore connue, mais les forces américaines et afghanes sont les seules capables de procéder à des frappes aériennes dans le pays.

« Nous sommes au courant de l’accusation et nous renseignons sur l’incident », a dit à l’AFP un porte-parole des forces américaines. Le ministère afghan de la Défense a lancé une enquête selon l’un de ses porte-parole.

Selon Talib Khan, un proche des victimes, celles-ci rentraient chez elles après un pique-nique lorsque leur pick-up a été frappé, tuant tous ceux à bord.

« Mes trois fils ont été tués », a dit Shah Mir, 70 ans, à l’AFP. « J’ai une douzaine de petits-enfants, je ne sais pas comment les élever. »

Les civils afghans sont régulièrement victimes d’opérations armées terrestres ou aériennes entre forces gouvernementales et insurgés.

Fin décembre, la mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) a estimé que le conflit afghan avait fait plus de 100.000 victimes civiles – tués et blessés – en 10 ans.

Au premier semestre 2019, les frappes aériennes ont, pour la première fois, tué davantage de civils que les attaques des insurgés, selon la mission onusienne.

Vol d’antiquités en Egypte: le frère d’un ex-ministre condamné à 30 ans de prison

Le frère d’un ex-ministre des Finances égyptien a été condamné samedi à 30 ans de prison ferme par un tribunal du Caire pour avoir tenté de faire sortir clandestinement d’Egypte des milliers de pièces d’antiquité, a indiqué une source judiciaire.

Raouf Ghali, frère de Youssef Ghali, ministre des Finances sous le régime de Hosni Moubarak, a été condamné à 30 ans de prison et à une amende de 6 millions de livres égyptiennes (350.800 euros), pour avoir tenté de faire sortir clandestinement des milliers d’objets anciens vers l’Italie.

M. Ghali avait trois complices, dont l’ancien consul honoraire italien Ladislav Otakar Skakal, déjà condamné à 15 ans de prison par contumace en janvier dans le même dossier, ainsi que deux Egyptiens.

Samedi, le tribunal du Caire les a tous les trois condamnés à 15 ans de prison ferme et à une amende d’un million de livres égyptiennes (58.100 euros), selon la source judiciaire.

M. Skakal risque désormais 30 ans de prison s’il est arrêté par les autorités égyptiennes.

Selon le procureur général, plus de 21.000 pièces d’or, 151 figurines miniatures, cinq masques de momies, onze poteries, trois céramiques datant de la période islamique et un sarcophage en bois faisaient partie des objets volés.

La police italienne avait trouvé le butin à bord d’un conteneur sur un bateau parti du port égyptien d’Alexandrie en direction de Salerne, dans le sud de l’Italie, en 2017.

D’après la source judiciaire, les autorités égyptiennes ont aussi découvert des objets de valeur cachés dans la demeure caïrote de M. Skakal, et dans le coffre-fort d’un compte bancaire de l’ex-consul.

L’Egypte a rapatrié en 2018 les objets volés avec la coopération des autorités italiennes et a demandé à Interpol d’émettre une notice rouge à l’encontre de M. Skakal.

MM. Ghali et Skakal peuvent faire appel de leurs condamnations.

Les tentatives de faire sortir clandestinement des antiquités se sont multipliées après la chute de Moubarak, lors de la révolte de 2011.

En octobre 2019, le sarcophage doré d’un prêtre pharaonique, volé en Egypte en 2011, avait été dévoilé au Caire.

Depuis plusieurs années, l’Egypte cherche à promouvoir son héritage archéologique afin de relancer un secteur touristique vital pour son économie.

Soudan du Sud : le président accepte une demande clé de l’opposition « dans l’intérêt de la paix »

Le président Salva Kiir a annoncé samedi sa décision de revenir à un système fédéral de dix Etats au Soudan du Sud, une demande clé de l’opposition, ouvrant la voie à la formation d’un gouvernement d’union nationale et à la fin d’une guerre civile meurtrière.

« Nous venons de faire un compromis dans l’intérêt de la paix (…) J’attends de l’opposition qu’elle fasse de même », a déclaré le président Kiir à l’issue d’une réunion de hauts responsables du gouvernement et de l’armée à Juba, la capitale.

Le Soudan du Sud va désormais être divisé en dix Etats, plus trois « zones administratives » -Ruweng, Pibor et Abyei-, a-t-il précisé.

Lorsqu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud comptait dix Etats, conformément à sa Constitution. Le président Kiir avait porté ce chiffre à 28 en 2015 puis ultérieurement à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.

L’opposition a salué l’annonce surprise de M. Kiir mais critiqué la décision de faire de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, une « zone administrative ».

Le président Kiir et son ex vice-président, le chef rebelle Riek Machar, qui vit en exil, sont sous pression pour régler leurs différends d’ici à la date-butoir du 22 février fixée pour former un gouvernement d’union dans le cadre d’un accord de paix.

– Une décision « nécessaire –

Le nombre des États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières étaient la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation de ce gouvernement.

« Cette décision n’est peut-être pas le meilleur choix pour notre peuple mais pour la paix et l’unité du pays, la présidence la considère comme nécessaire », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

A deux reprises déjà, MM. Kiir et Machar ne sont pas parvenus à respecter la date-butoir fixée pour former un gouvernement d’union afin de mettre un terme à une guerre civile qui a fait depuis 2013 plus de 380.000 morts et créé une situation humanitaire catastrophique.

Leurs entretiens la semaine dernière en Ethiopie n’avaient pas permis d’enterrer leurs différends, mais l’annonce faite samedi par le chef de l’Etat répond à l’une des principales demandes de M. Machar.

« Nous saluons cette décision, nous n’avons qu’un motif de plainte : l’établissement de la zone administrative de Ruweng », a déclaré le porte-parole du parti d’opposition, Pouk Both Baluang. « La question des Etats n’a pas été complètement réglée ».

MM. Kiir et Machar devraient bientôt se rencontrer pour aplanir ces divergences, a-t-il ajouté.

Selon le président, la question des Etats sera définitivement réglée une fois le gouvernement formé.

Le pétrole fournit au Soudan du Sud l’essentiel de ses revenus et la zone de Ruweng est revendiquée à la fois par les Dinka, l’ethnie du président Kiir, et par les Nuer, celle de M. Machar. C’est l’une des régions où se sont déroulés les combats les plus rudes pendant la guerre civile.

M. Kiir avait à plusieurs reprises refusé de modifier sa position sur le nombre des Etats mais subissait une pression internationale croissante pour arriver à un compromis.

M. Machar avait averti qu’il ne pourrait pas redevenir vice-président si le nombre des Etats était maintenu.

Les deux hommes se sont combattus puis réconciliés à de multiples reprises.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013 lorsque M. Kiir a accusé M. Machar de fomenter un coup d’État.

La signature d’un accord de paix en septembre 2018 a permis de réduire les combats mais une commission des droits humains de l’ONU a regretté début février la multiplication des violences armées et des atteintes aux droits de l’homme à l’approche du 22 février.

Un nouveau report dans la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est « ni désirable, ni faisable à ce stade du processus de paix », a estimé dimanche l’organisation est-africaine Igad, médiatrice dans le conflit sud-soudanais.

Le vice-président sud-soudanais Taban Deng Gai a appelé M. Machar à rentrer d’exil pour aider à former le gouvernement.

Paquebot au Japon: 67 nouveaux cas de coronavirus, évacuation prévue des Américains

Soixante-sept nouveaux cas de coronavirus ont été annoncés samedi sur le navire de croisière en quarantaine au large du Japon et les Etats-Unis prévoient d’évacuer leurs ressortissants qui se trouvent à bord.

Le résultat de 217 tests supplémentaires rendu public par le ministre japonais de la Santé porte à 285 le nombre de passagers et membres d’équipage sur lesquels la présence du virus a été constatée, sans compter un officier de quarantaine qui avait par ailleurs lui aussi été infecté.

Washington avait annoncé un peu plus tôt samedi, dans une lettre adressée aux passagers américains du paquebot Diamond Princess maintenu depuis début février en quarantaine au large de Yokohama (sud de Tokyo), son intention de les évacuer.

Le message évoque l’envoi d’un avion dimanche, ajoutant que les personnes rapatriées devront respecter une quarantaine supplémentaire de 14 jours à leur arrivée aux Etats-Unis.

« Le gouvernement américain recommande par mesure de prudence que les ressortissants américains débarquent et retournent aux Etats-Unis pour continuer d’y être suivis », explique la lettre affichée sur le site internet de l’ambassade des Etats-Unis au Japon.

La date de départ de cet avion pour les Etats-Unis n’est pas précisée mais la missive, affichée sur le site internet de l’ambassade des Etats-Unis au Japon, indique qu’il atterrira sur la base aérienne de Travis, en Californie.

– Quarantaine aux Etats-Unis –

La chaîne de télévision publique japonaise NHK a indiqué que quelque 400 Américains se trouvaient à bord et que l’avion spécial devrait quitter l’aéroport de Haneda à Tokyo dans les premières heures de lundi.

« Les passagers seront examinés pour détecter d’éventuels symptômes et nous travaillons avec nos partenaires japonais pour nous assurer que ceux présentant des symptômes recevront les soins nécessaires au Japon s’ils ne sont pas en état de prendre l’avion », peut-on lire.

« Si vous choisissez de ne pas monter à bord de cet appareil, il ne vous sera pas possible de retourner aux Etats-Unis pendant un certain temps », poursuit le message.

Si nombre de passagers américains réclamaient une évacuation, la quarantaine supplémentaire imposée aux Etats-Unis a immédiatement suscité des critiques de certains d’entre eux.

« Le gouvernement américain (…) veut nous faire sortir sans test, nous acheminer par avion aux Etats-Unis mélangés à un tas d’autres personnes non testées pour nous coller ensuite deux semaines supplémentaires de quarantaine? Où est la logique dans tout ça? », a lancé le croisiériste américain Matthew Smith dans un tweet.

Un peu plus de 3.700 personnes se trouvaient initialement à bord du navire lorsqu’il est arrivé au large de Yokohama près de Tokyo mais les plus de 200 personnes diagnostiquées porteuses du nouveau coronavirus ont été hospitalisées.

Les autorités japonaises ont aussi commencé vendredi à évacuer certains passagers âgés et de santé fragile, dont les tests au nouveau coronavirus se sont avérés négatifs.

La quarantaine devait durer jusqu’au 19 février, soit 14 jours après son début.

– Message du capitaine –

Mais un message diffusé samedi à bord par le capitaine a jeté le doute sur ce calendrier.

« Le gouvernement japonais nous a informés du fait qu’il pourrait commencer un nouveau processus d’analyses pour nos hôtes à partir du 18 février », pouvait-on entendre, le commandant ajoutant que cette opération prendrait plusieurs jours et que les résultats ne seraient pas obtenus avant environ trois jours.

« Ainsi les personnes testées le 18 février et présentant un résultat négatif pourraient être en mesure de quitter le navire le 21 février ».

Ceux qui ont été en contact avec toute personne aux résultats positifs devront recommencer leur quarantaine à compter de la date de ce contact, a-t-il ajouté.

Quant à l’équipage, il devra entamer une nouvelle quarantaine une fois les passagers sortis du bateau pour une durée pour l’instant indéterminée, selon le message.

En plus du navire de croisière et de l’officier de quarantaine infecté, les autorités japonaises ont dénombré au moins 40 cas.

L’épidémie de pneumonie virale a tué plus de 1.500 personnes et en a infecté au moins 66.000 en Chine. Elle s’est répandue dans une trentaine d’autres pays.

Soudan du Sud: le président Kiir accepte une demande clé de l’opposition dans l’intérêt de la paix

Le président Salva Kiir a annoncé samedi sa décision de revenir à un système fédéral de dix Etats au Soudan du Sud, une demande clé de l’opposition, ouvrant la voie à la formation d’un gouvernement d’union et à la fin d’une guerre civile meurtrière.

« Nous venons de faire un compromis dans l’intérêt de la paix (…) J’attends de l’opposition qu’elle fasse de même », a déclaré le président Kiir à l’issue d’une réunion à Juba de hauts responsables du gouvernement et de l’armée.

Le président Kiir et le chef rebelle Riek Machar sont sous pression pour résoudre leurs différends d’ici à la date-butoir du 22 février fixée pour former un gouvernement d’union dans le cadre d’un accord de paix.

Le nombre d’États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières étaient la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation de ce gouvernement.

A deux reprises déjà, MM. Riek et Machar ont échoué à respecter la date-butoir fixée pour former un gouvernement d’union afin de mettre un terme à une guerre civile qui a fait depuis 2013 plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Lorsqu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud comptait dix Etats, conformément à sa Constitution. Le président Kiir avait porté leur nombre à 28 en 2015 puis ultérieurement à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.

Les entretiens de MM. Riek et Machar la semaine dernière en Ethiopie n’avaient pas permis de régler leurs différends, mais l’annonce faite samedi par le président Kiir répond à l’une des principales demandes de M. Machar.

Ce dernier n’a pas réagi dans l’immédiat.

– Une décision « nécessaire » –

« Cette décision n’est peut-être pas le meilleur choix pour notre peuple mais pour la paix et l’unité du pays, la présidence la considère comme nécessaire », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

Le président Kiir a « décidé de revenir aux dix Etats du pays et à leurs comtés », a indiqué la présidence dans un communiqué.

M. Kiir avait à plusieurs reprises dans le passé refusé de modifier sa position sur le nombre d’Etats fédéraux mais subissait une pression internationale croissante pour parvenir à un compromis.

M. Machar avait averti qu’il ne pourrait pas redevenir vice-président si le nombre d’Etats était maintenu.

La question des Etats sera finalisée une fois le gouvernement formé, selon le communiqué de la présidence.

Outre dix Etats, existeront trois « zones administratives »: Ruweng, Pibor et Abyei, une région frontalière revendiquée par le Soudan voisin.

MM. Kiir et Machar sont des rivaux de longue date qui se sont combattus puis réconciliés à de multiples reprises.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

La signature d’un accord de paix en septembre 2018 a permis de réduire les combats au Soudan du Sud mais une commission des droits humains de l’ONU a regretté début février une multiplication des violences armées et des atteintes aux droits de l’Homme à l’approche du 22 février.

Un nouveau report dans la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est « ni désirable, ni faisable à ce stade du processus de paix », a estimé dimanche l’organisation est-africaine Igad, médiatrice dans le conflit sud-soudanais.