Tchad : version du gouverneur du Mandoul sur l’accord de réparation civile

Dans une communication faite le 19 octobre 2021, le gouverneur du Mandoul laisse entendre que, fixer le prix des êtres humains ne fait pas parti de ses prérogatives. D’après elle, l’accord de réparation civile est une initiative des autorités traditionnelles.

Depuis quelques, l’accord sur réparation civile, défraie la chronique dans la province du Mandoul. Il s’agit d’un montant à déposer après un meurtre. Les sommes exigées pour cette Dia, sont de 1.500.000 FCFA exigible pour tout homicide volontaire, avec paiement d’une « avance de 200.000 FCFA pour les dépenses occasionnées par les obsèques du défunt. Pour ce qui est des homicides involontaires, c’est-à-dire les «accidents de circulations et divers », le consensus a porté sur une Dia de 1.000.000 FCFA et une « avance de 200.000 FCFA à la famille du disparu pour les sacrifices et autres dépenses accessoires aux obsèques».

Tchad : Koumra, l’accord de réparation civile qui choque

Des organisations de défense de droits de l’Homme, et de la société civile ont exigé l’annulation de cet accord. Le gouverneur du Mandoul, Diamra Betolngar, directement visé, a décidé de faire une mise au point.

Pour le numéro 1 de la province du Mandoul, la signature de l’accord sur la réparation est l’œuvre des chefs traditionnels et coutumiers.  Ceci, dans l’optique de, proposer des solutions pour le règlement des conflits communautaires, dans un contexte de drames répétitifs entre éleveurs et agriculteurs notamment. « Je n’ai jamais fixé le prix d’un être humain ici dans le Mandoul », se dédouane Mme le gouverneur. Il ne s’agit pas d’une fixation de prix de l’être humain par la gouverneure de la province du Mandoul. C’est un accord consensuel entre les autorités traditionnelles, poursuit-elle.

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Pour elle, si certains signataires estiment que la décision est mauvaise, il existe une possibilité de revenir en arrière.

Pour rappel, la ‘’Dia’’ dont il est question a été supprimée à l’issue du Forum national inclusif de 2019.

Tchad : Koumra, l’accord de réparation civile qui choque

Les autorités de la province de Koumra, dans le Mandoul ont adopté, le 18 octobre 2021, un accord de réparation civile en cas d’infractions graves. Le consensus dégagé suscite l’indignation.

Les termes dudit accord sont fixés comme suit, ‘’Homicide volontaire’’ : 1,5 million Fcfa. Les parents du mis en cause devront consentir, avant le paiement de cette somme. Une avance de 200.000 Fcfa devra être versée pour les dépenses occasionnées pour les obsèques du défunt. Le reliquat sera verse à la date convenue.

Deuxièmement, ‘’ Accident de circulation et divers’’, 1 million Fcfa avec une avance de 200.000 Fcfa du mis en cause à la famille du disparu pour le sacrifice et d’autres dépenses accessoires aux obsèques.
Le reliquat sera versé à la date convenu. Le mise en cause peut être poursuit par les instances judiciaires compétentes en vue du purger une peine pénale.

Les règlements sont de la compétence des chefs cantons, assistés de leurs chefs de villages et chefs des ferricks qui sont reconnus par les parties comme arbitres dans les limites de leurs circonscriptions administratives.

Il est précisé qu’en cas  de persistance des difficultés à résoudre un conflit, les signataires conviennent de s’abstenir de tout acte quelconque et de s’en remettre au comité de recours ultime.

En cas de persistance de de difficulté à résoudre un conflit, les signataires conviennent de s’abstenir de tout acte quelconque  et de s’en remettre au Comité de recours ultime. Lequel est composé d’un représentant des chefs de cantons, un représentant des éleveurs,  un imam, un prêtre, un pasteur.

La colère de la population et des hommes politiques

Cette décision a choqué les tchadiens de l’intérieur et la diaspora. Plusieurs leaders de partis politiques et organisations de la société civile ont exigé l’annulation de ce consensus. « J’entends parler d’un permis de tuer à 1500.000FrsCFA au Mandoul, dans le Sud du Tchad sur la base des pratiques totalement étrangères à la province et totalement antirépublicaines. Je demande l’arrêt immédiat de cette pratique ! Immédiat ! », s’enflamme Succès Masra.