Tchad : la CASCIDHO se constitue en partie civile et porte plainte contre le chef de guerre Abdoulaye Miskine

Le Collectif des associations de la société civile et de défense des droits de l’Homme a indiqué ce 20 juillet qu’elle saisira la justice dans l’affaire d’Abdoulaye Miskine, le chef rebelle de nationalité centrafricaine

En effet, Abdoulaye Miskine, de son vrai nom Koumtanmadji Martin, est un chef rebelle appréhendé sur le territoire tchadien par les forces de défense et de sécurité. Le collectif fait savoir qu’après investigations, il a été constaté la guérilla du mis en cause est à l’origine des actes ignobles. Notamment  les faits d’extorsions des biens, enlèvements, vols de bétails, viols, séquestrations et assassinats entre autres dans les villages frontaliers de la RCA.

Le « seigneur de guerre » a été arrêté « arme à main »  sur le sol tchadien, apprend le collectif.

Le coordonnateur national de la CASCIDHO, Mahamat Digadimbaye : «Pour cette plainte, nous plaidons pour un procès juste et équitable qui servira d’exemple à certains pays africains, où des seigneurs de guerres règnent en maître absolu dans les forêts ou les déserts en commettant des crimes odieux et des actes barbares sur les paisibles populations ». Il estime que ce phénomène n’a que trop perduré. Et indique par ailleurs, que les victimes ont demandé au gouvernement d’ouvrir une enquête judiciaire, afin que justice soit rendue.

Le collectif a fait savoir que c’est la énième fois qu’elle se saisisse d’une affaire ce cet ordre, elle ne compte pas abandonner les populations victimes des atrocités. La CASCIDHO rassure qu’elle se constituera toujours en partie civile pour plaider les sorts des victimes de droits de l’Homme devant les juridictions nationales et internationales.

Tchad : Abdoulaye Miskine placé sous mandat de dépôt à N’Djamena

Abdoulaye Miskine et trois membres de la rébellion centrafricaine interpellés au mois d’octobre de l’année dernière ont été présentés lundi 1er juin à un juge d’instruction.

Le chef rebelle, dont Bangui réclame l’extradition a entamé un parcours judiciaire au Tchad. Vendredi dernier alors qu’ils venaient d’être confiés à la justice par les services de renseignements qui les détiennent depuis le mois d’octobre, Abdoulaye Miskine et trois de ses compagnons n’ont pu rencontrer un juge d’instruction pour décider de leur sort. C’est finalement ce lundi 1er juin que le doyen des juges d’instruction a pris connaissance de leur dossier et les a envoyés à la maison d’arrêt.

« Le juge d’instruction leur a notifié deux infractions, à savoir direction et organisation de mouvement insurrectionnel et viol, et [les a] placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Ndjamena », Me Mognan Kembetiade, un de leurs avocats.

Selon de sources judiciaires, le Tchad qui s’est opposé à la demande d’extradition des quatre membres de la rébellion centrafricaine, souhaite officiellement rendre justice à certains de ses ressortissants qui ont été victimes pendant la crise centrafricaine des affres commis par les hommes de Abdoulaye Miskine et ses compagnons.

Pendant ce temps, la Cour pénale internationale et la justice centrafricaine qui ont des questions à poser à certains d’entre eux, devront patienter.

Les rebelles centrafricains détenus au Tchad : leurs avocats refusent leur extradition

Ils ont été arrêtés il y a dix jours alors qu’il venait de traverser la frontière entre la Centrafrique et le Tchad.

Les autorités tchadiennes ne doivent pas extrader Abdoulaye Miskine et ses compagnons. C’est ce que disent les avocats du président du Front démocratique du peuple centrafricain, un mouvement rebelle signataire des accords de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les mouvements rebelles. Lui et ses compagnons ont été arrêtés il y a dix jours alors qu’il venait de traverser la frontière entre la Centrafrique et le Tchad. Pour ses avocats, ils venaient solliciter une médiation du Tchad.

Les avocats des responsables de mouvements rebelles centrafricains indiquent que ceux-ci ont traversé la frontière en direction du Tchad pour demander une médiation avec le pouvoir de Bangui au sujet de la mise en œuvre des accords de Khartoum conclus en février dernier.

Malheureusement, ils n’ont pas été écoutés mais ont plutôt été interpellés et sont depuis détenus au secret, en toute illégalité, tempête Me Maxvelt Loalngar, un de leurs avocats : « L’accord entre les pays membres de la Cemac dispose qu’au bout de 72h l’étranger détenu sur le sol de l’État devrait être remis en liberté. À l’heure où nous parlons, nous n’avons pas accès à Abdoulaye Miskine et ses compagnons de fortune. Cela fait que cette détention est arbitraire, abusive, illégale. »

Les défenseurs des rebelles centrafricains font aussi remarquer qu’en tant que signataire des accords de Khartoum, Abdoulaye Miskine et ses compagnons ne devraient pas être poursuivis par l’État centrafricain.

« Vous vous souviendrez qu’en février dernier, il y a eu un accord signé entre l’État centrafricain et 14 groupes armés. Il a été stipulé très clairement que les chefs de ces mouvements-là ne devaient pas faire l’objet de poursuites. Aujourd’hui, on nous invente de toutes pièces des infractions qui n’ont nullement existé. C’est inadmissible. »

En attendant, les responsables de la rébellion centrafricaine restent hors de portée de la justice parce que toujours détenus par les services secrets.