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CEMAC : les règles du FMI baissent les réserves internationales communes

Le Fonds monétaire international a publié, le 3 août dernier, une étude portant sur la gestion des réserves internationales de…

Le Fonds monétaire international a publié, le 3 août dernier, une étude portant sur la gestion des réserves internationales de la zone Cemac.

 

De prime abord, le FMI relève que dans l’idéal, chaque pays membre de la Cemac contribue de façon équitable aux réserves internationales communes correspondant à cinq mois d’importations. « Mais que se passe-t-il si un pays tombe en dessous de son objectif ? », interroge le Fonds monétaire international. La réponse à cette question, indique le FMI, dépend de la cause de l’opportunisme : elle peut être temporaire ou prolongée, volontaire (par exemple, une politique budgétaire non soutenable) ou involontaire (choc extérieur). Dans tous les cas, la question doit être traitée afin d’éviter un abus du principe de solidarité.

Pour remédier à l’opportunisme dont parle le FMI, « des règles contraignantes sur le partage du fardeau sont nécessaires ». Pour mieux comprendre de quoi parle cet organisme, il faut se rappeler des données fournies par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). En 2017, le Cameroun détienait près de 61% du total d’un montant de 2 551,8 milliards FCFA des avoirs extérieurs de la Cemac.

Ces avoirs extérieurs se répartissent comme suit entre les Etats membres de la Cemac et la Banque centrale : la Beac dispose de 441,609 milliards FCFA. Le Cameroun, 1 579,571 milliards FCFA. Le Congo, 138,338 milliards FCFA. Le Gabon, 383,667 milliards FCFA. La Guinée équatoriale, -50,809 milliards de FCFA et le Tchad, aussi un solde négatif de -118,421 milliards FCFA. Ces deux derniers Etats contribuent à faire baisser les réserves internationales de la Cemac mais, bénéficient du principe de solidarité.

Pour atténuer le risque d’opportunisme, le FMI propose que le principe de solidarité ne soit invoqué que pendant une période limitée (par exemple, pendant une « période de grâce » à préciser) et pour des montants limités (par exemple, à concurrence de « n » mois d’importations). La période de grâce est nécessaire pour que le pays membre en infraction soit en mesure de mobiliser les moyens financiers nécessaires pour régler ses obligations de manière ordonnée (par exemple, par le biais de la liquidation d’une partie de son Fonds national de stabilisation).

Le FMI poursuit : « si la défaillance d’un pays membre dépasse la période de grâce ou l’équivalent autorisé de mois d’importations (« n »), le membre en infraction devra prendre des mesures correctives pour assurer le rétablissement de sa juste contribution aux réserves communes ». Pour garantir que les politiques d’ajustement envisagées sont appropriées, les règles pourraient prévoir que les politiques soient menées dans le cadre d’un processus de surveillance multilatérale, revu par les pairs.

Un gradualisme dans le temps pourrait être ajouté à ce cadre pour permettre aux différents mécanismes de fonctionner sans heurts et au membre en infraction de s’adapter aux contraintes.

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